Amazonie: Lula ouvre la porte à Macron
Source : euro-synergies.hautetfort.com – 26 avril 2024
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2024/04/26/amazonie-lula-ouvre-la-porte-a-macron.html
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Sous le discours du « pragmatisme », les relations du Brésil avec la France ont été préméditées, la récente rencontre entre Lula et Macron s’inscrivant dans le projet géopolitique hégémoniste pensé par le gouvernement Sarkozy.
Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva et son homologue français Emmanuel Macron ont célébré le partenariat stratégique entre les deux pays: ils ont inauguré un sous-marin franco-brésilien et annoncé un programme visant à lever un milliard d’euros pour des projets économiques durables en Amazonie. Cependant, la dissonance était plus aiguë en ce qui concerne l’accord UE-Mercosur.
Les dirigeants étrangers en visite officielle au Brésil n’ont pas l’habitude d’inclure l’Amazonie dans leur itinéraire, mais M. Macron voulait commencer par là, où il a rencontré Raoni Metuktire (photo, ci-dessus), le chef indigène Caiapó âgé de 92 ans, qu’il avait naguère reçu au palais de l’Élysée et qui incarne en France la lutte pour la protection de l’Amazonie. Macron lui avait remis la Légion d’honneur.
« Nous voulons convaincre ceux qui ont déjà déboisé qu’ils doivent apporter une contribution importante aux pays qui ont encore des forêts pour les maintenir debout », a déclaré Lula, tandis que Macron posait pour un selfie avec ses hôtes devant une banderole appelant à un « Non au pétrole en Amazonie », une référence à un projet controversé d’exploration d’hydrocarbures dans le delta de l’Amazone que Lula soutient.
Lula a déclaré que le Brésil devait disposer de forces armées « hautement qualifiées, préparées et équipées » pour garantir la paix en cas de besoin. Sans mentionner la tentative de coup d’État dont il a été victime en janvier dernier de la part de militants pro-Bolsonaro et de militaires, Lula a déclaré que cette force était également nécessaire pour faire face à l' »animosité » actuelle contre le processus démocratique au Brésil et dans d’autres pays du monde.
Le voyage de M. Macron au Brésil, après une étape en Guyane française, territoire colonial français en Amérique du Sud, reflète des intérêts mutuels dans les domaines de l’environnement et de la défense.
L’idylle politique entre les présidents de 78 ans (Lula) et de 46 ans (Macron) est évidente, malgré leurs différences idéologiques, leurs positions irréconciliables sur l’accord commercial UE-Mercosur et leurs parcours: le Français a travaillé dans la banque d’investissement et le Brésilien comme ouvrier métallurgiste à São Bernardo do Campo.
Le Brésil et la France ont l’intention d’unir leurs forces pour obtenir des investissements d’un milliard d’euros sur quatre ans afin de stimuler la bioéconomie en Amazonie. Lula et son gouvernement sont particulièrement intéressés par la création d’un marché du carbone qui servirait à compenser financièrement les pays qui investissent dans la protection des forêts qui capturent le dioxyde de carbone.
Le plateau des Guyanes
Selon le gouvernement brésilien, la France est le troisième investisseur au Brésil, avec environ 38 milliards de dollars. Le premier jour de leur visite, les présidents ont annoncé un programme visant à lever un milliard d’euros (1,08 milliard de dollars) pour investir dans des projets économiques durables en Amazonie brésilienne et franco-guyanaise.
La première partie du projet de Sarkozy (« Le plateau das Guyanes ») semble se concrétiser: Lula et Macron ont annoncé un plan d’investissement pour l’économie durable en Amazonie, dans une tentative de réduire la prédominance « anglo » dans la région. La première étape du voyage de M. Macron au Brésil a été Belém, la porte d’entrée de l’Amazonie.
C’est ce que les géopoliticiens brésiliens appellent « l’île Guyane », entre l’Atlantique (au nord-est et à l’est), l’Amazonie au sud et le Rio Negro-Orinoco à l’ouest et au nord-ouest. Derrière la stratégie Sarkozy-Macron semble se cacher l’intérêt des entreprises pharmaceutiques françaises pour la grande biodiversité de l’Amazonie.
Avec une « France-Afrique » qui se désintègre tout comme l’Ostpolitik allemande, un continent asiatique très compétitif et un Mexique où les maquiladoras chinoises sont de plus en plus présentes, Macron vise à s’assurer des niches en Amérique du Sud.
Mercosur-UE
Après sa rencontre avec Lula, Macron s’est rendu à São Paulo pour participer à un forum économique, où il a qualifié de « très mauvais » l’accord de libre-échange négocié entre le Mercosur et l’Union européenne et a proposé d’en créer un nouveau « qui soit responsable du point de vue du développement, du climat et de la biodiversité ».
« C’est un mauvais accord pour vous et pour nous », a déclaré M. Macron à propos d’un pacte qu’il avait déjà qualifié de « mort » en janvier, au plus fort des manifestations des agriculteurs français. « Forgeons un nouvel accord responsable sur le développement, le climat et la biodiversité », a-t-il proposé. Lula a désigné les Français et leur protectionnisme comme les principaux responsables du fait que l’accord UE-Mercosur est dans un coma profond et ne montre aucun signe de reprise à court terme.
Le projet de traité, dont les discussions ont débuté en 1999, vise à abolir la plupart des tarifs douaniers entre les deux zones, créant ainsi un espace de plus de 700 millions de consommateurs. Après un accord politique en 2019, plusieurs pays, dont la France, ont bloqué son adoption, une opposition accentuée par la crise agricole qui frappe l’Europe.
Macron a fait valoir que les règles de cet accord commercial ne sont pas « homogènes » avec celles de l’Europe. Le Brésil, poids lourd du Mercosur dirigé par Lula, est cependant implacable dans sa défense de l’accord.
Coopération militaire
Mercredi, les présidents ont inauguré un sous-marin conventionnel franco-brésilien au chantier naval d’Itaguaí, près de Rio de Janeiro.
Le président brésilien a souligné que la coopération militaire avec la France ne se limitait pas à la construction de sous-marins. « Notre partenariat témoigne de l’intérêt du Brésil à acquérir une plus grande autonomie stratégique face aux nombreux conflits qui ont surgi dans le monde », a-t-il déclaré. Avec ces investissements monumentaux, Lula tente d’apaiser les craintes de coup d’État des militaires.
L’accord prévoit également la production d’hélicoptères, le développement d’un satellite pour garantir les communications militaires du Brésil et l’achat d’un ordinateur de grande capacité à des fins de défense.
Les deux dirigeants ont souligné l’importance de ce partenariat dans un monde marqué par les guerres et les déséquilibres mondiaux. « Il permettra à deux pays importants, chacun sur son propre continent, de se préparer à vivre avec cette diversité sans se soucier d’une quelconque guerre, car nous avons défendu la paix à toutes les époques de notre histoire », a déclaré M. Lula.
Macron a évoqué une « vision commune du monde » avec M. Lula, malgré leurs divergences, notamment sur l’Ukraine. « Les grandes puissances pacifiques que sont le Brésil et la France, qui doivent agir dans un monde de plus en plus désorganisé, doivent parfois savoir utiliser le langage de la fermeté pour protéger la paix », a-t-il déclaré.
Sous-marin nucléaire
Le « Tonelero » est le troisième des quatre sous-marins à propulsion conventionnelle prévus par Prosub, un programme de 7,2 milliards de dollars destiné à développer les sous-marins brésiliens et leur industrie. L' »Angostura », le dernier de ces sous-marins destinés à protéger les 8500 kilomètres de côtes du géant latino-américain, devrait être mis à l’eau en 2025.
L’accord avec la France, qui date de 2008, prévoit également un cinquième submersible, qui serait le premier navire à propulsion nucléaire du Brésil. « Je veux que nous ouvrions un chapitre pour de nouveaux sous-marins, que nous nous attaquions de front à la propulsion nucléaire, en respectant parfaitement tous les engagements de non-prolifération », a déclaré M. Macron. « La France sera à vos côtés », a ajouté le président français aux côtés de Lula.
Le changement, tout change. La relation du Brésil de Lula avec le gouvernement de droite de Macron est à l’opposé de la relation houleuse que la France entretenait avec son prédécesseur, Jair Bolsonaro. Désormais, ils sont sur la même longueur d’onde, avec le sourire. Peu après son arrivée au pouvoir en 2019, Bolsonaro avait insulté la femme de Macron, Brigitte, alors que les incendies faisaient rage en Amazonie et que Macron mettait en garde le monde contre l’impact du feu sur la plus grande forêt tropicale du monde.
Le gouvernement « macron » est un gouvernement gaucheux, (et non de droite) , avec tous les « stigmates » caractéristiques : théoricien dans le déni du réel et donc incapable d’apprendre de ses erreurs et errances par un déni permanent, bureaucratie pullulante et pétrifiante détruisant l’économie, la liberté, l’initiative créatrice, la confiance dans la vie et la joie de vivre des citoyens, planification centrale dictatoriale, assistanat déresponsabilisant et sclérosant démesuré érigé et morcellisation de la population érigés en systèmes de domination, dépenses publiques exponentielles et surendettement irresponsable de l’Etat, contrôle total des médias et l’enseignement avec organisation de l’abrutissement des citoyens délibérément massifiées, insécurités organisées au sein d’une stratégie de la peur et du chaos planifiée vers un règne par la terreur, annihilation ou répression féroce des oppositions, révisionnisme gauchiste de l’Histoire et destruction des identités et de la dignité des citoyens associée aux mises en scène cérémonielles et médiatiques innombrables du Culte du chef … la voie du totalitarisme fachiste est donc grande ouverte.