Conséquences de la guerre en Ukraine pour Israël

Préambule

À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les nations représentées à l’ONU récemment créée ont refusé par des votes successifs largement majoritaires la création d’un État d’Israël réclamée par les puissantes et riches organisations sionistes. À la suite de pressions intenses, politiques et financières, le Président Harry Truman et les États-Unis sont parvenus à changer les votes des récalcitrants, dont la France qui avait jusqu’alors voté contre, pour adopter finalement le 29 novembre 1947 la résolution n° 181 de partition de la Palestine pour faire une place à cet État.

Dans un livre remarquable paru en 20141, l’Américaine Alison Weir détaille comment Truman céda aux pressions des sionistes pour obtenir leur soutien à sa réélection prochaine, contre l’avis de la majorité des responsables de la diplomatie et de la défense américaines, dont Dean Acheson, Kermit Roosevelt (petit-fils de Theodore), George Marshall, James Forestall, George Kennan, qui voyaient dans cette création, pour de basses considérations électorales, la mise en péril des intérêts des États-Unis au Moyen-Orient.

La création de cet État fut une erreur, comme le regretta le Général de Gaulle dans sa fameuse conférence de presse à l’Elysée du 27 novembre 1967, puisqu’elle s’était faite « sur des terres acquises dans des conditions plus ou moins justifiables et au milieu des peuples arabes qui lui étaient foncièrement hostiles ».2

Néanmoins, ajoutait-il, il s’agissait désormais d’un « fait accompli » entériné par les Puissances que la France reconnaissait.

En 2004, recevant en audience une délégation de la Fondation Charles de Gaulle que j’avais emmené en voyage au Liban, le patriarche maronite Sfeir à qui je demandai ce qu’il pensait de l’idée de certains dirigeants de créer au Liban un réduit chrétien nous répondit :

« Créer un réduit chrétien au Liban serait une erreur aussi fatale que la création de l’État d’Israël en 1947 ».

Lien d’Israël avec les États-Unis

Dès sa création, cet État ne se contentait pas de ce que l’ONU lui avait donné et cherchait sans cesse à conquérir des territoires par la force militaire, puis à chasser et exterminer les populations autochtones, essentiellement chrétiennes et musulmanes, se comportant envers elles comme les nazis l’avaient fait contre eux pendant la guerre.

Mais peu à peu la Résistance s’est structurée et organisée, au prix de sacrifices énormes et de nombreux martyrs, et porte désormais des coups mortels à l’entité sioniste qui ne pourra pas continuer sa négation des droits de la population palestinienne, et ses exactions de plus en plus ignobles contre elle.

Cette entité n’a pu s’affranchir de toutes les règles humanitaires les plus élémentaires, violer des centaines de résolutions des Nations Unies et se comporter en force nazie, qu’avec le soutien indéfectible depuis 76 ans des États-Unis d’Amérique.

Car Israël est le bras armé de la stratégie américaine dans le monde qui utilise les nazis, comme les takfiristes « islamiques », pour détruire les pays qui s’opposent à ses objectifs stratégiques. Une grande partie des crises du monde ont en arrière-fond l’existence au Moyen-Orient d’un État hors-la-loi, soutenu par une grande puissance également hors-la-loi, qui se croit encore capable d’imposer ses vues matérialistes perverses pour l’être humain, la famille et les valeurs fondamentales de toute civilisation.

Des Juifs de plus en plus nombreux dans le monde l’ont compris et s’insurgent contre ces déviations des valeurs spirituelles des religions du Livre.

La guerre de la Russie contre « l’Occident » en Ukraine

L’opération spéciale russe en Ukraine met à jour ces alliances sordides : les États-Unis montrent qu’ils sont prêts à faire tuer tous les Ukrainiens pour empêcher la Russie de mettre un terme à sa suprématie, pourtant irrémédiablement terminée, même si les Européens soumis et corrompus ne le réalisent pas, se croyant encore le centre du monde, alors que l’immense majorité de la planète soutient ouvertement ou discrètement la remise en ordre par la Russie des relations internationales. Relations perverties par les États-Unis depuis la fin de l’URSS, pour empêcher l’entente et la coopération naturelles et logiques entre l’Europe de l’Ouest et l’Eurasie russe, riche en sources d’énergie indispensables, qu’ils voient en rivale à leur suprématie.

Une conférence internationale organisée les 10 et 11 mai 2023 à Téhéran par l’Université de la Défense Nationale Suprême de la République Islamique d’Iran a mis en lumière la nouvelle géométrie du monde qui se met en place inexorablement. Des délégations venues de 37 pays du monde, – la délégation française étant la seule « occidentale » -, ont expliqué en détail comment les grandes puissances hostiles à la domination américaine s’organisent désormais structurellement pour y faire face et commercer avec des devises autres que le dollar. L’Iran, par la sagesse de ses positions dictées par la logique géopolitique et non par l’idéologie, se présente comme un acteur décisif de la construction de ce nouveau monde qui sera basé sur l’absence d’hégémonie, le rejet des blocs, le respect des nations et de leurs cultures et religions, quelles que soient leurs richesses et leurs puissances.

Avant de déclencher son opération spéciale, la Russie avait indiqué clairement depuis longtemps que l’extension de l’OTAN vers ses frontières faisait peser sur elle une menace existentielle qui n’était plus acceptable et, en 2021 avait proposé aux États-Unis et à l’OTAN un accord stratégique par lequel les deux puissances nucléaires s’engageaient à ne pas se menacer réciproquement à partir de pays voisins (allusion à la crise des missiles de Cuba en 1962). Ce projet d’accord a été publié : chacun peut le comprendre facilement car il est court, clair et logique. Faute d’accord, la Russie indiquait qu’elle devrait prendre des mesures technico-militaires pour supprimer les menaces. Les États-Unis ont ignoré cette proposition russe car leur objectif était justement de pousser la Russie à intervenir en Ukraine pour paraître être l’agresseur et souder ainsi l’Europe qu’ils contrôlaient déjà parfaitement contre sa voisine orientale pleine de richesses énergétiques avec laquelle la logique géopolitique devrait la pousser à coopérer.

Le nouvel ordre mondial multipolaire que la Russie met en place par son opération en Ukraine aura des conséquences évidentes sur la Résistance du peuple palestinien et ses appuis internationaux de plus en plus puissants : l’Iran ou le Yémen, la Syrie, l’Irak, le Liban, la Chine et surtout désormais la Russie qui élève la voix contre les exactions d’Israël en Palestine et son soutien aux nazis ukrainiens. La guerre menée par la Russie a fait tomber les masques d’Israël et mis en pleine clarté son alliance avec les nazis ukrainiens, qui rejoint celle, non moins paradoxale mais seulement en apparence, avec les takfiristes qui ont attaqué les pays arabes comme l’Irak et la Syrie en premier lieu. Avec le soutien total des services américains qui après avoir créé DAESH en Irak, ont entraîné et financé dans leurs bases syriennes, évidement illégales, des terroristes takfiristes pour attaquer la Syrie d’abord puis les Talibans en Afghanistan et les Russes en Ukraine.

Israël est l’allié de l’Ukraine contre la Russie dans cette guerre et sera donc associé à la défaite inéluctable du camp occidental dans ce conflit, ignoble pour les malheureux Ukrainiens, provoqué par l’arrogance de l’Amérique et de ses alliés. La Palestine vaincra avec la Russie.

Conclusion

Le résultat de l’opération russe marquera les nouveaux équilibres du monde, fondés sur le respect des nations et de la justice dans les échanges mondiaux, entraînant ipso facto la reconnaissance de la noble cause du peuple palestinien et l’établissement de sa souveraineté nationale sur l’ensemble du territoire de la Palestine actuellement occupée par des sionistes-nazis, pour reprendre la formule du très respecté philosophe israélien Yeshayahou Leibowitz (1903-1994) qui qualifiait l’État hébreu de « judéo-nazi »3.

Les musulmans, les chrétiens et les juifs sincères du monde entier s’associent pour encourager les Palestiniens dans leur lutte contre l’occupation dont la victoire est désormais prochaine, s’inscrivant dans la réorganisation du monde opérée par la Russie. La fin de la suprématie des puissances maléfiques, les États-Unis pouvant devenir une puissance parmi les autres pour établir un monde de coopération et de justice débarrassé de l’extrémisme nazi ou takfiri, extrémismes qui ont finalement les mêmes fondements et les mêmes techniques.

Le nouvel ordre mondial avance à vitesse accélérée ; en témoignent notamment le rapprochement entre l’Iran et l’Arabie séoudite signé à Pékin, ce qui n’est pas anecdotique, et le retour des États arabes à Damas. Derrière le prince héritier d’Arabie qui indique clairement le basculement de ses vues stratégiques vers la Russie et la Chine aux dépens de l’Amérique pour assurer l’avenir du royaume, les pays arabes choisissent leur camp dans une démarche d’unité.

Dans le nouveau monde en gestation, il n’y aura plus de place pour les exactions de l’entité sioniste contre les Palestiniens.

Alors la Palestine souveraine assurera son développement en relation avec le reste du monde, offrant des garanties de sécurité à ses différentes composantes.

En mars 1964, en visite au Mexique, le général de Gaulle s’adressant aux intellectuels de l’Université de Mexico envoya ce message au monde que l’actualité tragique rend encore plus essentiel :

« En effet, par-dessus les distances qui se rétrécissent, les idéologies qui s’atténuent, les politiques qui s’essoufflent, et à moins que l’humanité s’anéantisse elle-même un jour dans de monstrueuses destructions, le fait qui dominera le futur c’est l’unité de notre univers ; une cause, celle de l’homme ; une nécessité, celle du progrès mondial, et, par conséquent, de l’aide à tous les pays qui le souhaitent pour leur développement ; un devoir, celui de la paix, sont, pour notre espèce, les conditions mêmes de sa vie. »

Alain Corvez, juin 2023

1 Against our better judgment. The hidden history of how the U.S. was used to create Israël. (If Americans knew.org). Dans ce livre Alison Weir détaille les sommes distribuées pour acheter les votes des pays et les pressions menaçantes exercées sur certains par la diplomatie américaine.

2 « On pouvait se demander, en effet, et on se demandait même chez beaucoup de Juifs, si l’implantation de cette communauté sur des terres qui avaient été acquises dans des conditions plus ou moins justifiables et au milieu des peuples arabes qui lui étaient foncièrement hostiles, n’allait pas entraîner d’incessants, d’interminables, frictions et conflits. Certains mêmes redoutaient que les Juifs, jusqu’alors dispersés, mais qui étaient restés ce qu’ils avaient été de tout temps, c’est-à-dire un peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur, n’en viennent, une fois rassemblés dans le site de leur ancienne grandeur, à changer en ambition ardente et conquérante les souhaits très émouvants qu’ils formaient depuis dix-neuf siècles. » 

3
« Nous employons la torture. La torture ! Nous l’employons en vertu de l’autorisation qui nous a été donnée par la créature qui, il y a encore trois ans était président de la Cour Suprême de l’État d’Israël (NDA : Moshe Landau, de 1980 à 1982). Un personnage qui en pratique est plus important que le président de l’État ou le Premier ministre et qui a expressément légalisé l’usage de la torture pour faire parler les prisonniers arabes. Voilà ce que j’entends par juédo-nazi. Il y a des judéo-nazis. Les judéo-nazis existent. Je constate un fait. Si j’élève la voix c’est que des gens l’ignorent encore. »
https://www.youtube.com/watch?v=1OvQE8oVF4M

3 pensées sur “Conséquences de la guerre en Ukraine pour Israël

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