Être catholique en Russie – “Notre paroisse russe”, par Mme Isabelle Sorlin, in Fideliter n° 277

Source : medias-presse.info – 8 août 2024 – Christian Lassale

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“Notre paroisse russe”

MPI vous propose aujourd’hui l’extrait d’un grand dossier paru dans Fideliter n° 277 et intitulé “Être Français en Russie, un témoignage, entretien avec Fabrice Sorlin“.

Les coupoles dorées des belles églises moscovites se dressent vers le ciel, dentelant le paysage de leurs croix, mais ce n’est pas dans l’une d’elles que nous nous rendons chaque dimanche. Un grand cimetière flanqué d’un bâtiment grisonnant, une porte épaisse s’ouvrant sur un escalier qui s’enfonce au sous-sol d’un bâtiment humide et froid, c’est là que nous assistons au saint sacrifice de la messe, avec nos neuf enfants [Voir photo ci-dessous], seule famille à venir ici jusqu’il y a peu. Notre chapelle est petite, étroite, minuscule même. Nous sommes souvent plus de 40 le dimanche et les murs semblent se pousser devant l’agglutinement de ces fidèles petits et grands.

À tour de rôle nos gars servent la messe et lorsque les enfants de chœur s’agenouillent au bas de l’autel, leurs talons viennent toucher le banc du premier rang : c’est dire si l’on se serre ! Le Gloria est périlleux, car le célébrant, en se dirigeant vers son siège, doit poser bien précautionneusement un pied devant l’autre, tant la place est restreinte pour s’y rendre, entre le bas de l’autel et les premiers fidèles. Mais c’est ainsi, et peu à peu l’atmosphère se réchauffe au grésillement des soufflettes électriques; le piano synthétique soutient les deuxtrois chantres de la chorale, les lâchant parfois en plein élan, lorsque l’électricité vieillotte vient jouer des siennes. Il y a comme un air d’église clandestine dans cette pièce qui,ironie du sort, n’est autre qu’un appartement loué par un pasteur protestant à notre communauté ! Ainsi nous accédons à une église par le biais de ceux qui n’en sont pas les membres : cela lui vaut quelques unes de nos prières…

Ite missa est, la messe est dite et notre petit flot se dirige vers la sortie ; pas de parvis, mais un couloir où nous nous contorsionnons comme aux heures de pointe d’un métro parisien ; une troisième petite pièce, servant de débarras comme de cuisinette, permet de desserrer un peu ces liens d’amitié très étroits qui se nouent au coude à coude. L’ambiance est chaleureuse et les rires des grands comme des enfants contrastent avec le décor froid et austère dans lequel nous nous situons. Les discussions sont multilingues et l’on passe du français au russe, puis à l’anglais depuis peu et avec joie, vu que nous comptons enfin plusieurs autres familles parmi nous, dont certaines venues d’Amérique du Nord et du Sud. La politique d’immigration idéologique du gouvernement,
mise en place depuis quelques mois, aide certains à faire le pas définitif d’une installation qui leur est de plus en plus facilitée. Deo gratias !

Sans aller aussi loin, l’apostolat se fait malgré tout pas à pas sur Moscou même et nous vouons passer plusieurs personnes attachées au rite tridentin et désireuses d’y revenir, d’autres curieuses de le découvrir. Malheureusement l’exiguïté des lieux et son air de catacombe ne sont pas des atouts qui jouent en notre faveur, mais certains reviennent, touchés par la grâce et gagnés peut-être par la ferveur qui se dégage des lieux parmi l’encens et les quelques fleurs.

Je repense à Tertullien… « Nous ne sommes que d’hier mais nous remplissons tout » : nous remplissons déjà le maximum de ce que nous pouvons remplir. Il faut désormais remplir une cathédrale : il y a de plus en plus d’âmes demandeuses et désireuses que le bon Dieu envoie vers nous, tout là-bas, dans cette petite chapelle enfouie sous la neige, recouverte par le ciel blanc de Moscou.

Les discussions et les démarches entreprises pour un changement de paroisse vers un lieu plus adapté à notre communauté grandissante est une magnifique lueur d’espérance pour nous tous qui maintenons depuis des années la flamme de la tradition aux confins de l’Europe de l’Est.

Une pensée sur “Être catholique en Russie – “Notre paroisse russe”, par Mme Isabelle Sorlin, in Fideliter n° 277

  • 18 août 2024 à 20 h 01 min
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    Rendre grâce à Dieu, sans gémir durablement ni accabler qui que ce soit….et le meilleur surgit un jour et toujours.

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