Australie : Novak Djokovic et l’éternel retour du colonialisme britannique

Source : numidia-liberum.blogspot.com – 9 Janvier 2022 – Hannibal Genseric

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L’ancien directeur du tournoi de l’Open d’Australie, Paul McNamee, est sûr que Novak Djokovic a tout fait correctement et qu’il ne méritait absolument pas d’être traité comme un pestiféré. Covid a rendu folles les autorités australiennes.

On sait que l’Australie fut d’abord pour la Couronne britannique une terre de bagne, une gigantesque prison à ciel ouvert. Les premiers immigrants depuis 1788, date de l’arrivée du premier vaisseau de bagnards à Botany Bay jusqu’à la moitié du XIXe siècle furent essentiellement des déportés (droits communs, républicains irlandais, prostituées) accompagnés de l’encadrement militaire et de quelques gros colons ayant tout de suite compris l’intérêt de trouver une main-d’œuvre à bon marché. De 1788 à 1868, environ 166.000 bagnards (hommes, femmes et enfants) furent exilés de Grande-Bretagne vers l’Australie. On estime qu’en 1841, trois habitants de la Nouvelle-Galles-du-Sud sur cinq avaient été déportés. En 1851, on en était encore à trois sur dix. Ce passé pénal, à l’origine de la colonisation européenne de l’Australie, a laissé son empreinte dans la mémoire nationale australienne. Cela expliquerait, au moins en partie, les comportements  bizarres et irrationnels des autorités australiennes, non seulement vis à vis de Novak,  mais aussi vis à vis de la p(l)andémie covid [1].

Cette déportation et les travaux forcés qui lui étaient associés s’appliquèrent en masse, tant à des criminels qu’à des condamnés pour des peines relativement mineures, mais aussi pour des délits d’opinion et des opposants politiques. La peine du bagne en Australie s’appliquait également aux femmes et aux enfants à partir de 9 ans. Les bagnes témoignent d’un modèle de punition légale qui fut dominant aux XVIIIe et XIXe siècles dans les grands États coloniaux européens (G.B., France, Espagne, …), parallèlement et à la suite de l’esclavage.

Transport de prisonniers vers l’Australie – source : latamise.com

Chacun des très nombreux sites pour bagnards avait une vocation propre, qu’il s’agisse d’enfermement punitif ou de rééducation par le travail forcé au service du projet colonial. La transportation permet de maximiser les bénéfices de la peine par son effet préventif (caractère dissuasif) et présente un intérêt économique pour l’État. Comme l’indique Thomas More, le produit du travail d’un homme est toujours plus profitable que sa mort.

Le bagne participait aussi au rejet des populations aborigènes vers l’intérieur des terres (désertiques et moins fertiles), à leur extermination et à la création d’une racine importante du peuplement de souche européenne.

La « terra nullius »

En 1788, James Cook prend possession du territoire australien au nom du roi Georges III. Aussitôt, il accorde à cette terre le titre de « terra nullius ». Par cette proclamation, James Cook rejette l’idée et la possibilité de l’existence d’une autre nation en ce « continent inexploré » (C’est la même approche des juifs en Palestine).  Ce concept d’appropriation, en lien au droit de propriété en vogue en Europe, s’oppose vivement à la conception aborigène de la terre. « La terre n’appartient pas aux hommes, ce sont eux qui appartiennent à la terre. ».

Les colonisateurs amènent une mentalité xénophobe à propos des Premières nations qui selon eux « réunissent toutes les choses mauvaises que ne devrait jamais présenter l’humanité, et plusieurs dont rougiraient les singes, leurs congénères. »

À l’époque précoloniale, 500 tribus nomades sillonnaient le sol austral au gré des saisons et des ressources. Ce peuple, installé depuis environ 40.000 ans en ces terres, paya et paye encore cher les débordements britanniques assoiffés de pouvoir et de domination. Les épidémies et le massacre de ce peuple réduisent leur nombre de 1 million à 60.000 individus en seulement un siècle d’invasion.

Au début du précédent siècle, l’Australie adopte des mesures d’assimilation pour supprimer le peuple aborigène. La politique raciste de « l’Australie aux Blancs » est alors instaurée. Des milliers d’enfants métis se font enlever à leur famille pour leur donner une éducation « blanche ». Ces stratégies d’assimilation pour « l’intégration des Aborigènes à la société blanche » a, en réalité, pour but « d’effacer toute trace de la culture et de la langue aborigène ».
Ce sont des familles blanches et des institutions missionnaires qui accueillent les enfants pour se charger de leur apprentissage « civilisé ».

Aujourd’hui, les Aborigènes vivent dans des conditions dignes des pays africains les plus pauvres. Cette réalité se déroule dans l’un des pays les plus riches du monde. Les taux de mortalité infantile, de suicide, d’alcoolisme et de dépendance aux drogues sont de beaucoup supérieurs au reste de la population. La misère éprouvée se traduit par des statistiques alarmantes ; une espérance de vie de vingt ans plus bas que celle de l’Australien moyen.

En 1895, Joseph Chamberlain, le Ministre des colonies de Grande-Bretagne affirmait :

« En premier lieu je crois en l’Empire britannique, et en second lieu je crois en la race britannique. Je crois que la race britannique est la plus grande des races impériales que le monde ait connues. Je dis cela non comme une vaine vantardise, mais comme une chose prouvée à l’évidence par les succès que nous avons remporté en administrant les vastes possessions reliées à ces petites îles, et je crois donc qu’il n’existe pas de limite à son avenir. »


Le Fardeau de l’Homme blanc

«Ô Blanc, reprends ton lourd fardeau :
Envoie au loin ta plus forte race,
Jette tes fils dans l’exil
Pour servir les besoins de tes captifs;
Pour – lourdement équipé – veiller
Sur les races sauvages et agitées,
Sur vos peuples récemment conquis,
Mi-diables, mi-enfants. »
Par  Rudyard Kipling

Note Strategika : l’héroïque Bobby Sands avait lui-même écrit un poème sur la déportation des nationalistes catholiques irlandais en Australie par la couronne britannique.

NOTES
[1] Covid. Folie en Australie
–  Australie : la police peut désormais pirater un appareil ou prendre le contrôle de vos comptes de médias sociaux
–  Une histoire d’horreur australienne
–  AUSTRALIE. « Cartoon Virus »
–  La police australienne du « goulag covidien » menace de gazer un prisonnier demandant sa libération après 14 jours de détention
–  Paranoïa en Australie – Pour seulement 5 personnes hospitalisées : permis pour quitter la maison ou pour travailler, couvre-feu, et masques faciaux obligatoires
–  Un adepte australien a dévoilé le contrôle satanique mondial en 2004

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