Ukraine : Le moment «Cambodge»
Source : reseauinternational.net -6 juin 2023 – Patrick Reymond
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Il faut reconnaître de la constance dans l’erreur aux Zétasuniens : quand un truc foire, il faut absolument le garder et certainement pas savoir pourquoi ça n’a pas fonctionné.
Explications : pendant la guerre du Vietnam, les américains passaient à l’offensive, «nettoyaient» une zone, mais, manque de bol, dès que celle-ci était fini, les vietcongs réoccupaient le terrain. Ils se réfugiaient dans les souterrains où ils attendaient la fin de l’offensive.
À cela, le matraquage de la piste ho-chi-minh, dont on se demandait à quoi ça servait. Le nord envoyait une dizaine de camions/semaine, un seul arrivait, mais le gros de l’approvisionnement des vietcongs ne venait pas de là. Les dockers volaient 10 à 15% des approvisionnements américains, ce qui faisait que l’armée US alimentait naturellement les vietcongs. Ceux-ci pratiquaient aussi l’enlèvement de riches sud vietnamiens, et la pratique de rançons, voire «d’impôts révolutionnaires», pour ceux qui préféraient éviter ces désagréments. La corruption dantesque régnant dans l’armée sud vietnamienne dépassée depuis par celle de l’armée ukrainienne, alimentait aussi les vietcongs. Les cessez-le-feu locaux étaient nombreux aussi. Les commandants locaux préféraient largement éviter les ennuis et les déboires avec les communistes. Des équipements, des munitions judicieusement vendues y aidaient beaucoup.
Bref, à se demander si le gouvernement nord vietnamien n’alimentait pas la piste Hô-Chi-Minh, simplement pour saigner l’armée américaine, contrainte de déverser sans véritable utilité, une flopée de bombes. Le «Dien-Bien-Phu» aérien dans toute sa splendeur. Le but du jeu, pour le nord Vietnam était de créer un abcès de fixation dont la perception par les militaires américains fut toujours et totalement déficiente.
Donc, l’armée US pataugeait dans la semoule au sud, et se vit flanquer une offensive du têt dans la tronche pour lui apprendre à dire qu’ils gagnaient la guerre. Les massacres commis par les vietcongs, par contre, lui aliénèrent la population du sud, le mouvement vietcong s’effondra et fut remplacé par des conscrits nord vietnamiens.
N’empêche, donc, en 1969, l’échec militaire américain entraînât une idée lumineuse autant que malheureuse. Intervenir au Cambodge voisin, où les troupes communistes se repliaient.
L’idée géniale, donc, entraînât le Cambodge dans la tourmente, et son armée était petite, mal entraînée, et s’effondra littéralement sous le poids de ses conscrits. L’intervention américaine et sud vietnamienne se révéla catastrophique, Norodom Sihanouk faisait plus confiance à la Chine pour contenir la minuscule guérilla communiste (4000 hommes), qu’aux USA. D’ailleurs, la Chine les tenaient effectivement, en laisse. L’utilisation d’un agent local, Lon Nol, fut comme d’habitude, hors de propos.
En 1971, l’armée sud vietnamienne appuyée par les USA tentât une intervention au Laos, elle aussi, catastrophique.
Donc, pour l’Ukraine, c’est le «moment Cambodge». Des incursions en Russie même, sur la zone frontière. Sans doute, histoire de pousser le Kremlin à élargir ses buts de guerre, voire, sa conscription, et les dégâts sont légers, même si la population locale fuit.
L’offensive Ukrainienne, tant attendue, patauge. Au plus ce sont des «reconnaissances en force», qui ne font que perdre du monde et du matériel, des offensives «BFM-TV» sans aucun but autre que télévisuel, sauf que cela correspond à la matrice de pensée américaine. Les «conseillers» américains, avaient d’ailleurs poussé aussi les nationalistes chinois à prendre l’offensive en Mandchourie. Cette brillante idée conduisit à la destruction des unités d’élites chinoises. Et ils n’en avaient pas beaucoup.
L’offensive au Cambodge, effectivement, ragaillardit provisoirement l’armée sud Vietnamienne, mais finit de démoraliser l’armée US, et de cette période date son étude sur le «fragging», toujours secrète tellement ses résultats furent catastrophiques. Si, depuis la nuit des temps, les commandants font exécuter les «soldats défaillants», la réciproque aussi est vraie, surtout depuis l’existence des armes à feu. Les soldats tuent leurs officiers. Mais c’est une vérité cachée.
Les ukrainiens, donc, ont appliqué la matrice américaine. Incapables de garnir la ligne de front au sud, incapables de prendre l’offensive autre que symbolique, ou «reconnaissance en force», ils étendent un front qu’ils sont incapables de tenir, poussant l’ennemi, lui à accroître ses exigences et son potentiel. Déjà, les unités locales ont été intégrées à l’opération.
Prigojine et Kadyrov se feront une joie d’aller à Belgorod pour se faire mousser. Pour le moment, ils avaient un peu l’impression d’être à «Ivanemploi», variante locale de «paulemploi». Et puis, il est clair qu’ils ont un certain goût pour «bastailler Joïeusement», surtout entre deux séances photos.
Les unités fraiches envoyées dans le sud, elles, se heurtent à des défenses soigneusement préparées, et seul le souci russe d’épargner la vie de ses soldats peut faire dire aux débiles de journalistes que l’armée russe est à bout de souffle. La défense dans le sud est échelonnée comme à Koursk, avec trois lignes de défenses. Le résultat sera le même qu’à Koursk, surtout vu la carence de munitions ukrainiennes.
Visiblement, l’armée US n’a jamais été capable de gagner que contre des tribus anémiques en arriérées et pendant la guerre du Pacifique. Il faut dire que détruire – laborieusement – des garnisons isolées dans des îles, ce n’est pas un grand exploit… Pareil pour le coup de la Grenade. Conquérir encore plus laborieusement, une ile défendue par une garnison minuscule et ridicule, c’est encore moins un exploit…
Pauvre Ukraine, otage et victime de la propagande occidentale…
source originale : La Chute
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