L’interview de Carlson-Fuentes divise les partisans de Maga : conflit total sur l’alliance américano-israélienne !
Source : stratpol.com – 16 novembre 2025 – Paolo Hamidouche
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Paolo Hamidouche est un ournaliste indépendant. Passionné de Géopolitique internationale, de sport et des valeurs traditionnelles et de souveraineté des nations. Rédacteur de tribunes régulièrement pour Stratpol et Divergence Politique. Vous pouvez également le retrouver sur X (@Paolino_84)
Le conflit interne au sein des conservateurs américains et du mouvement MAGA soutenant le président Donald Trump persiste. Au cœur du débat se trouve le soutien du Parti républicain à Israël. D’un côté, des journalistes et influenceurs comme Tucker Carlson et Nick Fuentes, ainsi que les paléoconservateurs de Pat Buchanan, souhaitent réduire l’influence de Tel-Aviv et du lobby pro-israélien aux États-Unis ; de l’autre, des personnalités proches des néoconservateurs, comme le commentateur Mark Levin, le journaliste Ben Shapiro et le sénateur texan Ted Cruz, qui, à l’inverse, de concert avec la communauté évangélique, estiment qu’une alliance avec Israël est essentielle. Sans oublier le lobby des millionnaires pro-israéliens, allant du fondateur de fonds spéculatifs Elliott, Paul Singer, à Les Wexner, ancien PDG de Victoria’s Secret.
Ce soutien s’explique aussi – et surtout – par des raisons religieuses : après tout, comme l’affirme l’historien Ilan Pappé, le « sionisme » n’est pas né en 1897 à Bâle avec Theodor Herzl. Il est apparu un siècle plus tôt dans les milieux évangéliques britanniques et américains, convaincus que le retour des Juifs en Palestine était le signe eschatologique de l’imminente seconde venue du Christ.
Carlson et Fuentes au cœur de la polémique
Au cœur de la controverse se trouve le dernier épisode du podcast de Tucker Carlson, dans lequel l’ancien présentateur de Fox News recevait Nick Fuentes, influenceur et militant conservateur. Au cours de leur conversation, les deux hommes s’en sont pris aux républicains qui soutiennent Israël, les qualifiant de victimes d’un « virus cérébral ». Dans le podcast, comme le souligne The Guardian, Carlson a cité des personnalités telles que le sénateur Ted Cruz, l’ancien président George W. Bush et l’ambassadeur en Israël Mike Huckabee, qu’il a qualifiés de « sionistes chrétiens » qui « haïssent plus que quiconque ».
Carlson obtient le soutien de la Heritage Foundation
L’épisode a immédiatement suscité des critiques de la part des républicains pro-Tel Aviv, mais la défense la plus surprenante est venue de Kevin Roberts, président de la Heritage Foundation, le think tank à l’origine du Projet 2025, le manifeste conservateur qui a guidé la seconde administration Trump.
Dans une déclaration, Roberts a qualifié Carlson de « cher ami de la Heritage Foundation, aujourd’hui comme hier ».
« Les Américains attendent de nous que nous nous concentrions sur nos adversaires politiques de gauche, et non que nous attaquions nos amis de droite », a déclaré Roberts, ajoutant que, si l’antisémitisme est condamnable, les conservateurs n’ont pas toujours l’obligation de soutenir Israël. Selon des sources au sein de la Heritage Foundation, le conseil d’administration se réunira cette semaine pour envisager de prendre ses distances avec Carlson. Parallèlement, le podcast a dépassé les 12 millions de téléchargements en 48 heures, signe que la base des partisans de Trump partage les positions de Carlson et Fuentes.
Reflet de cette profonde division au sein du camp conservateur, le commentateur Ben Shapiro s’en est pris à Tucker Carlson, le qualifiant de « plus virulent propagateur d’idées abjectes en Amérique ». Dans le dernier épisode de son émission, The Ben Shapiro Show, Shapiro a fustigé l’ancien journaliste de Fox News pour avoir invité Nick Fuentes. « Le problème n’est pas que Tucker Carlson ait invité Fuentes la semaine dernière – il en avait parfaitement le droit », a expliqué Shapiro. « Le problème, c’est que Carlson a choisi de banaliser l’événement, de le minimiser, et que la Heritage Foundation a ensuite défendu avec vigueur cette initiative. »
La Coalition juive à l’attaque
Alors que le podcast faisait le buzz sur les réseaux sociaux, le congrès annuel de la Coalition juive républicaine (RJC) se tenait à Las Vegas (du 31 octobre au 2 novembre). Cette année, le congrès célébrait son 40e anniversaire avec une programmation prestigieuse : Donald Trump par visioconférence, le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, les sénateurs Ted Cruz et Lindsey Graham, et la gouverneure de l’Arkansas, Sarah Huckabee Sanders. Depuis la tribune de la principale organisation républicaine juive-américaine – dont le conseil d’administration comprend les milliardaires Miriam Adelson (principal donateur de Trump), Paul Singer et Bernie Marcus – un déluge de critiques s’est abattu sur Tucker Carlson en les accusant sans détour d’« antisémitisme ». Lindsey Graham a exhorté l’auditoire à ne pas s’inquiéter de « ces stupides interviews » car « le Parti républicain a tout prévu », soulignant l’amour des conservateurs pour Israël.
Mark Levin a prononcé un discours enflammé contre Tucker Carlson et Nick Fuentes, les accusant de propager la haine antisémite et de trahir les principes judéo-chrétiens américains. Levin a qualifié la députée républicaine Marjorie Taylor Greene de « traîtresse » et d’« ennemie » pour ses critiques du soutien inconditionnel à Israël, déclarant : « Je me bats contre ces salauds depuis six mois ! »
Répondant à ceux qui s’opposaient à la « culture de l’annulation », il a rétorqué avec véhémence : « Comment ça, on n’annule personne ?… On a annulé Pat Buchanan. On a annulé la John Birch Society. On a annulé Joseph Sobran… On annule des choses tout le temps, bon sang ! » Levin a exhorté les dirigeants républicains à isoler ces « fanatiques » en boycottant leurs plateformes et leurs financements, les avertissant que les politiciens réticents « doivent avoir peur de nous », et a qualifié Fuentes de « petit Adolf » et Carlson d’« antisémite sorti de nulle part ».
La mort de Charlie Kirk en toile de fond
La mort mystérieuse de Charlie Kirk divise également les milieux pro-Trump et conservateurs. Selon des informations récentes, le jeune militant et fondateur de Truning Point USA, tué lors d’un rassemblement dans l’Utah par Tyler Robinson, 22 ans, aurait pris ses distances avec sa position pro-israélienne antérieure – du moins selon la version officielle. Cette information est confirmée non seulement par des enquêtes journalistiques, comme celles de Grayzone de Max Blumenthal, mais aussi par les propres déclarations publiques de Kirk et confirmés par son amie de toujours Candace Owens.
Selon des informations parues ces dernières semaines, le milliardaire pro-israélien Bill Ackman a organisé une réunion dans les Hamptons au cours de laquelle, d’après certaines sources, lui et d’autres personnes auraient vivement attaqué Kirk pour ses critiques de l’influence israélienne à Washington. Ackman avait organisé cette rencontre dans les Hamptons pour discuter de la menace que représenterait pour l’Occident Zohran Mamdani, récemment élu à la mairie de New York. Au cours de cet événement, Ackman s’est heurté à Kirk au sujet de ses positions sur Israël, tandis que Natasha Hausdorff, représentante de UK Lawyers for Israel, a élevé la voix contre le jeune homme de 31 ans, selon un participant à la réunion.
Ces derniers jours, le directeur du FBI, Kash Patel, a brutalement interrompu l’enquête menée par Joe Kent, directeur du Centre national de lutte contre le terrorisme et proche collaborateur de Tulsi Gabbard, qui explorait une piste suggérant une possible implication étrangère dans le meurtre. L’hypothèse d’un rôle d’Israël, en particulier, a provoqué une vive émotion au sein de la droite internationale.

