Les égouts recyclés en eau de robinet : une escroquerie planétaire – dossier de Vincent Held
Source : ilianeheldkhawam.com – 24 juillet 2025 – Vincent Held
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Le modèle d’affaires promu par le Water Resources Group paraît à ce stade fort clair : faire tourner l’eau courante en circuit fermé, tout en répercutant les coûts sur le public. Et, dans le même temps, privatiser les ressources d’eau potable naturelle de la région pour la revendre en bouteille, sur place ou plus loin.
Avant-propos: Dans son article de 2020 intitulé « Bill Gates a un projet alimentaire sain pour vous à base… d’excréments humains ! L’exemple de la Swiss Food Valley », Vincent Held nous alertait sur le fait que l’économie circulaire nous mettait à disposition déchets, et autres excréments dans nos assiettes et nos verres.

Dans cet article édifiant, Vincent revient sur une astuce escrologique énorme d’ampleur planétaire, que nous pouvons caricaturer ainsi:

Les égouts recyclés en eau de robinet ! Vincent Held
Dans l’épisode précédent, nous avions mis en évidence le cas de Forbach. Une petite ville mosellane qui se voit aujourd’hui approvisionner en eaux lourdement traitées venues d’Allemagne… alors même qu’elle est assise sur une abondante nappe phréatique dont l’eau peut être bue sans aucun traitement ! https://lilianeheldkhawam.com/2025/06/24/hold-up-sur-leau-potable-2-2-la-supercherie-de-lhydrogene-vert-par-vincent-held/

A force d’inciter les communes de la région à ne pas aller puiser dans les eaux de l’immense et abondante nappe phréatique sur laquelle elles sont assises, la nappe a fini par déborder ! Il s’agit désormais de pomper des « millions de m3 » (c’est-à-dire des milliards de litres) d’eau potable par année pour protéger les villages avoisinants de l’inondation ! Mais sans pour autant exempter les communes en question de consommer l’eau traitée allemande , comme en témoigne le cas spectaculaire (et désolant) de Forbach…
Il paraît dès lors utile d’observer que l’approvisionnement en eau de cette bourgade est géré par la société Veolia, qui sert donc à la population du crû – contre paiement – une eau de nettement moins bonne qualité que celle dont elle pourrait disposer gratuitement !
Faire boire l’eau des égouts
Ce constat étant posé, l’on sera déjà un peu moins surpris d’apprendre que l’empire Veolia milite activement en faveur d’une réutilisation de l’eau des égouts pour nous la resservir au robinet…

BOIRE L’ÉGOUT – Une thématique qui, depuis l’annonce de la « fin de l’abondance » de l’eau potable par le président Macron en février 2022, a largement pris pied dans le discours médiatique francophone…

… et pas que dans le discours médiatique, puisque Veolia a justement ouvert sa première usine de potabilisation de l’eau des égouts en Vendée en novembre 2023. Une installation qui ne sera utilisée que « pour la période de mai à octobre »… et encore, seulement « les années sèches »… promis juré !
SINGAPORE PRIDE

Idéologie similaire en Suisse
La Radio télévision suisse (RTS), qui se plaît à constamment annoncer des sécheresses dans l’un des pays les plus abondants en eau potable naturelle au monde, promeut activement « l’économie circulaire » de l’eau. On notera d’ailleurs que la Confédération suisse finance généreusement le Water Resources Group, un lobby de l’eau en bouteille mené par Nestlé et Coca-Cola – et qui milite ouvertement en faveur du modèle singapourien ! [1]
Le développement durable promeut dans les faits l’eau en bouteille
Voilà en effet la logique qui se cache derrière cette « gestion durable » des circuits d’eau courante : si vous voulez boire de l’eau de bonne qualité, vous n’avez qu’à l’acheter dûment embouteillée et au prix du marché mondial. Pour le reste, l’eau des égouts fera amplement l’affaire. Après l’avoir épurée aux frais des collectivités publiques de votre région, bien entendu.
« Peter Brabeck [le président émérite de Nestlé] a parfaitement raison. […] Cette ressource, l’eau, va devenir plus chère.« (Le ministre suisse de l’Environnement Doris Leuthard, en juin 2013)[2]

Pourquoi en effet offrir presque gratuitement à la population une eau que l’on pourrait aussi bien lui vendre en bouteille ? Et qui pourrait éventuellement également s’exporter sur le marché mondial…

Captation de l’eau pour sa revente aux nantis, un projet mondial
« La soif d’eau croissante de la Chine suscite un tollé. Des entreprises pompent l’eau des nappes phréatiques en Nouvelle-Zélande et en Australie [en pleine sécheresse] provoquant des manifestations. » (The Wall-Street Journal, septembre 2019)
Comme le remarquait l’agence Reuters en 2007 déjà, le commerce international de l’eau potable par tanker a vocation à croître dans des proportions considérables au cours des prochaines décennies. En témoigne, par exemple, la participation du pétrolier anglais BP aux activités de lobbying du Water Resources Group, qui vise prioritairement les marchés indien et chinois.
Toujours est-il que le modèle d’affaires promu par le Water Resources Group paraît à ce stade fort clair : faire tourner l’eau courante en circuit fermé, tout en répercutant les coûts de ce mode de fonctionnement un peu particulier sur le public. Et, dans le même temps, privatiser les ressources d’eau potable naturelle de la région pour la revendre en bouteille, sur place ou plus loin.

Ceci étant posé, il nous reste toutefois encore à tenter de comprendre pourquoi il est tellement plus intéressant pour des sociétés telles que Veolia de « recycler » le liquide des égouts plutôt que, par exemple, de dessaler de l’eau de mer.
Toilet economy : les potentialités économiques insoupçonnées de l’eau des égouts
L’on se souviendra en effet que dès le milieu des années 2010, un certain Bill Gates s’était mis en scène à diverses reprises buvant de « l’eau de caca » (poop water) supposément issue des toilettes et censée avoir contenu auparavant « des matières fécales ».
SANTÉ !
Bill Gates et la vedette de talk show américaine Jimmy Fallon en train de trinquer à « l’eau de caca » en janvier 2015.
Verdict : « on dirait de l’eau minérale » ! (The Tonight Show / Youtube)

Collectivisation des eaux usés par un organisme privé. Le Toilet Board Coalition
Car le recyclage à l’infini de l’eau des toilettes représente l’un des aspects-clés de la « Toilet Economy », que Bill Gates promeut à travers une organisation « à but non lucratif » : la Toilet Board Coalition. Regardez les organismes impliqués

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Là encore, l’on retrouve Veolia parmi les partenaires-vedettes de la « Toilet Board Coalition », lancée par la Fondation Gates. On notera d’ailleurs que ce lobby « caritatif« rassemble des soutiens politiques de poids, puisque l’ONU s’y est agrégée via l’UNICEF. Au point même que l’idée d’une réutilisation à l’infini de l’eau des égouts est désormais pleinement intégrée aux objectifs de « développement durable » de l’ONU !
L’économie circulaire, une histoire de fric. Encore et toujours.

Ce modèle basé sur vos eaux de toilettes vaut des centaines de milliards et tout ce petit monde répond à l’objectif de développement durable 6 de l’Agenda 2030!

Water Environment Federation (WEF)
Voici un autre grand champion du « droit à une eau propre » de l’ONU : la Water Environment Federation (WEF). Une organisation basée aux États-Unis et qui regroupe quelque 75 associations-membres représentant aussi bien les différents États US que des dizaines de pays d’Amérique latine, d’Asie – et, bien sûr, d’Europe (dont la Suisse)… Or, là encore, il s’agit de faire la promotion de « l’économie circulaire de l’eau », soit la reconversion des égouts en eau « potable ». Une thématique si chère à la Water Environment Federation que celle-ci y consacre même une rencontre annuelle !
Et là encore, l’on se retrouve non seulement en compagnie de Veolia, mais également de Nestlé… deux sociétés qui s’intéressent non seulement à notre eau (minérale ou courante), mais encore aux fabuleuses opportunités de la Toilet Economy en matière alimentaire !
Avec des modèles d’affaires en plein essor, que nous découvrirons dans le prochain épisode.
Vincent Held
Notes et références
[1] « Water Resources Group reçoit un soutien important de la Suisse, puisque 7,4 millions de francs lui sont alloués (2012-2017) au titre des contributions de la DDC. » (Voir p. ex. « Accès à l’eau. Un droit humain » (interpellation n°18.3203 de la députée Arslan Sibel), parlament.ch, 14/03/2018.) Sur les relations incestueuses entre Nestlé et le Département du développement et de la coopération (DDC) de la Confédération suisse, voir notre Civilisation en crise (2020).
[2] Débats du Conseil national sur la motion « Pour une interdiction du négoce de l’eau » (Objet n°11.3705), parlament.ch, 19/06/2013.
[3] Avec d’ailleurs des ramifications à Singapour, qui sert comme on l’aura compris de laboratoire pour le développement des « chaînes de valeur » de la Toilet Economy.
Les livres de Vincent Held sur https://reorganisationdumonde.com/ .



