Charles Péguy et le « système de la retraite » – Nicolas Bonnal

Par Nicolas Bonnal

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Pays de Molière, la France adore les Géronte. J’ai 62 ans et n’ai pas peur de dire aux jeunes :
gare aux boomers. Ils ne vont pas vous faire de cadeaux.

On a dit qui a déjà gagné cette rodomontade sur les retraites, on n’y
reviendra pas. Macron impose dans la bonne humeur la gérontocratie de Davos en
France (Schwab, Soros, Biden, Rothschild, Rockefeller, Gates, etc.) et pour cela, ils ont
recours aux « jeunes homo-érotiques » (Israël Shamir) qu’ils ont imposés grâce aux
télés : Sunak, Trudeau, Harari, ce qu’en Espagne on appelle les « macroncitos ». Un petit
jeune (ou une Greta-bis, une petite jeune élevée par des lesbiennes, comme en Finlande) pas
très sexué pour imposer un Grand Reset et un ordre dictatorial qui s’appuie sur les
innombrables petits vieux qui comme en France (ils sont 21 millions) regardent trop la télé et
deviennent des bourgeois de gauche convaincus d’avoir fait la bonne affaire en remplaçant
leur bon Dieu catho étiolé par la grosse idole climatique.

Cette histoire de retraite est un scandale : ils n’ont bougé nos preux rebelles que pour ça (ni
pour le vaccin, ni pour le pass, ni pour le Reset, ni pour les ZEF) et on aura seulement simulé
une fronde parlementaire. Or voici ce qu’il en disait déjà Charles Péguy de cette « culture » de
la retraite qui va en finir avec la France de d’Artagnan et de ses mousquetaires (eux-mêmes de
simples fonctionnaires d’ailleurs) :

« C’est toujours le système de la retraite. C’est toujours le même système de repos, de
tranquillité, de consolidation finale et mortuaire. Ils ne pensent qu’à leur retraite, c’est-à-dire à
cette pension qu’ils toucheront de l’État non plus pour faire, mais pour avoir fait. Leur idéal,
s’il est permis de parler ainsi, est un idéal d’État, un idéal d’hôpital d’État, une immense
maison finale et mortuaire, sans soucis, sans pensée, sans race. Un immense asile de
vieillards. Une maison de retraite. Toute leur vie n’est pour eux qu’un acheminement à cette
retraite, une préparation de cette retraite, une justification devant cette retraite. Comme le
chrétien se prépare à la mort, le moderne se prépare à cette retraite. Mais c’est pour en jouir,
comme ils disent. »

Et c’est cet esprit de retraite qui allait venir à bout de Macron ? Allons donc ! On aura des
jeunes pas très éduqués politiquement et pas très malins et surtout très manipulés qui
défouleront les flics toujours plus violents et effraieront les retraités téléphages, et une
poignée de pauvres hères qui se seront fait avoir, pendant que les saligauds de la ponction
publique laissent faire, tout contents d’avoir gagné leur guerre civile contre les salariés du
privé. C’est mon ami Claude Reichman, candidat libertarien à la présidence de la République,
le seul homme politique pour qui j’ai collé (avec Alain Dumait) des affiches, qui disait un jour
à mon vieux comparse Jovanovic que les fonctionnaires allaient gagner la guerre civile. Eh
bien c‘est fait.

Et comme j’en suis au stade des souvenirs, je citerais cette phrase admirable de José Giovanni,
cinéaste, romancier, anar de droite et ami personnel : « En France, les révolutions commencent
avec Rimbaud et se terminent avec Séguy ».

Le reste est chez Tocqueville :

« Je tremble, je le confesse, qu’ils ne se laissent enfin si bien posséder par un lâche amour des
jouissances présentes, que l’intérêt de leur propre avenir et de celui de leurs descendants
disparaisse, et qu’ils aiment mieux suivre mollement le cours de leur destinée, que de faire au
besoin un soudain et énergique effort pour le redresser. »

La république, c’est cela depuis 1870 : il y a ceux qui ont le pognon et ceux qui prennent des
gnons. Le Parti de l’ordre est le parti du fric. Les rebelles lucides ne s’y laissent plus prendre.

Concluons : la classe soixante-huitarde (de droit divin vraiment) qui a imposé le culte du
jeunisme dans les années 70 (revoyez les Valseuses) impose celui du petit vieux sanitaire et
frugal (Reset-vaccin-confinement) dans les années 2020. Ce petit vieux ne veut plus bouger et
exige les villes 15 mn pour sauver son idole climatique. Les PLS-DSK-FOG-BHL-Ferry-bis-
DCB ont gagné dans le cadre de cette interminable cinquième république gaulliste. Et ils ont
gagné avec les bouches inutiles des vieux retraités sur lesquelles s’appuie Davos, avec ses
nonagénaires génocidaires, pour éliminer la jeunesse occidentale qu’elle espère remplacer
avec son « inintelligence artificielle ». Trois robots et quelques migrants pour nous servir, le
reste peut disparaître. Après nous le déluge.

Sauvez-vous, les jeunes.

Charles Péguy, « Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne » (1914, posthume), dans Œuvres complètes de Charles Péguy, éd. La Nouvelle Revue française, 1916-1955, t. 9, p. 250

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