Les frères Cioran et le passé gardiste

Quand il voulait susciter le scepticisme des Parisiens, Emil Cioran se plaisait à dire que l’une des plus belles villes du monde était Sibiu/Hermannstadt. Et il pensait que Paris était devenue un « garage apocalyptique ». De Sibiu, il disait à ses interlocuteurs étonnés: « C’est une ville vraiment extraordinaire ». Il aimait évoquer le temps où il habitait cette cité transylvanienne, proche de la frontière qui séparait l’empire des Habsbourg du Royaume balkanique de Roumanie: « Il y avait là-bas trois nationalités (l’allemande, la hongroise et la roumaine) qui vivaient en parfaite convivialité. Cet fait m’a marqué pour toute ma vie, car, depuis, je ne parviens pas à vivre dans une ville où l’on ne parle qu’une seule langue, car je m’y ennuie tout de suite ».

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Mircea Eliade et la Garde de Fer

Eliade lui-même le dit clairement avec ses propres mots : « Pour moi, qui ne croyais pas au destin politique de notre génération (ni à l’étoile de Codreanu), une déclaration par laquelle je me dissociais du Mouvement semblait non seulement inacceptable, mais même absurde ». Il y a donc un temps pour la recherche et un temps pour l’engagement ; l’un ne doit jamais prévaloir sur l’autre, mais ils ne doivent pas non plus entrer en conflit

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