Vilnius, «un sommet de nations désespérées et paniquées» : l’OTAN face à la destruction ou à l’humiliation
par Alexandre Keller de t.me/kompromatmedia
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“Globalisme et dépopulation” et « La guerre des USA contre l’Europe » édités par Strategika
« L’Europe a peur, maintenant, elle est terrifiée, elle ne sait pas de quoi sera fait son avenir », constate Scott Ritter, ex-officier de renseignement de l’US Marine Corps.
Depuis le début de l’opération militaire spéciale russe, les Etats-Unis se sont bien gardés de s’engager formellement dans le conflit.
Le Pentagone s’est contenté de livrer des armes et des experts au régime de Kiev, pousser les Etats européens à faire de même, et, surtout, fait faire la guerre par des mercenaires européens.
L’OTAN, aux ordres de Washington, a suivi la même ligne, aidant les Etats-Unis à cornaquer ses Etats. A l’instar des proxènes athéniens, chargés de contrôler et surveiller les alliés de la Ligue de Délos du Ve siècle av. J.C, l’OTAN de l’époque.
Les vassaux européens de Washington seront-ils lâchés en rase campagne, seuls face à une guerre continentale ?
C’est ce qui semble se dessiner à Vilnius, si l’on rassemble plusieurs indices et faits notables.
L’État profond américain au point de rupture
Les néoconservateurs américains ne sont pas un groupe homogène. La ligne dure portée par des fondamentalistes comme Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, et Victoria Nuland, pousse toujours à la guerre totale contre la Russie, coûte que coûte. D’ascendance moldave, ukrainienne et juive par son père, Shepsel Ber Nudelman, Nuland incarne le néoconservatisme émotionnel et idéologique.
Cette faction du pouvoir profond a infiltré tout l’appareil d’Etat américain dès la fin de la guerre froide. Les attentats du 11-Septembre 2001, lui ont permis de verrouiller le Capitole et ses agences, de la CIA au Conseil de Sécurité nationale, qui influe directement sur le président des Etats-Unis.
Les représentants, agents et relais néocons sont partout, jusque dans les deux partis qui assurent la fausse alternance démocratique aux Etats-Unis.
Mais une autre frange du néoconservatisme estime désormais qu’il y a plus à perdre qu’à gagner dans le conflit en Ukraine, et le fait savoir à cor et à cri par ses officines.
« Ne laissez pas l’Ukraine rejoindre l’OTAN », exhorte le magazine Foreign Affairs,
Et voix officielle du think tank Council on Foreign Relations (CFR), dont l’influence à Capitole Hill est considérable, d’appeler à un peu de rationalité :
« Les dirigeants de l’OTAN ont compris depuis longtemps que l’admission de l’Ukraine dans l’alliance implique une possibilité très réelle de guerre, y compris une guerre nucléaire) avec la Russie. L’Ukraine ne devrait pas être la bienvenue au sein de l’OTAN, et c’est quelque chose que le président américain Joe Biden devrait clarifier. La résistance de Kiev à l’agression russe a été héroïque, mais en fin de compte, les États font ce qui est dans leur propre intérêt. Et ici, les avantages sécuritaires pour les États-Unis de l’adhésion de l’Ukraine sont dérisoires par rapport aux risques de l’intégrer à l’alliance. L’admission de l’Ukraine dans l’OTAN soulèverait la perspective d’un sombre choix entre une guerre avec la Russie et les conséquences dévastatrices qu’elle implique ou un recul et une dévaluation de la garantie de sécurité de l’OTAN dans toute l’alliance. Au sommet de Vilnius et au-delà, les dirigeants de l’OTAN feraient bien de reconnaître ces faits et de fermer la porte à l’Ukraine.«

Rendez-vous «secrets» entre le CFR et Sergueï Lavrov ?
Le CFR ne s’en tient pas qu’à des conseils, il passe même à l’action, quitte à court-circuiter la Maison-Blanche.
En avril 2023, «un groupe d’anciens hauts responsables de la sécurité nationale américaine a eu des entretiens secrets avec d’éminents Russes», rapporte NBC News le 6 juillet.
Une rencontre «secrète» aurait été organisée, à la demande du CFR, avec Sergueï Lavrov, croit savoir le média. Y participaient Richard Haass , ancien diplomate et le président sortant du CFR.
«Le groupe a été rejoint par l’expert européen Charles Kupchan et l’expert russe Thomas Graham , tous deux anciens fonctionnaires de la Maison-Blanche et du Département d’État, et membres du CFR»
Le puissant complexe militaro-industriel tire le signal d’alarme
La situation semble donc suffisamment critique pour que le pouvoir profond cherche à reprendre langue avec Moscou, dans l’espoir de trouver une porte de sortie honorable.
Seuls les médias occidentaux de vulgarisation, de propagande et de désinformation des masses occidentales tiennent encore à bout de bras le narratif d’une victoire ukrainienne. La contre-offensive du régime de Kiev est en train de tourner à la débâcle.
La guerre économique contre la Russie a échoué ; elle s’est même retournée contre l’Occident, et, au premier chef, contre la vieille Europe, même l’Allemagne, qui paie les pots cassés et qui voit sa désindustrialisation s’accélérer.
L’Occident n’a plus aucune ONG ou tête de pont en Russie pour y déclencher une de ses révolutions colorées.
Alors que les armes occidentales démontrent leur infériorité et leurs insuffisances sur le champ de bataille, le complexe militaro-industriel américain, l’autre face de l’Etat profond néoconservateur tire le signal d’alarme.
La guerre en Ukraine n’est pas seulement une catastrophe pour la réputation des marchands de canons américains. Plus grave, une défaite cuisante mettrait en péril le gigantesque système d’aspiration de la richesse créée pour les Américains moyens, via le jeu du Congrès et ses relations incestueuses avec le complexe militaro-industriel, dont il finance les programmes coûteux et souvent inefficaces.
Lockheed Martin, Raytheon, Boeing et Northrop Grumman ont détourné suffisamment d’argent via les paquets d’assistance militaire à l’Ukraine, voté presque chaque semaine par le Congrès, ce quel que soit le parti le contrôlant.
Il est temps pour le complexe militaro-industriel de retirer ses billes, avant qu’il ne soit trop tard.
Le conflit gelé comme seule porte de sortie possible pour l’Etat profond
Très mauvaise nouvelle pour l’Europe, les deux factions de l’Etat profond états-unien pourraient s’entendre sur la bonne vieille recette des conflits gelés, réchauffables à la demande, que la thalassocratie anglo-saxonne a déjà semés un peu partout sur la planète.
Depuis le Vietnam, les Etats-Unis ne cherchent plus à gagner les guerres. Installer un chaos durable suffit – ou suffisait jusque-là – pour empêcher des régions entières de devenir des rising challengers remettant en cause son hégémon.
Pour l’Atlantic Council, think tank de l’Etat profond, Ian Brzezinski – le fils de Zbigniew, a donc donné ses instructions dans un « Mémo aux dirigeants de l’OTAN »:
• «Établir un nouveau partenariat OTAN-Ukraine de dissuasion et de défense (NATO-Ukraine Deterrence and Defense Partnership) sur la base du statut de l’Ukraine en tant que membre du programme Enhanced Opportunities Partnership.»
• «Renforcer la capacité à long terme de l’Ukraine à se défendre et à dissuader toute future
agression russe. L’engagement des Alliés à armer, former et équiper les forces ukrainiennes,
si possible, par un financement commun de l’OTAN.»
• « Une garantie de sécurité d’après-guerre pour l’Ukraine jusqu’à ce que les alliés soient prêts à admettre l’Ukraine en tant que membre à part entière de l’OTAN. »
«Cela pourrait être mis en œuvre initialement par une coalition de volontaires. Par exemple, les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et la Pologne», suggère encore Brzezinski.

Surtout la Pologne… et la Lituanie, pourrait-on ajouter, les prochains que Washington pourrait jeter dans le hachoir à viande ukrainien, si nécessaire, ou bien pour sécuriser la partie occidentale de l’Ukraine et tenter un bluff avec Moscou.
Pour l’observateur attentif, au-delà des déclarations plates des Macron, des Scholz et des Stoltenberg, Vilnius devrait poser les bases permettant de sécuriser ce qui restera un jour de l’Ukraine ; d’assurer son rôle d’anti-Russie et de base opérationnelle pour un conflit plus ou moins chaud, le plus longtemps possible.
SI Vilnius se profile comme le sommet entérinant l’échec de la contre-offensive de l’OTAN et de la débâcle militaire de son régime marionnette, Kiev, la thalassocratie anglo-américaine ne veut pas, ne peut pas, se permettre, la paix. Elle fera donc faire la guerre par les autres, selon une tradition pluricentenaire. Héritant du conflit, les Européens ne pourront probablement compter ni sur l’OTAN ni sur Washington.
Mais, endocolonialisme occidental oblige, le Pentagone devrait en profiter pour achever l’occupation militaire de l’Europe, entamée en 1945, y déployer ses forces, vendre ses armes à ses vassaux, et sécuriser le Vieux Continent comme une province impériale, comme une colonie.
Vilnius sera «un sommet de nations désespérées et paniquées», résume Scott Ritter.
Alexandre Keller, pour Strategika
les amerlocks ont fait la plus grosse erreur stratégique de leur histoire ; conséquence : la Russie s’est attaquée ouvertement à la perte d’influence de l’hégémon dans la majorité mondiale et est en train de réussir avec le concours discret ou caché de quantité de nations .
Très simplement et très probablement, la Russie veut accélérer la résolution de la situation et faire passer la position de l’OTAN d’une position passive à une position active ! La décision de la Turquie de libérer les commandants d’Azov, entérine l’entrée de la SUÈDE dans l’OTAN est un accord entre Poutine et Erdogan (la Maskirovka russe) ! La Russie a suggéré que la Turquie demande l’entrée de la Turquie dans l’UE en échange, ce qui augmentera encore le mécontentement des citoyens européens ! M. Erdogan est le cheval de Troie russe… ☝️
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Bonjour,
Je lis que le président Erdogan livre des prisonniers d’Azov à Kiev, ce qui met fin à l’accord qui a été conclu avec la Russie. Aussi il lie l’intégration de la Suède dans l’OTAN à l’entrée de la Turquie dans l’U.E. Je ne comprends pas sa position. Qu’est-ce qui peut motiver autant son souhait d’entrer dans L’UE plutôt que de sortir de l’OTAN et de rejoindre les BRICS si la possibilité s’offre à ce pays?
En plus, le fait de sortir de l’OTAN permettrait à la Turquie de rester neutre. La Turquie peut-elle prendre le leadership dans l’U.E, par exemple à la place de l’Allemagne en raison du dépeçage en cours de l’UE?
Si quelqu’un peut m’expliquer la position de la Turquie, car je n’y comprends rien!
Merci d’avance.
La Turquie semble changer de cap. Dernièrement, avec le nouveau gouverneur de sa banque centrale, sorti du sérail des banksters américains. Et que n’a-t-elle pas fait (c’est une femme) ? Elle s’est dépêchée de vendre des tonnes d’or. Changement de cap radical.
Trop de tremblements de terre meurtriers – et louches – ces derniers temps ?
Ou la façade de dissidence de la Turquie se lézarde-t-elle ?
Des analyses géopolitiques sur ce pays seraient bienvenues.
Bonjour,
Je lis que le président Erdogan livre des prisonniers d’Azov à Kiev, ce qui met fin à l’accord qui a été conclu avec la Russie. Aussi il lie l’intégration de la Suède dans l’OTAN à l’entrée de la Turquie dans l’U.E. Je ne comprends pas sa position. Qu’est-ce qui peut motiver autant son souhait d’entre dans L’UE plutôt que de sortir de l’OTAN et de rejoindre les BRICS?
En plus le fait de sortir de l’OTAN permettrai à la Turquie de rester neutre au minimum. La Turquie peut-elle prendre le leadership de l’U.E en raison du dépeçage en cours de l’UE?
Si quelqu’un peut m’expliquer la position de la Turquie, car je n’y comprends rien!
Merci d’avance.
Merci Monsieur Keller pour la qualité de l’info dans votre canal Telegram Kompromat. C’est l’une de mes deux sources d’infos principales sur le conflit OTAN-Eurasie, l’autre étant le canal TG de Jurij Podaljaka (yurasumy).
Pour une analyse utile du lobby US de la guerre et de ses deux composantes principales, le CMI et les néo-cons, voir aussi une émission RT récente de Xavier Moreau, avec la participation de Youssef Hindi.
L’Américain moyen bénéficie-t-il de la prospérité du CMI? Uniquement s’il est employé de Boeing, Raytheon ou Lockheed Martin (et encore…). Sinon, les largesses du gouvernement se font au détriment de dépenses sociales nécessaires mais négligées, comme par exemple la sécurisation des voies de chemin de fer, et bien sûr la santé publique. C’était l’objet du discours de fin de mandat d’Eisenhower au début des années 60.
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Ouais, dans toute l’Histoire moderne, ils ont toujours été dans une opposition factice (juifs de « droite » et juifs « de gauche », pour faire simple)… mais nécessaire pour leur sauvegarde et la continuation de leur domination!
Donc, chez les néoconservateurs, il n’y a pas d’opposition quant au but mais sur la forme (les deux faces d’une même pièce, les deux bouts de la même ficelle)…
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