Allocution de l’Ambassadeur Lu Shaye à la conférence internationale de l’Institut Schiller

Source : fr.china-embassy.gov.cn – 9 juillet 2023

http://fr.china-embassy.gov.cn/fra/zfzj/202307/t20230709_11110388.htm

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Madame la présidente Helga Zepp-LaRouche,

Mesdames et Messieurs,

Je tiens tout d’abord à remercier l’Institut Schiller de m’avoir invité, ce qui me permet de venir à Strasbourg, la « deuxième capitale de l’Europe », pour échanger avec vous mes réflexions sur la situation internationale.

À l’heure actuelle, des changements jamais vus depuis un siècle s’opèrent à un rythme accéléré, donnant lieu à des transformations inédites de notre monde, de notre époque et de l’Histoire. Le conflit en cours sur le continent européen attire l’attention du monde entier. Plus d’un an après le début du conflit russo-ukrainien, où se trouve l’issue ? La réponse à cette question est recherchée non seulement par les pays parties au conflit et les pays européens qui y sont étroitement intéressés, mais aussi par toutes les personnes éprises de paix dans le monde.

En fonction des positions et intérêts des différentes parties, il y a deux options diamétralement opposées : la première consiste à poursuivre les hostilités jusqu’à ce que l’un l’emporte sur l’autre ; et la deuxième, à promouvoir des pourparlers de paix pour trouver une solution acceptable pour les deux antagonistes. Ainsi le monde est-il divisé en deux camps : les pro-guerre, dirigés par les États-Unis, qui, sous le couvert de la défense de la justice, font prolonger la guerre en fournissant sans cesse des armes et d’autres formes d’assistance militaire à l’Ukraine ; et puis les pro-paix, qui s’engagent activement dans la diplomatie de la navette en faveur de la réconciliation et des pourparlers de paix.

Le conflit russo-ukrainien fait ressortir deux modes de pensée dans le monde d’aujourd’hui, qui opposent deux choix stratégiques : celui de la confrontation et du conflit contre celui du dialogue et de la coopération, ou celui du jeu à somme nulle contre celui du bénéfice mutuel et du gagnant-gagnant. Le conflit entre la Russie et l’Ukraine est en outre lui-même la conséquence désastreuse de l’obsession américaine à la logique de la confrontation des blocs après la fin de la guerre froide, traduite notamment par l’expansion continue de l’OTAN vers l’est pour restreindre l’espace stratégique de la Russie et la mettre au pied du mur.

Et aujourd’hui, les États-Unis tentent de lancer une « nouvelle guerre froide » contre la Chine. Sur le plan politique, ils collent des étiquettes idéologiques aux autres pays, qualifient la Chine de « dictature autoritaire » et rassemblent des « alliés de valeurs » sous la bannière de la défense de la « démocratie » pour lancer une « nouvelle croisade » contre la Chine. Sur le plan militaire et sécuritaire, les États-Unis s’adonnent à créer des « petits clans » : des alliances militaires bilatérales au partenariat trilatéral (AUKUS), du dialogue quadrilatéral (Quad) à l’alliance Five Eyes, en passant par la « version indo-pacifique de l’OTAN ». Sur les plans économique, commercial et technologique, projetant leur propre modèle sur la Chine en supposant que toute grande puissance pratique l’hégémonie, les États-Unis construisent des « petits jardins entourés de hauts murs », et cherchent à faire le découplage et à briser les chaînes d’approvisionnement pour réprimer, de manière globale, multisectorielle, intensive et continue, les entreprises de haute technologie et les industries critiques de la Chine telles que les semi-conducteurs.

Les pays européens se sont vus contraints de choisir leur camp. Sur le dossier russo-ukrainien, de la participation aux sanctions à l’envoi actuel d’avions de chasse en passant par la formation de pilotes, l’Europe se voit chaque jour davantage impliquée dans le conflit, alors que les perspectives de reprise de dialogue avec la Russie et de reconstruction d’une nouvelle architecture de sécurité européenne s’éloignent de plus en plus. Quant aux relations avec la Chine, les États-Unis jouent sur le faux récit d’« Ukraine d’aujourd’hui, Taiwan de demain », attisant une haine anti-chinoise en Europe et envenimant les relations sino-européennes.

Dans ce contexte, il convient de noter que certains pays européens ont fait preuve d’une plus forte volonté d’autonomie stratégique et se sont refusés à choisir un camp entre la Chine et les États-Unis. Ils ont souligné la nécessité de défendre leur souveraineté stratégique et économique en partant de leurs propres intérêts, de conserver des voies de dialogue et de jouer un rôle de force d’équilibre entre la Chine et les États-Unis.

Les pays en développement ont aussi largement refusé de tomber dans les stéréotypes logiques et les pièges discursifs de la politique des blocs et de la confrontation des camps. Ils rejettent la vague aveugle de condamnation et de sanction contre la Russie et poursuivent leur politique d’amitié envers la Chine. La paix et la coopération restent toujours l’aspiration des peuples et la tendance générale.

Dans le même temps, la confusion et l’anxiété sont loin d’être dissipées chez les différentes parties. Certains pays, anticipant une escalade de la confrontation et une « guerre éventuelle » entre la Chine et les États-Unis, parient sur les deux côtés sur le plan géopolitique, et au niveau économique, ils érigent des barrières commerciales et pratiquent le filtrage d’investissements, la relocalisation industrielle et le blocage de technologies critiques vis-à-vis de la Chine, en insistant sur la « réduction de la dépendance » et le « dérisquage ».

Dans un monde tourmenté, la Chine reste plus que jamais lucide et déterminée. Il y a dix ans, le président Xi Jinping a avancé de manière novatrice la vision d’une communauté d’avenir partagé pour l’humanité et l’Initiative « Ceinture et Route », et depuis 2021, il a successivement présenté l’Initiative pour le développement mondial, l’Initiative pour la sécurité mondiale et l’Initiative pour la civilisation mondiale. Ce sont des propositions chinoises pour résoudre les problèmes du développement mondial, relever les défis de la sécurité internationale et promouvoir l’enrichissement mutuel entre les civilisations.

Un proverbe africain dit : « Seul, on va plus vite, ensemble, on va plus loin ». Ceux qui ne tiennent pas compte des intérêts des autres n’iront jamais loin, ceux qui veulent compter uniquement sur leur propre force en se débarrassant des autres vivent dans l’illusion, et ceux qui ne pensent qu’à bloquer le développement des autres ne sauront pas résoudre fondamentalement leurs propres problèmes. 

En présentant l’Initiative pour le développement mondial, la Chine préconise la solidarité et la coopération. Ayant pour but la mise en œuvre rapide de l’Agenda 2030 pour le développement durable de l’ONU, cette initiative identifie huit domaines clés de coopération, dont la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire, le financement du développement et l’économie numérique. Elle a reçu le soutien de plus de 100 pays ainsi que des Nations unies et d’autres organisations internationales et régionales, car elle correspond aux vastes intérêts communs de la communauté internationale. Grâce aux efforts conjoints de toutes les parties, l’Initiative pour le développement mondial s’est très bien concrétisée et a obtenu beaucoup de résultats précoces au bénéfice des différents peuples. À titre d’exemple : ont vu le jour des mécanismes comme l’« action spéciale de promotion de la production alimentaire », l’alliance mondiale pour le développement de l’enseignement technique et professionnel, le réseau international de coopération entre les ONG pour la réduction de la pauvreté, l’alliance Chine-Afrique pour la réduction de la pauvreté, le centre de coopération sur l’action climatique Chine-pays insulaires du Pacifique, et le centre de promotion du développement mondial ; plus de cent projets de coopération concrète figurent sur la liste des projets de cette Initiative, bénéficiant à près de 40 pays en développement.

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