La guerre américano-espagnole de 1898 ou l’avènement de l’empire des États-Unis
Source : areion24-news.cdn.ampproject.org – décembre 2023 – Francis Langlois
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Peu connue, la guerre américano-espagnole de 1898 marque pourtant le début d’un empire américain sur deux océans qui permet à la jeune république de s’insérer dans le jeu géopolitique du XIXe siècle puis de s’imposer comme puissance hégémonique à la fin du siècle suivant.
Deux incidents déclenchent la guerre américano-espagnole en février 1898 (Spanish-American war dans l’historiographie américaine). Le 9 février, une lettre privée du représentant espagnol à Washington est publiée dans le New York World de William R. Hearst. Le représentant traite le président William McKinley (1843-1901) de faible et ridiculise les projets de réformes espagnoles à Cuba. Bien qu’ayant tenu des propos encore plus durs sur l’Espagne et Cuba, le président et la classe politique américaine réagissent vivement à cette lettre, vue par certains journaux de l’époque comme la plus grande insulte de l’histoire des États-Unis. Le 15 février, dans une atmosphère diplomatique surchargée, le USS Maine, un cuirassé amarré à La Havane, explose. S’il est maintenant acquis qu’il s’agit d’un accident, les journaux et la classe politique américains s’empressent d’accuser l’Espagne pour la catastrophe et rallient la population au cri de « Remember the Maine, to hell with Spain ! » (1).
Au terme de la guerre américano-espagnole, les États-Unis se sont approprié Cuba, Puerto Rico, les Philippines, les îles Mariannes, Wake, Samoa, Guam et Hawaï, acquisitions qui serviront de tremplin vers le sud du continent américain, l’Asie et l’Atlantique. À partir de ce moment, le pays a pour la première fois la capacité d’imposer la doctrine Monroe qui réserve l’Amérique aux Américains. Comme l’écrit en 1902 le politologue et futur président Woodrow Wilson, « no war ever transformed us quite as the war with Spain transformed us » (2). Cela dépasse toutefois le cadre géopolitique et affecte la nature même des États-Unis qui deviennent en quelques années responsables pour la première fois de fortes populations non anglo-saxonnes habitant à l’extérieur du continent. Cent-vingt-cinq ans après la guerre hispano-américaine, la plupart des habitants des différents territoires possédés par les États-Unis disposent d’une citoyenneté au mieux partielle ou sinon, sont littéralement considérés comme des sujets, et ce, alors qu’ils se retrouvent au cœur des grands enjeux stratégiques actuels.
Déroulement de la guerre et acquisition d’un empire
La publication de la lettre et l’explosion du Maine déclenchent un conflit dont le déroulement et le résultat relèvent de l’improvisation ou de la chance plutôt que du complot bien réfléchi que des auteurs comme Gore Vidal présentent dans leurs œuvres (3). Certes, une partie de l’élite politique et économique américaine a des visées sur les possessions espagnoles et la doctrine Monroe. Les particularités de cette guerre doivent toutefois être insérées dans un cadre plus large à l’intérieur duquel de nombreux empires sont en compétition, chacun d’entre eux profitant de crises pour avancer ses intérêts tout en puisant dans un « répertoire impérial » pour ce qui relève de l’acquisition, de la gestion des territoires et des populations (4).
La proximité de Cuba explique l’importance des deux incidents mentionnés en introduction. L’île est bien intégrée dans la sphère économique des États-Unis. Elle profite de tarifs préférentiels qui stimulent son économie depuis la signature d’un traité avec l’Espagne en 1890. Cependant, l’exclusion du sucre cubain à partir de 1894 engendre une crise économique qui ébranle le fragile régime colonial espagnol et provoque une rébellion menée par José Martí (1853-1895). Ce dernier mène une guerre sans pitié à laquelle l’Espagne répond aussi brutalement par la reconcentrado, une politique de concentration des paysans dans des « hameaux fortifiés » organisés par le général Valeriano Weyler, dit « le boucher ». Les pertes sont estimées à 35 000 par année (5).
Les Américains se sentent concernés dès le début des hostilités, non seulement pour des questions économiques, mais aussi parce que les insurgés cubains rappellent la guerre d’Indépendance (1776-1783). En 1896, estimait le futur président Grover Cleveland, son pays a investi entre 30 et 50 millions de dollars dans des plantations, chemins de fer, mines et autres entreprises cubaines. Le volume des échanges serait selon lui passé de 64 à 103 millions de dollars entre 1889 et 1893 (6). Au début, les insurgés cubains sont soutenus par un petit groupe d’expatriés et d’hommes d’affaires basés en Floride. Ces derniers lèvent des fonds, font pression sur le Congrès et arment les révoltés, un processus raconté avec brio par le romancier Elmore Leonard dans Cuba Libre (7). La presse de New York, stimulée par la rivalité entre les empires médiatiques de William R. Hearst et de Joseph Pulitzer, offre des descriptions détaillées — parfois inventées — des horreurs de la guerre, le tout repris par l’ensemble des quotidiens américains (8). Selon eux, il faut mettre fin à la guerre pour des raisons humanitaires, épauler un peuple qui, à l’instar des États-Unis, lutte pour obtenir l’indépendance (9).
Dès le début de son mandat en 1897, le président McKinley est absorbé par la question cubaine. Il mène d’intenses négociations avec l’Espagne, particulièrement en ce qui a trait aux exactions de Weyland. McKinley obtient le rappel de l’officier et la garantie d’une forme d’autonomie pour l’île, mais les incidents mentionnés précédemment précipitent l’intervention américaine face au durcissement de la position espagnole.
Même après l’incident du Maine, McKinley tente d’éviter la guerre : « I don’t propose to be swept off my feet by the catastrophe », écrit-il le lendemain (10). Une fois les hostilités engagées, il en profite toutefois pour étendre le champ des opérations et s’emparer de l’ensemble des colonies espagnoles dans les Caraïbes et le Pacifique. Le président laisse le Congrès déclarer la guerre et accède à la demande de son belliqueux secrétaire à la Marine, le futur président Theodore Roosevelt (1858-1919), d’envoyer une flotte de six navires aux Philippines. Son objectif à partir de ce moment est clair : créer un empire et être reconnu par les puissances européennes.
La guerre à Cuba est aussi courte que désorganisée. Les volontaires américains arrivent dans des uniformes en laine datant de la guerre civile (1861-1865) et sont nourris de bœuf en conserve dont la date de péremption est dépassée depuis longtemps (11). Après quatre mois de combats, épuisées par les insurrections dans tout son empire, faute de ressources, de flotte et de support international, les troupes espagnoles laissent Cuba aux Américains malgré une armée nettement supérieure en termes d’effectifs. Ces derniers en profitent pour s’emparer de Puerto Rico. La prise des Philippines est scellée par la destruction de la flottille espagnole dans le port de Manille. Le traité de Paris officialise en décembre 1898 la cession de Cuba, de Puerto Rico et des Philippines de l’Espagne aux États-Unis en échange de 20 millions de dollars. Aucun représentant cubain, philippin ou portoricain n’est présent à la signature bien que ceux-ci aient mené l’essentiel des combats contre les forces espagnoles (12).
La prise des Philippines est accompagnée par l’annexion d’Hawaï dont les ports servent déjà de point de ravitaillement pour la flotte américaine dans le Pacifique. Dès le début des hostilités, McKinley demande une résolution au Congrès afin d’annexer l’atoll. Outre les ports, il s’agit de contrecarrer les visés allemandes et japonaises dans le Pacifique. Hawaï est annexée en juillet 1898 sous les applaudissements des haole, la classe dirigeante en provenance du continent, alors que le reste de la population proteste. Ce même été, les Américains s’emparent des îles Mariannes, de Guam (où la garnison espagnole en manque de munitions n’est pas au courant de la guerre), les îles de Wake et Samoa l’année suivante et finissent avec les îles Vierges en 1917.
Répertoire impérial américain
L’acquisition de territoires et de populations extérieurs par les États-Unis à partir de 1898 fait partie de ce que l’historien Jürgen Osterhammel qualifie de « grande transformation » du XIXe siècle, soit l’extension de l’hégémonie occidentale, russe et japonaise sur l’ensemble du globe (13). L’empire américain a des caractéristiques propres qui le distinguent de ses compétiteurs.
Tous les empires des XIXe et XXe siècles arment leur périphérie. Les États-Unis obtiennent Guantánamo de Cuba dès 1901 et construisent des infrastructures militaires à Guam et aux Philippines. Puerto Rico est considéré comme la « Malte » des Caraïbes et protégera un futur canal en Amérique centrale. La construction du canal de Panama (1904-1914) suit la même logique ; les États-Unis obtiennent le contrôle de la « zone », un territoire bordant le canal, entre 1903 et 1979. Les Philippines et Guam doivent être pris pour empêcher Japonais et Allemands de se les approprier et serviront de tremplins vers l’Asie, particulièrement la Chine. Ce rôle est confirmé par l’intervention américaine aux côtés des autres puissances impériales dans la guerre civile chinoise (1927-1949). À l’issue de celle-ci, les Américains se présentent comme les défenseurs du libre commerce par la doctrine dite de la « porte ouverte », qui n’inclut évidemment pas les territoires sous leur contrôle (14).
L’empire américain sépare ses agents et représentants des locaux par des hiérarchies administratives et militaires. Ces hiérarchies assurent la subordination des locaux gérés par leurs élites qui, sous le couvert de la tradition, font le pont avec les agents impériaux. La supériorité hiérarchique de ceux-ci s’explique, suivant le discours colonial, du fait qu’ils répondent à des impératifs « rationnels » plutôt que traditionnels (15). Le discours colonial américain est fortement influencé par l’idée du « fardeau de l’Homme blanc » élaborée dans le poème de Rudyard Kipling (1899) (16). « L’Homme blanc » apporte les bienfaits de la civilisation au reste du monde par la colonisation. La subordination temporaire impose des sacrifices aux locaux mais ceux-ci ne sont rien en regard des avancées futures et des sacrifices infligés aux colonisateurs pour faire avancer la civilisation. Cette variation du darwinisme social justifie la subordination des populations colonisées qui sont jugées inférieures.
Le mythe de la Frontière distingue le discours colonial des États-Unis de celui des autres empires. Cette théorie élaborée par l’historien Frederick Jackson Turner (1861-1932) en 1893 considère que la conquête de l’Ouest a engendré la démocratie et l’isonomie aux États-Unis. La conquête de l’Ouest et l’expansion de la « civilisation » est la « destinée manifeste » de la République. L’acquisition de territoires outre-mer est la continuation de ce processus pour Theodore Roosevelt, un ami de l’historien pour qui il est clair que, à l’instar des Premières Nations de l’Ouest, les locaux seront subordonnés aux impératifs de la métropole, exclus du corps national et du cadre constitutionnel. Les nouvelles conquêtes assurent la démocratie et la pérennité de la République qui profite à la majorité anglo-saxonne caucasienne. Roosevelt part combattre à Cuba avec une copie du livre Anglo-Saxon Superiority, ce qui en dit long sur sa position quant aux habitants de l’île et autres peuples « acquis » par les États-Unis après 1898 (17).
Cet état d’esprit explique le grand écart entre le discours libérateur répété dans les quotidiens américains de l’époque et les visées impérialistes qui sous-tendent les acquisitions territoriales. L’Espagne est rapidement battue mais les Américains se butent aux insurgés cubains et philippins qui acceptent mal de remplacer l’ancienne puissance coloniale par une nouvelle. Il est clair dès le départ pour les « libérateurs » que les insurgés ne participeront pas au pouvoir. Les Cubains ne sont pas consultés lors des négociations de paix ni invités à la cérémonie de la reddition de la garnison espagnole de Santiago. Pour la Maison-Blanche, il s’agit moins de libérer Cuba que d’installer un régime alternatif à l’Espagne sans que des révolutionnaires rappelant l’expérience haïtienne ne puissent s’installer au pouvoir (18).
L’administration américaine à Cuba doit composer avec le Teller Amendment adopté par le Congrès au début des hostilités. Cet amendement interdit l’annexion de l’île par les États-Unis. Les autorités installent donc un protectorat officialisé en 1901 par l’amendement Platt. Une série d’ordonnances facilite l’acquisition des propriétés espagnoles abandonnées par des Cubains expatriés et des Américains créant ainsi des agents intermédiaires entre l’empire et la population locale. Des règles encouragent la construction de chemins de fer, l’agriculture et l’émigration en provenance du continent. À partir de 1903, le sucre et le tabac cubains obtiennent des tarifs préférentiels, l’objectif étant de créer une économie d’exportation dépendante de celle du continent.
Aux Philippines, les forces révolutionnaires d’Emilio Aguinaldo (1869-1964), en partie organisées et financées par les États-Unis, ne sont pas reconnues non plus. Selon les officiels américains, Aguinaldo et ses associés ne sont pas soutenus par la population. Un gouvernement militaire américain est finalement imposé par la Maison-Blanche pour qui la question du soutien populaire ne pose pas problème si elle choisit le régime.
La réorganisation des Philippines est nettement plus difficile que celle des îles des Caraïbes. La « pacification » des îles contre les « rebelles » est brutale de part et d’autre, teintée de racisme et de pillages encadrés par un discours opposant la civilisation au monde sauvage. Entre 1898 et 1901, les forces d’Aguinaldo mènent tout d’abord une guerre directe contre les Américains puis, ne pouvant rivaliser avec la puissance de feu américaine, mènent une féroce guérilla. Après la capture d’Aguinaldo et la reddition graduelle de son armée, les Américains se tournent vers les autres îles de l’archipel et y mènent des combats jusqu’en 1906. Ceux-ci sont très violents et ponctués de massacres comme ceux de Balangiga (1901) et de Bud Dajo (1906). L’armée coloniale, menée entre autres par le futur général John Pershing, utilise également la reconcentrado que les Espagnols appliquaient contre les insurgés cubains (19). Entre 600 000 et 775 000 Philippins ont péri au cours de la conquête (20).
En parallèle, les autorités américaines réforment la société et font construire des infrastructures, ponts, routes, écoles, égouts et autres installations sanitaires. À partir de 1901, le futur président William Howard Taft (1857-1930) met en place un régime légal plus complet et un système politique composé de partis politiques dans lesquels les membres de l’élite philippine, souvent éduqués aux États-Unis, compétitionnent pour un pouvoir exercé sous la tutelle américaine et assurent l’ordre local. Combinées à la sévère répression de tout support à la résistance, les réformes stabilisent l’archipel et ouvrent la porte à l’indépendance qui sera complète en 1946.
Impact de la guerre
Contrairement aux populations locales, les territoires outre-mer sont rapidement intégrés dans l’espace américain. Dès 1900, des atlas et manuels scolaires incluent Cuba, les Philippines, Guam, Puerto Rico, Hawaï et les autres îles à la carte de la République, bousculant ainsi l’expression « États-Unis ». En 1908, sept ouvrages publiés utilisent l’expression Greater America pour décrire les États-Unis et leurs possessions. Avec le temps, Americans devient la nomenclature dominante pour définir les habitants de ce pays(21).
Le principal impact de la guerre américano-espagnole est l’émergence des États-Unis comme acteur à part entière sur la scène internationale. La possession de colonies procure une arrière-cour à partir de laquelle la puissance américaine étend son influence. Ceci n’est pas un hasard. L’ouvrage d’Alfred Mahan, The Influence of Sea Power (1890) préconise la création d’un empire maritime afin d’assurer la protection des routes de commerce et est particulièrement populaire dans l’élite politique américaine. Roosevelt, secrétaire à la Marine, est un fervent admirateur de Mahan et pousse McKinley vers la guerre contre l’Espagne.
Washington reconnaît la souveraineté des pays des Caraïbes et l’Amérique latine est reconnue quoiqu’elle se réserve le droit d’intervenir lorsque les intérêts américains sont « menacés ». Pensons aux interventions au Mexique (1916), à Haïti (1915-1934), en République dominicaine (1916-1924), au Chili (1973) et au Panama (1989). À partir de cette arrière-cour, les États-Unis étendent leur influence sur l’ensemble du globe. Depuis le début du XXIe siècle, la Chine défie la puissance américaine en se créant elle aussi une arrière-cour en Asie, ce qui fait monter les tensions entre les deux puissances (22).
« Equal in war, unequal in peace », affirme le représentant républicain de Guam, Vincente Blaz, pour qualifier le statut des habitants de l’île dans un éditorial en 1991 (23). L’ancien général résume ainsi l’impact de l’héritage impérial américain sur les populations annexées après la guerre contre l’Espagne. Les Chamorros de Guam élisent un représentant à la Chambre mais celui-ci n’a pas le droit de vote. Le Congrès peut renverser n’importe quelle loi signée par le gouverneur de l’île, élu depuis 1968. Environ un tiers du territoire de Guam est géré par le department of Defense et occupé par différentes branches des forces militaires, créant un labyrinthe juridictionnel que même les autorités ont de la difficulté à naviguer (24). Vu les tensions sino-américaines actuelles, Guam et les autres îles du Pacifique font partie de la doctrine « agile combat employment » qui prône notamment la dissémination des forces et infrastructures militaires en cas de conflit faisant une cible de chacun de ces territoires. Pourtant, les habitants n’ont pas le droit de choisir le commandant en chef. Les États-Unis de 2023 utilisent toujours le répertoire impérial qui a servi à établir leur place sur la scène internationale. Pékin est revenu au centre de l’attention de Washington pour qui le « USS Guam » et les autres territoires sont la clé de voûte de sa stratégie dans le Pacifique. Comme au XIXe siècle, les « populations périphériques » du XXIe restent coincées entre les ambitions des grandes puissances impériales.
Notes
(1) George C. Herring, From Colony to Superpower, Oxford University Press, 2011, p. 313. L’enquête de 1975, suite de plusieurs autres menées sur l’épave du Maine, conclut définitivement qu’il s’agit d’une explosion accidentelle plutôt que d’un attentat ou un acte de sabotage. Ce type d’accident était courant : environ un mois plus tard, le USS Oregon explose de la même façon. Voir également Steven C. Gravlin, « Maine, Sinking of the USS », dans John W. Chambers (éd.), The Oxford Companion to American Military History, Oxford University Press, 2000, p. 410.
(2) Cité dans Herring, op. cit., p. 335.
(3) Gore Vidal, Empire, Random House, 1987.
(4) Jane Burbank et Frederick Cooper, Empires in World History : Power and the Politics of Difference, Princeton University Press, 2011, p. 8-17.
(5) Herring, op cit, p. 311.
(6) Cleveland cité dans Howard Zinn, A People’s History of the United States : 1492-Present, HarperCollins Publishers, 2003, p. 295.
(7) Elmore Leonard, Cuba Libre, Wheeler Publishing, 1998.
(8) William R. Hearst répond à un photographe qui décrit La Havane comme trop calme pour y faire un reportage : « You furnish the pictures, and I’ll furnish the war. » Après la déclaration de guerre par le Congrès, Hearst titre la première page du New York Journal’s : « How do you like the journal’s war ? ». Citations tirées de JillLepore, These Truths : A History of the United States, W. W. Norton & Company, 2018, p.366-367.
(9) Dans un ouvrage révisionniste classique, le journaliste Walter Karp affirme que la couverture médiatique et les hésitations de McKinley sont une immense mise en scène pour convaincre l’opinion publique américaine et cacher les véritables intentions de l’élite. Walter Karp, The Politics of War : The Story of Two Wars Which Altered Forever the Political Life of the American Republic (1890-1920), Franklin Square Press, 2003 [1979], p. 108-14. Voir également Noam Chomsky, What Uncle Sam Really Wants, Odonian Press, 1992.
(10) Daniel Immerwahr, How to Hide an Empire, Farrar, Straus and Giroux, 2019, p. 65.
(11) Zinn, op. cit., p. 301.
(12) Immerwahr, op. cit., p. 72.
(13) Jürgen Osterhammel, The Transformation of the World : A Global History of the Nineteenth Century, Princeton University Press, 2014 [2009]. Sur la transformation, voir p. XX-XXII ; sur les empires, le chapitre VIII, plus particulièrement les p. 422-428.
(14) Herring, op. cit., p. 334.
(15) Cooper et Burbank, op. cit., p. 289.
(16) Même les anti-impérialistes au Congrès utilisent Kipling pour soutenir leur position. Herring, op. cit., p. 323.
(17) Le titre original de l’ouvrage du sociologue français Edmond Demolins est À quoi tient la supériorité des Anglo-Saxons ?, Hachette BnF, 2016 [1897].
(18) Cooper et Burbank, op. cit., p. 322.
(19) Pour une description détaillée des combats et exactions, lire « The Savage Wars of Peace », le chapitre 2 dans Brian McAllister Linn, Guardians of Empire : The U.S. Army and the Pacific, 1902-1940, The University of North Carolina Press, 1997.
(20) Immerwahr, op. cit., p. 103.
(21) Ibid., p. 73-76.
(22) Selon le politologue Graham Allison, 12 des 16 défis lancés par une puissance montante à une puissance hégémonique ont débouché par une guerre depuis la guerre du Péloponnèse (431-404). Graham Allison, Destined for War : Can America and China Escape Thucydides’s Trap ?, Mariner Books, 2017.
(23) Vincente Blaz, « Guam : Equal in War, but not in Peace », New York Times, 19 octobre 1991 (https://rb.gy/din9q).
(24) Sarah A. Topol, « The America That Americans Forget », New York Times, 7 juillet 2023 (https://rb.gy/mysba).
Légende de la photo en première page : Caricature publiée dans l’hebdomadaire américain Judge en 1899. Devant les deux chambres du Congrès, en 1898, le président McKinley annonçait son projet de construction d’un canal à travers le Nicaragua. Le traité de Hay-Pauncefote, lequel prévoit la percée du canal, est signé deux ans plus tard entre la Grande Bretagne et les États-Unis. (© Company of New York, Cornell University Library)
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