Cette entreprise vitale pour l’énergie de l’Hexagone repasse sous pavillon français

Source : secret-defense.org1 avril 2025 – Guillaume Aigron

https://www.secret-defense.org/economie/cette-entreprise-vitale-pour-lenergie-de-lhexagone-repasse-sous-pavillon-francais/

Abonnez-vous au canal Telegram Strategika pour ne rien rater de notre actualité

Pour nous soutenir commandez les livres Strategika : “Globalisme et dépopulation” , « La guerre des USA contre l’Europe » et « Société ouverte contre Eurasie »

Le 31 mars 2025, Framatome et TechnicAtome, acteurs clés de l’industrie nucléaire, ont annoncé l’acquisition de Segault SAS, une filiale du groupe canadien Velan Inc. Segault, reconnu pour ses solutions de robinetterie haute performance, vient renforcer les capacités des deux géants français, notamment dans les secteurs de l’industrie nucléaire civile et de la défense et maintient la souveraineté française dans l’énergie.

Segault SAS, un acteur indispensable au secteur nucléaire de l’Hexagone repasse sous pavillon français grâce à Framatome et TechnicAtome

Segault SAS, fondée en 1921 et basée à Mennecy (Île-de-France), est spécialisée dans la conception et la fabrication de robinetteries de haute technologie pour des utilisations extrêmes. Elle fournit notamment les chaufferies nucléaires des sous-marins français et du porte-avions Charles de Gaulle, ainsi qu’un quart des centrales nucléaires mondiales. Ses produits sont également utilisés dans les secteurs de la pétrochimie et des bancs d’essais aéronautiques. La société emploie environ 80 collaborateurs et dispose d’un savoir-faire avancé en ingénierie et simulation. En 2023, Segault a réalisé un chiffre d’affaires de 11,34 millions d’euros, en hausse de 2,18 % par rapport à 2022, dont 4,54 millions d’euros issus des exportations, marquant une augmentation de 21%.

Intégration et synergie

Bernard Fontana, PDG de Framatome, a exprimé sa satisfaction quant à cette intégration qui sécurise la chaîne d’approvisionnement pour les clients de Framatome et renforce la souveraineté industrielle de l’entreprise. « En intégrant ces compétences clés, nous renforçons notre capacité à répondre aux besoins critiques de nos secteurs d’activité. L’acquisition de Segault renforce la ligne de produits robinetterie de Framatome », a-t-il ajouté.

Consolidation de longue date

De son côté, Loïc Rocard, PDG de TechnicAtome, a souligné la relation de longue durée et la complémentarité des expertises avec Segault, qui répondent parfaitement aux exigences spécifiques de TechnicAtome, surtout dans les domaines de la propulsion nucléaire et de la dissuasion française.

Une nouvelle identité visuelle

Tout en conservant son nom historique, Segault bénéficiera d’une nouvelle identité visuelle, symbolisant son intégration dans le giron de Framatome et TechnicAtome et marquant une nouvelle étape dans son histoire déjà riche depuis sa création en 1921.

Une pièce conservée pour la maitrise de la chaine logistique de nucléaire français

Cette acquisition représente non seulement une expansion stratégique pour Framatome et TechnicAtome, qui prenne une nouvelle dimension mais aussi une opportunité de pérenniser l’excellence dans la fourniture de composants hautement spécialisés pour l’industrie nucléaire. Elle témoigne de la volonté des deux entreprises à maintenir et renforcer toutel a chaine logistique de la filière nucléaire française.

Rappelons que la filière nucléaire française emploie 220 000 personnes, soit 6,7 % de l’emploi industriel du pays, et regroupe 3 200 entreprises, dont 85 % sont des PME et TPE. En 2023, elle a produit 320,4 TWh, représentant 65 % de la production totale d’électricité en France. Le parc nucléaire compte 56 réacteurs opérationnels, avec une capacité installée de 61,4 GW.

Ne jamais reproduire le schéma d’Alstom en 2014

En 2014, la branche énergie d’Alstom, incluant les turbines nucléaires stratégiques Arabelle, a été vendue à General Electric (GE) sous l’approbation d’Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie. Cette décision a entraîné une perte de souveraineté industrielle pour la France, privant le pays d’un savoir-faire essentiel dans les secteurs nucléaire, hydraulique et éolien. En 2024, EDF a racheté ces activités pour environ un milliard d’euros, marquant un retour partiel sous contrôle français. Cependant, la dépendance aux technologies américaines et les restrictions liées aux sanctions internationales compliquent l’exploitation des turbines. Ce rachat est perçu comme une réparation symbolique d’une erreur stratégique majeure.

Le fait que le ministère de l’économie ait bloqué il y a quelques mois le rachat de Segault par l’américain Flowserve et qu’il repasse sous pavillon français cette année est peut-être le signe que la France a compris la leçon…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *