Dépenses militaires record : la course aux armements, un suicide collectif au nom de la « paix » ?

Source : francesoir.fr – 27 septembre 2025 – Le collectif citoyen

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Imaginez un monde où l’humanité dépense 2 700 milliards de dollars par an pour fabriquer des armes, pendant que des millions meurent de faim ou fuient des guerres qu’on alimente soi-même. C’est notre réalité en 2024, selon l’ONU, qui alerte sur un record absolu de dépenses militaires mondiales atteignant 2 718 milliards de dollars – une hausse de 9,4 % par rapport à 2023, la plus brutale depuis la fin de la Guerre froide.sipri

Et ce n’est que le début : les projections tablent sur un gonflement à 6 600 milliards selon l’ONU d’ici 2035, si rien ne change. Pendant ce temps, le financement du développement mondial accuse un trou béant de 4 000 milliards. Absurde ? Non, tragique. Cette course aux armements, dopée par les conflits en Ukraine, au Yémen et au Moyen-Orient, n’est pas une fatalité : c’est un choix politique, souvent masqué par des discours lénifiants sur la « défense de la démocratie ».

Mais creusons. Derrière les chiffres, se cachent des incohérences criantes, comme celles d’Emmanuel Macron, qui prône la paix à l’ONU tout en versant des hectolitres d’essence sur le feu des guerres proxy. Sans oublier bien sur le rôle de certains lobbyistes ou sénateurs qui s’invitent dans les décisions hors de leur frontière et attisent la foudre sous couvert de conseils éclairés (comme le sénateur Lindsey Graham qui fera l’objet d’un article séparé).

Le tableau mondial : des trillions pour la destruction, des miettes pour la vie

L’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) ne mâche pas ses mots : cette explosion budgétaire, +37 % en une décennie, est alimentée par l’Europe (hausse de 16 % en 2024) et le Moyen-Orient (où les budgets ont bondi de 19 %). Les États-Unis mènent la danse avec 997 milliards de dollars, soit plus que les neuf pays suivants combinés, tandis que la Russie et la Chine suivent de près, justifiant leurs hausses par des « menaces existentielles ». Résultat ? Des guerres proxy qui s’éternisent : en Ukraine, Kiev consacre 100 % de son budget à la défense ; à Gaza, les frappes israéliennes, soutenues par des alliés occidentaux, ont fait des dizaines de milliers de morts civils.

L’ONU le martèle : ce « surarmement » mondial mine les Objectifs de développement durable (ODD), si tant soit peu qu’ils soient plus louables, avec des impacts directs sur la faim (1 milliard de personnes affectées) et les migrations forcées (plus de 100 millions de déplacés). On dépense pour des missiles qui tuent, au lieu d’investir dans des écoles ou des hôpitaux. Les profiteurs ? L’industrie de l’armement, qui engrange des profits records, avec un lobbying actif pour que les tensions ne s’apaisent jamais.

N’est-ce pas une boucle infernale : plus d’armes = plus de conflits = plus d’armes ?

Macron, le belliciste masqué en pacifiste européen

Et la France dans tout ça ? Emmanuel Macron incarne à la perfection ces incohérences politiques qui transforment la « va-t-en guerre » en doctrine officielle. D’un côté, le président français se drape dans le manteau de la vertu à l’ONU : le 24 septembre 2025, il dénonce les « double standards » occidentaux sur l’Ukraine et Gaza, affirmant « se tenir aux côtés de la Palestine et de l’Ukraine » pour une paix juste, et critiquant l’offensive israélienne comme un « échec » qui « détruit la crédibilité » d’Israël. Il appelle même Trump à cesser les solutions purement militaires à Gaza, plaidant pour un État palestinien viable. Poétique, non ? Sauf que les actes contredisent le verbe avec une brutalité comique.

De l’autre côté, Macron accélère la machine de guerre comme jamais. Le 13 juillet 2025, il annonce un plan pour doubler le budget militaire français d’ici 2027, avec 6,5 milliards d’euros supplémentaires sur deux ans, portant les dépenses à 64 milliards en 2027 – trois ans plus tôt que prévu. Pourquoi cette urgence ? Pour « être craint », dixit le président, dans un discours alarmiste sur un « monde menaçant ». Résultat : la France envoie des armes et des formations militaires à l’Ukraine sans sourciller, et sans l’aval du Parlement violant potentiellement la Constitution, tout en menaçant d’intervenir directement contre la Russie – une rhétorique « faucon » qu’il a ensuite tempérée, faute de soutien européen et de moyens financiers adéquats.

Sur Gaza ? Paris condamne verbalement Netanyahu, mais continue de vendre des armes à Israël (via des licences indirectes) et refuse des sanctions européennes plus musclées.

Et à l’intérieur ? Ces hausses budgétaires se font au détriment des services publics : hôpitaux en crise, retraites rognées, alors que l’inflation galope. Macron prêche le multilatéralisme et la « paix durable » (avec des « garanties de sécurité inébranlables » pour l’Ukraine), mais ses politiques alimentent le cycle : plus d’armes = plus de morts = plus de justifications pour… plus d’armes.

Ces contradictions ne sont pas anodines. Elles révèlent un « en-même temps » couplé avec un cynisme profond : les élites parlent de paix pour apaiser les opinions, mais agissent en va-t-en guerre pour sécuriser des alliances (OTAN, UE) et des contrats juteux. Macron, en particulier, joue sur du velours : il critique les « double standards » qu’il incarne lui-même, flattant son image d’Européen éclairé tout en alignant la France sur Washington. Résultat ? Une perte de crédibilité globale, comme il l’admettait lui-même en mai 2025 : l’Occident risque d’être perçu comme hypocrite, perdant toute légitimité morale.

Les conséquences : une paix sacrifiée sur l’autel du profit

Cette course aux armements n’est pas neutre. Elle creuse les inégalités : 2 700 milliards pour la mort, contre des miettes pour l’éducation ou le climat. En France, les 6,5 milliards « exceptionnels » de Macron pourraient éradiquer la précarité énergétique pour des millions, mais non : priorité aux Rafale et aux missiles. Mondialement, elle perpétue les famines (le Yémen sous blocus saoudien, financé par des armes occidentales) et les migrations (des boat-people méditerranéens aux réfugiés ukrainiens). Pire, elle rend la paix impossible : comment négocier quand on arme les deux camps ?

Et si on arrêtait de payer pour notre propre ruine ?

Les dépenses militaires record ne sont pas une « nécessité » : c’est un choix idéologique, un va-t-en guerre déguisé en prudence. Macron en est l’avatar parfait – discours angélique, chéquier belliqueux. Il est temps de poser la question brutale : jusqu’où irons-nous dans cette absurdité avant que les trillions ne se retournent contre nous ?

Il est urgent de réorienter ces budgets vers la vie, pas la mort. Sinon, la « paix » ne sera plus qu’un mot vide, prononcé par des leaders qui, comme Macron, excellent dans l’art de dire une chose et son contraire. 

Sommes-nous des complices consentants, ou des lanceurs d’alerte ? Le choix est là, et se révèle brûlant comme un obus.

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