Géopolitique du Maghreb
Partie III (suite et fin) Le Maghreb face à son destin
Nous pouvons à présent aborder le devenir du Maghreb sans complaisance mais aussi avec enthousiasme si tant est que l’espoir surgisse au coin de la rue.
Nous ne discuterons pas du confit militaire qui agite actuellement l’Europe, ni de la guerre économique entre la Chine et les Etats-Unis. Il suffit de savoir que les peuples africains récupèrent dans ce contexte une autonomie décisionnelle certaine.
L’ampleur des problèmes auxquels sont confrontés les Maghrébins indique une situation quasiment inextricable. En analysant certains aspects fondamentaux, il est possible de prioriser les tâches et donc décomposer des questions complexes en une série de choix plus abordables, bien qu’interdépendants.
Du point de vue de la méthodologie il convient de distinguer dans la prospective, lorsque nécessaire, entre les prédictions d’une part, et les prévisions. Ces secondes indiquent une perspective possible mais susceptible d’être démentie ou modifiée par les actions des protagonistes et/ou les évènements.
La question démographique
Beaucoup d’analystes mettent en exergue la démographie de l’Afrique en général, sahélienne et maghrébine plus particulièrement. Sans entrer dans une bataille de chiffres, il est possible d’examiner les causes de la croissance de la population :
- Le taux de fécondité passe au Mali de 7.3 en 1998 à 5.4 en 2023. La même décrue s’applique à de nombreux pays africains y-compris la Somalie et le Sud-Soudan. Le Niger et l’Angola restent à la traîne en dessous de 7, mais ce sont des cas isolés. Le Maghreb a effectué sa transition dans les années 2000, la croissance de la population se fait à présent sur les deux facteurs décrits à la suite, [1]
- Au fur et à mesure de l’augmentation de l’espérance de vie, la rapidité de ce processus diminue, notamment dans les pays du Maghreb où elle se situe à 75 ans environ, dépassant celle des Etats-Unis. L’Algérie a eu une croissance spectaculaire de ce paramètre, à 40 ans dans les années 60 pour atteindre 76.5 ans en 2022, proche de l’Espagne, champion en la matière avec 83.1 ans,
- La baisse de la natalité resserre la pyramide des âges et concourt à diminuer le poids des générations en âge de procréer et donc le taux de natalité.
Avec les progrès de l’alphabétisation des femmes, le taux de fécondité chute et la croissance de la population en Afrique doit atterrir en douceur. Au Maghreb c’est d’ores et déjà fait. Les problèmes sont donc ailleurs.
En ce moment, une vague de migration à travers la méditerranée atteint Lampedusa, ile italienne si proche de l’Afrique. A la cause économique, manifeste et principale, viennent se surajouter les conflits armés, en l’espèce ceux d’Erythrée et du Soudan.
Dans cette situation, la Commission européenne organise par l’adoption de sa jurisprudence, la quasi impuissance des Etats européens face à l’afflux de migrants clandestins. En conséquence ces Etats prennent des mesures unilatérales qui, dans le meilleur des cas, aboutissent à se défausser sur son voisin. Les décisions de la Commission Européenne sont censées être l’émanation du consensus des Etats membres. Ajoutons à cela, la campagne du Pape de soutien sans réserve au mouvement migratoire. Tout cela est vraiment bizarre, mais heureusement ce n’est pas notre sujet.
La question agricole
Tout le monde s’accorde pour dire que la clé de la situation est l’accroissement de l’emploi et du niveau de vie qui en découle. En général, il ne s’agit que de l’expression d’un vœu pieux, de circonstance. Pourtant cette question conditionne le futur du Maghreb, il est fondamental de ne pas l’esquiver.
En paraphrasant Sully on peut affirmer que « Labourage et pâturage sont les deux mamelles de l’Afrique ». La composante dominante de l’économie est l’agriculture, et au Maghreb tout autant si ce n’est plus. Et cela reste valable y-compris pour un pays tel que l’Algérie qui bénéficie par ailleurs d’une rente pétrolière et gazière. La pluie, en quantité et à la période hivernale adéquate est une préoccupation centrale des Maghrébins. Elle conditionne leur bien-être pour le reste de l’année qui débute.
Dans ce domaine, on revient de loin. Les deux décennies des années 60 et 70 ont vu une terrible sécheresse en Afrique du Nord, les pluies de mousson ont disparu pendant dix ans, des régions du Maghreb ont cessé toute agriculture, partout le désert avançait à grands pas. C’était le temps des famines avec leurs cortèges de morts, de la disparition des cheptels, de la sédentarisation des nomades dans des bidonvilles.
Depuis 1990 la situation s’améliore doucement. En Algérie, l’Oranie, où toute agriculture avait pratiquement cessé, est redevenue la première région agricole du pays. Au Maroc des habitations construites dans des lits d’Oueds desséchés depuis longtemps ont dû être abandonnées avec le retour régulier de l’eau. Depuis une dizaine d’années la production agricole des pays du Maghreb augmente sensiblement d’année en année, l’autosuffisance alimentaire est visible dans la décennie.
Le changement climatique
Ce changement climatique a commencé en 1990 et date donc de plus de 30 ans, nous ne sommes pas dans la variabilité naturelle mais dans une modification climatologique. Après près de deux siècles de croissance de la température, s’opère un retournement.
La théorie du réchauffement anthropique et de la nécessité d’une action de l’homme pour empêcher la terre de « brûler » relève de la Pataphysique. [2]
En fait, nous entrons dans une nouvelle période de petit âge glaciaire. Elle doit conduire à une baisse de température significative dans les quatre années qui suivent, puis une descente profonde jusqu’à un minimum entre 2030 et 2045.
Pour les lecteurs férus de théorie, peuvent être étudiés avantageusement :
- Milutin Milankovitc a montré que la forme de l’orbite terrestre influait sur la quantité d’énergie reçue par la terre, en provenance du Soleil. Les tables qu’il a calculées pour les 600 000 dernières années révèlent une corrélation avec les périodes glaciaires, [3]
- Rhodes Fairbridge a montré que les trois planètes géantes Jupiter Saturne et Neptune provoquaient des marées dans le plasma du Soleil, et, en fonction de leurs positions respectives augmentaient ou diminuaient son activité. Fairbridge a prévu en 1958 une forte baisse de cette activité à compter de 2014, [4]
- Henrik Svensmark a étudié les rayons cosmiques issus du cœur de la galaxie qui nous héberge, la Voie Lactée. Ils amplifient l’activité du Soleil dans les deux sens, en agissant sur les nuages. De plus, le Système Solaire fait le tour de la galaxie en 240 millions d’années, il quittera dans quelques millions d’années le bras de la galaxie dans lequel il voyage actuellement, le climat redeviendra alors progressivement tropical sur toute la terre comme au début de l’époque des dinosaures, [5]
- Habibullah Abdoussamatov a montré que le soleil pilotait directement le Climat et calculé, par une approche thermodynamique, que le minimum du petit âge glaciaire à venir serait atteint vers 2035 +/- 8. [6]
Les prêtres babyloniens qui observaient le Cosmos du haut des Ziggourat pour prévoir le futur avaient une bonne intuition de la réalité, mais il a fallu quarante siècles pour que l’homme en comprenne les mécanismes.
Ce n’est pas uniquement la partie méditerranéenne qui est concernée par le changement climatique, la Mousson d’Afrique de l’Ouest est également en augmentation constante. La lisière de la zone de culture doit remonter vers le Nord, incluant une part importante de la Mauritanie et du désert algérien.
La pluviométrie en augmentation au Nord et au Sud alimente les nappes phréatiques sahariennes ainsi que les Oueds traversant le Sahara. C’est toute l’hydrométrie du Sahara qui s’en trouvera modifiée.
Dans la partie II du présent exposé nous avons indiqué que l’activité agricole au Maghreb a été très florissante pendant le petit âge glaciaire survenu aux XVIIème et XVIIIème siècles.
La même cause produira le même effet, sauf que l’agriculture moderne requiert des capitaux et des infrastructures pour être compétitive. Il faut s’y préparer dès à présent.
Les relations avec l’Afrique Sahélienne
Si la période de sécheresse des années 60 et 70 du siècle dernier a été catastrophique au Maghreb, c’était un cataclysme dans les pays du Sahel. Avant ces évènements ces pays étaient autosuffisants sur le plan alimentaire, avec un niveau de vie modeste certes, mais suffisant pour permettre le développement humain.
Du fait des dégâts occasionnés, la bande sahélienne est devenue le lieu hébergeant la plus grande misère du Monde.
Quarante ans plus tard la société a soigné doucement, en partie, ses plaies et fait preuve d’un dynamisme nouveau. C’est du moins comme cela que j’interprète la série de coups d’état qui ont écarté les dirigeants de la Françafrique au Sahel.
En Afrique sahélienne, mais aussi dans le reste de l’Afrique et pour partie au Maghreb, il n’existe pas de frontières terrestres contrôlées. La circulation des biens et des personnes entre différents pays se fait sans entrave. L’économie informelle est interdépendante.
Les groupes terroristes qui sèment la terreur dans la bande sahélienne bénéficient également de la porosité des frontières. L’alliance militaire et du renseignement entre les Etats du Sahel est donc logique et doit conduire à une lutte pour la sécurité plus efficace.
Pour ce combat, la coopération des pays Maghrébins est décisive. Au fur et à mesure des progrès dans ce domaine, la coopération pourra se développer en matière de transport des biens et des personnes et du commerce, dans le domaine de l’énergie, de l’irrigation, de l’instruction et de la médecine.
La croissance dans ces pays, étant donné les manques criants dans tous les domaines, peut être chaque année à deux chiffres et pour des décennies. Le Maghreb peut alors bénéficier d’une croissance induite de plusieurs points de PIB et donc remédier à celle actuelle atone.
Ici aussi il y a un besoin en capitaux pour ce faire. Depuis trente ans, par tutelle du FMI et du fait des mécanismes de la Françafrique, les pays du Sahel sont contraints à un transfert net de capitaux vers l’Occident, ceci explique cela.
Quid des Mondes Arabe et Musulman
Avant d’entrer dans le vif de ce sujet, il convient de faire quelques rappels, connus certes, mais qui permettent de fixer les idées.
Après les attentats du 11 Septembre 2001, les Etats-Unis se lancent dans une politique unilatéraliste à l’échelle mondiale. Le « Patriot Act » permet de museler toute opposition interne, à l’international l’invasion de l’Afghanistan puis de l’Irak se font sans se préoccuper de justifications soutenables. Bush Junior déclare avoir reçu directement une approbation divine.
A l’ONU les autres pays font semblant de croire aux thèses américaines, bien qu’en 2003 la France, l’Allemagne et la Russie se soient associés pour s’opposer à la guerre en Irak.
En 2011 des jihadistes sont recrutés dans le Monde entier, moyennant finance assurée par les pays du Golfe. Le projet est de démanteler le plus vieil état du Monde, la Syrie, pour le partager en trois parties, le Nord revenant aux Kurdes qui obtiendraient alors un débouché sur la mer, L’Est formant un Sunnistan et l’Ouest y-compris Damas rattaché à Israël.
Une aide des Iraniens, du Hezbollah et de la Russie, cette dernière fournissant l’aviation, contribue au démantèlement de l’armée djihadiste. L’artisan de cette victoire est le général Soleïmani, qui avait, entre autres, conseillé le Hezbollah dans la guerre de 2006, au cours de laquelle l’armée israélienne a été défaite au Sud Liban.
En 2015, pour se refaire, l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis interviennent au Yémen en vue de s’accaparer le pétrole Yéménite ainsi que la position stratégique de contrôle de l’entrée de la Mer Rouge et de l’Océan Indien. Malgré le blocus et les bombardements, le sort des armes tourne en défaveur des pays du Golfe.
Lorsque les Yéménites tirent des missiles et envoient des drones kamikazes contre les installations pétrolières, les Etats-Unis ne veulent ou ne peuvent, allez savoir, les intercepter. Les Emirats et l’Arabie sont contraints de demander une trêve.
Plus grave, ils s’aperçoivent que pendant ce temps l’Iran a progressé économiquement et atteint le statut de puissance régionale y-compris technologique. De plus l’Iran a conclu des accords économiques et financiers avec la Chine, la Russie et l’Inde qui lui assurent une position stratégique pour participer au boom économique asiatique.
En conséquence, l’Arabie Saoudite se tourne vers la Chine, son principal client dans le domaine pétrolier, et revendique des investissements de même ampleur pour rattraper le retard. Pékin exige l’instauration de la paix régionale au préalable, Ben Salmane s’exécute, rétablit les relations diplomatiques avec l’Iran, réintègre la Syrie dans la Ligue Arabe, conclut une trêve au Yémen et entame des pourparlers de paix.
Les Etats-Unis tentent d’allumer un contrefeu avec un projet Nord Sud à travers la Péninsule arabique pour rejoindre le port de Haïfa en Israël. Pepe Escobar dans un document d’analyse souligne la vacuité de ce projet. [7]
En fait le potentiel réel pour les Pays du Golfe consiste en le passage à travers la Mer Rouge pour accéder à l’Afrique, de l’Est dans un trajet Nord Sud et vers le Maghreb et le Sahel vers l’Ouest.
Le président Assad a fait un voyage officiel à Pékin tout récemment, des accords pour des projets d’investissement doivent suivre. La Syrie dispose d’un potentiel énorme notamment en matière énergétique. A suivre.
Les complémentarités entre le Moyen-Orient et le Maghreb sont avérées. Pour les mettre en œuvre pleinement il faut régler les questions sécuritaires avec deux pays la Libye et le Soudan en situation de perpétuel conflit. Ce préalable franchit les capitaux des Pays du Golfe et d’ailleurs permettront de créer les infrastructures reconstituant les routes commerciales des Mondes arabe et musulman.
Et l’Europe ?
Pour compléter l’état des lieux de l’environnement du Maghreb regardons le lien avec l’Europe. Un peu de prospective auparavant : l’Otan a déclenché l’agression de trop contre l’ennemi qu’il ne fallait surtout pas titiller, la Russie. Elle y trouvera son éclipse.
Macron avait eu la bonne intuition mais prémonitoire, l’Otan est à présent en état de mort cérébrale.
Au mieux, l’UE se délitera avec des politiques du chacun pour soi. La Péninsule Ibérique, Espagne et Portugal, isolée par les Pyrénées se détachera du reste. Mais l’Espagne est soumise à des forces centrifuges internes. Nous avions vu le même phénomène dans l’Andalousie médiévale, difficile de dire si les deux sont liés.
Le salut se situe dans un projet tripartite avec le Maghreb et l’Amérique centrale et du Sud. Un ami professeur à l’Université de Panama City m’a démontré la prégnance de la culture Andalouse dans son continent. Et l’Amérique Centrale et du Sud se libèrent rapidement de la tutelle Etats-Unienne.
La Péninsule Ibérique et le Maghreb ont tous deux une immense façade atlantique, pendant de celle de l’Amérique du Sud. Reste à construire un pont ou un tunnel de 14 km reliant l’Europe et l’Afrique pour arrimer le Maghreb à la Péninsule Ibérique, et/ou l’inverse.
Les obstacles dans le Maghreb
Avec les indépendances dans les années 60, l’espoir de voir naitre le Grand Maghreb était dans tous les cœurs. Force est de reconnaître que la réalisation n’a pas avancé d’un pouce, pire, les choses ont même régressé. Les Algériens de la Méditerranée se partagent en ceux du centre qui n’ont d’yeux que pour l’autre rive de la mer au Nord, ceux de l’Ouest qui ont une affinité certaines avec les Marocains, mais aucun atome crochu avec les Tunisiens et ceux de l’Est qui pensent exactement le contraire.
Le Maroc a déposé sa candidature à l’Union Européenne en Juin 1984, les Autorités Européennes ont attendu un délai de décence de trois ans pour répondre non avec un ton ferme et définitif.
Kaddafi a proposé l’union à la Tunisie, en fait la fusion des deux états, mais Bourguiba a immédiatement tout interrompu au premier froncement de sourcil des Occidentaux.
Un autre facteur de discorde est le conflit entre le Maroc et l’Algérie soutien du Polisario. Il dure depuis presque 50 ans. Il se produit entre les deux chefs de file principaux du Maghreb. A mon sens la façon de gérer ce conflit est typique de l’esprit berbère, intransigeante des deux côtés, voire messianique.
Encore une autre difficulté rédhibitoire est l’intervention toxique d’Israël au Maghreb. Elle est avérée depuis longtemps. Pendant le sommet de la Ligue Arabe de Casablanca, en 1966, le Mossad a pu espionner les débats et réunion avec la complicité des autorités marocaines. Pour la guerre des six jours qui a suivi, les informations recueillies ont été décisives.
Aujourd’hui, le conflit du Sahara a permis au Parti pro-israélien d’imposer la signature des accords d’Abraham et même d’installer des néoconservateurs au Palais, tout cela malgré l’opposition de la population marocaine. [8]
La Tunisie n’est pas en reste, lors de l’agression occidentale contre la Libye de Kaddafi, les autorités tunisiennes ont accepté l’intervention à partir du territoire tunisien, de soldats israéliens. Une part importante de la gauche tunisienne a soutenu cette intervention au nom « des Droits de l’Homme et de la Démocratie ».
En Algérie, certains des éléments berbéristes les plus radicaux versent dans un anti-arabisme militant et servent alors d’idiots utiles pour les israéliens afin de fomenter une guerre civile. [9]
Il y a beaucoup à dire sur la responsabilité de la haute administration et de pans entiers de la classe politique dans la dégradation des conditions de vie des populations maghrébines. Il faudrait y consacrer un livre entier.
Que faire
Depuis plusieurs siècles les peuples maghrébins vivent avec un sentiment d’encerclement ou encore sous domination pendant la période coloniale. Cette réalité induit une forme de passivité, que l’on assimile au fatalisme oriental.
Pour sortir de ce cercle vicieux, ils doivent entrevoir des perspectives d’amélioration qui conduiront alors à une mobilisation enthousiaste.
La première option est celle de la liaison du Maghreb avec le Sahel, la possibilité la plus aboutie à l’heure actuelle. L’Algérie a relancé les travaux du Port de conteneurs du centre-Cherchell à Hamdania. Le port commencera à être opérationnel en 2025 et progressivement montera en puissance pour arriver au niveau de celui du Pirée en Grèce. La ligne ferroviaire Port El Hamdania–Tamanrasset, sur une longueur de 1900 km, sera ensuite prolongée jusqu’à Bamako ainsi que vers le Niger. A Bamako deux lignes débouchent, celle de Dakar-Bamako en cours de rénovation et une nouvelle en provenance de la côte Est africaine. [10]
A Tamanrasset sera installé un centre commercial sous franchise douanière, sur le modèle de ceux d’Asie Centrale.
Sur le plan sécuritaire au Niger, les autres Occidentaux, Etats-Uniens, Allemands, Italiens se sont désolidarisés de la position française et ont pu se maintenir alors que la France a dû plier baguage. Ils font profil bas et maintiennent une présence qui doit leur permettre de continuer à contrôler et maintenir le chaos en Libye et au Soudan.
Pour la Libye, les pays limitrophes, Maghreb, Niger, Tchad, Soudan et Egypte doivent pouvoir imposer une solution de sortie de crise.
Kaddafi a été assassiné en public pour avoir voulu faire de la Libye le banquier de l’Afrique. Le retour à l’unité de la Libye et à la paix actés, elle pourra reprendre ce projet et devenir, entre autres, le banquier du Sahel et du Maghreb, qui en ont tant besoin.
Tout n’est affaire que de diplomatie, de patience, de volonté et de travail. A ce prix, si la première moitié du XXIème siècle est asiatique, qui sait, la seconde moitié peut être africaine.
Courage !
Abdou Berber
[1] Youssef Courbage, Emmanuel Todd, Le rendez-vous des civilisations, Seuil, coll. « La république des idées », 2007, 159 p.
[2] « Science » initiée vers 1872 par le cercle des philosophes zutiques, dont faisaient partie Rimbaud et Verlaine.
[3] Milutin Milanković, est né le 28 mai 1879 à Dalj en Autriche-Hongrie et mort le 12 décembre 1958 à Belgrade, Yougoslavie. Il publie en 1941 son ouvrage sur la théorie mathématique des climats. Mais ce n’est qu’en 1970 que sa théorie s’impose, la conformité avec les périodes glaciaires du quaternaire est alors établie. Il a également donné l’explication du mouvement des continents, ce qui permettra à Alfred Wegener d’élaborer la théorie de la dérive des continents.
[4] Rhodes Whitmore Fairbridge (21 May 1914 – 8 Novembre 2006), scientifique géologue d’origine australienne, est nommé professeur émérite à l’Université de Columbia. Il produit un nombre impressionnant de travaux scientifiques de valeur. Il montre notamment que la trajectoire du centre su Soleil est confinée entre deux cercles centrés sur le barycentre du système solaire. Lorsque le Soleil est centré sur le petit cercle, son activité est faible, sur le grand l’activité est importante. Les cycles solaires sont conformes à la position variable du soleil calculée. Il détermine que l’activité du Soleil restera faible pendant un siècle environ à partir de 2014, d’où sa prévision d’un âge glaciaire. Voir « Rhodes Fairbridge and the idea that the solar system regulates the Earth’s climate » by Richard Markey December 2007 Journal of Coastal Research 50:955-968.
[5] Henrik Svensmark est directeur du Center for Sun-Climate Research au Danish Space Research Institute (DSRI). En 1997, en association avec Eigil Friis-Christensen, il propose une théorie qui incrimine les rayons cosmiques dans la constitution des nuages. Les rayons cosmiques sont des particules qui voyagent à des vitesses proches de celle de la lumière, et sont émises par les supernova, étoiles géantes explosant en fin de vie. En entrant dans l’atmosphère chacune de ces particules provoque une gerbe d’ionisation qui accélère notablement la formation des gouttelettes d’eau constitutives des nuages. En 2006 le CERN lance une expérience de grande envergure dénommée CLOUD avec reconstitution de l’atmosphère dans différents cas et la production par le synchrotron de particules identiques à celles des rayons cosmiques. Le verdict tombe, les rayons cosmiques amplifient d’un facteur 1000 la formation des nuages. La clé de la génération des nuages est découverte. Mais le directeur du CERN interdit à ses chercheurs de publier la conclusion favorable à la théorie de Svensmark qui s’impose, au motif qu’il ne faut pas susciter de polémiques. Le lobby réchauffiste et qui défend la chimère du CO2… était déjà tout puissant à l’époque. Le lecteur intéressé pourra lire le livre de Svensmark « The chilling stars «, une version en français est disponible.
[6] Habibullo Ismailovich Abdussamatov, né le 27 octobre 1940 à Samarcande, est un astrophysicien russe. Il dirige le projet Astrometria à bord de la Station spatiale internationale, ainsi que le groupe de recherche solaire à l’observatoire de Pulkovo de l’Académie des sciences de Russie.
[7] Guerre des corridors économiques : Le stratagème Inde-Moyen-Orient-Europe par pépé Escobar, traduction française dans Réseau international, document original publié dans thecradle.co le 23 Septembre 2023 War of Economic Corridors: the India-Mideast-Europe ploy
[8] D’après le Général Delawarde.
[9] Voir « l’Algérie à la croisée des chemins » par abdou Berber dans
Strategika – Expertise et Analyses géostratégiques https://strategika.fr
[10] Le chemin de fer de la résistance et du développement, deux projets : Iran-Irak-Syrie et Algérie-Mali-Niger. https://www.energymagazinedz.com/?p=3046.