De Saint-Jacques de Compostelle à Saint-Pierre de Chartreuse – Nicolas Bonnal

Par Nicolas Bonnal

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Après un printemps merveilleux où les toits tuilés de mon Albaicin avaient dansé avec l’azur et les cyprès, j’avais décidé de quitter Grenade pour la Galice. La marée noire, profanation moderne, m’en avait empêché. Mais l’Espagne verte, du pays Basque au Finisterre, me fascinait. Il y a des Espagnes comme il y avait des Indes.

Je décidai de partir avec un groupe, ce que je n’avais jamais fait de ma vie d’adulte (hors quelques excursions).

Un voyageur éveillé dans un car de touristes ? L’art naît de conquête, vit de lutte, dit l’autre…

Cela devait commencer par la Cantabrie. On dit cordillère, on dit cantabre, on dit tribu, on dit mythologie. On découvre Santander, la plus belle station balnéaire du monde (et je pèse vraiment mes mots), avec ses plages blanches, ses falaises vertigineuses, ses palais victoriens, son climat doux et brumeux, ses tapas formidables. Et sa statue jamais tagguée du général Franco.

Cent ans d’air, une impression puissante, si près de la France… Enfin une station balnéaire (ville et port industriel aussi) comme elles devraient être : aristocratiques. Un Saint-Tropez d’avant le déluge avec la population de Nice et l’architecture du Biarritz de la grande époque. L’Espagne verte est couverte de monuments franquistes (statue de l’amiral Carrero Blanco à Santo). Il y a des Gondar, des Gondomil, et même des Gondolin dans ma terre promise galicienne. Tolkien a-t-il fait un pèlerinage à Compostelle ? Et le combat contre Mordor serait-il celui contre les Maures (le deuxième épisode du film de Jackson le confirme) ? L’Occident m’attire : je veux me rendre à l’ouest du monde. Mais je reste dans mon groupe, sympathise avec José, Aragonais à tête de grognard, vois les uns ou les autres chanter ou danser le flamenco (un bus d’andalous, ça se voit de loin…). Nous traversons des ports magiques comme Castro-Urdiales, avec une église et un château gothique, des rias bienveillantes, nous voyons des acantilados qui me rappellent les Canaries, nous passons comme un courant d’air devant des plages vierges et désertes, recouvertes de brumes écossaises. Nous arrivons à Santillana, village médiéval au cloître et au héros célèbre.

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