Walt Whitman et la destinée maudite des USA en 1870 – Nicolas Bonnal

Par Nicolas Bonnal

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« Le serpent du magicien de la fable a mangé tous les autres serpents ; et gagner de l’argent est le serpent de notre magicien, restant aujourd’hui seul maître du champ. »

Le satanisme ploutocratique des USA a arraisonné l’Europe et menace toute la vie sur terre. La Chine après la Russie…

En relisant Christopher Lasch (spécialiste de cette époque fondamentale : les sixties) je tombe sur une citation du prestigieux poète Walt Whitman, dont je n’avais jusque-là qu’une approche universitaire donc nulle. Il se trouve qu’après la Guerre de Sécession, Whitman se rend compte comme Melville que son pays est devenu fou et dangereux. Il sent aussi qu’il est déjà un empire – presque au sens du KKK.

Cette citation est extraite d’un essai bref, étrange et rebelle : Democratic vistas (bravo pour cet hommage au passé hispanique de ce pays volé à tout le monde). Je pense le traduire et le préfacer : il fera un bon pendant à mon Dostoïevski traduit en roumain.

On commence :

« Je dis que nous ferions mieux de regarder notre époque et nos terres en face, comme un médecin diagnostiquant une maladie profonde. Il n’y a jamais eu, peut-être, plus de vide au cœur qu’à présent, et ici aux États-Unis. La croyance authentique semble nous avoir quittés. »

C’est la citation de Lasch. La suite :

« Les principes sous-jacents des États ne sont pas honnêtement crus (malgré toute cette lueur trépidante et ces cris mélodramatiques), ni l’humanité elle-même. Quel œil pénétrant ne voit pas partout à travers le masque ? Le spectacle est épouvantable. « 

Guerre des sexes et fin de la religion :

« Nous vivons dans une atmosphère d’hypocrisie partout. Les hommes ne croient pas aux femmes, ni les femmes aux hommes. Une hauteur méprisante règne en littérature. Le but de tous les littérateurs est de trouver de quoi se moquer. Beaucoup d’églises, de sectes, etc., les fantasmes les plus lugubres que je connaisse, usurpent le nom de religion. La conversation est une masse de badinage. »

Sur ce déclin de la conversation Drumont écrit la même chose à l’époque.

Corruption et dépravation recouvrent le pays (c’est le début du Gilded Age dont Davos via ses milliardaires veut nous faire sortir) :

« De la tromperie dans l’esprit, la mère de toutes les fausses actions, la progéniture est déjà incalculable. Une personne perspicace et franche, du département des revenus de Washington, qui est amenée par le cours de son emploi à visiter régulièrement les villes du nord, du sud et de l’ouest, pour enquêter sur les fraudes, m’a beaucoup parlé de ses découvertes. La dépravation des classes patronales de notre pays n’est pas moindre qu’on ne l’a supposé, mais infiniment plus grande. »

Mystères de l’ouest… Whitman dénonce la corruption générale au pays de l’extermination des indiens (jadis respectés par un génie comme Fenimore Cooper) :

« Les services officiels de l’Amérique, nationaux, étatiques et municipaux, dans toutes leurs branches et départements, à l’exception de la justice, sont saturés de corruption, de pots-de-vin, de mensonges, de mauvaise administration ; et le système judiciaire est entaché. Les grandes villes puent le vol et la crapule respectables autant que non respectables. Dans la vie à la mode, la désinvolture, les amours tièdes, l’infidélité faible, les petits objectifs, ou pas d’objectifs du tout, uniquement pour tuer le temps. »

Règne de l’argent-roi (ici le grand Walt se rapproche de Maurice Joly et des Protocoles) :

« Le serpent du magicien de la fable a mangé tous les autres serpents ; et gagner de l’argent est le serpent de notre magicien, restant aujourd’hui seul maître du champ. »

Règne de l’argent-roi qui annonce le nôtre, règne dépourvu bien sûr de justice sociale (notre condition sociale ne s’est améliorée que durant l’existence de l’URSS ; avant et après c’était une monstruosité) :

« La meilleure classe que nous montrons n’est qu’une foule de spéculateurs et de vulgaires habillés à la mode. Il est vrai, en effet, derrière cette farce fantastique, jouée sur la scène visible de la société, des choses solides et des travaux prodigieux doivent être découverts, existant grossièrement et se déroulant à l’arrière-plan, pour avancer et se dire dans le temps. Pourtant les vérités n’en sont pas moins terribles. Je dis que notre démocratie du Nouveau Monde, quel que soit son succès dans la sortie des masses de leurs bourbiers, dans le développement matérialiste, les produits, et dans une certaine intellectualité populaire superficielle hautement trompeuse, est, jusqu’à présent, un échec presque complet dans son développement social. »

Enfin le grand poète pressent la destinée impériale de cette grosse puissance riche et tarée qui va précipiter le monde en enfer :

« En vain marchons-nous d’un pas sans précédent vers un empire si colossal, surpassant l’antique, au-delà d’Alexandre, au-delà de l’emprise la plus fière de Rome. En vain avons-nous annexé le Texas, la Californie, l’Alaska, et atteint le nord pour le Canada et le sud pour Cuba. C’est comme si nous étions d’une manière ou d’une autre dotés d’un corps vaste et de plus en plus bien équipé, et que nous nous retrouvions ensuite avec peu ou pas d’âme. »

Dix-neuvième siècle ? Non seulement on ne découvre rien depuis ce temps des génies, mais on laisse courir. Et il se fait tard tout d’un coup : le résultat c’est une guerre nucléaire totale pour satisfaire Davos et ses milliardaires.

Sources :

https://xroads.virginia.edu/~Hyper/Whitman/vistas/vistas.html

https://en.wikipedia.org/wiki/Democratic_Vistas

https://carturesti.ro/carte/dostoievski-si-modernitatea-occidentala-2058367727

https://www.amazon.fr/Dosto%C3%AFevski-modernit%C3%A9-occidentale-Nicolas-Bonnal/dp/1520916736

4 pensées sur “Walt Whitman et la destinée maudite des USA en 1870 – Nicolas Bonnal

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