« Le téléphone, c’est un espion, c’est un mouchard que vous avez dans votre poche » prévient Nicolas Lerner, patron de la DGSE

Source : epochtimes.fr – 11 novembre 2025 – Valentin Solier

https://www.epochtimes.fr/le-telephone-cest-un-espion-cest-un-mouchard-que-vous-avez-dans-votre-poche-previent-nicolas-lerner-patron-de-la-dgse-3106031.html

Abonnez-vous au canal Telegram Strategika pour ne rien rater de notre actualité

Pour nous soutenir commandez les livres Strategika : “Globalisme et dépopulation” , « La guerre des USA contre l’Europe » et « Société ouverte contre Eurasie »

Doute-t‑on encore de la confidentialité de nos communications ? « Le téléphone, c’est un espion, c’est un mouchard que vous avez dans votre poche. (…) Les conversations et les messages que vous avez peuvent être interceptés », affirme Nicolas Lerner, directeur général de la Sécurité extérieure. À l’heure où les Français misent sur les technologies pour protéger leur vie privée, les risques d’espionnage numérique s’intensifient, touchant chaque utilisateur de smartphone et chaque échange numérique, aussi banal soit‑il.

Une surveillance désormais incontournable

Dans un entretien accordé à France Inter le 10 novembre 2025, Nicolas Lerner a mis en garde contre les illusions de sécurité conférées par les applications de messagerie. Selon le chef des services secrets français, « Il n’y a pas d’application qui vous garantisse une confidentialité à 100 % de vos échanges ». Même les systèmes réputés cryptés, tels que Telegram ou Signal, ne protègent pas totalement des tentatives d’interception, qu’elles émanent de forces de l’ordre ou d’acteurs malveillants.

C’est le patron de la DGSE qui vous le dit : « Aucune application ne garantit la confidentialité de vos échanges à 100%. » Nicolas Lerner, directeur général de la Sécurité Extérieure, était l’invité du Grand entretien, lundi 10 novembre. pic.twitter.com/84egrpTSJ3

— France Inter (@franceinter) November 10, 2025

En cliquant sur le bouton Suivant, vous acceptez que le contenu de twitter soit chargé.

Nicolas Lerner précise : « Il faut considérer, c’est ce que nous faisons aux services, qu’un téléphone, ce que vous échangez dans votre téléphone, les conversations que vous avez, les messages que vous avez, peuvent être interceptés ». Plusieurs logiciels sont capables d’intercepter les messages avant leur chiffrement, rendant la promesse de sécurité limitée, y compris pour les utilisateurs aguerris.

De l’espionnage à la surveillance de masse

Le constat dressé par Nicolas Lerner rejoint celui des experts en cybersécurité. Comme le souligne Roxane Suau, spécialiste chez Pradeo interrogée par TF1, « notre téléphone est un véritable espion ». Les applications les plus anodines peuvent collecter et transmettre des données personnelles non strictement nécessaires à leur fonctionnement : carnet de contacts, journal d’appels, voire accès à la localisation ou à la caméra. Chaque installation d’application, chaque utilisation de fonctionnalités connectées multiplie les points de vulnérabilité du smartphone du citoyen.

Au‑delà du piratage par des cybercriminels, la loi française autorise — sous contrôle strict — l’activation et la géolocalisation à distance des téléphones portables des suspects dans le cadre d’enquêtes judiciaires, d’après le site Le club des juristes. Cependant, la collecte des voix et images à l’insu de l’utilisateur demeure encadrée et limitée, afin de protéger le respect de la vie privée. Les débats hexagonaux sur la sécurité numérique interrogent constamment « jusqu’où doit aller la surveillance pour garantir l’ordre public sans bafouer les libertés individuelles ».

En Chine, la surveillance de masse s’appuie sur la combinaison de techniques ultra‑sophistiquées d’écoute et de contrôle numérique : caméras interconnectées à reconnaissance faciale, analyse en temps réel des communications, traçage des déplacements via applications mobiles et collecte intensive des données personnelles. Les citoyens chinois, dont chaque acte est enregistré et évalué dans un vaste système de crédit social, voient leur quotidien scruté, noté et parfois sanctionné, selon leur niveau de loyauté ou d’obéissance au régime. Les technologies de surveillance couvrent aussi bien les échanges téléphoniques que les réseaux sociaux, permettant au parti de construire un « double digital » pour chaque individu, passible de surveillance et de manipulation.

Précautions et nouveaux réflexes

Face à ces constats, experts et autorités recommandent d’adopter de nouveaux réflexes : limiter les installations d’applications inutiles, vérifier les autorisations accordées, privilégier la désactivation du micro ou de la caméra hors usage, et rester attentif aux nouveaux risques de piratage ou d’interception, y compris sur des réseaux Wi‑Fi publics ou des messageries considérées comme sécurisées.

Nicolas Lerner le martèle : « Aujourd’hui, il n’y a pas une solution qui vous prémunisse à 100 % du risque d’être intercepté et écouté ». En filigrane, l’appel à la prudence s’adresse à tous : le smartphone, compagnon discret du quotidien, peut se transformer en outil d’espionnage potentiellement omniprésent, au‑delà des seules intentions de ses détenteurs.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *