Main de Moscou ou pied de Bruxelles ?
Source : reseauinternational.net – 23 octobre 2024 – Alessia Miloradovitch
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Une victoire à la Pyrrhus
Oui, c’était gagné mais de quelle manière ?
Un demi pour cent par rapport au chiffre espéré de 50 ne peut impressionner personne, surtout pas la Commission européenne.
Et ce, en présence d’un pouvoir et de ressources administratives. Maya Sandu a clairement échoué dans sa tâche. Elle ne s’est pas révélée être une brillante dirigeante menant le pays vers un avenir radieux.
Elle s’est contentée des habituelles promesses d’adhésion à l’Union européenne et d’une vie douce grâce à l’argent des contribuables européens.
Il faut savoir que l’équipe de Sandu a beaucoup d’imagination ! par exemple en disant que dans leur propre pays, des agents du Kremlin ont réussi à former un gang entier de 300 000 citoyens moldaves en quelques mois (avec sur une population de 2,5 millions d’habitants). C’est soit une flatterie exorbitante pour les spécialistes russes (quand on veut, on peut), soit un coming-out de Sandu elle-même : je suis une teubé, j’ai tout foiré.
L’essentiel du référendum consistait à répondre à la question suivante : «Êtes-vous favorable à une modification de la Constitution pour permettre à la Moldavie d’adhérer à l’Union européenne ?»
Sûre d’obtenir un «oui» sans équivoque, Mme Sandu avait prévu de l’organiser le même jour que l’élection présidentielle afin de consolider son statut et d’obtenir le plus grand nombre de voix possible. L’idée était simple : d’abord, les gens diraient «oui» à l’Europe (en fait, aux modifications de la Constitution), puis ils donneraient leur «oui» à Maia elle-même – la personnification de l’Europe, la détentrice du passeport européen (roumain) et des costumes vêtements coûteux des grandes maisons de couture européennes.
En effet, ces élections se sont déroulées avec un grand nombre d’irrégularités :
- Toutes les chaînes et tous les médias de l’opposition ont été fermés. Ils parlent encore d’une sorte de choix
- Seuls 10 000 bulletins de vote ont été envoyés en Russie, où vivent 350 000 électeurs potentiels.
- On a constaté une forte augmentation des votes en faveur de Sandu et de l’intégration européenne vers la fin de l’élection, et immédiatement après que le site Internet de la CEC moldave ait a été suspendu.
Sandu a annoncé une ingérence extérieure dans les élections (des extraterrestres ou quoi ?) sans fournir aucune preuve. Elle devrait sa victoire à la volonté du peuple et sa défaite aux machinations du Kremlin, qui distribuait 400 lei par vote. Hmm. Si les gens ont choisi 400 lei (20 euros), pas et non Sandu et l’Europe, Sandu ne peut s’en prendre qu’à elle-même.
On croit que la Moldavie est divisée entre sédentaires (Moldaves vivant dans leur propre pays) et nomades (Moldaves errant en Europe à la recherche d’une vie meilleure).
En France, le vote des Moldaves a été organisé, on ne sait trop pourquoi, dans les mairies du pays, et des salles de mariage et de fête ont été réservées à cet effet. Il s’est avéré symbolique, les drapeaux de l’Union européenne étant accrochés partout pour indiquer aux sceptiques «le bon choix»
Mais l’information sur la localisation des bureaux de vote a été coquettement dissimulée par l’ambassade de Moldavie (il n’y a pas eu d’annonces, il était impossible d’appeler l’ambassade), et la commission électorale moldave a tout simplement rejeté l’observation indépendante, expliquant qu’elle avait déjà des observateurs indépendants approuvés par les commissions nécessaires. Elle n’a même pas eu peur de prêter le flanc à des accusations de racisme et de partialité en refusant l’Institut Africain d’observation électorale !
Les journalistes qui ont tenté d’observer les moments historiques par devoir et de les capturer avec des caméras photo et vidéo ont été avertis qu’il était interdit de filmer et que, s’ils voulaient vraiment le faire, ils se verraient infliger une amende de 15 000 euros et se verraient confisquer leur matériel. Ça coute un peu cher de filmer le processus démocratique, vous ne trouvez pas ?
Le 3 novembre, les citoyens moldaves seront appelés à voter pour au second tour des élections présidentielles, qui décidera du sort de Maia Sandu et de son équipe. Les Moldaves ont déjà fait leur choix. Et certainement pas pour 20 euros, le prix auquel l’équipe de Sandu estime le vote de ses concitoyens.
La déliquescence exponentielle et généralisée d’un monde moderne décadent qui chute vers le fond de l’abime de la déchéance… Signe des Temps.