DOGE et « circulation des élites » : un étudiant de 21 ans pilote l’IA qui réécrit les lois du logement aux USA
Source : lesnumeriques.com – 2 mai 2025 – Aymeric Geoffre-Rouland
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Un étudiant de 21 ans, encore inscrit à l’université, pilote une opération de réécriture automatisée des règlements du HUD américain à l’aide d’une intelligence artificielle. Propulsé par l’équipe DOGE d’Elon Musk, ce projet controversé marque une nouvelle étape dans l’expérimentation d’un démantèlement technocratique par l’IA.
Le Département américain du Logement et du Développement urbain (HUD) est actuellement le théâtre d’un curieux ballet bureaucratique. À sa tête, non pas un haut fonctionnaire chevronné, mais un étudiant, Chris Sweet, missionné par la très controversée initiative DOGE (Department of Government Efficiency), un organe officieux associé à Elon Musk.
Sa tâche ? Utiliser l’intelligence artificielle pour réécrire, rationaliser — voire supprimer — les règlements du HUD, avec pour promesse une efficacité « optimisée ». La réalité, elle, soulève des questions vertigineuses sur l’ingérence, la légitimité et la sécurité.
Un étudiant chargé de réécrire les lois grâce à l’IA aux États-Unis
Christopher Sweet, 21 ans, toujours en licence à l’Université de Chicago, a été officiellement nommé « assistant spécial » au sein du HUD, mais officie plutôt en tant que « quant analyst » IA, selon les termes de ses collègues. Ce jeune homme sans expérience administrative a reçu pour mission de comparer les règlements internes du HUD aux textes de loi originels à l’aide d’un modèle d’intelligence artificielle. Objectif affiché : débusquer les “excès réglementaires” et proposer un langage plus « épuré ».
L’outil qu’il utilise génère des feuilles de calcul contenant des milliers de recommandations, allant jusqu’à indiquer le taux de “non-conformité” estimé des textes. Les services internes doivent ensuite valider ou contester les suggestions de l’IA, avant que les modifications ne soient remontées à la direction juridique. Le modèle serait même en phase de perfectionnement pour être appliqué à l’ensemble du gouvernement.
Le DOGE a infiltré les agences nationales du logement… accédant à des données confidentielles sur les personnes vivant en logement social, y compris des victimes d’agressions sexuelles.Maxine Waters, représentante démocrate

Mais ce projet suscite de vives inquiétudes. Plusieurs membres du HUD dénoncent un contournement des procédures classiques, imposées par la loi (Administrative Procedure Act). D’autres pointent le manque total de transparence : qui contrôle l’IA ? Comment les décisions sont-elles justifiées ? Et que vient faire un étudiant dans cette mécanique institutionnelle ultra-sensible ?
Car derrière ce cas, c’est toute une vision de l’État que l’on voit émerger : un gouvernement réduit à des lignes de code, piloté par des outsiders, au mépris parfois des garde-fous démocratiques. Rappelons que pas plus tard que ce week-end, Elon Musk jugeait que le DOGE n’était “pas assez efficace”, expliquant qu’il s’y attelerait désormais deux à trois jours par semaine.