Grand remplacement de l’humanité : une équipe de chercheurs japonais développe un robot biohybride
Source : francetvinfo.fr – 27 juin 2024 -Yann Rousseau
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La peau de deux millimètres d’épaisseur est moins complexe que la peau humaine. Elle a moins de couches, mais elle est extrêmement flexible.
À Tokyo, une équipe de chercheurs vient de présenter une nouvelle génération de robots biohybrides. Ce sont des machines qui mélangent des composants totalement artificiels et des éléments venant du monde du vivant. Ils ont déjà développé un mini-robot équipé de muscles de rat et mardi 25 juin, ils ont montré, pour la première fois, un robot avec un visage en peau humaine.
Si on flirte presque avec la science-fiction, des chercheurs de l’université de Tokyo sont vraiment convaincus que beaucoup de robots, dans le futur, seront biohybrides car les robots 100% mécaniques actuels ont des limites. Ces machines, qu’elles ressemblent à des animaux ou à des humains, savent se déplacer en ligne droite ou tourner lorsqu’ils ont assez d’espace, mais elles manquent toujours de finesse, de précision. Ces robots ont du mal à s’adapter à des terrains accidentés ou à ajuster la direction de leur déplacement dans un espace restreint. D’où l’idée d’essayer de leur incorporer des muscles biologiques, capables de créer des mouvements beaucoup plus complexes et plus précis.
Des impulsions électriques envoyées alternativement dans chaque jambe
C’est en suivant ce concept que ces chercheurs japonais ont créé un robot avec des tissus animaux. Une équipe emmenée par le professeur Shoji Takeuchi vient de présenter un petit robot bipède de cinq centimètres de haut qui incorpore des muscles de rat. Ils n’ont pas prélevé des muscles directement sur un animal. Ils ont cultivé ces tissus musculaires à partir de cellules de rat. Un peu comme on le fait avec les viandes développées en laboratoire. Ensuite, ils ont créé un mini-squelette avec des sortes de hanches et de pieds en plastique reliés par des muscles organiques. Et, pour faire marcher ce mini-robot, ils envoient des impulsions électriques alternativement dans chaque jambe. Exactement comme le fait notre cerveau lorsqu’il donne un ordre à un muscle de notre corps. Ce petit bipède biohybride peut marcher de manière naturelle.
Pour l’instant, ce robot est très lent. Il lui faut presque deux minutes pour parcourir un centimètre et il ne fonctionne que dans l’eau car ses muscles se dessèchent trop vite à l’air libre, mais c’est peut-être la base d’une petite révolution technologique.
Cette même équipe veut donner un visage humain à ses robots. Les chercheurs ont présenté un visage de robot portant une peau créée en cultivant, de la même manière, des tissus humains. Cette peau de deux millimètres d’épaisseur est moins complexe que la peau humaine. Elle a moins de couches, mais elle est vivante et extrêmement flexible. Elle est fixée directement sur la surface artificielle du visage du robot et elle donne donc un aspect plus humain, plus naturel à ses mouvements mécaniques. Si la machine imite, par exemple, un sourire, sa peau bouge et se remet en place naturellement. Là aussi, ce sont les premiers essais, mais l’équipe de l’université de Tokyo est très enthousiaste. Elle a plein d’idées. Elle pense que ces robots à peau humaine vont pouvoir, par exemple, aider à mieux comprendre le phénomène des rides ou permettre de limiter les tests de cosmétiques ou de médicaments sur les animaux.
Bio-hybtride, sous quelque aspect, ne signifie pas humain.
Ce serait sain de cesser… le racolage de l’attention d’éventuels lecteurs au prix de la sottise.