Suisse: référendum indirect sur les sanctions contre la Russie
Source : euro-synergies.hautetfort.com – 14 avril 2024 – Bernhard Tomaschitz
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L’initiative populaire pour l’inscription de la neutralité dans la Constitution a déposé les signatures requises.
La neutralité est de plus en plus érodée, non seulement en Autriche, mais aussi en Suisse. Mais cela doit cesser, du moins si l’on en croit le comité interpartis Pro Suisse. Les militants ont déposé 132.780 signatures authentifiées auprès de la Chancellerie fédérale et ont ainsi obtenu que l’initiative populaire pour le « maintien de la neutralité suisse » soit soumise à un référendum.
Concrètement, les militants demandent que la neutralité soit inscrite dans la Constitution fédérale suisse, comme l’a fait l’Autriche en 1955 avec la loi sur la neutralité, qui a valeur constitutionnelle. Selon cette proposition, la Constitution fédérale suisse devrait non seulement stipuler explicitement que la Confédération n’adhère à aucune alliance militaire et ne participe pas à des conflits armés entre pays tiers, mais aussi que la Suisse « ne prend aucune mesure de coercition non militaire », sauf si une telle mesure est décidée par les Nations unies.
Les initiateurs critiquent le fait que « récemment », la Suisse a abandonné à la légère sa neutralité globale en participant à des mesures coercitives non militaires. Ceci notamment en participant aux sanctions occidentales contre la Russie, ce qui aurait fait de la Suisse un belligérant dans la guerre en Ukraine. Concrètement, il est reproché à la majorité du Conseil fédéral (gouvernement) d’avoir « adopté sans réfléchir et en violation de la neutralité les sanctions de l’UE contre la Russie peu après le début de l’attaque russe contre l’Ukraine ». Il règne toujours à Berne un chaos en matière de politique étrangère et la neutralité suisse est devenue « le jouet de jeux de profilage politique partisan ».
L’Union démocratique du centre (UDC), parti national-conservateur, se félicite du dépôt de l’initiative sur la neutralité. En effet, pour cette dernière, la dissolution rampante de la neutralité constitue un danger pour la sécurité intérieure et extérieure de la Suisse.