Il y a 121 ans naissait le révolutionnaire et philosophe Antoun Saadeh
Source : voxnr.fr – 1 mars 2025
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Le 1er mars 1904, il y a 121 ans, naissait Antoun Saadeh, le révolutionnaire et philosophe qui marqua l’histoire du nationalisme syrien.
Fils d’une famille chrétienne orthodoxe du Mont-Liban, Antoun Saadeh consacra sa vie à la création d’une Grande Syrie unifiée, laïque et sociale, englobant les terres du Levant et du Croissant fertile.
Issu d’une famille intellectuelle aisée, il grandit dans un environnement cultivé. Son père, Khalil Saadeh, était un intellectuel nationaliste, partisan de la Grande Syrie, à une époque où la région subissait l’occupation turque, suivie de l’occupation française.
Le nationalisme syrien naquit pendant la période de renaissance culturelle et intellectuelle arabe appelée la Nahda. On considère que le premier intellectuel nationaliste syrien fut Boutros al-Boustani (1819-1883), un chrétien maronite du Mont-Liban.
Le nationalisme syrien est fondamentalement laïque, prônant l’égalité de toutes les communautés religieuses du Levant et se réclamant des grandes civilisations qui se sont succédé dans cette région.
Antoun Saadeh passa son enfance entre l’Égypte, les États-Unis et le Brésil. Très tôt, il se distingua par sa grande culture et son polyglottisme, maîtrisant couramment sept langues : arabe, portugais, anglais, espagnol, allemand, français et russe.
Rentré à Beyrouth en 1930, il devint journaliste, pamphlétaire et professeur d’allemand à l’Université protestante syrienne, future Université américaine de Beyrouth.
En 1932, il fonda secrètement le Parti social-nationaliste syrien (PSNS), un mouvement résolument opposé au mandat français et à la partition des terres syriennes. Son objectif était de réaliser l’unité d’une Grande Syrie laïque et sociale.
Le PSNS fut également l’un des premiers à alerter sur le danger du projet sioniste en Palestine, prônant la résistance à celui-ci, y compris par la force si nécessaire. Il recruta des militants parmi toutes les communautés religieuses, en particulier parmi les élites.
Inspiré par les idées d’Ernest Renan, Antoun Saadeh expliqua dans son ouvrage La Genèse des Nations : « Une nation résulte du mariage d’un groupe d’hommes et d’une terre. » Le PSNS s’oppose par ailleurs aussi bien au capitalisme qu’au communisme.
En 1935, l’existence du parti fut révélée et Antoun Saadeh fut emprisonné par les autorités françaises pendant deux ans. En 1943, les autorités françaises le condamnèrent à 20 ans de prison.
Suite à l’indépendance du Liban, dont le seul martyr fut un membre du PSNS nommé Saïd Fakhr ad-Din, Antoun Saadeh, alors en exil, put retourner dans son pays natal. Il réorganisa son parti, créa plusieurs journaux et contribua à la diffusion de la pensée nationaliste syrienne.
Il prônait un Liban unifié, un « Liban de tous ses fils », et soutenait que l’union de la Grande Syrie ne pouvait se réaliser que par un processus démocratique, à travers un référendum populaire.
Le PSNS envoya des volontaires combattre les milices sionistes en Palestine et s’opposa au Liban aux partis religieux sectaires. Après de nombreuses provocations violentes à son encontre, Antoun Saadeh opta pour une tentative de révolution armée.
Cette révolte fut réprimée dans le sang, et Antoun Saadeh, capturé, fut exécuté après un simulacre de procès qui ne dura même pas 48 heures. Ses derniers mots furent : « Je meurs, mais mon parti survivra. »
Effectivement, le PSNS survécut et possède aujourd’hui des branches principalement au Liban et en Syrie, avec des partisans en Irak, en Palestine, en Jordanie et dans de nombreux pays ayant une forte diaspora levantine.
Au Liban, durant la guerre civile (1975-1990), le PSNS s’unit à d’autres formations patriotiques laïques et combattit les milices religieuses sectaires de tous bords. Il fut en première ligne de la résistance à l’invasion sioniste en 1982.
Le PSNS fut, par exemple, à l’origine de la première attaque contre les troupes israéliennes lors de l’occupation sioniste de Beyrouth, quand son militant Khaled Alwan neutralisa plusieurs officiers israéliens dans un restaurant situé dans le quartier de Hamra. Cette action donna naissance à une large vague de résistance.
Il participa à la libération du sud du Liban aux côtés du Hezbollah et d’autres groupes résistants. Aujourd’hui, il est allié au Hezbollah et à ses partenaires dans le cadre du jeu politique libanais, au sein de la coalition du 8 mars.
En Syrie, le parti fut légalisé en 2005 par Bachar al-Assad. Lors de la guerre civile syrienne, il participa activement à la lutte contre Daech et Al-Qaïda, jouant un rôle clé dans la protection des régions chrétiennes, druzes et chiites ismaéliennes du pays, où il jouit d’une forte popularité.
La branche armée du parti a combattu aux côtés du Hezbollah lors de la dernière guerre contre l’entité sioniste dans le sud du Liban, perdant plusieurs martyrs au combat.
Après la chute de Bachar al-Assad en Syrie, le nouveau régime instauré par l’organisation salafiste HTS a décrété l’interdiction du PSNS. Le parti annoncé qu’il ne respecterait pas cet ordre et a affirmé en outre travailler à la constitution d’un front de résistance afin de confronter l’invasion sioniste du sud de la Syrie.
Hi,hi,hi… Dès que l’on voit dans un article, rabâché toutes les trois lignes, le terme d' »entité sioniste » au lieu d’ « Etat israélien », on sait immédiatement à qui l’on a affaire et qui en tire les ficelles… démoniaques.