Il faut secourir Gaza par la mer
Source : tdg.ch – 5 mars 2024 – Gabriel Galice
https://www.tdg.ch/linvite-il-faut-secourir-gaza-par-la-mer-601923400714
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Gabriel Galice est le directeur de l’Institut international de recherches pour la paix à Genève (GIPRI).
À Gaza, quelque 30’000 civils palestiniens ont été tués par l’armée israélienne, sans compter les disparus ensevelis sous les décombres, les malades et les femmes enceintes morts par manque de soins, les blessés à vie, les mutilés sans anesthésie, les enlèvements d’enfants, les déplacements forcés, les réfugiés passant l’hiver sous des abris précaires. D’autres morts sont prévues par l’attaque annoncée contre Rafah.
Sous couvert de «guerre contre le Hamas» en riposte aux assassinats du 7 octobre, l’État d’Israël viole le droit international, notamment, selon les Conventions de Genève, le droit humanitaire international qui prescrit la protection des civils.
Sans attendre les jugements de la Cour pénale internationale (CPI) et de la Cour internationale de justice (CIJ), saisies par plusieurs États ou associations, la communauté internationale doit faire respecter le droit et assurer la protection de la population de Gaza par des actes.
Le mardi 20 février dernier, les États-Unis d’Amérique ont mis leur troisième veto au Conseil de sécurité des Nations Unies à un projet algérien appelant les belligérants à une trêve humanitaire, donnant ainsi le feu vert à la poursuite des massacres. En poursuivant ses actions militaires indiscriminées, l’État d’Israël ne respecte pas la décision de la CIJ du 26 janvier 2024 sur l’application de la prévention et de la répression du génocide dans la bande de Gaza. En raison de massacres largement inventés, le Conseil de sécurité a invoqué en 2011 la «responsabilité de protéger» pour recourir à la force contre la Libye. En 2016, la Chambre des communes britannique a évalué sévèrement les conditions et les conséquences de cette action militaire. Où est la responsabilité de protéger dans le cas de Gaza?
«Il convient qu’un groupe d’États envoie vers Gaza des navires hôpitaux, des porte-hélicoptères, des cargos d’approvi-sionnement.»
En refusant d’assumer ses responsabilités, la communauté internationale des États entérine les massacres. Il est urgent qu’un groupe d’États prenne les siennes. Le plus facile est de forcer le blocus maritime illégal (en droit une «mesure coercitive unilatérale») de Gaza, pris en dehors de l’article 41 de la Charte de l’ONU. Le GIPRI a tenu à Berne un colloque, dont son cahier n° 12 «Les sanctions contre le droit international», édité en 2022, publie les actes. À l’ONU Genève, la Rapporteuse spéciale sur les effets négatifs des mesures coercitives unilatérales sur l’exercice des droits de l’homme, Mme Alena Douhan, travaille avec le Conseil des droits de l’homme.
À l’évidence, les protestations et exhortations ne servent à rien. Il convient qu’un groupe d’États envoie vers Gaza des navires-hôpitaux, des porte-hélicoptères, des cargos d’approvisionnement. Leurs forces navales et aériennes protégeront la flotte humanitaire.
Plusieurs États déploient leur marine de guerre en mer Rouge pour assurer la libre circulation du commerce et il ne s’en trouverait aucun pour protéger des milliers de vies humaines à Gaza? Tous les États doivent mettre l’embargo sur les livraisons d’armes aux belligérants à Gaza.
Par leur passivité, les États sont complices des massacres, génocidaires ou non, perpétrés à Gaza. Puisque les États se rendent complices au nom des peuples, il appartient aux citoyennes et aux citoyens d’interpeller puissamment les décideurs politiques pour faire cesser les massacres.
Il faut peut-être prendre les chiffres des victimes civiles à Gaza avec précautions. Voici ce que dit une analyse statistique de ces chiffres (court extrait, traduction automatique) :
La preuve statistique que les chiffres des victimes de Gaza sont falsifiés
…
Bien que les preuves ne soient pas irréfutables, elles suggèrent fortement qu’un processus sans lien ou peu lié à la réalité a été utilisé pour établir les chiffres. Il est très probable que le ministère du Hamas ait fixé arbitrairement un total journalier. Nous le savons parce que les totaux quotidiens augmentent trop régulièrement pour être réels. Il a ensuite attribué environ 70 % du total aux femmes et aux enfants, en répartissant ce chiffre de manière aléatoire d’un jour à l’autre. Ensuite, ils ont rempli le nombre d’hommes fixé par le total prédéterminé. Cela explique toutes les données observées.