Un chrétien irakien assassiné à Lyon alors qu’il parlait de sa foi en direct à la radio
Source: medias-presse.info – 12 septembre 2025 – Pierre-Alain Depauw
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Le meurtre d’Ashur Sarnaya, survenu à Lyon, suscite des inquiétudes quant à la sécurité des réfugiés chrétiens en Europe. Il a été agressé alors qu’il s’exprimait publiquement sur sa foi. L’Église locale et les associations catholiques ont exigé que l’enquête fasse la clarté sur ce meurtre.
Ashur Sarnaya, chrétien d’Orient, sauvagement assassiné
Un chrétien irakien de 45 ans qui avait fui son pays pour échapper aux persécutions islamistes a été poignardé à mort à Lyon, dans le sud de la France, dans la nuit du 10 septembre.
Il diffusait en direct sur TikTok une vidéo dans laquelle il parlait de sa foi.
Le journal local Le Progrès a rapporté que la victime, dénommée Ashur Sarnaya – handicapé et en fauteuil roulant – rentrait à son immeuble lorsqu’un homme, qui l’attendait apparemment, l’a poignardé au cou. Les secours, alertés peu avant 22 h 30, l’ont trouvé en arrêt cardiaque et n’ont pas pu le réanimer.
Né en 1979, Ashur Sarnaya vivait dans cet immeuble avec sa sœur depuis plus de dix ans, après avoir fui l’avancée de l’État islamique en Irak en 2014. Ses voisins le décrivaient comme « une personne vulnérable qui ne pouvait pas marcher et qui n’a jamais causé de problèmes ».
Un meurtre antichrétien
Des proches ont déclaré aux médias locaux que Sarnaya, chrétien assyrien, diffusait des vidéos en direct sur TikTok l’après-midi pour parler du christianisme. Dans une vidéo diffusée le lendemain, on pouvait voir le visage de la victime couvert de sang.
« C’était quelqu’un de normal. Il faisait des vidéos en direct sur TikTok pour répandre la parole de Dieu. Il n’avait aucun ennemi, aucun problème avec qui que ce soit », a déclaré sa sœur à RMC-BFM Lyon. Elle a expliqué que des amis à elle, qui regardaient la retransmission, l’avaient alertée de l’attaque : « Quand je suis arrivée, il était déjà mort. Il était par terre, il y avait beaucoup de monde, la police, les pompiers. »
Sur les réseaux sociaux, Sarnaya partageait fréquemment des témoignages de foi en arabe. Il se plaignait que ses contenus étaient souvent bloqués ou suspendus suite aux plaintes d’utilisateurs musulmans. En mars de cette année, il avait affirmé avoir été agressé physiquement.
Georges Shamoun Ishaq, président de l’Association Assyro-Chaldéenne de Lyon, a déclaré aux médias catholiques que Sarnaya était « une personne très gentille, discrète, profondément religieuse, qui aimait parler de la foi chrétienne ».
Le parquet de Lyon a ouvert une enquête pour homicide, confiée à la Division de la criminalité organisée et spécialisée. Selon l’AFP, il existe un enregistrement vidéo dans lequel on voit un homme vêtu de noir et cagoulé quitter les lieux, identifié comme l’agresseur présumé.
Réactions de la sphère catholique
Les organisations catholiques en France ont exprimé leur profonde inquiétude. L’Œuvre d’Orient a condamné « avec la plus grande conviction possible le meurtre d’un chrétien irakien vulnérable », soulignant qu’« il est essentiel que les chrétiens du Moyen-Orient puissent témoigner de leur foi en toute sécurité et vivre dans la dignité ».
De son côté, SOS Chrétiens d’Orient a rappelé que Sarnaya avait fui les persécutions de Daech. « Il est inimaginable qu’un chrétien fuyant les persécutions soit tué en France », a déclaré l’organisation, demandant des prières pour le repos de son âme et le réconfort de sa famille.
Les membres de sa famille ont également rendu hommage à Sarnaya sur les réseaux sociaux. Un de ses cousins l’a qualifié de martyr dans une publication Facebook : « Il prêchait en direct lorsque sa vie a été tragiquement emportée », ajoutait le message, soulignant que sa foi serait toujours une source d’inspiration.
Sur le plan politique, les réactions ont été rares. Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, a déclaré sur la chaîne X que Sarnaya « a été sauvagement poignardé à mort à Lyon par un islamiste. Si l’asile aux persécutés est légitime, notre politique d’immigration incontrôlée nous conduit désormais à accueillir leurs bourreaux. »
L’influenceur lyonnais Verlaine a également publié un message sur X en hommage à la victime, soulignant sa présence sur les réseaux sociaux « où il partageait principalement sa foi catholique… » et suggérant que cela pourrait être le mobile du meurtre. « Repose en paix, monsieur », a-t-il écrit.
Augmentation des attaques contre les chrétiens en France
L’assassinat d’Ashur Sarnaya intervient dans un contexte d’inquiétude croissante face à la recrudescence des actes hostiles contre les chrétiens en France. Plusieurs observateurs ont mis en garde contre une augmentation des attaques contre les églises, les cimetières et les fidèles ces dernières années.
Le 7 août, le ministère de l’Intérieur a demandé aux préfets de renforcer la sécurité dans les lieux de culte chrétiens, notamment à l’occasion de la fête de l’Assomption. Entre janvier et juin de cette année, 401 actes antichrétiens ont été recensés, soit une augmentation de 13 % par rapport à la même période en 2024. La majorité concernait des actes de vandalisme et de profanation d’églises.
Le 8 septembre, une statue de la Vierge à l’Enfant a été volontairement incendiée pendant la messe à la basilique Notre-Dame de Bon-Secours à Guingamp, en Bretagne. La même statue avait déjà été incendiée en 2015 et 2021.
Le 25 juillet également, l’église Notre-Dame des Champs, dans le 6e arrondissement de Paris, a été la cible d’un incendie criminel. Il y a un an, une attaque similaire avait détruit une église historique dans le nord du pays, provoquant une vive émotion.
La faible couverture médiatique des actes contre les chrétiens, qui se comptent par centaines chaque année, suscite l’inquiétude des fidèles catholiques.