L’Algérie à la croisée des chemins
Par Abdou Berber, historien et ingénieur retraité.
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Courant mai 2023, était prévu un déplacement de M. Tebboune en Russie. Les informations éparses sur les objectifs de ce voyage circulaient dans les médias, sans confirmation officielle. Le report de ce voyage à une date ultérieure, alors que sa préparation a fait l’objet de longues discussions algéro-russes, est l’indicateur des hésitations algériennes à s’engager, peut-être même le signe d’une volonté de report dans l’attente des « résultats » de la guerre d’Ukraine, ou enfin le signe d’un revirement stratégique du pouvoir algérien.
Ces atermoiements ont beaucoup à voir avec les fortes pressions exercées par le pouvoir états-uniens sur l’Algérie. Des pressions ont été parallèlement menées par la France concernant les relations de l’Algérie avec la Russie. Les autorités algériennes n’acceptent pas ce comportement de la part de l’ancien colonisateur. L’attitude de M. Macron n’a fort probablement pas arrangé les choses. Toujours est-t-il qu’Alger a pris la décision de reporter sine die le voyage présidentiel prévu en France ; la réaction a été sévère, épidermique.
Dans le présent article, il ne s’agit pas d’apporter des révélations sur les contenus des différentes discussions. Le déficit d’information du citoyen algérien est une constante, le culte du secret, parfois justifié, est souvent utilisé pour faire de la conduite des affaires du pays le monopole d’un pouvoir plutôt opaque. C’est une tradition ancienne en Algérie, les différents pouvoirs qui se sont succédés, considèrent préférable de tenir les citoyens ignorants des enjeux fondamentaux et des choix stratégiques qu’ils impliquent. Mais plus que le black-out de l’information, c’est surtout les divergences et les conflits au sein de la classe dirigeante que l’on veut masquer. Une unité de façade, surréaliste, permet de présenter une surface lisse, l’étalement des désaccords serait perçu comme un signe de faiblesse, qui pourrait être utilisé contre le régime au plan national ou international. Ce qui est parfois vrai, mais ne justifie en aucune façon de tenir le citoyen à l’écart des enjeux.
Le présent texte est un exposé sur le temps long, pour comprendre l’évolution de la situation, faire le point sur les voies possibles, juger de la pertinence de chacun des choix et forger sa conviction, en son âme et conscience.
L’enjeu initialement européen est devenu mondial
Commençons par regarder ce qui se passe en Europe et les implications qui en découlent. L’intervention russe en Ukraine, est une décision prise par Poutine, après une longue période pendant laquelle la diplomatie russe a essayé d’ouvrir des négociations avec Washington, démarche dédaigneusement ignorée par l’administration Biden. Les préparatifs de l’Ukraine, en vue d’une guerre pour reprendre le contrôle des enclaves séparatistes de Lougansk et de Donetsk, et de la Crimée, étaient visibles pour les Russes. Le pouvoir ukrainien, bénéficiant d’un soutien sans faille des Occidentaux et de l’Otan, était confiant sur l’issue de cette guerre. L’adhésion de l’Ukraine à l’Otan, déjà actée par la présence des «conseillers» militaires, en charge de la mise en œuvre des installations pour le combat, était soutenue par les médias qui arguaient du droit de l’Ukraine à rejoindre l’Otan.
Le projet Otanien, sous commandement américain était patent. C’est la génération des jeunes hommes ukrainiens de 18 à 40 ans, décimée par une guerre d’attrition, qui paie le prix pour l’erreur d’analyse des dirigeants occidentaux.
Ces derniers avaient préparé un plan de guerre économique contre la Russie, à base de sanctions, comme à l’accoutumée, et ne doutaient pas de leur capacité à vaincre. Ils prévoyaient également de provoquer d’autres guerres aux frontières de la Russie, en Géorgie et ailleurs. Cette stratégie dite de l’anaconda revient à étouffer l’adversaire en le contraignant à des conflits armés sans fin à ses frontières, tout en détruisant ses capacités économiques.
L’armée russe est entrée en Ukraine quelques jours avant la date prévue pour l’assaut de l’armée ukrainienne contre les enclaves séparatistes. Mais le scénario concocté par les think-tanks états-uniens, ne s’est pas déroulé comme prévu. Rapidement le pouvoir ukrainien mène des négociations avec Moscou. Les résultats de ces négociations, proches d’aboutir, sont remis en cause par Washington. Boris Johnson, caricature grotesque de Winston Churchill, fait le voyage de Kiev en ce sens. Les négociations sont interrompues, le principal négociateur ukrainien Denis Kireyev, favorable au compromis, meurt dans des circonstances douteuses.
À partir de ce moment le conflit s’internationalise
Le but des États-Unis, au moyen de leur bras armé, l’Otan, est officiellement assumé, faire payer à la Russie ses interventions en Syrie, au Venezuela et en Afrique, en la neutralisant dans un premier temps, puis en la démembrant par la suite. Poutine en réponse fixe de nouveaux objectifs, militaires et surtout économiques et géopolitiques : affirmer sa souveraineté en s’opposant « aux règles » s’étant substitués au droit, édictées par « la communauté internationale », qui se confond avec « l’Occident hégémonique », rétablir le droit des Nations-Unies, et remettre en cause la tutelle exercée par Washington sur les organismes internationaux. Ce programme ne peut s’envisager que si l’hégémonie du dollar est ruinée. Sa part dans les échanges internationaux doit descendre nettement sous les 30%, ce qui interdira alors pratiquement son utilisation comme arme de coercition.
Ces questions concernent directement les pays dits du Tiers Monde et conditionnent leur avenir tout autant que celui des nations développées. Ils ne peuvent intervenir directement dans ce combat de titans, mais, à la longue, ils détiennent en partie la clé de ce conflit. La compréhension des enjeux et des développements doit les amener à prendre des décisions conformes à leurs propres intérêts.
La guerre militaire est virtuellement terminée
Dans un premier temps, la stratégie russe, n’a pas été comprise même par les spécialistes militaires, qui dissertaient sur la date de leur offensive en fonction de la météo et de la réorganisation de l’armée. Elle a consisté en une guerre d’attrition, pour neutraliser l’armée ukrainienne, détruire le maximum de matériels, épuiser les stocks de munitions mobilisables par l’Otan. Ce point semble atteint puisque Washington retire des munitions de ses stocks stratégiques, et que la production annuelle totale des pays occidentaux ne couvre qu’une partie des quantités nécessaires.
Les volontaires sont nombreux en provenance des pays occidentaux, avec un contingent principal de Polonais. Les pays otaniens fournissent également des forces spéciales, des conseillers et des assistants techniques. On évalue au total à 100 000 combattants, ceux d’origine étrangère qui ont rejoint l’armée ukrainienne. L’enfer de la guerre des tranchées, le pilonnage de l’artillerie, provoquent des pertes considérables. Le flux des combattants étrangers se tarit, nombreux sont ceux intégrés dans un premier temps, qui fuient l’Ukraine et les combats.
La stratégie des États-Unis consiste à alimenter le conflit en soutenant sans réserve les autorités ukrainiennes. Les états-uniens savent que le rapport de forces est par trop inégal. La future offensive russe tant attendue, enfoncera les lignes ukrainiennes. Une fois cette étape franchie, les troupes russes seront au contact des pays de l’Otan. Il faut absolument que les États-Unis restent en dehors, tout en alimentant les Européens en moyens et matériels. Ils fournissent progressivement des systèmes d’armes Himars et autres, s’engagent pour des chars Abrams en échange de la fourniture de chars léopard allemands, autorisent l’envoi des F16 européens.
Bien entendu les chars Abrams ne seront jamais déployés, le prestige des États-Unis interdit de risquer de voir les chars Abrams servant à un jeu de balltrap pour l’aviation et l’artillerie russe. Avec un peu de patience, le conflit devrait alors se généraliser en Europe avec les pays Otaniens de l’Est. C’est un peu difficile mais faisable. Business as usuel.
Il faut un certain temps aux Occidentaux pour comprendre la stratégie russe. Il n’est pas question de conquêtes territoriales mais de détruire les armes et munitions fournies à l’Ukraine, de neutraliser par les pertes et de démoraliser les troupes restantes ukrainiennes. Les pays d’Europe de l’Est appartenant à l’alliance de l’Otan, au début velléitaires, constatent que les États-Unis et les pays d’Europe de l’Ouest laissent l’armée ukrainienne se faire décimer, tout en maintenant la fiction d’une contre-offensive qui boutera les Russes hors d’Ukraine, y compris de la Crimée. La Pologne, les États baltes et d’autres pays de l’Est voient avec inquiétude ces développements ; la protection des États-Unis est plus théorique que réelle. Plus grave, il devient clair que l’oncle d’Amérique et ses vassaux Ouest-Européens sont plutôt enclins à les sacrifier pour le triomphe de « La démocratie contre le totalitarisme ».
Tout le monde finit par comprendre que les Russes n’ont pas de visées territoriales sur l’Ouest de l’Ukraine. Les pays Otaniens d’Europe de l’Est poussent alors un ouf de soulagement. En évitant au maximum de s’engager dans la guerre, ils peuvent échapper au rôle de martyrs de la liberté qui leur est assigné. Même les Polonais, ennemis irréductibles des Russes, se rangent à cette attitude. Pour les États-Unis, l’extension du conflit devient plus problématique. S’ensuit un débat au sein de l’establishment états-uniens, les think-tanks préconisent une désescalade, le Pentagone se range à cet avis, mais les néoconservateurs obtiennent gain de cause, le conflit militaire doit être prolongé. Nous éluciderons par la suite la cause de ce choix.
La décision d’installer des systèmes Patriot de dernière génération est prise, il s’agit de créer un bouclier contre l’aviation et les missiles pour déployer ensuite une force aérienne. Quelques jours après l’activation du système Patriot, un missile Kinjal hypersonique ne peut être arrêté et détruit le cœur du système Patriot, d’autres missiles plus conventionnels achèvent le travail. À ce jour, deux systèmes Patriot ont été neutralisés. Il est peu probable que les États-Unis insistent, chaque système coûte environ 700 millions de dollars. La preuve est faite, les technologies hypersoniques et électroniques des Russes sont opérationnelles, les performances en font des armes sans concurrence.
Les Russes sont militairement supérieurs, et il faut compter une ou deux décennies pour rattraper le retard. Examinons à présent les possibilités d’escalade dans le conflit. Etant donné que les États européens, hormis l’Ukraine, refusent de prendre part directement à la guerre, ce sont les États-Unis qui doivent gérer l’extension du conflit.
Le Kinjal est un missile tiré depuis un avion à propulsion chimique conventionnelle. Le Zircon, un autre missile hypersonique est lui un missile Sol vers Sol/Mer, à propulsion nucléaire, donc à portée pratiquement infinie, il peut atteindre tout point à la surface du globe. Une fois qu’il fonce sur sa cible, ce type de missile est impossible à arrêter. Etant donné sa vitesse, un seul de ces missiles peut détruire un porte-avion ou tout autre navire. Nous pouvons faire confiance aux Russes, pour avoir produit la quantité nécessaire à l’annihilation de la flotte otanienne.
Touchons à présent un mot sur l’option nucléaire. Pour les États-Unis ce n’en est pas une, étant donné la performance des systèmes antimissiles russes, il n’est pas certain que la première frappe états-unienne atteigne des objectifs définitifs. Mais dans le même temps, les armements nucléaires russes atteindront les États-Unis, et cette réponse rasera sûrement les États-Unis.
La flotte états-unienne ne peut plus être utilisée pour la projection de la puissance militaire sans l’accord au moins tacite des Russes. Un pays menacé d’agression militaire peut être sanctuarisé, en faisant appel au soutien de la Russie et de la Chine. À partir du moment où ces deux puissances exigent le passage par le Conseil de Sécurité de l’ONU, les États-Unis y sont contraints. La « Nation essentielle », obligée de revenir au droit des Nations Unies, après s’être fixée comme objectif rien moins que la gouvernance mondiale, est un résultat impossible à accepter.
Mais les États-Unis ont commis l’agression de trop, contre une grande nation qui leur est supérieure dans les domaines scientifique, technologique, diplomatique, qui cultive l’art opérationnel et est dirigé par un homme d’exception Vladimir Vladimirovitch Putin.
Les États-Unis doivent renoncer à leur déploiement mondial. Il leur faut ensuite deux décennies pour rattraper leur retard technologique en matière militaire. Pour ce faire, il conviendra au préalable de démanteler en grande partie le complexe militaro-industriel existant, plus apte à ponctionner financièrement l’État fédéral qu’à concevoir des armements performants. En attendant, les États-Unis s’inclineront de gré ou de force.
À l’Est de l’Afrique, l’Asie se déploie. Le formidable développement des infrastructures en Asie centrale fait de cette région le centre économique mondial. Au Sud l’Inde et l’Iran en collaboration avec la Russie créent une nouvelle voie commerciale reliant la mer Caspienne à l’Océan indien d’un côté, à l’Europe du Nord par les grands fleuves navigables et les voies ferrées russes de l’autre.
L’Arabie Saoudite, en coopération avec la Chine, renoue des relations avec l’Iran. Elle impose la réintégration de la Syrie dans la Ligue Arabe. Les Turcs ont choisi de maintenir Erdogan au pouvoir. La destruction de Nord Stream I et II, a réorienté le gaz et le pétrole Kazakhs vers l’Asie. La Turquie aspire à devenir le nœud de connexion des réseaux gaziers apportant le gaz Azerbaïdjanais, Kazakh, plus tard iranien, qatari, syrien et libanais vers l’Europe. Comme conséquence il est de l’intérêt de la Turquie de faire cesser les conflits frontaliers avec la Syrie et l’Irak, et de concourir à l’instauration de la paix, financée par les pays du Golfe.
Les Européens, une fois constaté l’ineptie de leur politique actuelle, reviendront un à un, probablement en ordre dispersé, vers la solution d’un hub énergétique Turc alimenté par le gaz du Moyen-Orient et d’Asie Centrale. Les pays arabes pourront alors assurer leur intégration économique avec l’Asie centrale, l’Asie du Sud Est par l’Iran et par les vois maritimes pour l’Indonésie et la Malaisie.
Le potentiel de l’Afrique
Les pays africains, non sans courage, notamment ceux du Sahel, se mobilisent pour échapper à la tutelle plus que pesante des Occidentaux. Cela devrait servir d’exemple aux pays maghrébins qui se complaisent à subir ce joug. Nous avons expliqué que la guerre d’Ukraine a créé une nouvelle réalité avec le retour progressif à l’esprit westphalien de relation entre États souverains. Le temps des interventions en Afrique, justifiées ou non par les « droits de l’homme et la démocratie » est révolu. Le passage par le Conseil de Sécurité des Nations Unies ne pourra plus être contourné.
Le premier objectif des nations qui reprennent leur pouvoir de décision est le rétablissement de la paix et de la sécurité des citoyens. Ce mouvement est appelé à se propager. Bien entendu ceux qui préfèrent rester sous tutelle d’une des puissances ont le droit de le faire. L’exemple le plus probant est celui du Liban, bien que situé hors d’Afrique, pays ruiné et que les puissances occidentales maintiennent délibérément dans une crise perpétuelle, poussent le peuple libanais vers la famine. Par cette tactique, ils veulent affaiblir le Hezbollah, garant de la sécurité contre Israël. La population se débat dans une misère terrible, sans électricité, sans chauffage l’hiver, désespérée. Cela n’empêche pas une grande partie des élites de continuer à faire allégeance aux États-Unis sans réserve.
Le Maghreb médiéval avait assuré sa prospérité du IXème au XIIIème siècle en participant aux routes de la soie. C’est par ces voies commerciales que l’Islam s’est propagé en Afrique, pacifiquement. La différence est qu’aujourd’hui l’organisation de ce vaste réseau n’est plus l’apanage du monde musulman.
Le Maghreb doit travailler avec les nations promotrices, les BRICS, les pays arabes maintenant, ainsi qu’avec les pays africains qui accepteront de participer à ce projet. L’objectif est le désenclavement de l’Afrique par des voies de transport des échanges, personnes, énergie et communications. Le développement de l’Afrique pourra se faire de façon endogame, les lieux de productions africains alimentant les marchés africains dans des échanges équitables.
Les produits en provenance du monde entier pourront compléter l’approvisionnement. Les mêmes voies serviront à exporter la production africaine. Les pays africains pourront alors refuser d’être cantonnés à l’exportation des richesses du sous-sol et des produits agricoles, dont les revenus sont immédiatement absorbés par le service de la dette. Ceux des pays africains, et les pays du Maghreb sont africains, qui choisiront de se maintenir sous la tutelle d’un Occident en perdition, enfermé dans son délire de gouvernance mondiale, condamneront leurs peuples à une misère et une insécurité toujours plus forte.
Il faut espérer que les populations, alors excédées par l’indigence de leurs dirigeants, les balayeront rapidement, pour en désigner d’autres, plus soucieux de l’intérêt du pays et de ses citoyens que de l’importance de leurs comptes dans les banques occidentales.
La situation de l’Algérie
L’Algérie a son indépendance depuis plus de 60 ans. Les acteurs de ce temps ont pour la plupart disparus. La période coloniale relève à présent de l’Histoire avec un grand H. La précaution à prendre est d’éviter que cela ne se reproduise. Par deux fois l’Algérie a été proche de retomber sous la tutelle physique de la France ou d’autres pays Occidentaux. En 1988, la dette de l’Algérie est de 10 milliards de dollars, relativement faible mais avec un pic de remboursement à affronter, et un baril de pétrole tombé à 10 $. À la négociation avec le Club de Rome, dirigé par la France de Mitterrand, est opposé un refus net de tout rééchelonnement, condamnant l’Algérie à la cessation de paiement. Les suppressions de subvention des produits de première nécessité déclenchent alors les émeutes de la faim en 1988. C’est le Raïs Mouammar Kadhafi qui prêtera à l’Algérie la somme lui permettant d’échapper aux fourches caudines du FMI, et au lessivage de sa rente. Je crois savoir que la somme était de trois milliards de dollars, mais sans certitude. L’Algérie remboursera rapidement le prêt libyen.
En 2011, l’Algérie assiste impuissante à l’assassinat en direct à la télévision de Kadhafi, et à l’occupation de la Libye. Le chef de file des États voyous qui ont perpétré ce crime est la France de Sarkozy. Le président change mais la politique reste. Le second boulet de canon est l’affaire de In Amenas, en 2013. Un commando terroriste, doté des plans des lieux et d’uniformes de l’armée algérienne réussit à investir la base d’exploitation gazière de Tiguentourine, avec 38 otages étrangers anglais et japonais et plusieurs centaines de citoyens algériens.
Cette base représente 20% des revenus gaziers et pétroliers de l’Algérie. Le Royaume-Uni obtient l’accord d’Alger pour envoyer ses commandos « libérer » les otages. Les responsables militaires locaux, sentant l’arnaque, refusent de répondre à Alger et lancent l’assaut qui débouchera sur de nombreuses victimes dont 37 otages occidentaux. Bizarrement le Japon et le Royaume-Uni n’émettront pas de protestations, le pot aux roses ayant été révélé.
Les cadres de l’armée de métier se présentent en délégation à la présidence et mettent en cause la toute puissante « Sécurité militaire » dirigée par le faiseur de rois, Mediène dit Toufik. Ils exigent d’être débarrassés de cette tutelle. Bouteflika tire profit de cette fronde pour remettre en partie les Services de Renseignements sous son contrôle. L’Algérie a échappé à ce sort également car elle a su garder une armée équipée par la Russie, et l’a modernisée à marche forcée. Le choix est particulièrement judicieux car ces armes se révèlent être de loin les plus performantes au monde.
Elle a également développé son partenariat économique avec la Chine. Positive également, la politique de désendettement du pays, menée envers et contre tous par Bouteflika, qui lui assure une indépendance réelle. Enfin l’Algérie développe son agriculture et s’approche doucement de l’autosuffisance alimentaire, gage également d’indépendance.
Mais il ne faut pas se bercer d’illusions, l’Algérie est solidement arrimée au Titanic occidental. Les réserves d’or de 173.5 tonnes sont stockées à Fort Knox aux États-Unis, site qui ne contient plus d’or probablement depuis une quinzaine d’années. L’Algérie n’est en reverra pas la couleur de sitôt. À moins que certains dirigeants algériens n’aient participé à l’escamotage, ce qui expliquerait le silence assourdissant des autorités à ce sujet.
Sur un autre plan, ses réserves de change de 66 milliards de dollars, déposées dans des banques occidentales, en euros et en dollars, peuvent disparaître du jour au lendemain par un simple coup de baguette magique. Enfin si les transactions financières de l’État algérien passent uniquement par Swift, la sanction consistera à couper ce lien, interdisant de payer, d’être payé, de faire fonctionner les ambassades… Ce danger n’est pas théorique : l’Iran, le Venezuela, Cuba – et la liste est longue – subissent continuellement ces agressions, et ont résisté courageusement. Face à ces menaces, l’Algérie peut déclencher des contres mesures efficaces. La messe n’est pas dite. Nous reviendrons sur ce point dans la suite de cet exposé.
L’Algérie est la porte de l’Afrique
Pays continent par sa taille, elle est un point de passage des routes de la soie, pour désenclaver le nord de l’Afrique. Pour les pays du Sahel, presque tous sans façade maritime, les besoins de liaisons entre pays d’Afrique sont vitaux. La connexion avec les réseaux décrivant une toile sur l’Asie, bientôt au Moyen-Orient, et peut-être plus tard l’Europe, complètent le tableau géostratégique.
Cette tâche est immense, elle requiert au préalable l’instauration de la paix entre nations ainsi que le retour pour les populations africaines à la sécurité qu’elles peuvent revendiquer légitimement. Il faut continuer à combattre fermement la politique suscitant le désordre, promue par les pays occidentaux, États-Unis en tête. Les foyers de guerre sont savamment entretenus, avec la complicité active des instances onusiennes. La corruption, les assassinats, les interventions militaires, les coups d’État achèvent la promotion de la stratégie du chaos dont le néocolonialisme ne se cache même pas.
À la suite, le FMI et la Banque mondiale débarquent pour mettre en coupe réglée l’économie des pays, démanteler toutes les prestations sociales et de bien-être des citoyens. Parallèlement, des campagnes sont menées, plus largement, à l’échelle mondiale.
La politique de santé pour « combattre » le Covid, pilotée par l’OMS et les pays occidentaux, a été appliquée scrupuleusement, y compris la vaccination, par deux pays africains, la Tunisie et l’Afrique du Sud. Pour résultat ces deux pays qui représentent 5% de la population africaine, ont totalisé 50% des morts africains dus à la pandémie.
Les Occidentaux exigent également l’application des idéologies LGBT et Woke, exécrées par les Africains, sous peine de coupure des crédits et autres sanctions. N’oublions pas les inepties du GIEC, en collaboration avec les pays occidentaux pour détourner les maigres ressources des pays africains vers des projets parfaitement inutiles et même nocifs.
L’Allemagne, dévorée par son romantisme, a déjà consacré 1000 milliards d’euros au développement des énergies renouvelables intermittentes. Elle a démantelé son industrie nucléaire, et est en passe de consacrer à présent 2000 milliards d’euros au même but, cette fois-ci encore en pure perte.
Ces manipulations se font en soulignant constamment que l’Afrique est surpeuplée, on suggère plus ou moins explicitement la nécessité de l’élimination d’une partie de sa population. On prend aussi la peine d’expliquer à chaque fois, que la seule façon de promouvoir ces projets « vitaux pour la survie de l’humanité », rien que ça, est de se soumettre à un gouvernement mondial, dirigé par « la nation essentielle et qui a pour capitale Jérusalem ».
Ce combat des Africains pour se débarrasser de la gangue qui enserre le continent, est soutenu par les BRICS, Chine Russie principalement, Inde, Brésil, Afrique du Sud et d’autres rejoignent le mouvement. Il faut refuser la position de Macron qui tente d’assimiler l’action de la Chine et de la Russie à une volonté de se substituer au colonialisme français et à l’impérialisme états-uniens. Ces deux pays et bien d’autres ont soutenu le nationalisme Algérien, puis la guerre de libération jusqu’à l’indépendance de manière indéfectible et efficace.
Au contraire l’Algérie doit lancer sa diplomatie dans la promotion de l’éradication sans état d’âme du terrorisme en Afrique. Seule la Russie s’engage dans cette voie pour le moment. Les dirigeants du Mali, de la Centrafrique, du Burkina Faso ont le soutien de leur population, ils montrent une détermination à atteindre cet objectif, et sont en droit d’obliger les Français et les États-uniens entre autres à se plier à cette politique, décidée souverainement.
Durant l’année 2023, la situation sécuritaire de ces pays devrait se clarifier. Les Libyens, réduits actuellement à 4 millions à l’intérieur du pays doivent reprendre en main leur destin. Ils partagent avec les Irakiens et les Syriens, le fait d’avoir un pays dévasté par une agression occidentale. Ici aussi comme en Afrique, la politique états-unienne vise à maintenir ces pays dans le chaos.
Au Moyen-Orient, la contribution qui se dessine de la Turquie à l’apaisement, combinée à la nouvelle orientation stratégique des pays du Golfe, contraindra les États-Unis à cesser l’occupation d’une partie de la Syrie, au Nord-Est et à Al Tanf. L’Irak a intérêt à rejoindre le mouvement. D’autres temps se préparent pour le Moyen-Orient. Pour la Libye le processus doit être amorcé. L’Algérie doit déployer sa diplomatie pour construire patiemment un compromis avec l’Égypte et les autres États africains et, en s’appuyant sur les BRICS, pour créer les conditions de la restauration de la souveraineté libyenne.
Les Libyens sont trop peu nombreux pour pouvoir l’assurer uniquement par leurs propres moyens, bien qu’ils en aient la volonté. L’objectif requiert de la ténacité mais le jeu en vaut la chandelle. En effet, cette avancée permettra ensuite la jonction avec le monde arabe, l’un des pôles du développement de l’Algérie et du Maghreb. Ce commerce irriguera au passage la Tunisie, la Libye, le Soudan plus au Sud et l’Égypte.
En attendant ce graal, le développement de relations commerciales maritimes contournera l’obstacle, initiera le processus. Nous ne pouvons pas finir ce paragraphe sans parler des relations entre l’Algérie et le Maroc. La Mauritanie s’est retirée rapidement incapable de faire face à un conflit prolongé. Le Maroc a alors occupé la totalité du Sahara dit espagnol. L’affaire date de 40 ans, avec des hauts et des bas. Dans ce contentieux, il convient de mesurer ses dires, le risque de subir les foudres de l’une ou l’autre partie même pour des propos anodins est élevé. Les réactions sont épidermiques, chaque camp campe dans une intransigeance jamais démentie. C’est typique de l’esprit berbère.
Après la période de guerre larvée, avec des pics de tension sans, heureusement, que ne se déclenche un conflit généralisé, une longue période d’accalmie rassure les populations. L’Algérie entre alors dans une phase de troubles avec la fiction du pouvoir de Abdelaziz Bouteflika, de fait exercé par une équipe de l’ombre qui tente de se maintenir au pouvoir en présentant le président sortant, devenu complètement grabataire, pour un nouveau mandat.
S’ensuit une tentative de révolution orange, menée sur le terrain notamment par les services français. Le slogan « qu’ils dégagent tous », absurde, a pour objectif de préparer les conditions d’une guerre civile. La réaction mesurée mais déterminée de Gaïd Saleh, chef d’état-major choisi et nommé par Abdelaziz Bouteflika fait échouer le complot. Toufik et Said Bouteflika sont incarcérés, Said est toujours en prison. Gaïd Saleh installe le président actuel Tebboune, mais décède malheureusement quelques temps après. Ses projets de réforme sont rapidement enterrés. Dommage.
Pendant ce temps, le Maroc entre dans une zone de turbulences financières. Les flux de capitaux en provenance des pays du Golfe diminuent, les fins de mois ne sont plus assurées. Le refus du Maroc d’envoyer des troupes combattre au Yémen, ce qui l’honore, tarit complètement les aides financières des pétromonarchies du Golfe.
Le Maroc tombe sous le joug du FMI. Le FMI est utilisé comme instrument pour contraindre les pays arabes sous sa coupe à faire allégeance à Israël, notamment en signant les accords d’Abraham. Israël a comme projet de provoquer le chaos en Algérie. Cette politique de démantèlement des pays arabes appartenant au front du refus et situés derrière ceux limitrophes est une constante. Elle a été un succès pour la Libye, s’exprime actuellement au Soudan et au Yémen martyrisés. Israël entraîne au Maroc des militants du MAK, Mouvement d’Autonomie Kabyle, pour la guérilla. Ces futurs combattants rejoignent l’Algérie et sont équipés de portables satellitaires.
Avant le commencement d’un début d’exécution, 400 personnes sont cueillies à l’heure du laitier, le MAK est quasiment démantelé en Algérie. Les velléitaires encore libres rentrent dans le rang. Le printemps kabyle est reporté sine die.
Les relations entre l’Algérie et le Maroc se dégradent, Alger rompt les relations diplomatiques et ferme son espace aérien aux aéronefs marocains. Le gazoduc qui alimente l’Europe à travers le Maroc et qui fournit au Maroc une part à tarif préférentiel est fermé. Ce n’est pas fait pour arranger les finances marocaines. Mais la situation change actuellement. Les accords d’Abraham promus par Trump, sont signés par des pays notamment du Golfe mais aussi par le Maroc.
La Tunisie subit des pressions très fortes ; les USA comme à l’accoutumée instrumentalisent l’intervention du FMI en ce sens. L’Algérie aide financièrement la Tunisie, le président Kaïs Saïed résiste.
Tout le monde pense que la cause palestinienne est définitivement enterrée. Israël a eu récemment des velléités d’annexer la mosquée d’Al Qods. Un début d’exécution a été commis par des religieux ultraorthodoxes, en plein Ramadan, ultime provocation.
Les Palestiniens, les musulmans des pays limitrophes se sont mobilisés. Les missiles ont commencé à attaquer les centres urbains israéliens. Netanyahu a rapidement rétropédalé, la situation devenant hors contrôle. Actuellement la seule option viable pour Israël est la négociation avec les Palestiniens pour la solution à deux États. Mais le soutien indéfectible des Occidentaux dessert les intérêts des Israéliens. Ils n’envisagent même pas cette option, la disparition pure et simple de l’État d’Israël sera la suite logique de cet aveuglement.
En tout état de cause, l’Algérie et le Maroc doivent impérativement entamer une désescalade. Israël n’est pas en mesure de créer les conditions d’une agression de l’Algérie. Les États-Unis par contre, ont une grande influence tant au Maroc qu’en Algérie. Il est quasiment certain qu’ils entameront un processus visant à provoquer une guerre ouverte entre Maroc et Algérie, et ils ne manquent pas d’atouts pour ce faire.
C’est cette stratégie qui a déclenché le conflit Iran Irak, avec près d’un million de morts et de mutilés dans chaque camp. Les États-Unis ont armé les deux parties, pour affaiblir le plus possible les deux populations. Ensuite ils ont envahi l’Irak, prévoyant dans un second temps de détruire également l’Iran.
Au Soudan nous avons une autre stratégie. Tout d’abord il s’est agi de fomenter des révoltes constantes, de susciter la guerre civile permanente, jusqu’à réussir à partitionner le Soudan. À partir de ce moment, les États-Unis ont, au service d’Israël, créé le chaos dans un pays du front du refus. Ensuite les États-Unis ont réussi à contrôler deux groupes militaires pilotés chacun par un homme leur faisant allégeance. Ils ont pu donc susciter une nouvelle guerre civile entre ces deux factions pour aboutir à l’anéantissement du Nord Soudan.
On peut m’accuser de paranoïa, de dénoncer un danger inventé. Je dirais simplement que j’ai appris que Soros a commencé à rassembler ses troupes pour les lancer sur cet objectif. Une réunion doit se tenir notamment à Paris ce samedi 10 Juin. Al Dâjjal se réveille pour conquérir le Maghreb. Il doit déguiser le mensonge en vérité, et maquiller la vérité en mensonge, pour hâter le temps de l’Antéchrist.
C’est ce piège mortel que le Maroc et l’Algérie doivent empêcher. Ils doivent tenir la position de la désescalade en attendant que les États-Unis s’affaissent. Ensuite ils pourront reprendre leur combat au niveau où ils l’avaient interrompu si cela leur chante.
La question de l’énergie est cruciale pour tout pays. L’Algérie ne déroge pas à la règle. Une énergie disponible en quantité et à bas prix est indispensable au développement d’un pays. À contrario, la difficulté d’approvisionnement et le prix élevé plombent l’avenir de celui qui les subit. C’est le cas actuellement de l’Europe. Sans énergie à bas prix, impossible de produire de l’aluminium, du verre, des briques et des tuiles, du ciment à incorporer au béton, des engrais pour l’agriculture, de la chimie dans toutes ses dimensions. La liste est interminable. Même les industries réputées à faible consommation d’énergie, sont impactées par la consommation d’énergie pour la logistique, pour les serveurs informatiques de données… En résumé l’économie et l’énergie sont indissociables, croissent et s’éteignent de concert.
Regardons à présent le problème de l’énergie en Algérie.
« … l’État algérien commence à envisager des solutions écologiques en investissant dans les énergies renouvelables. Selon le Programme algérien de développement des énergies renouvelables et d’efficacité énergétique (PENREE) de 2012, l’Algérie visait une puissance installée d’origine renouvelable de 22 000 MW d’ici 2030.
Mais sept ans après ce plan, les réalisations sont modestes : le solaire n’a produit que 0,8% de l’électricité du pays en 2021, et l’éolien 0,01%. Les hydrocarbures représentent 60 % des recettes du budget et 98 % des recettes d’exportation… »1
La conférence sur le Climat doit se tenir à Dubaï. Le gouvernement russe, entre autres, est déterminé à contredire « la science-fiction du GIEC » pour reprendre un mot de Mr Gérondeau, polytechnicien français critique des politiques occidentales sur le sujet. Les scientifiques russes prévoient d’intervenir pour donner une vision différente de la climatologie mondiale et de ses enjeux. Les États-Unis sont à la manœuvre pour interdire les prises de parole contradictoires avec les inepties du GIEC et des Occidentaux.
Il faut à tout prix maintenir la doxa présente, sur laquelle se fonde en grande partie le projet de gouvernance mondiale pilotée par les États-Unis et Israël. Nous ne traiterons donc pas plus cette question.
Revenons aux autres éléments du tableau algérien, sa population a cru de 66% de 1990 à 2019, la croissance va continuer avec toutefois un tassement. Dans le même temps la consommation d’énergie a augmenté de 184% alors que la production n’est montée que de 48%. Ce qui explique que les exportations aient gagné seulement 10% en volume. La croissance de 184% de la consommation d’énergie reflète celle de l’économie et exprime également l’augmentation du niveau de vie.
Les importations de gasoil et d’essence, en raison de l’insuffisance de la production locale ne sont pas comptées dans ce bilan. Depuis 2020 l’Algérie développe sa production locale d’essence et de gasoil, avec un arrêt de l’importation en 2023. Il n’en demeure pas moins qu’il faut intégrer à la consommation locale actuelle cet essence et ce gasoil, ce qui ramène l’augmentation des volumes exportés depuis 1990 à 2019 à 5.5%, une quasi-stagnation.
À la fin de la présente décennie, le volume des hydrocarbures produits en Algérie et exportés doit commencer à baisser, sauf nouvelles découvertes de réserves extraordinaires. Ensuite la vitesse de décroissance du volume d’exportation est plus difficile à prévoir, mais, en première analyse, sans changement, l’Algérie cessera d’être exportatrice d’énergies fossiles vers 2050, demain matin à l’échelle de l’histoire des nations.
On ne peut compter sur d’hypothétiques découvertes de nouveaux gisements d’importance. La projection sur le futur doit se faire sur les réserves prouvées, et il faut plusieurs années avant qu’une recherche positive se transforme en réserve. Le choix du développement d’énergies renouvelables est contestable, d’autant plus que ce choix se réduit à celles intermittentes, le solaire et le vent.
Les pays qui ont « réussi la transition énergétique vers le renouvelable » peuvent se compter sur les doigts d’une main, d’ailleurs trois doigts suffisent. Le premier est le Canada, la nature l’a doté de beaucoup d’eau, ses barrages lui assurent l’autosuffisance et lui permettent même d’exporter aux États-Unis. Le second pays est l’Éthiopie, qui développe un barrage sur le Nil bleu et a annoncé avoir commencé la production en 2022. Grâce à l’énergie hydraulique l’Éthiopie pourra exporter une grande partie de son électricité. Le troisième pays est l’Islande, dont la production d’énergie est basée sur la géothermie, là aussi don de la nature.
Par contre, d’un autre côté, nous avons la longue litanie des catastrophes économiques des pays qui choisissent l’éolien et le solaire. Le pire exemple est celui de l’Allemagne, qui semble pourtant avoir pignon sur rue à Alger en matière de développement d’énergie. L’Allemagne a consacré 1 000 milliards d’euros (plus de 4 fois le PIB algérien) à développer l’éolien et un peu le solaire, tout en fermant ses centrales nucléaires et en acceptant que les États-Unis détruisent Nord Stream I et II. En conséquence le prix de l’énergie monte en flèche, l’approvisionnement n’est plus garanti, la fine fleur de l’industrie allemande ferme ou ralentit la production dans ses usines. Elle exporte ses capitaux et multiplie les projets industriels aux USA, au Canada, en Chine. Pourtant les dirigeants allemands persistent dans leur choix, et conduisent surement leur pays à un déclin rapide et profond.
L’augmentation de la consommation d’électricité est de 412% en Algérie de 1990 à 2019. Il faudrait déterminer la répartition pour identifier un éventuel gaspillage. La première raison est la politique d’électrification du pays, nécessaire et non contestable. Deux autres sources de consommation sont identifiées : le dessalement d’eau de mer et la climatisation en été. La pluviométrie de l’Afrique du Nord méditerranéenne est en augmentation, depuis 2010 environ, avec toutefois des fluctuations. A titre d’exemple, les paysans oranais avaient cessé même les semailles dans les années 2000. En 15 ans, elle est redevenue la première région céréalière d’Algérie. La pluviométrie devrait continuer à s’améliorer et, inch’Allah, dans trois années, elle sera arrivée à un niveau tel qu’il permettra de jeter les usines de dessalement… à la mer.
La climatisation est appelée à se développer avec la croissance du niveau de vie de la population, l’équipement des immeubles de bureau, l’urbanisation. L’augmentation de la consommation d’électricité qui en découle est à deux chiffres. La solution est dans la géothermie de faible énergie et de faible profondeur. Cette technologie doit faire disparaître quasiment la facture de climatisation et réduire fortement celle de chauffage. Correctement utilisée, et à bon escient, l’énergie renouvelable peut avoir du bon.
L’Algérie doit élaborer une politique énergétique pour se sortir de l’impasse qui la guette. Il faut ignorer le romantisme écologiste qui tente d’imposer aux pays africains la production d’énergie renouvelable alors que dans le même temps, les pays européens s’autorisent à consommer des quantités de charbon toujours croissantes. La consommation d’énergie par tête d’habitant est de 1370 kwh en Algérie, de 180 kwh pour les pays du Sahel, de 6500 kwh en Europe et de 13 000 kwh aux États-Unis. La consommation d’énergie en Afrique représente à peine plus de 3% de la totalité mondiale alors que la population africaine représente 15% de l’humanité.
Les restrictions sur la production de CO2 pour l’Afrique n’ont aucune incidence sur la production totale et ne doivent donc pas être appliquées. De nombreux pays classés en voie de développement ont adopté une solution plus réaliste. L’Iran a été le précurseur en lançant son programme nucléaire civil. Il est suivi par la Turquie qui vient d’inaugurer une centrale nucléaire de 1,2 GW commandée au géant Russe Rosatom en 2010. L’Arabie saoudite a plusieurs projets de centrale nucléaire, les Émirats Arabes Unis également, enfin l’Égypte a signé pour un site nucléaire toujours avec Rosatom.
Un projet de centrale nucléaire initié aujourd’hui serait disponible pour 2030-2033 soit précisément lorsque la consommation intérieure d’énergie mordrait sur les quantités à exporter. La production d’électricité par l’énergie nucléaire pourra se substituer à celle produite avec du gaz. La capacité d’une ou plutôt de plusieurs centrales nucléaires autoriserait l’exportation d’électricité vers les pays africains limitrophes qui en ont tant besoin, surtout à bas prix. La disponibilité d’énergie serait alors assurée jusqu’en 2050-2060, et la technologie pour ce faire n’est pas fondée sur des paris plus ou moins fantaisistes.
Le géant Rosatom est le leader incontesté et a des contrats en cours pour construire autour de quatre-vingt centrales dans le monde. La proposition Russe garantit une centrale clés en main, y-compris la maintenance dans le temps. Aux Occidentaux il conviendra d’opposer la jurisprudence Modi, premier-ministre indien : l’intérêt vital du pays prime sur toute autre considération, les partenaires doivent le comprendre et l’accepter.
Le président Tebboune a su imposer dans une certaine mesure, cette logique dans les relations avec l’ancienne puissance coloniale. À chaque fois que la France tente de s’immiscer d’une manière ou d’une autre dans les affaires intérieures algériennes, les relations se refroidissent. La France ne renonce pas à la tutelle qui s’exprime dans la Françafrique. Il faut dire aussi que les dirigeants algériens ont le tort de maintenir un tête-à-tête quasi incestueux avec le pouvoir français.
L’ouverture économique vers les BRICS est hautement souhaitable surtout si elle remédie à ce déséquilibre. Une position similaire doit être prise avec les États-Unis, l’intrusion des voyous de Soros contre l’Algérie est inacceptable. De même l’immixtion croissante d’Israël dans le Maghreb ne peut que nuire aux relations bilatérales algéro-états-uniennes, et enfin l’ouverture vers les BRICS en général et la Russie en particulier relève de la souveraineté nationale, par définition non négociable.
Enfin pour conclure ce paragraphe, ce contrat ainsi que les relations financières se feront à l’avenir suivant une relation Rouble/Dinar algérien. Quel plus beau cadeau que de réconcilier le peuple Algérien avec sa monnaie, après le soixantième anniversaire de l’indépendance.
Post scriptum : J’apprends à l’instant que le voyage officiel du président Tebboune à Moscou est fixé pour le 14 Juin 2023. Je me propose de revenir sur le sujet à la lumière des décisions prises.
Abdou Berber
Le 10 juin 2023
1Source : Wikipédia.
L’auteur en manque d’informations crédibles spécule. En voulant donner un contexte à la question du rapprochement de l’Algérie avec les BRICS, il se perd en conjecture. Que l’Algérie soit rivée à l’Occident comme il l’estime est un manque d’appréciation manifeste. Seuls les risques potentiels relatifs aux avoirs de l’Algérie en Occident et le SWIFT ont pesé sur la balance de « ce qui peut être fait maintenant ou plus tard ». L’Algérie comme pays n’a plus d’intérêt à flirter avec l’Occident. Les amis et les ennemis sont désormais bien connus…
Reste les intérêts des uns et des autres de la Nomenklatura qui interfèrent de manière sensible sur la nature des relations diplomatiques avec la France, notamment. Oui, notre mafia nationale – très bien incrustée dans les rouages de l’Etat et bien soutenue par la France et les USA – a toujours eu son mot à dire.
Mais les choses semblent avoir basculé clairement en faveur d’un net rapprochement avec la Russie, la Chine et l’Iran. L’Occident et son lobby compradore sont définitivement out ! Le Titanic consomme son naufrage.
« Macron est-vous encore à l’Elysée ? »…, « Oui ? … Démissionnez vite, rendez aux français un service et sauvez la France ».