La psyché dans la Vérité chrétienne, ainsi que dans les recherches antiques
Source : integralisme-organique.com – Mai 2025
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Aux origines de la science psychologique avant son nom & son siècle
Fidèle lecteur,
Il serait bien hasardeux d’imaginer que la psychologie, comme science sociale/humaine contemporaine, surgit ex nihilo des ruminations positivistes du XIXᵉ siècle, dans les laboratoires allemands de Wundt ou les logorrhées freudiennes…
En vérité, la question du comportement humain, de l’âme, de ses passions et déviances, traverse toute l’histoire de la pensée occidentale, depuis les hauteurs de l’Acropole jusqu’aux abbayes bénédictines. En effet, bien qu’elle ne soit pas la trame principale, la psychologie est omniprésente dans les Évangiles.
La présente étude se propose d’éclairer, à rebours des illusions de toutes sortes, les prémices d’une science psychologique déjà active, bien que non nommée comme telle, dans les textes antiques et religieux.
Si les Grecs ont nommé les facultés de l’âme, les chrétiens en ont saisi les profondeurs par la Révélation, et, loin d’opposer foi et raison, ces deux voies se complètent pour guider l’homme vers l’unité intérieure, le vrai bien.
Nous croiserons ainsi Platon et Saint Augustin, Galien et Dom Chautard, l’âme tripartite et la grâce sanctifiante. Gageons que dans cette traversée, quelques remèdes aux troubles de notre siècle sans intériorité puissent se faire jour.
La psychologie, bien que découverte en tant que telle au XIXème siècle, reste une sous-branche spécialisée de la philosophie – hélas trop souvent détachée de cette dernière -, s’intéressant davantage aux mouvements profonds et sentimentaux de l’âme humaine.

☧ Arsenal conceptuel
ÂME, subst. fém. – Principe de la vie spirituelle de l’homme, conçu soit comme un élément distinct du corps, soit comme l’ensemble des fonctions psychiques.
PSYCHOLOGIE, subst. fém. – Science qui a pour objet l’étude des phénomènes de l’esprit, de la pensée, des comportements, notamment dans leur dimension individuelle et subjective.
PASSION, subst. fém. – État affectif intense et irraisonné, pouvant dominer la volonté.
☩ Sentences d’autorité
« Je pense qu’aussi longtemps qu’un patient est véritablement membre d’une Église, il doit prendre cet engagement tout à fait au sérieux. Il devrait se comporter en membre vraiment sincère de l’Église et ne pas tenter de faire résoudre ses conflits par un médecin s’il croit devoir le faire devant Dieu. »
— C.G. Jung, La vie symbolique
« Car la chair a des désirs contraires à ceux de l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à ceux de la chair ; ils sont opposés entre eux. »
Épître aux Galates V, 17 – traduction de l’Abbé Crampon, 1923.
« La mémoire est le ventre de l’âme. »
Saint Augustin, Confessions, Livre X – trad. Moreau, éd. DDB, 1962.
Σ Schéma directeur
📜 I. Âme grecque & pensée platonicienne
🏛 II. Stoïcisme & introspection hellénistique
🌌 III. Plotin & Galien, la synthèse intérieure
📖 IV. Révélation chrétienne & psychologie morale
🎼 V. Psalmodies de l’âme dans l’Ancien Testament
🏰 VI. Âme médiévale, entre Augustin & Thomas
🕯 VII. De la foi vécue à la psychologie de l’action
Des dialogues platoniciens aux Évangiles, l’Occident médite l’âme. Ce que l’homme antique pressentait, le chrétien l’a scruté.
📜 I. Âme grecque & pensée platonicienne
La Grèce, berceau de toute saine spéculation rationnelle, conçut très tôt l’idée que l’homme, loin d’être une simple mécanique corporelle, possédait un principe invisible, à la fois cause de vie et de connaissance, nommé « psyché ».
Platon, en digne héritier de cette tradition orphique et pythagoricienne, porta cette intuition à sa plus haute clarté conceptuelle. Dans ses Dialogues, le Phèdre, le Gorgias ou la République, il élabore la célèbre tripartition de l’âme : la partie rationnelle (logistikon), logée dans la tête, la partie irascible (thymoeides), source du courage et de la volonté, et enfin la partie appétitive (epithymetikon), siège des désirs sensuels.
Il s’agissait là d’un modèle anthropologique structurant toute éthique, toute politique. L’homme juste, pour Platon, est celui dont l’âme est ordonnée : la raison gouverne, l’ardeur combat pour elle, et les passions sont disciplinées. Déjà se dessine une psychologie normative, soucieuse de déceler l’origine des désordres intérieurs.
Mais cette spéculation devait encore s’incarner dans le réel. Ce fut l’œuvre d’Aristote, son disciple et contradicteur. Son traité De Anima, que la scolastique médiévale qualifiera de somme anthropologique, pose les jalons d’une compréhension naturaliste de l’âme humaine. Il y distingue trois niveaux : l’âme végétative (commune aux plantes), l’âme sensitive (présente chez les animaux), et l’âme intellective (propre à l’homme).
Sans les abstractions de son maître, Aristote donne à l’âme la définition remarquable de « forme première d’un corps naturel ayant la vie en puissance ». Il n’y a pas d’homme sans corps animé, ni d’âme flottante sans acte : tout est unité. Voilà une vérité que de modernes dualismes, de Descartes à Freud, ont violemment bafouée.
L’idée même que la conduite humaine puisse être analysée par ses facultés internes, selon leur hiérarchie, leurs excès ou leur déficience, émane donc bien de ces antiques hellènes.
C’est là le socle de toute psychologie classique — bien différente de la psychologisation morbide du moi, tel qu’il se cultive de nos jours dans les cabinets de thérapeutes avachis ou les séries télévisées dégénérées.
🏛 II. Stoïcisme & introspection hellénistique
À la suite de Platon et d’Aristote, tandis que le monde grec se désagrégeait dans l’ombre d’Alexandre, une école philosophique émergea avec une admirable vigueur éthique : le stoïcisme. Point ici d’évanescence mystique ou de spéculations métaphysiques sans lendemain : les stoïciens s’employèrent à penser l’homme tel qu’il est, au cœur des vicissitudes de la vie. Ils voulurent l’armer pour qu’il ne cédât point aux passions, qu’il ordonnât son âme selon la raison droite, laquelle reflète la logos divin qui structure le monde.
Chez Épictète, cet esclave devenu philosophe, l’enseignement est ferme, d’un stoïcisme charnel pourrait-on dire : « Ce qui dépend de toi, maîtrise-le. Ce qui ne dépend point de toi, oublie-le. » Sénèque, quant à lui, affine le propos dans une Rome corrompue : il exhorte à l’examen quotidien de conscience, à la tempérance des appétits, à l’acceptation de la souffrance. Enfin, Marc Aurèle, empereur et sage, offre dans ses Pensées un vade-mecum pour l’âme romaine : souviens-toi que tu es une portion du Tout, ne cède pas au tumulte.
Il serait certes non vain de penser ces partisans comme appartenant à une morale sèche. Mais le stoïcisme, c’est avant tout une psychologie de combat. Combat contre soi-même, contre les impulsions désordonnées, contre le jugement passionnel.
Il y a là, déjà, une ébauche de la confession (examen de conscience), ou encore de la thérapie rationnelle, dont certains psychanalystes — les plus vertueux du moins — s’inspirent encore sous l’appellation de « thérapie cognitive ».
Le stoïcisme nous apprend la rigueur ; le christianisme, la charité. L’un bride la bête, l’autre élève la personne.
🌌 III. Plotin & Galien, la synthèse intérieure
Au IIIᵉ siècle après Notre Seigneur Jésus-Christ, lorsque le polythéisme craquait de toutes parts, un penseur surgit comme pour ressaisir toute la tradition antique et l’élever vers une cime littéraire : Plotin. Père du néoplatonisme, il n’est pas tant un philosophe au sens scolaire qu’un mystique spéculatif, paganisant. Dans ses Ennéades, œuvres denses, il affirme que l’âme doit s’unir à l’Un, source de toute beauté et de tout être. Mais cette union exige une purification intérieure : le détachement des sens, la méditation, l’ascèse. Toute sa pensée s’enracine dans une sorte de psychologie mystique, où l’introspection est voie de divinisation. Il ne s’agit plus seulement de connaître les facultés de l’âme, mais de les épurer jusqu’à l’éblouissement, en quelque sorte.
En cela, Plotin fut l’un des maîtres secrets de la pensée chrétienne ultérieure : Augustin y puisera, Denys l’Aréopagite s’en nourrira, les mystiques rhénans en hériteront. Il y a chez lui comme une anticipation de la vie intérieure chrétienne, mais amputée de la Croix rédemptrice.
Quant à Galien, médecin d’Asclépios, son rôle fut de relier corps et âme dans une perspective intégrée. En reprenant la théorie des humeurs d’Hippocrate — bile jaune, bile noire, sang et phlegme — il esquissa une première typologie des tempéraments, reliant les déséquilibres physiques à des troubles psychiques : le mélancolique, le colérique, le flegmatique et le sanguin. Là encore, horresco referens, les modernes croiront innover en psychiatrie ; pourtant, Galien déjà posait le lien entre physiologie et psychologie…
Ces deux figures, l’une mystique, l’autre scientifique, scellent la clôture d’une Antiquité en quête d’un homme intérieur. L’âme est connue, étudiée, décrite, mais non encore sauvée. Il fallait qu’elle rencontrât le Verbe incarné.
📖 IV. Révélation chrétienne & psychologie morale
L’apparition du christianisme dans l’histoire constitue une transmutation radicale de l’anthropologie. L’homme, désormais éclairé par la lumière du Verbe incarné, découvre dans sa chair et dans son esprit les stigmates du péché originel — mais aussi la voie royale de la rédemption.
Dans l’Évangile selon saint Matthieu ou saint Jean, miroir des cœurs : chaque rencontre du Nazaréen révèle une faille, un désordre, une blessure psychique, laquelle trouve sa guérison dans le regard du Sauveur. Le riche jeune homme s’en va triste (tristis abiit), la Samaritaine confesse ses désordres affectifs, Madeleine se prosterne, saisie d’effroi et d’espérance.
C’est donc à bon droit que l’on peut affirmer que l’Évangile contient, en germe, une psychologie transcendante, une lecture des mouvements de l’âme — passions, culpabilité, désir de réparation, lutte intérieure, conversion — que nos vils contemporains, tout imbus de leurs thérapies profanes, seraient bien inspirés d’étudier. En Notre Seigneur se tient la clef de la paix intérieure.
Parmi les passages les plus pénétrants de la Sainte Écriture, ceux qui révèlent la tension entre chair et esprit, entre volonté propre et volonté divine, entre crainte et confiance, sont d’une richesse psychologique inépuisable. Le drame de Judas, l’angoisse de Pierre, les hésitations de Thomas, loin d’être de simples traits narratifs, témoignent d’un réalisme moral saisissant. Ils font du Nouveau Testament non seulement la Parole de Dieu, mais aussi une fresque authentique des luttes intérieures de l’homme.
Qui pourrait nier que la parabole de l’enfant prodigue n’est point le récit le plus bouleversant d’une réparation psychique par l’amour paternel ? Quelle école de psychologie contemporaine, fût-elle jungienne ou lacanienne, en saisit ne fût-ce que l’ombre du sens ?
Il faut rappeler que la théologie morale catholique, issue des Évangiles et des Épîtres, n’a jamais méconnu cette dimension intérieure. Le combat spirituel, enseigné par les Pères du désert, suppose d’identifier les pensées mauvaises, de discerner leur source, de résister aux passions, de progresser vers la vertu.
L’homme, tel que le Christ le veut, est un sanctuaire habité par la grâce, certes, mais aussi un champ de bataille où les mouvements de l’âme doivent être scrutés avec lucidité et rectitude : c’est là la vraie psychologie morale, loin des palinodies affectives de notre temps.
🎼 V. Psalmodies de l’âme dans l’Ancien Testament
Avant que le Verbe se fît chair, c’est dans les pages vespérales de l’Ancien Testament que l’on trouve les accents les plus poignants d’une intériorité en quête de salut. Les Psaumes, en particulier, résonnent comme autant de cris de l’âme, de supplications, de larmes, de louanges, de repentirs, de colères parfois : toute la gamme des émotions humaines y est déployée dans sa nudité spirituelle.
Il serait juste de dire que David, roi, prophète et pénitent, fut l’un des premiers poètes de l’âme humaine. Non par complaisance à l’introspection, mais parce qu’il savait que seul Dieu peut sonder les reins et les cœurs.
« Mon âme est triste jusqu’à la mort, mes larmes sont ma nourriture jour et nuit », chante-t-il.
N’est-ce point là l’expression d’une détresse psychique que mille thérapeutes actuels qualifieraient de dépression majeure ? Mais loin de se complaire dans le néant, le Psalmiste se tourne vers Dieu :
« En Toi, Seigneur, j’ai mis mon espérance, que je ne sois point confondu. »
De même, les livres de la Sagesse (Proverbes, Ecclésiastique, Sagesse de Salomon) offrent une pédagogie morale empreinte de discernement intérieur. On y apprend à gouverner ses paroles, à dompter sa colère, à fuir l’orgueil, à aimer la correction. Ce sont de pieuses sentences non purement décoratives, car ces exhortations sont des clefs de lecture du cœur humain. Le sage biblique n’ignore pas les méandres de l’âme : il les scrute, les nomme, les redresse.
Il faut rappeler que les Écritures, bien avant tout traité savant, désignent avec une acuité rare les attitudes, comportements, vertus et vices, qui forment la trame même de la vie psychique. Les pleurs d’Anne, mère de Samuel, les terreurs de Job, les fureurs de Saül, les tendresses de Ruth, les doutes de Moïse, tout cela forme une anthologie réaliste et crédible des âmes humaines.
Or, tout y tend vers l’unité de l’homme avec son Dieu. Ce que la psychologie rationaliste, livrée à l’errance sans but, ne peut offrir, la Bible l’enseigne avec une autorité bienveillante.
🏰 VI. Âme médiévale, entre Augustin & Thomas
Lorsque s’éteignit la lumière vacillante du monde romain, l’Église naissante hérita de l’âme antique pour la baptiser. Les penseurs médiévaux, guidés par la foi, ne rejetèrent point les apports des philosophes païens ; ils les discernèrent, les tamisèrent, les ordonnèrent sous la houlette de la Révélation. C’est ainsi que, dès le IVᵉ siècle, un géant s’élève et domine la pensée occidentale : saint Augustin d’Hippone.
Issu de la culture latine raffinée, rompu à la rhétorique et aux manichéens, Augustin connut toutes les passions de l’âme avant d’être saisi par la grâce. Ses Confessions, œuvre bouleversante d’introspection, inaugurent une tradition chrétienne d’analyse de soi qui irrigue jusqu’aux œuvres de Pascal, de Mgr Bossuet et même, paradoxalement ou non, des moralistes profanes du Grand Siècle.
Augustin scrute les profondeurs de sa mémoire, interroge les ressorts du temps, débusque ses faiblesses passées, et dévoile les abîmes de la volonté humaine. Le péché est transgression et même blessure dans l’orientation de l’âme vers son bien véritable.
Par sa psychologie du désir, Augustin montre que toute âme est en quête de Dieu, mais que cette soif peut être détournée vers de faux biens. L’éducation du désir, voilà le cœur d’une vraie psychologie chrétienne, contre la dissection maladive des pulsions à laquelle les modernes sacrifient. Augustin dépasse Plotin en reconnaissant la nécessité du Rédempteur : car nul ne peut se sauver par la seule ascèse intérieure.
Mais c’est avec saint Thomas d’Aquin, au XIIIᵉ siècle, que la pensée médiévale atteint sa plénitude. Le Docteur Angélique s’attache à ordonner, dans une architecture admirable, les facultés de l’âme, ses passions, ses vertus, ses actes. Dans sa Somme théologique, il consacre de longs développements aux mouvements de l’âme (motus animae), qu’il répartit selon les données d’Aristote : amour, haine, joie, tristesse, espoir, crainte, colère... Mais ce que Thomas ajoute de radicalement chrétien, c’est la place de la grâce et des vertus théologales dans cette économie intérieure.
- Ainsi, la psychologie thomiste repose sur une anthropologie unifiée : l’homme est corps et âme, raison et sensibilité, liberté et dépendance à Dieu.
- Nulle opposition entre nature et surnature, mais un ordre hiérarchique que la grâce vient couronner.
- Là est le sommet médiéval de la sagesse chrétienne.
🕯 VII. De la foi vécue à la psychologie de l’action
À la suite des géants patristiques et scolastiques, l’époque moderne connut un renouveau intérieur remarquable dans le silence des monastères : l’une des figures les plus nobles en fut Dom Jean-Baptiste Chautard, moine cistercien de Sept-Fons, auteur de l’ouvrage capital L’Âme de tout apostolat (1907).
Ce livre n’est point un traité psychologique au sens académique. Il est mieux : un diagnostic apologétique et pratique, d’une finesse intérieure saisissante. Dom Chautard y démontre que toute activité extérieure n’a de valeur qu’en tant qu’elle émane d’une vie intérieure enracinée dans la prière, le silence, l’union avec Jésus-Christ. Il oppose l’activisme stérile, propre aux tempéraments agités, à la fécondité surnaturelle d’une âme qui vit du Christ.
Et quelle psychologie implicite se déploie ici ! L’auteur distingue les tempéraments, analyse les pièges de l’orgueil spirituel, les illusions des âmes généreuses mais désordonnées, les lassitudes qui saisissent les cœurs peu enracinés. Il enjoint à nourrir l’âme par la méditation, à surveiller les mouvements de l’ego, à confesser ses sécheresses, à lutter contre la routine… Il décrit les degrés de la ferveur, les cycles de l’enthousiasme et de la tiédeur, les tentations du découragement. Le tout, non dans une logique clinique, mais dans une perspective d’union surnaturelle à Dieu.
En somme, l’œuvre de Dom Chautard constitue une véritable psychologie de la vie spirituelle, fondée non sur des abstractions, mais sur l’expérience des saints et sur une observation réaliste de la condition humaine.
Insistons : cette tradition millénaire constitue une « science de l’âme » infiniment plus roborative que les prétentions de la psychiatrie dégénérée, prisonnière d’un funeste matérialisme.
⚜️ Synthèse concise
L’âme humaine, en sa profondeur tragique et lumineuse, ne fut jamais ignorée par les sages d’antan ni par les Pères de l’Église. Bien avant que le mot « psychologie » n’apparût dans les cénacles universitaires, une science authentique de l’homme intérieur s’était déjà déployée, tant dans les dialogues grecs que dans les Écritures saintes.
La modernité a séparé ce que la sagesse ancienne unissait : le corps et l’âme, la raison et la foi, la morale et la psychologie. Il est temps, à rebours du nihilisme ambiant, de redécouvrir cette tradition vivante qui unit la vérité sur l’homme à la lumière de Dieu.
Ce n’est point en se regardant soi-même que l’on se comprend, mais en se laissant regarder par Celui qui a fait l’âme à Son image.
Bonus avec Jung – En référence à la citation d’en-tête :
Carl Gustav Jung avait observé que les catholiques pratiquants étaient sensiblement moins sujets aux névroses que le reste de la population — ainsi qu’il le souligne dans La vie symbolique. Cette remarque, d’un homme pourtant tenté par certaines dérives gnostiques, n’en est que plus significative.
Reconnaître cette vérité ne revient pas à psychologiser la foi de manière abusive, mais à comprendre — dans l’ordre légitime de la raison soumise à la vérité révélée — que la vie sacramentelle bien vécue produit un ordre intérieur qui dépasse les simples remèdes de la psychologie moderne, notamment par le sacrement de confession.