La Russie a-t-elle dépassé l’Allemagne pour le PIB/PPA, selon le FMI et la Banque mondiale ?
Source : reseauinternational.net – 8 septembre 2023 – Dominique Delawarde https://reseauinternational.net/la-russie-a-t-elle-depasse-lallemagne-pour-le-pib-ppa-selon-le-fmi-et-la-banque-mondiale/
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Le général Dominique Delawarde est l’ancien chef «Situation-Renseignement-Guerre électronique» à l’État major interarmées de planification opérationnelle.
Cette information étant contestée par des atlantistes bardés de certitudes, il est bon de faire le point et d’apporter une réponse documentée et sourcée aux affirmations gratuites de café du commerce que l’on peut entendre ou lire, ici ou là.
Le 11 avril 2023, le FMI faisait paraître ses prévisions pour les PIB/PPA 2023 que l’on peut voir sur la capture d’écran ci après pour les 10 premier pays classés dans l’ordre.
source : ttps://www.imf.org
Dans ces prévisions, l’Allemagne apparaissait en 5ème position avec un PIB de 5550 milliards de $ /PPA et la Russie en 6ème position avec un PIB de 4990 milliards de $/ PPA.
Ce classement se fondait sur des prévisions de croissance que l’on retrouve dans le rapport du FMI du 11 avril 2023 et qui figure dans la capture d’écran ci-après.
source : https://www.imf.org/2023/04/11/world-economic-outlook-april-2023
En avril, selon les prévisions du FMI, l’Allemagne restait donc, de peu, devant la Russie.
Pour un observateur qui suit régulièrement les prévisions du FMI depuis plusieurs décennies, ce qui est mon cas, celles ci sont, le plus souvent, surévaluées pour les pays occidentaux et sous évaluées pour leurs challengers (Russie et Chine). Il y avait donc fort à parier que les prévisions du FMI d’avril 2023 n’échapperaient pas à la règle.
BINGO !! !!!
Le FMI corrige ses prévisions tous les trois mois pour tenir compte des dernières évolutions. Il a donc corrigé ses prévisions de croissance d’Avril le 25 Juillet 2023 et établi un nouveau tableau dont la capture d’écran vous est proposée ci-après.
On réalise, par simple lecture des données, que l’Allemagne affiche une récession trois fois plus sévère en juillet que celle prévue par le FMI en avril (-0,3% au lieu de -0,1%).
À l’inverse, la correction de la croissance de la Russie par le FMI fait passer celle ci de +0,7% à +1,5% en Juillet pour l’année 2023. La prévision de croissance par le FMI a donc plus que doublé en trois mois pour la Russie.
La Russie qui, en avril, se trouvait à quelques longueurs de l’Allemagne pour le PIB/PPA, selon le FMI, comble donc une partie de son retard grâce au différentiel de croissance prévu par le FMI.
Il y a fort à parier qu’à la correction d’Octobre 2023 et plus encore au bilan de fin d’année 2023, établi en janvier 2024, le différentiel de croissance prévu par le FMI entre l’Allemagne et la Russie va se creuser davantage au profit de la Russie.
Toutes les données de l’économie russe du 2ème trimestre 2023 qui n’ont pas pu être prises en compte dans les prévisions du FMI de juillet dernier, montrent que la croissance russe sera comprise entre +2% et +2,5% en 2023, ce qui est bien supérieur au +0,7% annoncé par le FMI en avril et au +1,5% annoncé en juillet.
Quant à la récession allemande, inutile de tirer sur une ambulance, il suffit d’attendre Octobre 2023, puis Janvier 2024 pour mesurer l’ampleur des dégâts, dans les corrections du FMI.
Mais le FMI n’est pas le seul organisme à vocation mondiale à évaluer les PIB comparés des différents pays. S’agissant de l’Allemagne et de la Russie, la Banque mondiale, créée et contrôlée elle aussi par les occidentaux, fait des constats sensiblement différents de ceux du FMI.
source pour la Banque mondiale : https://data.worldbank.org/indicator/NY.GDP.MKTP.PP.CD
Si l’on s’en tient aux chiffres de la Banque mondiale qui place la Russie devant l’Allemagne en PIB/PPA dès la fin de 2022, (de peu, mais devant) ; et si l’on tient compte aussi du fait que la Russie est en croissance en 2023, alors que l’Allemagne est en récession, il devient évident que la Russie est devenue la première puissance économique d’Europe en PIB/Parité de Pouvoir d’Achat, et la 5ème puissance économique du monde dans le classement PIB/PPA, et cela en pleine guerre OTAN-Russie en Ukraine alors que monsieur Lemaire nous avait promis – juré que nous allions provoquer l’effondrement de l’économie Russe et que monsieur Macron évoquait une Russie en cessation de paiement quelques semaines après le début de l’opération spéciale au premier trimestre 2022.
Comme disait mon ami Lino Ventura dans les Tontons Flingueurs : «Les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît».1
Reste à savoir pourquoi le FMI a sous estimé à ce point la Russie et surestimé l’Allemagne en fin d’exercice 2022… Ce comportement du FMI est la norme, pour ceux qui le connaissent, mais rarement à ce point…
En conclusion, je suis désolé pour l’Allemagne et pour les atlantistes inconditionnels. Si le FMI, créé et dirigé par les occidentaux me dit que la Russie en croissance est en voie de dépasser l’Allemagne en récession, en PIB/PPA, et si la Banque mondiale, elle aussi créée et dirigée par les occidentaux, me dit que le dépassement a déjà eu lieu à la fin de l’année 2022, je suis bien obligé de les croire.
D’ailleurs, Poutine et les médias russes ne s’en seraient pas vanté, s’ils n’avaient pas de solides raisons pour le faire.2,3
Chacun devrait commencer à comprendre que les opérations militaires entre l’occident otanien et la Russie en Ukraine ne sont que la partie émergée de l’iceberg d’un bras de fer planétaire entre le camp de l’hégémon US et celui de la multipolarité conduite par la Russie et ses amis BRICS et OCS.
C’est la résilience économique et financière qui désignera le vainqueur et la dédollarisation progressive de l’économie mondiale constituera l’élément déterminant sur le résultat de ce bras de fer.
Si le joueur d’échec Poutine avait voulu affaiblir économiquement et durablement l’occident en Ukraine, il ne s’y serait pas pris pas autrement qu’en prenant son temps dans la conduite de l’opération spéciale et en misant sur l’insondable bêtise et les erreurs d’appréciation de ses adversaires otaniens. Le temps joue aujourd’hui en faveur de la Russie tant sur le plan militaire, en permettant l’attrition à moindre frais de l’adversaire otano-kiévien, que sur les plans économique et financier en laissant l’occident otanien se tirer des balles dans le pied tous les mois par des sanctions «boomerang». Le lecteur notera qu’une comparaison pertinente des budgets de défense entre États ne peut se faire qu’en dollar/PPA et non en dollar nominal comme on le fait trop souvent en Occident pour se rassurer. La Russie ne paye pas ses militaires, ses avions ou ses chars en dollars nominal, mais en roubles.
L’hégémon « Brics » au fortes pratiques et solidarités totalitaires avérés, et résolument mondialiste dans ses écrits, n’est que le pendant « satanique » de l’Occident « sataniste » décadent et mondialiste dictatorial. Entre deux diables, lequel choisir?
Aucun, mon Général !
Rappelons, avec Jimmy Goldsmith, que le succès d’une nation ne se mesure pas exclusivement en terme économique. Le relèvement national n’est pas seulement le résultat de la croissance économique.
Un des défauts de la culture moderne est qu’elle fait croire que tout problème, quel qu’il soit, est réductible à l’analyse chiffrée et par conséquent peut être mesuré.
Lorsque la mesure, plutôt que la Sagesse, devient l’outil privilégié, cela peut conduire à de graves erreurs.
Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/introduction-livres-de-femmes.html
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