Défense : Ursula von der Leyen chiffre à 500 milliards d’euros les besoins de l’UE

Source : euractiv.fr – 28 juin 2024 – Aurélie Pugnet

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L’UE aura besoin de 500 milliards d’euros d’investissements dans le secteur de la défense au cours de la prochaine décennie, a indiqué la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, aux dirigeants de l’UE lors du sommet de jeudi (27 juin), alors que Bruxelles cherche des moyens d’augmenter le financement de celle qui est devenue sa nouvelle priorité.

La responsable politique allemande a confirmé que l’exécutif de l’UE avait estimé que l’industrie européenne de la défense nécessiterait environ 500 milliards d’euros d’investissements au cours de la prochaine décennie.

Il n’a toutefois pas été possible de savoir si ce montant incluait les sommes nécessaires pour continuer à fournir des armes à l’Ukraine, ou pour moderniser et construire son industrie de la défense.

Si le chiffre de 500 milliards d’euros avancé par Ursula von der Leyen semble élevé, il faut rappeler que les États membres de l’UE ont dépensé ensemble environ 240 milliards d’euros pour la défense en 2022. À titre de comparaison, la même année, les États-Unis en ont dépensé environ 718 milliards.

Les Européens ont augmenté leurs dépenses de défense ces deux dernières années, en raison des risques sécuritaires accrus découlant de l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.

Entre 1999 et 2021, les États membres de l’UE avaient augmenté leurs dépenses de défense de 20 %, la Chine de 600 % et la Russie de 300 %, aurait également noté la Commission, selon des personnes informées des discussions.

Options de financement

Désormais, reste à savoir comment financer ces 500 milliards d’euros, ont commenté des personnes au fait des discussions.

En effet, les Vingt-Sept cherchent à augmenter la production de l’industrie de défense de l’Union, mais n’ont jusqu’à présent pas été en mesure de s’accorder sur la manière de mobiliser les ressources financières nécessaires.

Lors du sommet européen de jeudi, la Commission était censée proposer des options de financement, mais Ursula von der Leyen, reconduite à la tête de l’exécutif par un vote des chefs d’État et de gouvernement, a finalement opté pour une mise à jour orale sur la situation.

Au début de l’année, la Commission a proposé le programme européen d’investissement dans le domaine de la défense (EDIP) afin de réorganiser l’industrie de la défense de l’Union, mais avec des fonds modestes, indiquant qu’un financement supplémentaire était nécessaire pour permettre à l’industrie de répondre aux besoins en temps de guerre.

Pour financer ce secteur, la France et l’Allemagne ont mené les discussions sur l’utilisation des « eurobonds » (euro-obligations), qui permettraient à Bruxelles d’emprunter de l’argent sur les marchés financiers.

Cette solution a toutefois été fortement critiquée par les États membres les plus frugaux, tels que les Pays-Bas, qui estiment qu’il existe d’autres options à explorer en premier lieu, comme des contributions nationales.

Plusieurs capitales font pression pour que tous les États membres de l’UE au sein de l’OTAN — à l’exception de l’Autriche, de l’Irlande et de Malte, qui sont neutres — atteignent l’objectif de dépenses de 2 % du PIB fixé par l’Alliance.

L’Allemagne s’oppose à l’idée de parler de financement européen de la défense, a déclaré à Euractiv un diplomate de l’UE au fait des discussions.

D’autres idées évoquées par les États membres et les fonctionnaires de l’UE comprennent la modification de la politique de prêt de la Banque européenne d’investissement (BEI), l’utilisation des bénéfices des avoirs russes gelés, le financement privé de l’Union du marché des capitaux (UMC), ou le fait de s’assurer que les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) s’alignent sur les besoins d’investissement dans la défense, de sorte que les banques soient moins réticentes à accorder des prêts.

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