Le système d’identification numérique de l’Inde permettra de suivre les « activités financières » et le passeport vaccinal de ses habitants
Source : medias-presse.info – 10 février 2025 – Léo Kersauzie
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L’un des architectes de l’identité numérique de l’Inde a déclaré au sommet DPI du Sri Lanka que l’infrastructure publique numérique permet aux gouvernements de suivre les finances individuelles et les passeports vaccinaux.
Lors du discours d’ouverture du sommet DPI [ Digital Public Infrastructure ] du Sri Lanka mercredi dernier, le fondateur et directeur technique d’Aadhaar, Srikanth Nadhamuni, a présenté le « DigiLocker » indien comme un exemple à suivre pour les autres nations.
Le DPI se compose de trois éléments :
Identité numérique
Systèmes de paiement rapides
Échanges massifs de données
En Inde, les dossiers et les titres de compétences sont désormais stockés dans un casier numérique.
Grâce au DigiLocker, « 5,2 milliards de dossiers ont été vérifiés numériquement en Inde. Cent cinquante millions de personnes utilisent ces casiers », a déclaré Nadhamuni en énumérant les différents types de dossiers qui étaient stockés dans ces casiers numériques.
Ces documents et justificatifs comprenaient des cartes d’identité numériques , des dossiers scolaires, des certificats de caste et des passeports de vaccination , ces derniers étant, selon Nadhamuni, « extrêmement importants » :
COVID-19 : l’Inde a effectué environ 2 milliards de vaccinations contre la COVID-19, et il suffisait d’apporter votre certificat numérique dans l’avion. Souvent, ils regardaient votre code QR et disaient que tout allait bien, mais s’ils le vérifiaient réellement, ils s’apercevaient qu’il avait été signé par le gouvernement indien. Il ne peut pas s’agir d’un faux certificat. C’est très important.
Il n’y a jamais eu aucune base scientifique pour délivrer ou exiger des passeports vaccinaux comme ceux dont se vantait le fondateur d’Aadhaar.
En fait, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a même averti en août 2021 que les passeports vaccinaux « pourraient augmenter le risque de propagation de la maladie » car « la mesure dans laquelle chaque vaccin empêche la transmission du SRAS-CoV-2 aux personnes sensibles reste à évaluer ».
Surveiller les activités financières de chaque individu
Alors, à quoi d’autre sert un DPI DigiLocker ?
Selon Nadhamuni, obliger les citoyens à lier leur identité numérique aux autorités fiscales « a permis au gouvernement de mieux suivre les activités financières des individus ».
Le suivi des activités financières d’un individu est censé réduire l’évasion fiscale, qui est un problème historique en Inde, mais cela signifie également que le gouvernement sait tout de vos habitudes d’achat, de vente et d’épargne.
Avec une monnaie numérique de banque centrale ( CBDC ) appelée e-roupie ou roupie numérique en route en Inde, le gouvernement serait théoriquement en mesure de taxer automatiquement un citoyen en saisissant l’argent directement de son portefeuille numérique, en plus d’autres fonctionnalités programmables, telles que la définition de dates d’expiration sur la CBDC elle-même.
La liaison obligatoire de l’Aadhaar [système d’identification numérique] et du PAN [système d’impôt sur le revenu] a permis au gouvernement de mieux suivre les activités financières des individus, selon Srikanth Nadhamuni, qui s’est exprimé au Sri Lanka DPI Summit en février 2025
Pour Nadhamuni, l’égalité d’accès est une caractéristique clé du DPI, et par là, il entend que vous n’avez pas besoin d’être alphabétisé pour participer au système grâce aux progrès de l’IA générative.
« Aujourd’hui, avec l’IA générative […], c’est assez incroyable ce qu’ils peuvent faire. Une personne analphabète qui pourrait avoir des difficultés à effectuer des opérations bancaires peut le faire en parlant à une interface conversationnelle », a déclaré le directeur technique d’Aadhaar.
« Une personne pauvre d’un village peut parler au gouvernement via des interfaces conversationnelles et poser des questions et voir de quels types d’avantages elle peut bénéficier », a-t-il ajouté.
Qu’y a-t-il de plus important que d’apprendre aux gens à lire ? Permettre aux analphabètes d’interagir avec les banques grâce à des chatbots IA !
C’est un exemple de ce que le fondateur du Forum économique mondial (WEF), Klaus Schwab, appelle « l’ère intelligente », où les machines deviennent plus intelligentes et les humains plus stupides.
« L’ère intelligente modifie fondamentalement la manière dont nous communiquons, à la fois entre nous et avec le monde qui nous entoure », a écrit Schwab dans un article de blog l’année dernière.
« Les plateformes basées sur l’IA commencent déjà à servir de médiateurs dans une grande partie de nos communications, que ce soit par le biais d’algorithmes de médias sociaux qui décident du contenu que nous voyons ou d’assistants virtuels qui gèrent nos horaires et nos interactions », a-t-il ajouté.
Les services de traduction et les interfaces conversationnelles pour les personnes qui ne savent ni lire ni écrire peuvent être des outils très utiles, mais en même temps, ils n’incitent pas les analphabètes à devenir alphabétisés.
Les propos de Nadhumani lors du sommet DPI du Sri Lanka font écho à ceux d’un autre architecte d’Aadhaar, Nandan Nilekani, qui a déclaré au sommet B20 Inde en 2023 que l’application DPI de l’Inde était idéale pour la mise en place de passeports vaccinaux, la collecte des impôts, les paiements automatiques de péage, l’adaptation au climat et l’économie circulaire.
Auparavant, Nilekani avait déclaré au Fonds monétaire international (FMI) que les « outils du nouveau monde » imposaient que tout le monde doit avoir une carte d’identité numérique, un smartphone et un compte bancaire, et que tout le reste était construit sur cela.
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