Nucléaire : l’Allemagne et l’Italie illustrent le fossé qui se creuse dans l’UE
Source : euractiv.fr – 4 septembre 2023 – Federica Pascale et Julia Dahm
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Dans le même week-end, le chancelier Olaf Scholz a réaffirmé que le nucléaire n’avait pas sa place dans le bouquet énergétique du pays, tandis que l’Italie s’est engagée à accélérer son intégration afin de réduire les coûts, de sauver l’économie et de favoriser la transition verte.
L’inclusion du nucléaire par la Commission européenne comme source d’énergie verte dans le règlement sur la taxonomie a mis en évidence les divisions à travers l’Europe. Les États membres se chamaillent sur la question de savoir si cette source d’énergie peut réellement être considérée comme verte et durable.
Mais l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la volonté de remplacer le gaz russe par d’autres sources d’énergie, la nécessité de maîtriser la flambée des coûts de l’énergie et les grandes ambitions en termes d’élimination progressive des combustibles fossiles ont conduit un certain nombre de pays à revoir leur position, voire, dans certains cas, à faire volte-face.
Samedi (2 septembre), le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré qu’ils ne relanceraient pas le « cheval mort » de l’énergie nucléaire après les appels des libéraux, qui font partie de la coalition gouvernementale, à les réactiver suite à la récente sortie du pays de l’énergie nucléaire.
Les dernières centrales nucléaires allemandes, Isar 2, Emsland et Neckarwestheim 2, ont été fermées en avril 2023 malgré la flambée des prix de l’énergie et les craintes d’un hiver froid et cher. Le gouvernement maintient que la sortie du nucléaire, qui a commencé en 2000, rendra le pays plus sûr, car les risques du nucléaire sont ingérables.
Dans une interview accordée à la station de radio Dlf samedi, M. Scholz a souligné que l’utilisation de l’énergie nucléaire dans le bouquet énergétique allemand n’était plus une option.
« En Allemagne aujourd’hui, le thème de l’énergie nucléaire est un cheval mort », a déclaré le social-démocrate.
« Quiconque voudrait construire de nouvelles centrales prendrait 15 ans et devrait dépenser 15 à 20 milliards par unité », a-t-il ajouté.
Les remarques de M. Scholz interviennent après que des représentants du FDP, le partenaire libéral de coalition du chancelier, ont demandé l’arrêt du démantèlement des réacteurs encore utilisables afin de les réactiver.
« C’est la seule façon de rester capable d’agir dans n’importe quelle situation », a déclaré jeudi (31 août) Christian Dürr, chef du groupe parlementaire du FDP, au quotidien SZ.
Les divergences sur la question du maintien de l’énergie nucléaire en Allemagne ont entraîné de graves tensions au sein de la coalition, notamment entre le FDP et les Verts, qui sont foncièrement antinucléaires, à la fin de l’année dernière, jusqu’à ce que M. Scholz intervienne et fixe la date de sortie à avril 2023.
Toutefois, le chancelier a déclaré qu’il ne s’attendait pas à ce qu’une autre intervention de ce type soit nécessaire, car les faits parlent d’eux-mêmes.
« L’énergie nucléaire est à bout de souffle : elle n’est plus utilisée en Allemagne, la sortie a été effectuée légalement », a-t-il souligné.
Traduction par Anna Martino