Société ouverte vs Chine : le choc des globalismes 1/2

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Table des matières :

I-             La Birmanie territoire stratégique pour la Chine et l’Open Society (début à page 24)

–              L’Open Society Myanmar en difficulté

–              Xi Jinping et Alexander Soros en Birmanie

–              Qui est Alexander Soros ?

–              L’Open Society de l’Ukraine à la Birmanie : la stratégie du « collier de perles » humanitaro-politique pour ceinturer l’Eurasie

–              Le Burma Project et l’Open Society

–              Aung San Suu Kyi et les réseaux politiques de l’Open Society en Birmanie

–              Les technologies politiques globalistes pour le contrôle du pétrole et du gaz birman

II-           L’Open Society sur les routes de l’opium (page 24 à fin)

Le récent coup d’État militaire en Birmanie (Myanmar) et ses suites sont l’occasion de mettre en lumière l’ingérence profonde des réseaux mondialistes dans ce pays et plus largement dans toute l’Asie du Sud-Est. Une ingérence qui illustre les enjeux géopolitiques continentaux au cœur desquels se trouve la République de l’Union de Birmanie. Un territoire qui constitue un verrou géopolitique majeur face à une Chine toujours plus puissante et ambitieuse au sein de la gouvernance mondiale (à laquelle elle participe pleinement) mais aussi en raison des ressources naturelles qu’abrite la Birmanie ainsi que pour son statut de deuxième producteur mondial d’opium et de carrefour des réseaux du trafic mondial de drogue en Asie du Sud-Est. Domaine dans lequel le clan Soros est largement investi depuis des décennies en Amérique latine et en Asie.

Nous allons voir dans cette étude que le Myanmar est au cœur des frictions récurrentes entre la puissance chinoise en expansion et la partie de la gouvernance globale la plus réticente face à cette croissance géopolitique chinoise. La Birmanie constitue précisément l’« un des centres critiques du déploiement des nouvelles routes de la soie »[1] d’après la chercheuse Du Lan 杜兰, de l’influent Institut Chinois d’Etudes Internationales[2].

La Chine, qui poursuit des objectifs de contrôle cyberpolitique et biopolitique total de sa population, ne représente pas réellement une alternative de société face à la version occidentale du globalisme politique. Mais la politique d’intégration économique de l’Eurasie et de l’Afrique poursuivie par la Chine au travers du réseau BRI (Belt and Road Initiative) constitue une forme de globalisme économique alternatif qui vient toujours plus se confronter avec les puissances dominantes mais déclinantes de l’ordre mondial.

Si dans l’esprit des architectes de la gouvernance mondiale, l’Occident et l’Orient géopolitique doivent à terme se rejoindre et se compléter, la pierre d’achoppement sur laquelle vient buter ici l’idéal cosmocratique globaliste reste le rôle que le système politique chinois assigne à l’État, à l’armée et au Parti communiste qui les contrôle. Un rôle stratégique central de l’État que la Chine n’entend pas soumettre à d’autres formes d’instances et d’institutions internationales, comme en témoignent les difficultés récurrentes que rencontrent les scientifiques de l’OMS chargés d’enquêter en Chine sur les origines du Covid-19. Ceci alors que la Chine exerce un rôle politique prépondérant au sein de l’OMS et de nombreuses institutions internationales comme nous l’exposons ici.

Nous verrons dans cette étude, de quelle manière certains des grands décideurs ou stratèges de la gouvernance mondiale comme Soros, Kissinger, Bill Gates ou Schwab, diffèrent entre eux quant à l’attitude que doit adopter la gouvernance mondiale face à l’ascension géopolitique de la Chine.

Cette confrontation/intégration de la Chine au sein des instances dirigeantes du globalisme s’avèrera déterminante quant à la forme que prendra le système intégré de la gouvernance mondiale à l’horizon 2050 dans l’esprit de ses architectes d’Orient et d’Occident.

Nous analysons aussi la possibilité d’une rupture systémique au sein de la gouvernance mondiale, rupture qui conduirait à un affrontement ouvert entre la Chine (et ses alliés stratégiques) et un Occident post-libéral en crise systémique.

Enfin, nous concluons notre étude par une présentation de la philosophie politique qui sous-tend le mondialisme multilatéraliste chinois. Là encore, nous verrons dans quelle mesure les cosmopolitismes chinois et occidentaux convergent et divergent, se complètent et se confrontent.

I – La Birmanie territoire stratégique pour la Chine et l’Open Society

L’Open Society Myanmar (OSM) en difficulté

Le mardi 15 mars la chaîne d’État birmane MRTV rapportait que le gouvernement militaire actuellement en place a émis des mandats d’arrêt à l’encontre de 11 membres du personnel de l’Open Society Myanmar, dont son directeur et son directeur adjoint, tous deux soupçonnés de soutenir financièrement le mouvement de désobéissance civile contre la junte militaire.

Immédiatement après le coup d’État, le régime militaire a lancé une enquête sur le financement de la Fondation Daw Khin Kyi, une organisation de charité fondée par Aung San Suu Kyi. Le régime militaire a en outre saisi les comptes bancaires de l’Open Society Foundations ouverts au Myanmar et a annoncé qu’il: « engagerait des poursuites judiciaires contre la fondation, accusée de violer les restrictions imposées aux activités de ces organisations. » [3]

L’Open Society a immédiatement exigé la libération des membres de son personnel arrêtés en Birmanie dont Phyu Pa Pa Thaw, directrice financière de l’Open Society Myanmar (OSM)[4].

L’OSF récuse bien entendu les accusations d’infraction de la législation bancaire birmane présentées par le régime militaire comme la raison de la saisie des comptes de l’Open Society Myanmar. Le gouvernement militaire a ainsi affirmé que l’OSF : « n’avait pas obtenu l’approbation du département de gestion des devises étrangères de la Banque centrale du Myanmar (CBM) pour un dépôt de 5 millions de dollars américains (7,04 milliards de kyats) auprès de la Small and Medium Enterprise Development Bank (SMED) au Myanmar en 2018. »[5]

L’armée a en outre déclaré qu’elle commençait àprendre le contrôlede « tous les flux d’argent illégaux à destination d’OSF Myanmar, affirmant que la fondation avait enfreint la loi qui établit les règles et règlements pour les organisations dans le pays. »[6]