Faye et notre occident humanitaire et totalitaire – Nicolas Bonnal
Par Nicolas Bonnal
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Je ne sais pas si quelqu’un est assez stupide encore pour se réclamer du grand Occident ou de la
vieille Europe, ou du christianisme de grand-maman, mais il est sûr qu’il y a quarante ans déjà
Guillaume Faye y avait mis bon ordre. Sur les conseils de Robert (Steuckers) j’ai donc redécouvert le
livre de Guillaume dont je ne cite que quelques passages, comme des tapas gourmands pour donner
l’envie (comme dit Saint Paul) de retrouver des nourritures solides en marge de Twitter et des
lectures rapides. Précisons que pour lui l’Occident c’est le déclin alors que l’Europe est la décadence.
Et commençons :
« L’Occident donc, devient « quelque chose» de planétaire. Il se présente comme un ensemble flou
fait de réseaux de décisions, de zones territoriales dispersées, de blocs culturels et humains répartis
dans tous les pays. »
Etre occidental c’est n’être rien : de ma jeunesse occidentale je n’ai gardé que ma condition de
touriste (voir mon Apocalypse touristique préfacée par mon témoin de mariage et globe-trotter
Kevin Hin) ; le reste c’était hors de France et de l’étoffe dont sont fait les rêves : les grandes lectures
et la cinéphilie hauturière (Schroeder – l’ami de Parvulesco, Boorman et bien sûr Milius). On savait
tous que nous serions remplacés à brève échéance sans résistance aucune ; et on savait grâce à
Debord (et à Faye aussi comme on va voir) que ce système aberrant allait prendre un tour plus
tyrannique pour accélérer le suicide. Les années 70 avaient un charme confus : tout était foutu mais
on pouvait trouver de quoi nourrir nos rêves.
Faye donc :
« Parallèlement, si le centre est partout et que « partout » c’est au fond nulle part, l’Occident est
appelé à perdre toute vertu spécifiante ; être occidental, c’est se voir déqualifié plutôt que qualifié.
Et singulièrement pour les Européens, qui perdent dans l’affaire la possibilité même de se désigner
valablement en se disant occidentaux. Si l’indien, par exemple, peut demeurer « Indien » et
Occidental, l’Allemand ou le Hollandais sont appelés à ne plus être qu’Occidentaux, c’est-à-dire au
fond plus rien. »
L’occident a tué l’espace. Debord en a parlé (« dans un monde unifié on ne peut s’exiler »), et Marx
avant lui. Le manifeste du parti communiste célèbre la fin de la grande muraille.
« Négligeant les frontières, les États, les religions, l’Occident recouvre beaucoup plus qu’une réalité
géopolitique ou qu’une solidarité diplomatique avec le « monde libre». Il déborde largement ce
cadre. Il est, dans son essence, l’installation mondiale d’un type de société, celui de
l’ « américanosphère »… »
Lecteur peut-être du remarquable Jacques Lacarrière Guillaume ajoute au nom de la Grèce tellurique
et non antique :
« En Grèce, et à un moindre degré dans tous les autres pays européens, la norme occidentale rend le
peuple« étranger à lui-même», étranger à sa propre culture, celle-ci devenant objet d’ethnologie, ou
se trouvant sectorisée et neutralisée dans le «folklore». »
Une sous-culture mondiale arrive, et là Faye reconnaît sa dette :
« Cette« domestication» s:exprime, entre autres, par une culture mondiale de masse, bien analysée
dans le domaine artistique par Théodore Adorno »…
Notre auteur remet ensuite enfin le christianisme à sa place. Alors que nous assistons à Gaza à
l’émergence du christianisme globalisé et idiot utile de l’énergique songe biblique, certains devraient
méditer ces lignes (qui ne le feront pas) :
« Dans la mesure où l’idéologie occidentale est reconnaissable comme aboutissement laïcisé du
christianisme, on pourrait tenter une comparaison entre la logique normative de l’Occident et celle
de l’ancienne Chrétienté, qui avait aussi vocation à l’universalisme: l’appartenance à la chrétienté
était envisagée comme l’aboutissement normal du destin de chaque groupe culturel et religieux,
dont la spécificité devait être mise entre parenthèse au bénéfice de l’unicité de la « vraie religion».
Cette normalité de la« vraie religion » ne préfigurait-elle pas celle, actuelle, de la « vraie
civilisation » ? »
Le fanatisme occidental, cette conviction d’avoir raison lui vient de son style croisé et de son
christianisme de combat ; de sa rage aussi de vouloir tout homogénéiser. On y reviendra un jour avec
Nietzsche et Céline, à l’heure où l’Eglise se couche au pied de la Bête mondialiste et ne nous
demande que d’être remplacés ou vaccinés. Son rêve épurateur à travers les siècles se fait grandiose
dans les Territoires occupés.
Guillaume cite le toujours passionnant Maffesoli (qui attend un peu vainement sans doute la saine
réaction populaire…) ; mais le maître confirme une chose : on peut parfaitement s’autodétruire en
détruisant le reste du monde, comme ça, joyeusement, sans crier gare :
« Michel Maffesoli voit dans ce« progrès» une doctrine de rationalisation et de normalisation de
l’histoire, transposant à la fois l’eschatologie chrétienne et l’idéologie prométhéenne dans le social; il
écrit, décrivant la généalogie du progrès : l’Occident, avec pour seules armes la science et le progrès
en arrive à s’autodétruire après avoir broyé les civilisations traditionnelles. »
S’il ne se détruit par la guerre, l’occident (après donc avoir détruit tout le monde par les conquêtes
ou le tourisme) s’autodétruira nûment :
« Après l’euphorie du développement sans bornes (…) l’amertume et la morosité prévalent (…) De la
logique à l’absurde, tel est le mouvement qui de Descartes à Sartre peut spécifier l’Occident et
l’imposition de ses valeurs à l’univers entier. Cependant si le capitalisme marque le point
d’achèvement du désenchantement affirmé du monde, on peut dire que l’on assiste de nos jours aux
désenchantements progressifs des mythologies progressistes. »
Désenchantement du monde qui a quand même via Max Weber plus d’un bon siècle. Au moment où
l’ahuri Kipling (Chesterton le haïssait…) parle de l’abject fardeau de l’homme blanc avant de prêcher
les guerres d’extermination contre les Allemands, Durkheim parle de l’anomie, du suicide, et
l’excellent australien Pearson (voyez mes textes) du fardeau de la personnalité. Une génération avant
Freud…
Et relisons ce que dit Bloy dans un énième éclair de génie (Journal, 1913) : «C’est tout de même
ahurissant de penser à l’inexplicable survie du régime républicain…
Atrophie universelle des intelligences, avachissement inouï des caractères, exécration endémique de
la Beauté et de la Grandeur, obsèques nationales de toute autorité humaine ou divine, boulimie
furieuse de jouissances, destruction de la famille et vivisection de la patrie, mœurs de cochons
enragés, empoisonnement systématique de l’enfance, élection et sélection de chenapans ou de
goitreux dans les cavernes de la politique ou sur le trottoir des candidatures, tels sont les fruits de
l’arbre de la Liberté…
Le curé nous dit que ses paroissiens sont à un tel degré d’abrutissement qu’ils crèvent comme des
bestiaux, sans agonie, ayant détruit en eux tout ce qui pourrait être l’occasion d’un litige d’Ame, à
leur dernière heure.»
Bernanos écrira quinze ans plus dans son Journal d’un curé de campagne : « ma paroisse est dévorée
par l’ennui ».
Vive la télé alors.
Sur la mégapole Los Angeles, Faye, dont les propos seront repris par Baudrillard en personne dans
son phénoménal Amérique, note que :
« L’humanisme apolitique, en revanche, comme tout ce qui relève de la raison égalitaire, s’avère
obscène et castrateur. Los Angeles : monstrueuse verrue du bout de l’Occident, modèle de la future
civilisation mondiale et californienne, où le mode de vie remplacera le politique. Rien d’étonnant,
dans de telles conditions, que nous assistions à une dépolitisation de la classe politicienne bien plus,
contrairement aux plaintes des politiciens qui ne connaîtront décidément jamais leur peuple, qu’à
une dépolitisation de la société civile. »
Voir aussi Kessel et mon texte à ce sujet. Los Angeles c’est le territoire de l’automobile (voir Détour
d’Ulmer), c’est la ville qui met fin à la ville et à l’Homme, l’aéroport fait cosmos, le déracinement
ontologique promu téléologique, le débile simulacre terminal (Baudrillard prend à rebours notre
auteur, disant qu’il fait admettre et même admirer cette création tératologique ultime)…
En pleine éclosion (on est vers 1984) Faye met comme Debord fin au chantage de la rêverie
politique ; il était temps.
Comme s’il voyait l’entropie (il adore ce mot, comme tout le monde alors, moi compris) des Le Pen et
du reniement national il écrit :
« Membres d’une classe politique solidaire, les leaders des partis sont plus proches les uns des autres
qu’ils ne sont proches de leurs militants.
Entre« la salle» et« la tribune», le fossé est immense. Les dirigeants des partis ont une double
fonction: manœuvrer et se mettre en spectacle. Leurs militants et leur électorat ont peu de chance
de voir les idées auxquelles ils croient réellement appliquées par «leur» parti. Ils sont, au sens
propre, exploités par la classe politique. »
Le cirque politique tourne au jeu de rôle médiatique :
« …on peut rappeler la règle schématique : les politiciens ont besoin des médias pour se mettre en
scène et les médias ont besoin des politiciens pour disposer d’un spectacle sensationnel à vendre à
l’«opinion». Mais – deuxième règle de ce jeu – les Média ont pour fonction, et pour intérêt, de
présenter aux politiciens l’image d’une «opinion publique» qui ne correspond pas à l’«opinion du
public».
Faye évite d’encenser le gaullisme et constate au contraire que :
« …une rébellion civique de grande ampleur casserait la machine étatique pourvoyeuse de
consommation, d’assistance et de prestations. Bref, la légitimité de l’Etat cesse d’être politique : elle
devient a-légale, économique et technique. En clair : l’Etat politique cesse d’exister en Europe depuis
une trentaine d’années. »
On voit le basculement à la fin des années cinquante en France. La certaine réalité de la France va
disparaître grâce aux coups de boutoir de la nouvelle société des gaullistes, de Pompidou ou de
Chaban-Delmas. La France de papa – pour parler comme les louveteaux de mai 68 – c’est terminé, on
se retrouve face à la machine, machine à jouir et à détruire. Audiard nous a tout expliqué, voyez son
documentaire.
Enfin arrive l’essentiel : on va arriver à un totalitarisme effréné sur fond de société cool et curatrice. Il
se peut que Faye comme d’autres ait sous-estimé le péril européen à cette époque ce dit.
« …En revanche, l’humanisme apolitique est totalitaire. Lorsque le lieu du pouvoir a disparu, lorsque
la censure et l’oppression sont partout et nulle part, lorsque la légitimité des techno-pseudo-Etats se
fonde sur la non-violence et le concept de Liberté, c’est le déchaînement de la pire des violences,
c’est l’immersion de toute liberté. Face à la société occidentale mondialisée, irénique, humanitaire et
économiste, individualiste et égalitaire comme la rêvent les belles âmes de l’idéologie antipolitique
des Droits de l’Homme, aucune révolte, aucune auto-affirmation n’est possible. Le Grand Frère
omniprésent remplace les princes. L’idéologie unique entre dans les cerveaux; chacun devient son
propre censeur, son propre oppresseur. »
On a parlé de Big Other (Raspail), de Big Mother (Le Vigan), ici de l’inévitable Big Brother. Notons que
Faye prévoit le retour de bâton russophobe en cas de chute du communisme.
On a été servis.
Chesterton annonce la nursery féministe dans son génial reportage Ce que j’ai vu en Amérique. Faye
voit pointer à son tour la société covidiste :
« Or, dans ce processus, la sécurité joue un grand rôle, à la fois idéologique et pratique. La
technostructure étatique, non seulement ne se donne plus comme autoritaire et répressive, mais
fonde sa légitimité sur la protection ; c’est elle qui formule et globalise les revendications sociales en
les reprenant à son compte, comme l’a vu Lucien Sfez; c’est elle qui ordonnance les réseaux de
protection économique et sociaux, mais surtout c’est elle qui produit une très puissante
réglementation de la sécurité qui innerve la société; cette règlementation est si présente que nous
n’en percevons souvent plus l’extraordinaire autoritarisme. »
Cet autoritarisme ira de pair avec le bellicisme lui aussi d’origine chrétienne ; fondamentalement
fanatique, l’occident-camp-du Bien extermine pour accomplir sa mission (raison pourquoi les jours
de Trump archéofuturiste et de Vance sont comptés par les sénateurs US) :
« A moins – et c’est le deuxième cas – que le conflit ne soit reconnu comme croisade, guerre sainte; ce
qui aura pour effet de briser toute codification morale et d’encourager le fanatisme. Se battant pour
la vérité et non « par jeu » ou « par habitude », les hommes en proie à une telle mentalité retrouvent
une agressivité pulsionnelle; paradoxalement, le conflit devient «inhumain». »
C’est un oxymore de Venise cet occident avec sa religion d’amour qui aime exterminer pour assurer
la paix partout (quand tout sera mort nous aurons la paix) ; mais c’était comme ça mille ans avant les
USA :
« …Il est intéressant de constater que notre civilisation a vécu les conflits les plus meurtriers lorsque
ceux-ci étaient provoqués par les religions ou les idéologies universalistes, humanitaires, pacifistes,
etc. Les monothéismes de l’Amour absolu ou du fraternalisme dogmatique donnent très
classiquement lieu au fanatisme guerrier. Lorsque l’ennemi est l’ennemi absolu, le non-homme, le«
fauteur de guerre», le dernier coupable à éliminer avant la paix universelle – schéma commun par
exemple au christianisme et au communisme ; le conflit devient croisade meurtrière. Des guerres de
religions aux génocides du XXème siècle, la responsabilité du christianisme ou des idéologies qui en
dérivent est majoritaire. »
Certains critiqueront ou injurieront ces propos ; ce n’est pas très grave. Quand on a pu supporter
François quinze ans, on peut supporter tout.
Finalement les fans de Jérusalem vont triompher, nous annonce Guillaume Faye :
« Ainsi, toute entière organisée autour du refus du conflit, projetant de l’éradiquer définitivement de
l’espèce humaine, la civilisation occidentale, prolongement du christianisme, s’instaure comme figure
centrale du Déclin. La Jérusalem céleste, déclin de l’ici-bas, déclin de la vie, est bien en train de
descendre sur terre… »
Mais continuons, même si nous nous rapprochons des trois mille mots (combien d’amateurs ?). Faye
tord gentiment le cou à Spengler. Mais Spengler s’est bien rattrapé dans ses ouvrages ultérieurs
comme je l’ai montré récemment : l’homme et la technique ou années décisives ; et on peut tout à
fait appeler déclin une crise ontologique qui gagne le monde. La déperdition ontologique ou
qualitative, Guénon en a parlé à la même époque, je crois ? Je dirais même que plus un système est
pourri et cancéreux, plus il est victorieux. Il n’a plus besoin d’être bon militairement, Hollywood nous
le dit dans Top Gun II et dans 13 hours. La gangrène triomphe. De ce point de vue les lignes qui
suivent sont géniales :
« Premier paradoxe: alors que l’idéologie occidentale entre dans son déclin – déclin des théories
progressistes, révolutionnaires, démocratistes etc. – la civilisation occidentale connait, même sur le
plan politique, une expansion irrésistible de ses régimes économiques et politiques, qu’ils soient
socialistes ou capitalistes, au détriment des traditions locales de souveraineté et de culture.
Deuxième paradoxe: alors que l’Europe semble entamer, hélas, en tant qu’ensemble continental, un
dépérissement dans un nombre impressionnant de domaines, l’Occident qui constitue, pour Abellio
comme pour Heidegger, le fils métaphysique et géopolitique de cette Europe, explose à l’échelle de
la planète entière. »
Cerise sur le catho :
« Comme si la civilisation occidentale était une machine devenue folle, son centre implose tandis que
sa périphérie explose. L’Europe régresse, l’Occident se répand. Le sens disparaît, les formes croissent.
Le« sang» s’évapore, mais les veines se ramifient en réseaux de plus en plus vides. De moins en
moins de cerveau, mais de plus en plus de corps et de muscles… »
Conclusion logique :
« Tout cela ressemble étrangement à une prolifération cancéreuse. Un cancer, en effet, c’est le
déclin de la différenciation qualitative des cellules au profit du triomphe de la reproduction
quantitative. »
Idem pour les diplômes. On vient d’apprendre qu’une bécasse dotée de cinq ans d’études nullissimes
ne trouve pas à se caser professionnellement même au bout de 150 CV…
La suite est moins marrante, la masse se rapprochant du camp de concentration électronique :
« On peut considérer que l’uniformisation de la Terre entière sous la loi d’une seule civilisation –
politique, économique et culturelle-est un processus bio-cybernétique, puisqu’il s’agit, comme le
montrèrent Lupasco et Nicolescu, d’une homogénéisation d’énergies. Pour l’instant cette entropie
est «expansive»; elle sera un jour, comme toute entropie dans sa phase n° 2, implosive. Et n’allons
pas croire, comme l’imagine Lévi-Strauss, que de « nouvelles différences» et de nouvelles
hétérogénéités puissent surgir au sein d’une civilisation mondiale devenue occidentale. Il ne s’agirait
que de spécificités superficielles, des folklores ou des« variantes». »
Faye essaie sans conclure (« la bêtise revient à conclure », a dit un Maître nommé Flaubert qui
comprend tout dans sa Correspondance vers 1850) de se montrer optimiste :
« L’Occident a un principe, abstrait, c’est l’idéologie (américanisme ou soviétisme, tous deux
sécularisations du christianisme). Or l’Europe n’est pas un principe, mais un peuple, une civilisation,
une histoire, de nature vivante et organique et non pas mécanique. En ce sens l’Europe n’est qu’en
décadence. Elle traverse un âge sombre dont elle peut se remettre. »
Les putschs partout de la bureaucratie bruxelloise devraient-ils nous remonter le moral ? On verra…
Faye écrit comme Héraclite, Heidegger ou Hölderlin, moitié poète, moitié philosophe. Et il cite pour
terminer ce film qui nous fit tous rêver à l’orée des années 80 qui étaient si catastrophiques en
France, si prometteuses en Grande-Bretagne (John Boorman, Hugh Hudson, Ridley Scott…) :
« Ce futur possible, que nous ne pouvons envisager que comme la fin de l’hégémonie millénaire de la
conscience occidentale sera, comme l’enchanteur Merlin dans le film
Excalibur de John Boorman, «pour certains un rêve, mais pour d’autres un cauchemar».
Mais il se peut aussi – c’est la liberté de l’histoire- que ce qui est le jour pour certains ne réapparaisse
plus jamais, que notre histoire trouve définitivement sa fin, que Jamais aucun Roi ne vienne recueillir
l’épée enfouie au fond des eaux. »
Il y a une certaine beauté à voir tout se terminer, à assister à un naufrage. On le sait par le mage
Taliesin.
Et tout le reste est littérature, petit scrutin électoral.