Billet du jour : Mise à mort volontaire de la classe moyenne en France ou comment faire disparaître un pays à petit feu

Source : russiepolitics.blogspot.com – 6 septembre 2023 – Karine Bechet-Golovko

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La paupérisation de la France se porte à merveille, la classe moyenne est mise à mort, tout est mis en oeuvre pour affaiblir la société et tourner la page de l’histoire d’un pays. La classe moyenne, colonne vertébrale de la France, n’a plus ni le temps ni la force de se poser des questions : elle doit tenter de survivre. Les associations tirent l’alarme, les chiffres de l’inflation s’envolent, les gens restreignent leur nourriture et leur chauffage. Nous devenons un pays à l’abandon. Ne pensez pas que cela soit un hasard ou une erreur, c’est le fruit des politiques néolibérales anti-nationales menées depuis des années en toute connaissance de cause afin de permettre l’avènement de la globalisation. Et cela concerne tous les pays développés d’Europe.

Des données socio-économiques particulièrement inquiétantes viennent d’être publiées. Tout d’abord en ce qui concerne l’inflation : en un an, elle ne cesse d’augmenter, que ce soit avec l’alimentaire ou l’énergie. Voici les données UFC Que Choisir entre août 2022 et août 2023 :

Selon Le Point, se nourrir a coûté 25% plus cher entre janvier 2022 et janvier 2023. Je cite :

« les prix de l’alimentaire ont considérablement augmenté depuis janvier 2022, à tel point que se nourrir coûte désormais 25 % plus cher aux consommateurs. En conséquence, un tiers des ménages sont contraints de limiter leurs « dépenses en nourriture et autres produits alimentaires essentiels ».

Sur un an, par rapport à août 2022, l’Insee constate que les produits frais se sont renchéris de 9,1 % (contre 10,6 % en juillet). Les autres produits alimentaires coûtent 11,5 % plus cher qu’en août 2022 (+ 13 % sur un an en juillet). »

Quand vous devez choisir entre la viande et le chauffage, vous devenez plus facilement végan et écolo largué. C’est mieux socialement que de dire que l’on n’a pas les moyens d’acheter de la viande et de chauffer son appartement. Un discours de compensation vous est fourni pour garder la tête relevée, ensuite vous vous y accrochez pour ne pas perdre totalement la face, en tout cas pour gagner quelques minutes d’oxygène.

L’inflation s’accompagne ainsi d’une paupérisation de la population, qui dépasse largement le seul cas français. Ce sur quoi, le Secours populaire lance l’alarme – dans le vide politique :

« Près de trois Européens sur dix déclarent se trouver dans une situation précaire, ce qui les amène à renoncer à certains besoins, comme manger à leur faim ou chauffer leur logement, alerte un baromètre du Secours populaire publié mercredi. Dans le détail, 49 % des Grecs se disent concernés, contre 22 % des Français et 18 % des Allemands »

Travailler n’est plus une garantie contre la pauvreté et les inégalités se renforcent : tout va vers une mise à mort de la classe moyenne. Je cite :

« Un premier chiffre donne l’ampleur de la crise des inégalités en France : le pays compterait plus de 4.8 millions de pauvres, gagnant moins de 940 euros mensuels (soit 50% du salaire médian). Près de 8% de la population française vivrait donc sous ce seuil de pauvreté, et ce, pour les données 2020, soit avant la crise sanitaire et la crise de l’inflation qui a durement frappé les ménages les moins aisés.

Ce constat est d’autant plus alarmant qu’à l’autre bout de l’échelle, les 1% les plus riches, soit plus de 600 000 personnes, gagnent près de 7200 euros par mois après impôts. L’écart est donc immense, puisque les 1% les plus riches gagnent en France près de 8 fois plus que pratiquement 5 millions de pauvres. » 

Le problème n’est pas que les riches soient riches, mais qu’il y ait de plus en plus de pauvres et que la base de la société, qui est constituée par la classe moyenne, est la première touchée. Il serait naïf de penser qu’il s’agit d’une erreur politique. Non, il s’agit justement d’une politique.

La classe moyenne est celle qui est réputée la plus conservatrice. Elle est attachée à son bien, à sa ville, à son mode de vie. Elle fait des enfants, elle a une famille, l’image parfaite de la petite bourgeoisie de sous-préfecture, celle qui a survécu à toutes les révolutions. Elle est désormais anachronique. La politique fiscale est orientée contre la petite possession immobilière, la nouvelle famille acceptée est homosexuelle, la religion chrétienne est presque une accointance à l’extrémisme. La nouvelle norme sociale – pas d’enfants, exister juste pour soi, pour son plaisir. Même le plaisir de voyager, comme on l’a vu peut-être très limité et que le fanatisme écolo envisage une limitation du nombre de voyage par personnes dans le temps. Mais le discours fantasmagorique est posé :

« À 27 et 28 ans, Taylor et Justin ont trouvé le rythme de vie qui leur convient : faire l’amour souvent, voyager autant que possible et surtout ne pas avoir d’enfants. Un mode de vie résolument dans l’air du temps qui pourrait bien devenir la norme dans quelques années. »

Désormais, la classe moyenne n’a plus le temps de se poser des questions, elle doit survivre. Elle peut être exaspérée par l’immigration de masse qui a envahie les pavillons de banlieue, par les cultes divers et variés devant déstructurer le tissu social et tuer le « vivre ensemble », elle est au bord du gouffre : les impôts toujours plus forts, les prix qui ne cessent d’augmenter, les PMI PME qui péréclitent à la pelle, aucune perspective réelle pour leurs enfants – quand ils peuvent sortir intellectuellement vivants de l’école, des fins de mois de plus en plus proches, des vacances de plus en plus courtes. Quand la société est ainsi placée en état de choc, elle est manipulable – mais explosive. L’on voit donc une radicalisation de la politique sécuritaire – devant faire tenir un régime autoritaire soft.

Tous les acquis de l’après-guerre ont été détricotés volontairement avec les politiques néolibérales, il ne reste rien du service public à la française, ni de l’hôpital, ni de l’école, ni de l’Université, ni des administrations civiles. Mais les Français et leurs voisins ont d’autres priorités, sans oublier l’immigration de masse, qui permet de remplir le pays par des gens … qui en général se moquent éperdument de ce pays, dont ils partagent à peine la langue et certainement pas la culture. Sans classe moyenne, c’est le nerf même du pays qui est enlevé. Désormais, elle est mise en état de survie, pour ne pas déranger.

11 pensées sur “Billet du jour : Mise à mort volontaire de la classe moyenne en France ou comment faire disparaître un pays à petit feu

  • 18 septembre 2023 à 14 h 18 min
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    Il à noter que l’effondrement de la classe dite moyenne représentant plusieurs millions de personnes, pourrait se retourner contre ceux qui en sont responsable, et déclencher des émeutes de la fin (voir la fin des Restos du Coeur), les nouveaux pauvres ne vont pas crever de faim sans réagir, et ils seront bien plus nombreux que les gilets jaunes !

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  • 13 septembre 2023 à 11 h 51 min
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    Bien sûr que le monde ouvrier est issu du monde paysan!
    Comment pourrait-il en être autrement dans un monde constitué de la ruralité à plus de 80% il n’y a encore que 2 siècles…
    Je parle de la rupture générationnelle des années d’après-guerre et plus précisément des années liées idéologiquement à mai-68 (oui, je sais, c’est tellement caricatural mais tellement vrai).
    J’ai constaté cette rupture autour de moi, dans ma propre famille, l’émergence de ce quant-à-moi/égoïste/égocentrique/égotique très compatible avec « l’american way of life » qui est tout sauf fondamentalement français!
    Vous aurez remarqué que je ne fais point d’attaque ad nominem sur votre faculté à « comprendre le monde »… mais je vous emmerde tout de même!

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    • 13 septembre 2023 à 14 h 51 min
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      à Ursus maritimus :
      Ne vous énervez pas, ce n’est pas constructif.
      Historiquement et sociologiquement vous avez raison, notamment en ce qui concerne la rupture générationnelle et IDEOLOGIQUE de 68 due à la vision économique de nos « sauveurs américains » !
      Beaucoup, aveuglés par la prétendue menace communiste que les médias brandissaient, se sont jetés aveuglément dans les bras des Impérialistes Anglo-Saxons sans se méfier du piège qui se referme sur nous depuis le Plan Marshall.
      Le mode de vie à la française a été méprisé, bafoué par les europhiles béats et la bourgeoisie d’affaires qui n’est pas à une trahison près.
      Les factures de ces choix nous sont présentées à présent, et les responsables ne le reconnaitront jamais, au nom d’un prétendu « Progrès » et de la fuite en avant qu’il induit.

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  • Ping :Billet du jour : Mise à mort volontaire de la classe moyenne en France ou comment faire d isparaître un pays à petit feu | Raimanet

  • 12 septembre 2023 à 15 h 25 min
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    La véritable classe moyenne (au-dessus de 2500€ de revenu par mois) a été complice, pendant des décennie, de la paupérisation des classes inférieures… et largement favorable au mondialisme heureux!
    Le retour de bâton est douloureux mais mérité!
    Le pays a commencé à disparaître avec l’affaiblissement de la classe ouvrière et paysanne… attachées, elles, à la terre et/ou au territoire!

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    • 12 septembre 2023 à 15 h 27 min
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      Précision sur les revenus de la classe moyenne : 2500€ net/mois et par personne…

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    • 12 septembre 2023 à 15 h 53 min
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      le monde paysan a été détruit délibérément et a contribué majoritairement à constituer le monde ouvrier par nécessité pour la ‘floraison » du monde industriel concentrationnaire. Et la majorité de la classe moyenne actuelle, du moins ce qu’il en reste, est sortie de ces deux mondes par application et ténacité au travail, compétence pertinente et intelligence pour améliorer sa qualité de vie ert asurer una venir meilleur aux siens.
      Tour le reste de votre propos n’est que théorie idéologique pétrifiée.

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      • 13 septembre 2023 à 11 h 55 min
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        Et à propos des idéologies, sachez que je peux aussi bien m’en servir dans mon analyse que les conchier toutes sans exception!

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      • 13 septembre 2023 à 14 h 56 min
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        Pourquoi vous en prendre à Ursus qui converge avec votre analyse de la destruction du monde paysan pour faire apparaitre un machinisme inhumain et broyeur ?
        Votre dernière phrase est obscure…

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    • 13 septembre 2023 à 13 h 33 min
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      Le hic est de définir la « nouvelle classe dite moyenne »…
      Quels sont les critères ?
      Fait-on une moyenne générale entre les plus hauts revenus et les plus bas, sans tenir compte du nombre de personnes qui entre dans chaque catégorie ?
      La légende du revenu médian d’environ 2500 € est un leurre lancé par les médias.
      Ce qui est certain est que le nomadisme sous toutes ses formes a changé la donne.
      L’attachement au pays et à la terre est en perte de vitesse, seule la rentabilité compte !

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