Qui est Léon XIV? Les doutes du père Santiago Martin

Source : benoit-et-moi.fr – 21 septembre 2025

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En affirmant à Elise Allen, dans le livre interview León XIV. Ciudadano del mundo, misionero del siglo XXI, que « La doctrine ne sera pas modifiée, pour l’instant », Léon XIV chercheraitd’un côté à rassurer les conservateurs en leur disant : « Rien ne change », mais en même temps, il voudrait rassurer les libéraux en suggérant que cela pourrait être temporaire. Il ne dit pas que c’est le cas, mais il ouvre cette possibilité. Bref, une manœuvre habile destinée à endiguer la « polarisation » (nouveau mot magique du vocabulaire mondain) en attendant des jours « meilleurs » (pour qui?).
Les intentions que le père Santiago Martin, voix autorisée et modérée de l’Eglise en Espagne, prête au pape sont évidemment son opinion personnelle… mais le moins que l’on puisse dire, c’est que les faits ne les contredisent pas… et elles sont rien de moins qu’inquiétantes à long terme.

(…) dès son premier discours, le pape Léon a clairement indiqué qu’il recherchait l’unité de l’Église. Dans cette interview, il revient sur ce thème, mais sous un autre angle : il évoque la forte polarisation de l’Église. Son objectif est d’éviter tout ce qui pourrait accroître cette polarisation.

(…)

Cela soulève une autre question : si les relations homosexuelles ne sont pas approuvées maintenant, si les diaconesses ne sont pas approuvées maintenant – et évidemment, une fois les diaconesses approuvées, viendraient les prêtresses, les évêques et même les « papesses » –, est-ce uniquement pour éviter la polarisation ? Et si la polarisation diminuait, serait-elle alors approuvée?

*Père Santiago Martin

Le pape Léon n’approuvera pas l’homosexualité, « pour l’instant »

Père Santiago Martín
infovaticana.com
19 septembre 2025

La première grande interview importante du pape Léon XIV a été publiée : elle est très intéressante et révèle assez bien ce que sera, au moins, la doctrine de ce pontificat. Je ne sais pas si elle marquera également le gouvernement de ce pontificat, du moins pendant la première étape, car nous sommes vraisemblablement face à un long pontificat.

Et je pense que, pour la comprendre et aller au fond de cette interview — que je recommande de lire —, il faut utiliser trois clés d’interprétation.

La première, bien sûr, ce sont mes opinions. Bien que l’interview ait été réalisée avec le pape Léon, on dirait qu’elle a été réalisée avec le pape François. Pourquoi ? Parce que le pape Léon fait continuellement référence à François : pour dire « Le pape a fait cela et je vais continuer à le faire » — par exemple, la nomination de femmes à des postes importants dans l’Église —, ou pour affirmer « Le pape François n’a pas fait cela et je ne le ferai pas non plus » — par exemple, la modification de la morale sexuelle, notamment en ce qui concerne les relations homosexuelles, ou l’ordination des diaconesses.

Pourquoi ces références constantes à François ? Chacun peut avoir son opinion. La mienne est qu’il s’agit d’une tentative pour rassurer la partie la plus libérale de l’Église, en lui disant : « Je n’introduis pas de changements, je ne vais pas plus loin que ce qu’a fait François, comme vous le souhaiteriez peut-être. Mais vous devez rester calmes. Nous ne pouvons pas aller plus loin ; nous devons consolider ce qui a déjà été accompli et nous ne pouvons pas remuer davantage le couteau dans la plaie, car cela provoquerait un schisme ». Cela ressemble à ce qu’a récemment déclaré le cardinal jésuite Hollerich : le pape Léon interprète les mêmes paroles que François, mais avec une autre musique.

Deuxième clé : le pape Léon introduit ce concept de façon claire. La doctrine ne sera pas modifiée, pour l’instant. Pas à court terme, en tout cas. Il cherche ainsi, d’une part, à rassurer les conservateurs en leur disant : « Rien ne change ». Mais en même temps, il veut rassurer les libéraux en suggérant que cela pourrait être temporaire. Il ne dit pas que c’est le cas, mais il ouvre cette possibilité : « Pour l’instant, non » signifie littéralement cela. Pour l’instant, il n’y aura pas de diaconesses — même si cela continue d’être étudié en commission —, pour l’instant, le concept de bonté ou de nocivité des relations homosexuelles ne sera pas abordé. Je le répète : pour l’instant, non.

Troisième clé : dès son premier discours, le pape Léon a clairement indiqué qu’il recherchait l’unité de l’Église. Dans cette interview, il revient sur ce thème, mais sous un autre angle : il évoque la forte polarisation de l’Église. Son objectif est d’éviter tout ce qui pourrait accroître cette polarisation. Par exemple, ne pas approuver la bonté des relations homosexuelles. Il cite ce qui s’est passé lors du dernier synode — qui ne réunissait pas uniquement des évêques —, où ce sujet a été source de polarisation. Et il ajoute qu’il a entendu des évêques non occidentaux critiquer le fait que l’Europe et les pays démocratiques occidentaux étaient obsédés par le sexe. Introduire cette question maintenant, dit-il, reviendrait à encourager la division, et il ne veut pas le faire.

Cela soulève une autre question : si les relations homosexuelles ne sont pas approuvées maintenant, si les diaconesses ne sont pas approuvées maintenant – et évidemment, une fois les diaconesses approuvées, viendraient les prêtresses, les évêques et même les « papesses » –, est-ce uniquement pour éviter la polarisation ? Et si la polarisation diminuait, serait-elle alors approuvée ?

Et comment la polarisation pourrait-elle diminuer ? Avec le facteur temps. Lorsque des leaders conservateurs tels que les cardinaux Sarah, Burke, Müller ou l’évêque Schneider disparaîtront – simplement en raison de leur âge – et seront remplacés par d’autres plus libéraux, la polarisation pourrait diminuer et des changements doctrinaux ou liturgiques pourraient alors être introduits. Il y aura toujours un prêtre libéral, voire radical, qui pourra être nommé évêque ou cardinal. Mais le facteur temps joue également en défaveur, car la plupart des séminaristes et des jeunes prêtres sont conservateurs.

Au fond, la question est la suivante : qui est réellement le pape Léon XIV ?

Un libéral qui tente de calmer les conservateurs en disant « on ne touche à rien » ?

Ou un conservateur qui tente de calmer les libéraux avec un « pas pour l’instant », sans que cela signifie que demain, ou après-demain, les changements ne seront pas effectués ?

Nous le saurons peut-être bientôt. Par exemple, avec les nominations de nonces dans des pays conflictuels comme les États-Unis, l’Allemagne ou la Belgique. S’agira-t-il de nonces choisis par des évêques conservateurs ou libéraux ? Ce sera un signe clair, un acte de gouvernement. Nous verrons également comment il forme son équipe au Vatican, qui il nomme au très important dicastère des évêques, actuellement vacant, ou qui il place aux postes intérimaires des cardinaux déjà à la retraite. Tout cela montrera qui il est vraiment.

Autre point important : dans l’interview, il critique les pays d’Europe du Nord — non pas la Suède, la Norvège ou le Danemark, où l’épiscopat est conservateur, mais l’Allemagne et la Belgique — qui vont au-delà de Fiducia supplicans en donnant leur bénédiction non seulement aux personnes homosexuelles, mais aussi aux couples. Léon XIV critique cela et affirme que cela va au-delà de ce qui est permis. Mais se contentera-t-il de dire que c’est mal ou prendra-t-il des mesures ? Jusqu’à présent, comme il l’a lui-même reconnu, il n’y a pas eu de changements essentiels dans la doctrine, mais on a toléré que cette doctrine ne soit pas respectée.

C’est comme un gouvernement qui adopte des lois formidables, mais qui ensuite permet qu’elles ne soient pas respectées. Il existe de magnifiques lois pour protéger les mineurs, mais on n’agit pas contre les violeurs. Il existe de magnifiques lois contre la fraude fiscale, mais on ne poursuit pas les fraudeurs. Ici aussi, on verra qui est vraiment le pape Léon.

Un dernier point : le pape a dit que la mission de tout pontife est de confirmer la foi du peuple. De quel peuple ? Du peuple allemand, du peuple africain ? Confirmer la foi de chaque peuple en fonction de son moment historique, ou confirmer tout le peuple de Dieu dans la foi de l’Église, la foi de 2000 ans, la foi des apôtres, des martyrs et des saints ? Telle est la véritable mission du pape : confirmer l’Église tout entière dans la foi de l’Église, et non dans la foi des majorités ou dans ce qui est politiquement correct.

La tâche de Léon XIV est extrêmement difficile. Il le sait : il veut l’unité, éviter la polarisation. Mais à quel prix ?

C’est pour cela que nous devons beaucoup prier pour lui. C’est le pape, ne l’oublions pas. C’est le pape, et nous devons avoir confiance en lui et en l’Esprit Saint.

Prions beaucoup pour lui.

2 pensées sur “Qui est Léon XIV? Les doutes du père Santiago Martin

  • 28 septembre 2025 à 19 h 45 min
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    Leon XIV, dans sa « bipolarité religieuse » plus ou moins politicienne et sa rigidité mentale, pourrait bien devenir aussi une sorte de « Jack l’éventreur » de qu’il reste d’un Patriarcat romain en plein égarement spirituel dans sa décadence.

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  • 27 septembre 2025 à 13 h 19 min
    Permalink

    Petite et accipietis, quaerite et invenietis, pulsate et aperietur vobis… Pax in terra hominibus bonae voluntatis.
    « Le Collège des cardinaux a fait une erreur en élisant le pape Jean-Paul Ier, une erreur qui ne se répétera pas. Au cours du conclave qui va suivre, on fera tout pour élire un pape qui permettra au Vatican de vaquer tranquillement à ses affaires… » (« Les Dossiers Noirs du Vatican » de P. Williams)
    Dans la soirée du 28 septembre 1978 ou tôt le matin du 29 septembre, trente-trois jours après son élection, le pape Jean-Paul Ier mourut.
    Heure du décès : inconnue.
    Cause du décès : inconnue.
    Un mois plus tôt : Avant de mourir, Paul VI décide de mettre le Collège des cardinaux à l’épreuve. Il s’arrange pour que le processus d’élection de son successeur soit des plus pénibles. Conscient du fait que les conclaves antérieurs ont été mis sur écoute, il laisse des instructions pour que tous les cardinaux fassent le serment solennel, sous peine d’excommunication, de ne divulguer les résultats du scrutin à personne en dehors du conclave et de ne pas en discuter avec d’autres princes de l’Église. On poste des gardes suisses devant chaque entrée et sous chaque fenêtre, au cas sans doute où l’un des cardinaux octogénaires essaierait de s’échapper par là.
    Le conclave se réunit à la chapelle Sixtine. Les cardinaux, habitués au luxe de leurs appartements, sont affectés à de petites chambres tout à fait inconfortables. Avant d’y entrer, les cardinaux passent à la fouille. Les gardes suisses chargés de cette tâche sont à l’affût de tout dispositif d’écoute ou de tout autre moyen de communication, calepins et crayons compris.
    À l’ouverture du conclave, le 25 août 1978, les 11 cardinaux se rendent en silence à la chapelle. Celui qui préside l’assemblée, le camerlingue, fait l’appel et ordonne aux prélats portant la pourpre de s’agenouiller en se frappant la poitrine et en chantant le « Veni Creator Spiritus ». Dans la chapelle Sixtine, où toutes les portes sont fermées et barricadées, et où toutes les fenêtres sont scellées et placardées, on doit étouffer. Rien d’étonnant dans ces conditions à ce que les traditionalistes et les progressistes en arrivent très vite à un compromis et choisissent le doux Albino Luciani comme nouveau pape. Il s’agit du conclave le plus court de l’histoire : il dure une seule journée. À la grande satisfaction de toute l’assemblée, Luciani choisit le nom de Jean-Paul Ier (« Jean » pour Jean XXIII et « Paul » pour Paul VI). Les cardinaux semblent rassurés, le nouveau Pape s’inscrira dans la continuité, sans perturber le fonctionnement de « Vatican Inc. ».
    Ils vont être amèrement déçus.
    Dès que la fumée blanche s’échappe de la cheminée de la chapelle Sixtine, la presse italienne réclame au nouveau Pape de rétablir « l’ordre et la moralité » au Saint-Siège.
    « Il Mondo », le journal économique le plus important en Italie, publie une lettre ouverte et pose à Jean-Paul Ier une série de questions précises. « Est-il normal que le Vatican agisse en spéculateur sur les marchés ? », demande le journal. « Est-il normal que le Vatican possède une banque dont les opérations favorisent le transfert de capitaux hors du pays ? Est-il normal que cette banque aide des citoyens italiens à échapper au fisc ?
    « Il Mondo » poursuit et s’interroge sur les liens unissant le Vatican « aux financiers les plus cyniques », comme Michele Sindona. D’autres questions encore : « Pourquoi l’Église tolère-t-elle des placements dans des sociétés, nationales et internationales, dont le seul but est le profit, des sociétés qui, quand elles l’estiment nécessaire, n’hésitent pas à piétiner les droits les plus élémentaires de millions de pauvres, en particulier dans ce tiers-monde qui vous tient tant à cœur ? »
    La lettre, que signe le chroniqueur financier du journal, contient aussi un certain nombre de remarques sur l’évêque Marcinkus, président de la Banque du Vatican : « Il est, quoi qu’il en soit, le seul évêque membre du conseil d’administration d’une banque laïque, qui se trouve, par hasard, avoir une filiale dans l’un des plus grands paradis fiscaux du monde capitaliste. Nous voulons parler de la « Cisalpine Overseas Bank », à Nassau, aux Bahamas (qui deviendra « Banco Ambrosiano Overseas »). L’utilisation des paradis fiscaux est permise par la loi humaine et on ne saurait tramer devant un tribunal un banquier laïque, quel qu’il soit, pour avoir tiré parti de cette situation (ils le font tous) ; mais cela n’est peut-être pas licite au regard de la Loi divine qui devrait marquer de son empreinte tous les actes de l’Église. L’Église prêche l’égalité mais il ne nous semble pas que la meilleure manière d’assurer cette égalité soit l’évasion fiscale, les impôts étant le moyen par lequel l’État laïque essaie de promouvoir cette même égalité. »
    Le Pape prend à cœur ces commentaires et ces critiques. Il décide de corriger la situation et de ramener « Vatican Inc. » à ce qu’était l’Église apostolique des saints apôtres.
    Le 27 août, le deuxième jour de son règne, Jean-Paul Ier fait part au cardinal Villot, le secrétaire d’État du Vatican, de son intention d’ouvrir une enquête sur tous les aspects des finances du Saint-Siège. « Il ne faudra exclure aucun service, aucune congrégation, aucune section », recommande le Saint-Père à Villot.
    En moins d’une semaine, Jean-Paul Ier reçoit un rapport préliminaire sur le fonctionnement de la Banque du Vatican. La Banque, créée au départ pour promouvoir des « activités religieuses », sert désormais, de toute évidence, des objectifs séculiers. Parmi les 11 000 comptes qui figurent sur ses registres, moins de 1 650 ont un rapport avec la mission de l’Église. Les 9 360 autres servent de « caisses noires » à des amis très spéciaux du Vatican, les Sindona, Calvi, Gelli et Marcinkus.
    Le 7 septembre, le cardinal Benelli apporte au Saint-Père des nouvelles plus mauvaises encore. La Banque d’Italie enquête sur les liens entre la Banque du Vatican et Roberto Calvi de la Banco Ambrosiano et, entre autres, sur l’achat de la Banca Cattolica del Veneto par celui-ci, ainsi que sur les manœuvres boursières de la Banco Mercantile de Florence. Les enquêteurs ont déjà envoyé un rapport préliminaire sur des irrégularités au juge Emilio Alessandrini.
    Le Pape est au bord de la syncope. Le rapport, il en est persuadé, entraînera des accusations pour activités criminelles non seulement contre Calvi mais aussi contre des représentants officiels du Vatican, comme l’évêque Marcinkus et ses deux proches collaborateurs, Luigi Mennini et Pellegrino de Strobel. Il sait qu’il doit agir sur-le-champ.
    Le Pape, sans l’ombre d’un doute, ignore que tout est déjà rentré dans l’ordre. Licio Gelli et Roberto Calvi sont au courant de l’enquête et de l’existence du rapport. Ils règlent ce problème épineux en ayant recours à ce que Sindona appelle « la solution italienne ». Cinq hommes armés assassinent le juge Alessandrini alors qu’il est arrêté à un feu, au volant de sa Renault 5 orange, Via Muratori à Rome. Mission accomplie : l’enquête sur Calvi et la Banque du Vatican va s’arrêter net.
    Mais la nouvelle la plus troublante arrive le mardi 12 septembre, quand Jean-Paul Ier s’assoit à son bureau et y trouve un exemplaire de ‘‘L’Osservatore Politico”. Ce bulletin, publié par Mino Pecorelli, contient une liste de 121 responsables ecclésiastiques et laïcs, tous membres de diverses loges maçonniques accusées d’entretenir des liens avec Licio Gelli et P2. Si ces faits se révèlent exacts, le Pape devra prendre des mesures draconiennes. Des cardinaux, des archevêques et des évêques importants perdront leurs titres et leurs responsabilités, et il faudra les excommunier. L’affaire finira par un véritable pogrom des papabili, ceux qui sont susceptibles de devenir papes un jour, et qui sont donc les plus proches du Saint-Office.
    Jean-Paul Ier lit le bulletin en détail et il en tremble. Le nom de son secrétaire d’État, le cardinal Jean Villot, vient en tête de liste (nom maçonnique « Jeanni », loge # 041 /3, inscrit dans une loge de Zurich le 6 août 1966).
    La liste contient également le nom de l’assistant de Villot, le cardinal Sebastiano Baggio (nom maçonnique « Seba », loge # 85-1640, initié le 14 août 1967). Encore une fois, le Pape se met en rapport avec les autorités qui lui confirment que Baggio, comme Villot, est aussi membre de la société secrète.
    À la fin de cette journée, Jean-Paul Ier est de toute évidence ébranlé. On lui a confirmé que d’autres personnages importants du Vatican sont francs-maçons, et entre autres : monsignore Agostino Casaroli, son ministre des Affaires étrangères ; le cardinal Ugo Poletti, vicaire de Rome ; monsignore Pasquale Macchi, secrétaire respecté du pape Paul VI ; monsignore Donato de Bonis, de la Banque du Vatican et, le dernier mais non le moindre, l’évêque Paul Marcinkus, qui contrôle la vaste fortune de l’Église.
    Licio Gelli apprend que le Pape a lu le bulletin et, peu de temps après, Mino Pecorelli, l’éditeur de ‘‘L’Osservatore Politico”, est assassiné devant son bureau de la Via Orazio.
    Pendant toute la semaine, le Pape reçoit d’autres résultats de l’enquête sur la Banque du Vatican. Bientôt, il est au courant de tout : des fraudes d’import-export imaginées par Sindona, des sociétés fictives de Calvi, des contrefaçons, du blanchiment pour la mafia des milliards de dollars provenant du trafic de stupéfiants.
    Le samedi 23 septembre, Jean-Paul Ier est intronisé évêque de Rome. Pendant son homélie, le Pape se tourne vers Marcinkus et les responsables de la Banque du Vatican et déclare : « Bien que j’aie été pendant vingt ans évêque à Vittorio Veneto et à Venise, j’admets ne pas avoir encore appris le métier comme il faut. À Rome, je vais me mettre à l’école de saint Grégoire le Grand qui écrivit : “Le pasteur devrait, avec compassion, rester proche de chacun de ses sujets : oubliant son rang il devrait se considérer au même niveau que les bons sujets, mais il ne devrait pas craindre d’exercer les droits que lui confère son autorité contre les méchants”. » Sous le regard du Pape, Marcinkus et ses complices semblent mal à leur aise.
    Les rumeurs d’une purge imminente au Vatican se répandent comme une traînée de poudre. Newsweek annonce que Jean-Paul Ier a exigé du cardinal Villot un rapport complet sur les finances de l’Église et qu’un mouvement s’organise pour évincer l’évêque Marcinkus de la Banque du Vatican.
    Le 28 septembre, le Pape est prêt à agir. Dans la matinée, il convoque le cardinal Baggio à ses appartements. Il lui annonce qu’il est au courant de son appartenance à une loge maçonnique et lui indique qu’il a l’intention de l’exiler à Venise. Baggio tremble manifestement de rage et se met en colère. Le Pape, rapportera-t-on, reste calme.
    Dans l’après-midi, Jean-Paul Ier et le cardinal Villot s’assoient pour boire une camomille. Le Pape aborde sur-le-champ le sujet de la Banque du Vatican. Les mains de Villot se mettent à trembler et sa tasse avec elles. Dans les vingt-quatre heures, annonce le Pape, Marcinkus doit être démis de ses fonctions de président de la Banque. Il retournera à Chicago où on lui trouvera une charge d’évêque auxiliaire. Tous les représentants de la Banque qui ont des liens avec Marcinkus, Sindona et Calvi sont également révoqués et nommés à des postes subalternes loin du Vatican.
    Jean-Paul Ier regarde ensuite dans les yeux l’homme qui tremble devant lui. Le cardinal Villot, dit-il, doit démissionner dès le lendemain de son poste de secrétaire d’État du Vatican et se retirer dans sa France natale. Villot est âgé de 72 ans, après tout, et sa santé est fragile. Il connaîtra une grande paix dans la vie contemplative d’un monastère et aura ainsi l’occasion de prier pour pouvoir mourir heureux. Quand Villot s’insurge contre ces « mesures draconiennes », le Saint-Père lui rappelle que le pape Pie X a révoqué le cardinal Rampolla, secrétaire d’État sous Léon XIII, après avoir découvert qu’il était franc-maçon. Il suit simplement l’exemple de son très saint et très estimé prédécesseur.
    Avant de donner congé à Villot, le Pape assure le secrétaire d’État que les autres membres de la « loge maçonnique du Vatican » seront renvoyés du Saint-Siège et nommés dans des paroisses où des évêques et des prélats « véritablement catholiques » pourront surveiller leurs faits et gestes.
    La rencontre se termine à 19 h 30. Le Saint-Père récite la dernière partie de son bréviaire et retrouve ses deux assistants (le père John Magee et le père Diego Lorenzi) pour la soirée. Sœur Vincenza, sa fidèle cuisinière et intendante, leur sert un bouillon, du veau, des haricots frais et une salade.
    Après le dîner, le Pape regarde le bulletin de nouvelles de la soirée, se retire dans son bureau pour revoir ses notes et, à 21 h 30, prend congé de ses deux jeunes assistants et de sa vieille gouvernante. Il semble de très bonne humeur.
    Le lendemain matin, à 4 h 30, sœur Vincenza frappe à la porte des appartements du Pape, comme elle le fait tous les matins, et elle dépose une cafetière sur une table dans le couloir. Quand elle revient une demi-heure plus tard, elle constate que le plateau est intact.
    Le docteur Buzzonetti arrive à 5 h 45, examine le corps et annonce à Villot et à Magee que le Pape a été victime d’un « infarctus », qu’il est mort « entre 10 h 30 et 11 heures la veille au soir » et qu’il « n’a aucunement souffert ».
    Mais les yeux gonflés du Pape et son horrible grimace indiquent tout autre chose.
    Sitôt le médecin parti, deux embaumeurs, Ernesto et Arnaldo Signoracci, se présentent, sortis de nulle part. II est 6 heures.
    Selon la tradition, on n’embaume pas les papes. Pourtant, sous les ordres de Villot, les deux embaumeurs commencent immédiatement à injecter un fluide dans le corps de Jean-Paul Ier. Cette méthode fort peu orthodoxe d’embaumer le corps sans le vider d’abord de son sang empêchera d’autopsier et de déterminer des causes exactes de la mort. Les embaumeurs redressent la mâchoire du Pape, corrigent son horrible grimace et lui ferment les yeux.
    Le Vatican convoque le conclave dans un délai très court, le 14 octobre, et émet un communiqué de presse pour faire taire la critique et couper court à toute spéculation.
    C’est ainsi que se termine l’histoire du meurtre de Jean-Paul Ier. On ne pratiquera jamais d’autopsie et aucun certificat de décès ne sera jamais rendu public.
    Dans les dix-neuf pièces des appartements pontificaux, on retire tout ce qui pourrait rappeler que Jean-Paul Ier a vécu et qu’il a été le Souverain pontife de Sa Sainte Mère l’Église.
    Le Collège des cardinaux a fait une erreur en l’élisant, une erreur qui ne se répétera pas. Au cours du conclave qui va suivre, on fera tout pour élire un pape qui permettra au Vatican de vaquer tranquillement à ses affaires…
    En 1977, avant sa mort, le pape Paul VI déclarait : « La fumée de Satan a pénétré dans l’Église, elle se trouve autour de l’autel. ».
    Quand exactement Satan est-il entré dans le sanctuaire sacré de l’Église catholique romaine ? Quand les portes du Paradis ont-elles cédé devant lui ? Certains prétendent que cela s’est produit au moment de la signature des Accords du Latran, le 22 février 1929. D’autres évoquent une date bien antérieure, un matin ensoleillé d’octobre 312, le jour où Miltiade, archevêque de Rome, vieux et faible, s’agenouille devant l’empereur Constantin et reçoit le titre de Pontifex maximus, assorti de la promesse de richesses infinies.
    C’est l’an 325, lors du Concile de Nicée, que la secte catholique, qui avait complètement dénaturé le Christianisme depuis Paul, s’installa en maîtresse à Rome.
    Par sa constitution de l’an 312, Constantin avait introduit dans les lois l’esprit « jésuique » ; par le concile œcuménique qui fut réuni sous ses auspices le 19 juin 325 à Nicée, il donna à l’Église son organisation et l’associa au pouvoir politique. Ces événements firent du IVème siècle une époque de la plus haute importance pour l’avenir de la société.
    « Concernant le pape Léon X (1475-1521), les historiens font l’impasse sur un document troublant et fort dérangeant qui tendrait à prouver que les érudits de la Renaissance étaient très sceptiques quant à l’authenticité des écrits ayant présidé à la fondation de la chrétienté et de l’église catholique. Ce document consiste en une lettre adressée par le pape à son ami et ancien secrétaire l’érudit Cardinal Pietro Bembo, qui fréquentait Alde Manuce : « Quantum nobis prodest haec fabula Christi ! » (Traduction : « Combien cette fable du Christ nous est-elle profitable ! »). Ce texte édifiant et surprenant fait partie des archives de la bibliothèque vaticane (Leonis X Petri Bembi… Epistolarum familiarum ; libri VI ; Venise, 1552). Une opinion aussi péremptoire et définitive de la part d’un pape oblige à réviser tout ce que nous croyions savoir de l’histoire des hommes, des religions et des arts qui en furent les supports. » (R. Khaitzine, La Joconde, histoire, énigmes et secrets)
    Conseils que des cardinaux donnèrent au Pape Jules III lors de son élection en 1550, quelques années après l’invention de l’imprimerie qui permit une diffusion massive de la Bible auprès du peuple (Source : Feuille Bibliothèque Nationale 1089. Vol II ; P.641-650 – Référence Fond Latin N° 12558. Année 1550) :
    « La lecture de l’Evangile ne doit être permise que le moins possible surtout en langue moderne et dans le pays soumis à votre autorité. Le très peu qui est lu généralement à la messe devrait suffire et il faudrait défendre à quiconque d’en lire plus. Tant que le peuple se contentera de ce peu, vos intérêts prospéreront, mais dès l’instant qu’on voudra en lire plus, vos intérêts commenceront à en souffrir. Voilà le livre qui, plus qu’aucun autre, provoquera contre nous les rébellions, les tempêtes qui ont risqué de nous perdre. En effet, quiconque examine diligemment l’enseignement de la Bible et le compare à ce qui se passe dans nos églises trouvera bien vite les contradictions, et verra que nos enseignements s’écartent souvent de celui de la Bible et, plus souvent encore, s’opposent à celle-ci. Si le peuple se rend compte de ceci, il nous provoquera jusqu’à ce que tout soit révélé et alors nous deviendrons l’objet de la dérision et de la haine universelle. Il est donc nécessaire que la Bible soit enlevée et dérobée des mains du peuple avec zèle, toutefois sans provoquer de tumulte. »
    Sans la référence sus-indiquée ainsi que l’article consacré à l’Histoire des hébreux, on pourrait presque reprocher à ce texte de n’être qu’un vulgaire « copié-collé » extrait directement des « Protocoles des Sages de Sion »… À moins qu’il ne s’agisse du « Monita secreta » de l’Ordre des Jésuites.
    Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/lesoriginesethistoireduchristianisme.html

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