Jean-Marie Le Pen et la décadence de la France sous De Gaulle – Nicolas Bonnal

Par Nicolas Bonnal

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J’évoque dans mon nouveau livre sur le Cinéma la destruction de la France. Comme on sait elle a eu
lieu sous de Gaulle et Pompidou, sans oublier Giscard. Je fournis des dizaines de preuves en images.
Même Debré s’en rend compte dans ses entretiens avec de Gaulles (le vieux acquiesce et laisse faire :
pourquoi est-il revenu au pouvoir, lui qui avait créé tous les monstres y compris la sécu ?).
Le pays est effondré moralement et culturellement en mai 68 et le peuple déjà remplacé
mentalement peut se préparer à être remplacé physiquement, alors qu’il a perdu sa foi, sa culture,
son originalité – voyez les Amis de Blain. La meilleure preuve ? les comédies musicales américaines,
qui ont arrêté alors d’aimer Paris : comparez Funny Face de Donen à Charade du même Donen et
vous comprendrez.
Enfin comparez Biquefarre et Farrebique (produit par RKO…) du même Rouquier et puis vous
comprendrez.
Comparez la septième compagnie de l’autre à l’Alerte au sud de Jean Devaivre et vous comprendrez.
Jean Devaivre était résistant mais comme le colonel Rémy scénariste du fabuleux monocle il se
battait pour un Empire, pas pour la république et la France lumière du monde, pas pour les mots.
Ou vous ne comprendrez pas.
Je sais que cela énerve les imbéciles qui ont fait du gaullisme l’âge d’or de leur rêverie historique.
Donc je continue. Avec un modèle, le Vive la France ! de Michel Audiard qui montre en se marrant
qu’avec de Gaulle déjà le repeuplement de la France déchue par les anciens colonisés commence.
Mais quand on est bouché… La grandeur de la France c’est le mantra dont on nous abreuve les
oreilles, avec 95% du territoire perdu, l’américanisation (Johnny, Salut les copains) et la marxisation
(Sartre, Althusser, Bataille) de la culture, et le maintien dans l’UE, en attendant Giscard et ses Young
leaders. Giscard six ans ministre de l’économie tout de même sous de Gaulle. En 1972 quand je
débarque en France je découvre une émission d’épouvante : la France défigurée, qui est l’oeuvre de
journalistes de droite (le gaullisme ne l’est pas) pourtant…
Je n’ai plus envie de polémiquer. J’aurais envie d’éviter ceux qui ne comprennent pas. Comme dit
Modeste Schwartz il ne faut pas s’étonner que personne n’ait envie pour ceux (Asselineau et
Philippot) qui se réclament du gaullisme : de Chirac à Juppé en passant par Hollande ou Macron ils
s’en sont déjà tous réclamés, alors…

En relisant l’excellent tome premier des Mémoires de Le Pen j’y trouve ces observations suivantes,
qui montrent que Le Pen a raté le coche dans les années soixante (il le dit lui-même : le pays était
plus sain) et qui résument le grand remplacement de la France (lisez Mattelart sur ce rapport
Ozbekhan-Perlmutter qui « défigura » définitivement la France.) par le gaullisme et sa technocratie
progressiste : villes nouvelles, industrialisation ratée, immigration bâclée, déchetterie culturelle grâce
à Malraux et triomphe du politiquement correct. Lisez mon ami Jean Raspail, qui n’a pas écrit son
livre en 2020, pas vrai ?

« Du point de vue strictement politique, avec la manifestation sur les Champs Élysées du 30 mai et
les élections bleu horizon qui suivirent, le gaullisme allait se refaire pour un an. Mais il avait perdu
définitivement la jeunesse, et le pourrissement massif des têtes, dont nous mourons aujourd’hui,
commença. La réforme d’Edgar Faure et la loi d’orientation scolaire signaient l’abandon de
l’éducation nationale à la gauche, le Yalta culturel qui fut désormais le fondement de la Cinquième
République, I’abandon de l’esprit public au marxisme. D’un strict point de vue universitaire, ce fut
une catastrophe. Amener toute la jeunesse à l’Université quels que soient ses possibilités et ses buts,
C’est voler les contribuables français, c’est fourvoyer les jeunes, c’est gaspiller l’énergie et le
potentiel de la Nation. »

Le monstre soviétiforme de l’EN ; Le Pen lui règle bien son compte (en vain comme toujours) dans les
lignes suivantes :

« L’Université tend aujourd’hui, sous la pression de ses milliers de mandarins, à l’universalité.
Bénéficiaire du premier budget de la Nation, I’Education nationale réclame chaque année plus de
moyens, bien que le nombre d’enfants à scolariser diminue corrélativement à la crise
démographique, un peu compensée par l’immigration. Le patient de Knock mourait guéri, nous
mourrons tous savants. Après avoir élevé l’âge et le niveau des scolarités obligatoires, on prétend
enseigner les handicapés profonds, les aliénés, les immigrés, les malades, les détenus, les étrangers
chez nous, chez eux, avant leur métier, pendant leur vie, après leur retraite. Ce rêve fou d’hégémonie
scolaire est le fruit paradoxal de la « révolution » de Mai 68, qui vouait la fonction enseignante au
nettoyage des WC. La Salope n’est pas crevée, tel un moloch femelle qui se renforce des armes
tournées contre elles. L’Alma Mater affermit la Dictature des pions. « 
Dictature des pions et des pionnes : pensez au virus, au vaccin, au prochain, au prochain vaccin et au
prochain passe carbone. Vive Sandrine Rousseau pythie républicaine. Le Pen ajoute :
« Ce n’est pas la République des robots qui nous menace mais celle des Pions, sous-système d’un
ubuesque univers galactique de fonctionnaires. L’Éducation Nationale dicte sa loi au pays. Elle
détermine les programmes, les orientations, l’avancement. Mais le dommage de Mai G8 est encore
plus vaste, car au désastre de l’école s’ajoute celui des médias, de la littérature, des arts, du cinéma
et de la télévision, de tout ce qui sous le mot impropre culture influe sur la mentalité des hommes, et
dont la maitrise, le philosophe italien Gramsci l’a rappelé à toute une génération de révolutionnaires,
permet de prendre le pouvoir sans peine. »

Le Pen on le sait parle de la gravure à l’eau-forte. Première frappe en 68, deuxième le 10 mai 81
quand le peuple est fin prêt pour son remplacement :

« En gros, vous pouvez entailler la plaque de cuivre que l’on va encrer pour imprimer, de deux
manières. Soit directement avec un burin, c’est long, difficile et cela demande de la force : c’est la
révolution à l’ancienne, brutale et aléatoire. Soit vous choisissez ce que l’on appelle l’eau-forte. Sur la
plaque de cuivre vous passez un vernis qui résiste à l’acide, puis vous entaillez cette couche
protectrice avec une pointe d’un maniement souple qui permet un dessin fin, avant de plonger la
plaque dans un bain d’acide. En quelques heures les parties dont vous avez ôté la protection sont
attaquées par l’acide et prêtes à recevoir l’encre. Ainsi a procédé la révolution de Mai 68. Avec son
slogan directeur, il est interdit d’interdire, elle a plongé la civilisation européenne dans un bain
d’acide où nous sommes restés durant toutes les années soixante-dix, puis, au fil des années quatre-
vingt, on a sorti la plaque, on l’a essuyée, et la gravure à l’eau-forte est apparue, image de la nouvelle
civilisation, avec sa nouvelle morale, sa nouvelle esthétique, ses nouveaux fondements politiques,
dans laquelle nous vivons. Le monde ancien, homme ancien, ont été dissous, et se dessinent
maintenant l’homme nouveau et ses valeurs nouvelles. »

Belle conclusion :
« Aux héros et aux saints qu’on nous montrait en exemple a succédé l’écocitoyen LGBT friendly et
phobophobe, ouvert au vivre ensemble, au culte de la terre mère, qui ne fume pas, accueille le
migrant et se prépare à rouler en voiture autonome. »

On ne dira rien de ce qui nous reste de curés et de militaires aujourd’hui : certains crétins font
encore semblant que cela EXISTE ENCORE. Debord nous prévenait :
« Non seulement on fait croire aux assujettis qu’ils sont encore, pour l’essentiel, dans un monde que
l’on a fait disparaître, mais les gouvernants eux-mêmes souffrent parfois de l’inconséquence de s’y
croire encore par quelques côtés. Il leur arrive de penser à une part de ce qu’ils ont supprimé,
comme si c’était demeuré une réalité, et qui devrait rester présente dans leurs calculs. »

Faire croire que quelque chose existe (la France, le Liberté, l’économie, la culture, la famille, etc.) qui
est déjà mort est devenue une marotte. Mais Debord ajoute :

« Ce retard ne se prolongera pas beaucoup. Qui a pu en faire tant sans peine ira forcément plus
loin. »
Cela donne Macron ; Debord :
« Il faut conclure qu’une relève est imminente et inéluctable dans la caste cooptée… »
Mais continuons avec Le Pen ; meurtre de Paris sous de Gaulle (voyez Du rififi à Paname ou
Anatomie d’un livreur…) :

« Le ventre de Paris était tout près, le pouvoir gaulliste avait décidé en l960 de transférer les Halles à
La Villette et Rungis, mais le déménagement ne devait se faire qu’en 1969. On disait adieu au vieux
Paris. Tout un peuple de vivandiers venus des banlieues et des provinces approvisionnait la capitale
depuis le XIXème siècle dans un décor que le dix-neuvième avait rationalisé sans le changer en
profondeur. Ce peuple qui avait fait naguère un triomphe à Poujade allait se trouver remplacé par un
mélange de petits-bourgeois consuméristes le jour et de zonards la nuit. Les mots disent tout : un
Forum remplacerait les Halles, des bobos multi colores à prétention intello en prendraient
possession. Mais avant qu’un grand trou n’occupe symboliquement les lieux pour assurer la
transition d’un passé millénaire vers la nouvelle ville, le quartier grouillait pour quelques mois encore
de ses métiers et vivait intensément la nuit. Les putains en étaient l’ornement nécessaire. Elles
avaient leurs spécialités. Les amateurs de petites filles venaient s’y tourner, non pas qu’elles fussent
mineures, mais, même avancées en âge, elles se déguisaient pour complaire aux diverses marottes
des clients. »

On voit déjà la clique de débauchés et de pédophiles qui s’amène dans les années 70 et on n’a pas
besoin de geindre après les années 2020. On baigne dans cette merde depuis cinquante ou soixante
ans. Revoyez Godard, Deville et les autres.

4 pensées sur “Jean-Marie Le Pen et la décadence de la France sous De Gaulle – Nicolas Bonnal

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