Green pass nucléaire : en mai sort la nouvelle bombe nucléaire pour les bases US en Italie

Source : mondialisation.ca – 11 janvier 2022 – Manlio Dinucci

https://www.mondialisation.ca/green-pass-nucleaire-en-mai-sort-la-bombe-pour-litalie/5664051

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Dans quatre mois, en mai, commence aux USA la production à grande échelle de la nouvelle bombe nucléaire B61-12 : l’annonce est faite par la U.S Department of Energy’s National Nuclear Administration (l’Administration pour la sécurité nucléaire nationale, NNSA, faisant partie du Département USA de l’Energie). Au fur et à mesure qu’elles sortiront de fabrique, les nouvelles bombes nucléaires seront remises à la US Air Force, qui les installera dans les bases en Italie et d’autres pays européens à la place des B61.

La B61-12 est une nouvelle arme nucléaire polyvalente qui remplace trois des variantes de l’actuelle B61 (3, 4 et 7). Elle a une tête nucléaire avec quatre options de puissance, à sélectionner en fonction de l’objectif à détruire. Elle n’est pas larguée à la verticale comme la B61, mais à distance de l’objectif sur lequel elle se dirige guidée par un système satellite. Elle peut pénétrer dans le sous-sol, explosant en profondeur pour détruire les bunkers des centres de commandement afin de “décapiter” le pays ennemi dans une first strike nucléaire. Pour cette attaque la US Air Force dispose aussi de la quatrième variante de la B61, la B61-11 pénétrante, modernisée en 2001. La B61-12, confirme la NNSA, peut être lancée soit par le bombardier furtif B-2A et par le futur B-21, soit par des chasseurs à double capacité conventionnelle et nucléaire. Parmi eux il y a les F-16C/D étasuniens basés à Aviano et les Tornado italiens PA-200 basés à Ghedi. Plus adaptés encore à l’attaque nucléaire sont les F-35A, déjà opérationnels aussi dans l’Aéronautique italienne. 

La NNSA communique que “toute la production nécessaire de B61-12” sera achevée dans l’année fiscale 2026. Le programme prévoit la construction de 500 bombes, avec un coût d’environ 10 milliards de dollars (chacune se trouvant ainsi coûter le double de ce qu’elle coûterait si elle était construite entièrement en or). Leur nombre effectif reste cependant secret, comme reste en grande partie secret leur déploiement géographique. Cela constitue le facteur déterminant de la capacité offensive des bombes nucléaires B61-12. Si elles étaient toutes déployées en territoire étasunien, prêtes à être transportées avec les bombardiers stratégiques, cela ne constituerait pas une modification substantielle des dispositifs stratégiques actuels. Les B61-12 seront par contre déployées dans d’autres pays au bord surtout de la Russie, prêtes à être transportées et lancées par les F-35 et d’autres chasseurs. 

Les bases d’Aviano et Ghedi ont été restructurées pour accueillir les chasseurs F-35 armés des nouvelles bombes nucléaires. À Ghedi peuvent être déployés 30 chasseurs italiens F-35A, prêts à l’attaque sous commandement USA avec 60 bombes nucléaires B61-12. Il n’est pas exclus qu’elles soient déployées aussi dans d’autres bases sur le territoire italien. Il n’est pas exclus que, en plus d’être déployées en Allemagne, Belgique et Pays-Bas, elles soient aussi déployées en Pologne, dont les forces aériennes participent depuis des années aux manoeuvres OTAN de guerre nucléaire, et dans d’autres pays de l’Est. Les chasseurs OTAN déployés dans les républiques baltes, au bord de la Russie, peuvent être eux aussi armés des B61-12. Il n’est pas exclus que les nouvelles bombes nucléaires puissent être déployées aussi en Asie et Moyen-Orient contre la Chine et l’Iran. Bien qu’elles soient classées comme “armes nucléaires non-stratégiques”, les B61-12, rapprochées des objectifs, ont des capacités offensives analogues à celles des armes stratégiques (comme les têtes nucléaires des missiles balistiques intercontinentaux). Elles sont ainsi des armes déstabilisantes, qui provoqueront une réaction en chaîne accélérant la course aux armements nucléaires.

Les 5 puissances nucléaires membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations Unies -États-Unis, Russie, Chine, France et Royaume-Uni- affirment, dans une déclaration conjointe (3 janvier), qu’“une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais être menée” et : “Nous demeurons déterminés [… à] poursuivre de bonne foi des négociations sur des mesures efficaces relatives à la cessation de la course aux armements nucléaires à une date rapprochée et au désarmement nucléaire”. Que les USA s’engagent alors à ne pas déployer dans d’autres pays, et mieux encore à ne pas produire, les nouvelles bombes nucléaires B61-12.

Manlio Dinucci

Article original : Il manifesto 11 janvier 2022

4 pensées sur “Green pass nucléaire : en mai sort la nouvelle bombe nucléaire pour les bases US en Italie

  • 19 janvier 2022 à 7 h 47 min
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    Les Russes ont les moyens de désactiver toutes attaques à distance
    Il ne reste plus aux Americains d’ aboyer en rage d’ impuissance ….

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  • 18 janvier 2022 à 21 h 24 min
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    Il ne faut pas se préoccuper des nouvelles sur la bombe atomique. Elle n’a jamais été plus qu’une idée de la science fiction et un phantöme de propagande, créé par le militaire des USA et un ensemble de soi-disants scientifiques dont la plupart étaient des juifs ou des gens avec des affiliations juives. Staline ne s’est pas fait avoir et a tout simplement imité l’exemple américain. Puis les autres puissances soucieuses de leur prestige, dont la France.

    Hiroshima et Nagasaki ont tout simplement été brülées au napalm comme des douzaines d’autres villes japonaises, et cela se voit très bien sur les photos de l’époque où l’on ne discernera aucun indice d’une détonation ou d’une chaleur hors du commun par rapport aux horreurs de la guerre. C’ètait du terrorisme démocratique au napalm, mais on a vendu cela comme quelque chose de nouveau et d’extraordinaire pour duper le monde, et en collaboration avec les rivaux russes cela a merveilleusement marché, et marche encore.

    Mais c’est un peu comme une religion: La plupart des gens préfere continuer à croire à la réalité de ce phantöme.

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  • 18 janvier 2022 à 17 h 50 min
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    En même temps, l’administration américaine sermonne à qui mieux mieux sur l’empreinte carbone et tout le reste de la rengaine écologiste: imaginez un peu la dépense en carbone occasionnée par la fabrication de ces armes, leur stockage, leur transport, leur gestion, etc.

    Pour ne rien dire du fait que cela fait des décennies que les différentes administrations de ce pays (et d’autres, d’ailleurs) nous parlent de la cessation de la fabrication de ce type d’arme, tout en continuant à en concevoir et en fabriquer de nouvelles.

    A noter aussi que quand il s’agit d’armes de guerre, de bombes nucléaires et de comportements menaçants à l’égard de la Russie et de la Chine, la « culture de l’annulation » (« cancel culture » et « wokisme »), on n’en entend plus parler (il n’est évidemment pas question d’annuler la fabrication de bombes nucléaires). Ce qui confirme bien que ce genre de discours (et des actes de violence qui l’accompagnent) n’est qu’une arme de plus dans la stratégie de domination de l’empire américain, qui est essentiellement un empire de bases militaires situées en de nombreux points de la terre.

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    • 18 janvier 2022 à 21 h 28 min
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      « essentiellement un empire de bases militaires »

      Voilà. Et s’il y avait des bombes nucléaires on pourrait détruire ces bases de manière chirurgicale et avec un minimum de moyens de transport, par camion, par drone soumarin, etc. Or, ces fameuses bombes n’ont jamais existé.

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