Runet : la Russie déconnecte son réseau d’internet

Personne ne s’en serait rendu compte en Russie mais le pays aurait coupé ses connexions à l’Internet mondial lors de tests qui se seraient déroulés entre les 15 juin et 15 juillet derniers. C’est ce qu’explique, avec peu de détails, le quotidien économique RBC Daily dans un article daté du 21 juillet. Des tests qui sont donc étrangement passés inaperçus, que ce soit pour les internautes russes et pour le reste du réseau mondial. Ils auraient toutefois impliqués l’ensemble des opérateurs du pays. Même s’il est difficile de croire en une déconnexion totale du réseau durant une longue période, le Kremlin a donc dû tester la capacité du Runet — c’est le nom du réseau de télécommunication russe — à se déconnecter de l’Internet mondial, sans véritablement le faire. En revanche, avec le succès de ces « tests », le Kremlin cherche à démontrer que le pays est capable d’isoler son propre réseau de télécommunication de l’Internet mondial pour répondre à son objectif fixé par sa loi « Souveraineté d’Internet ». Votée en mars 2019 par le parlement, cette loi donne au gouvernement le pouvoir de déconnecter le Runet du réseau mondial pour des raisons de sécurité nationale.

Runet : la frontière de la langue

L’argument officiel serait de protéger le pays contre des cyberattaques, du cyberespionnage et des influences étrangères, notamment américaines. Mais, pour les opposants au régime, cette coupure de l’Internet mondial aurait également pour conséquence un contrôle renforcé des internautes russes.

Ce n’est pas la première fois que la Russie affirme avoir déconnecté son réseau de l’Internet mondial. Le pays a déjà réalisé un premier test de déconnexion dès 2019. Une autre expérimentation a été annulée l’an passé en raison de la pandémie de coronavirus. Coupure ou pas de l’Internet mondial, la frontière réelle du Runet avec celle de l’Internet mondial est déjà, de fait, celle de la langue, ne serait-ce qu’avec l’usage des caractères cyrilliques. C’est pour cette raison que les russophones sont très nombreux à utiliser leurs propres outils comme le moteur de recherche Yandex, ou le réseau social VKontakte, au lieu des plateformes américaines.

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