Développement durable ou exploitation durable?

Source : geopolitika.ru – 3 juin 2025 – Leonid Savin

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Le concept de développement durable est promu depuis de nombreuses années sur les plateformes internationales, principalement au sein des Nations unies. Lors du sommet de cette organisation en 2015, 193 pays ont signé 17 objectifs de développement durable, où, de manière générale, tout le monde s’est accordé à dire que le monde avait besoin d’un certain modèle tenant compte à la fois des aspects politiques et économiques, mais aussi sociaux et environnementaux.

Encore plus tôt, lors du « Sommet de la Terre » de 1992 à Rio de Janeiro, le concept de durabilité a été adopté comme modèle pour les programmes économiques et environnementaux sous l’égide de la même ONU. Les objectifs du Millénaire pour le développement de l’ONU étaient également directement liés à cette théorie.

Bien que personne ne nie la nécessité d’une gestion prudente des ressources naturelles et de la protection de l’environnement, il est alarmant de constater que les questions de développement durable sont activement promues par des projets typiquement mondialistes tels que le Forum de Davos, fondé par Klaus Schwab. De même, George Soros et Bill Gates, dont les projets sont également liés à l’ONU par le biais de l’OMS et d’autres initiatives, plaident régulièrement en faveur du développement durable. Il est donc nécessaire d’examiner plus en détail de quel type de théorie et de méthodologie il s’agit. Et aussi qui, en particulier, la promeut et pourquoi.

Si l’on se penche plus en détail sur l’histoire, on constate que ce concept est directement lié à l’organisation mondialiste « Club de Rome » et à la théorie malthusienne sur la nécessité de limiter la population mondiale. En 1972, le « Club de Rome » a publié son premier rapport, intitulé « Les limites de la croissance », qui utilisait la modélisation mathématique pour explorer divers scénarios futurs pour l’humanité.

Il est révélateur et, apparemment, il n’est pas fortuit que la même année ait vu la création du Programme des Nations unies pour l’environnement, qui a jeté les bases du débat sur -et de la résolution-  des problèmes environnementaux au niveau mondial. La théorie du réchauffement climatique, les problèmes de la couche d’ozone terrestre et d’autres doctrines similaires, y compris des constructions pseudoscientifiques destinées à des personnes crédules, en sont également issues.

À ce propos, les dernières réalisations dans le cadre du programme de développement durable sont les accords conclus lors du « Sommet de Paris sur le climat », accords concernant la limitation des émissions de CO2 et la poursuite de la mise en œuvre de ce programme, auquel de nombreux pays ont adhéré.

Bien que les auteurs du concept de développement durable déclarent leurs objectifs nobles et les décrivent comme une approche pragmatique – c’est-à-dire comme une utilisation rationnelle des ressources pour la prospérité, comme la perspective d’un niveau de vie élevé et d’une répartition équitable des bénéfices, ainsi que comme la préservation de l’environnement et des ressources naturelles –, ce qui représente les trois piliers que sont l’économie, la sphère sociale et l’écologie; le terme lui-même reste néanmoins assez vague et imprécis. Chacun peut y mettre ce qu’il veut. Par conséquent, des conflits d’intérêts sont inévitable, non seulement entre l’économie et la politique, mais aussi entre les acteurs politiques, comme en témoigne le refus d’un certain nombre de pays d’adhérer à l’accord de Paris.

De plus, avant même cela, lors du sommet du Groupe des 77, qui s’est tenu en Bolivie en 2014, la déclaration finale soulignait le désaccord avec la politique de contrainte imposée par les pays occidentaux pour asseoir certaines normes environnementales.

Il a été raisonnablement affirmé que, sous le couvert de la préoccupation pour l’environnement et de la nécessité d’imposer des taxes spéciales sur les émissions de CO2, on tente de freiner le développement d’autres États. Alors que les pays industrialisés ont déjà traversé une période de croissance industrielle et s’orientent vers un nouveau type d’économie, ils tentent d’imposer leur modèle à d’autres États, sans tenir compte des dommages réels que le rejet de l’industrialisation peut causer à leurs économies.

En effet, l’Occident a promis d’aider au lancement de nouvelles technologies. Mais, apparemment, cela exigeait de payer pour cela en cédant des ressources et en galvaudant la souveraineté politique.

Il convient de noter que le Groupe des 77, malgré son nom, comprend plus de 130 pays, ce qui en fait la plus grande organisation internationale au monde après les Nations unies. Alors pourquoi toutes les décisions « environnementales », qui sont pour le moins étranges et relatives au développement durable, ont-elles été soutenues et le plus souvent adoptées par l’ONU ? Cette dichotomie est donc assez étrange, mais la réponse à cette question pourrait être que l’on est ainsi en train de déployer une stratégie de corruption, traditionnellement pratiquée par les pays du G7, qui achètent les votes des pays en développement à l’ONU en échange d’une aide économique du FMI et de la Banque mondiale.

Un autre exemple de la manière dont les mondialistes promeuvent leurs intérêts sous le couvert du développement durable est celui des monopoles agro-industriels associés aux organismes génétiquement modifiés (OGM).

Ces organismes sont présentés comme relevant de biotechnologies agricoles prometteuses, capables d’atteindre les objectifs de développement durable (principalement dans le secteur de la production alimentaire). Mais en même temps, cela passe sous silence le prix à payer pour y parvenir. Il ne s’agit pas seulement de la destruction de cultures endémiques dans différentes parties du monde, directement liées à l’agriculture authentique et au mode de vie traditionnel de nombreux peuples, mais aussi de l’imposition pure et simple d’un monopole sur l’achat de semences OGM auprès de leurs producteurs, dont la grande majorité est située aux États-Unis. Cependant, aux États-Unis, la moitié des terres agricoles est déjà sous le contrôle des géants des OGM, ce que confirment les statistiques.

Et cette expérience menée sur les agriculteurs américains peut servir d’exemple à d’autres pays.

Les partisans de l’utilisation des OGM soulignent également que l’agriculture biologique nécessite plus de terres et entraîne également des émissions de dioxyde de carbone plus élevées en raison de l’utilisation d’engrais organiques obtenus à partir d’animaux.

Nous voyons ici une combinaison évidente entre des discours, que les mondialistes tentent de promouvoir sous le couvert de connaissances environnementales, et un programme écologique.

Cependant, les experts ont noté que l’utilisation des biotechnologies modernes telles que les OGM est directement liée à d’autres technologies de transition, mais aucune évaluation détaillée sur cette question n’a été élaborée.

Malgré cela, les tentatives de multinationales telles que Monsanto (rachetée par Bayern en 2016) pour contrôler les marchés agricoles se poursuivent.

Les sociétés pharmaceutiques occidentales, regroupées sous l’appellation de « Big Pharma », déploient des efforts similaires. Cependant, l’épidémie de coron avirus a montré le côté déplaisant de l’interaction entre les élites politiques occidentales et les géants pharmaceutiques, principalement le scandale au sein de l’UE concernant l’achat de vaccins à une entreprise approuvée par Ursula von der Leyen sans qu’il n’y ait eu de procédures appropriées et sans la transparence et la responsabilité requises. Mais cela n’a pas affaibli les efforts de l’oligarchie pharmaceutique occidentale pour s’emparer du marché mondial pour écouler ses produits de qualité inférieure, bien au contraire.

Le cynisme des mondialistes atteint son paroxysme dans les cas observés en Amazonie brésilienne, qui peuvent être considérés comme des cas à part. Après les incendies de forêt, certaines entreprises de biotechnologie apparaissent pour offrir leurs services afin de « normaliser » le sol dans la zone brûlée. Les personnalités publiques locales établissent un lien direct entre ces incendies, qui sont récemment devenus plus fréquents et plus importants, et les intérêts de ces entreprises.

Tout cela nous permet de conclure que le concept de « développement durable » était dès l’origine un projet politique des oligarques mondialistes. Mais avec la fragmentation et l’impasse actuelles que connait projet de mondialisation, ils tentent de présenter cela comme un scénario alternatif pour un avenir universel. C’est-à-dire une partie de leur fameux « ordre fondé sur des règles ». Afin que leur fonctionnement et leur contrôle puissent se poursuivre sous un prétexte plausible.

Une pensée sur “Développement durable ou exploitation durable?

  • 6 juin 2025 à 13 h 28 min
    Permalink

    À propos de «Développement durable » et de la future monnaie numérique mondiale
    Robert Lattès, membre du Club de Rome (financé par Rockefeller), écrivait (dans Le Nouvel Économiste n°3 du 27/10/1975) que « Sans un nouvel ordre monétaire mondial, il n’y aura pas de nouvel ordre économique, tant le premier commande au second. ». Rappelons que le Club de Rome est cette organisation technocratique fondée en 1968 par Aurelio Peccei, ancien affilié du Groupe « Bilderberg »e à l’origine de l’émergence du concept de « développement durable » et Alexander King, ex-président de l’International Federation of Institutes of Advanced Study (I.F.I.A.S.) et également ancien membre du Groupe Bilderberg.
    Rappelons que, sous l’égide de la Banque des Règlements Internationaux (B.R.I.), la prochaine étape de la stratégie, jusqu’ici gagnante, des « puissances d’argent » sera la mise au point d’une monnaie mondiale. Cette future monnaie, qui chapeautera toutes les monnaies du monde, et qui sera entièrement contrôlée par les élites bancaires globalistes, devra circuler sous forme exclusivement dématérialisée.
    C’est pourquoi, actuellement, nous assistons à de grandes manœuvres géopolitiques consistant en la « démolition contrôlée » (devenue une habitude depuis un fameux mois de septembre) du dollar par l’entremise, plus ou moins adroite, de remise en cause de la suprématie américaine sur les échanges internationaux.
    La Chine et la Russie, qui sont, rappelons-le, membres de la B.R.I., sont parties prenantes de cette stratégie : la Chine en tant que moteur principal des DTS tandis que la Russie a raccroché les « wagons du train » de la monnaie mondiale.
    Le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) est l’un des mécanismes clés dans le cadre du financement de la future monnaie mondiale.
    Le FEM, « validé » par le biais des Nations Unies en 1992 (grâce à la cooptation des hauts fonctionnaires ministériels de 179 pays), lors de la conférence sur l’environnement et le développement, plus connue sous le nom de « Sommet de Rio », est une organisation financière indépendante gérant le système de financement destiné, soi-disant, à mener des actions pour la préservation de l’environnement, dans le cadre du « développement durable ». Il accorde, entre autres, des subsides au projet lié à la lutte contre les effets du pseudo réchauffement climatique. « Pseudo », en effet, car il est avéré que la température, plus élevée dans les temps anciens, s’abaisse graduellement ; le mensonge du « réchauffement climatique » est destiné, en partie, à faire croire que les « élites » actuelles et leurs scientifiques dits « sérieux » peuvent apporter tous les progrès, même ceux du climat.
    Notons que, à l’origine, le FME est issu du « 4ème Congrès Mondial des Terres Sauvages » (4th World Wilderness Congress) organisé en 1987 par la Banque Rothschild, et le Baron Edmond de Rothschild lui-même. Quelque 1 500 banquiers et dirigeants parmi les plus puissants du monde ont assisté à ce congrès qui était présidé par l’homme politique, membre de la haute finance canadienne et agent de « N. M. Rothschild & Sons » à Londres, Maurice Strong (1929-2015). Co-fondateur du WWF, ancien Secrétaire général de la Conférence des Nations unies sur l’environnement et co-directeur de l’Aspen Institute, Maurice Strong était aussi membre fondateur du GIEC (créé en 1988) et de l’« Earth Council », dont il deviendra le Directeur. Créé en 1992, au Costa Rica, pour coordonner la réalisation des programmes de l’« Agenda 21 », l’« Earth Council » a aussi comme membre fondateur Klaus Schwab, accessoirement « Monsieur Great Reset », mais surtout fondateur du « World Economic Forum », les Symposiums annuels qui depuis 1971 réunissent à Davos, en Suisse, les hommes du « Big Business ».
    Comme le dit l’expression : « Que le monde est petit ! ».

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