Selon Kiev, des pilotes ukrainiens suivent une formation aux États-Unis. Le Pentagone ne confirme pas

Source : opex360.com – 25 janvier 2023 – Laurent Lagneau

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Outre les chars Leopard et Abrams, et afin de contrer l’invasion de son territoire par la Russie, l’Ukraine réclame des chasseurs-bombardiers modernes auprès de ses partenaires occidentaux depuis maintenant plusieurs mois. Seulement, cette requête n’a pour le moment pas abouti… notamment parce que les États-Unis sont réticents à la satisfaire. Et cela vaut aussi pour des avions de combat de conception russe, comme le MiG-29, que la Pologne était prête à céder à Kiev, peu après le début de la guerre.

Cependant, l’état-major ukrainien n’en démord pas… car même si elle a été occultée par la question des chars, cette question reste d’actualité. Au départ, Kiev lorgnait sur les avions d’attaque américain A-10 Warthog [ou Thunderbolt II], surnommés les « tueurs de chars », avec leur canon GAU-8/A Avenger de 30 mm. Selon un article publié par le Washington Post en décembre dernier, le ministre ukrainien de la Défense, Oleksii Reznikov, en aurait demandé une centaine d’exemplaires. Même si ce type d’appareil n’a plus d’avenir au sein de l’US Air Force, le Pentagone a refusé de satisfaire une telle demande.

Plus tard, et après évoqué d’autres appareils, comme les F-15 et F-18 américains, le colonel Yuri Ignat, le porte-parole de la force aérienne ukrainienne confia à Air&Space Forces Magazine, en juillet 2022, que « deux escadrons de F-16 » [soit 24 exemplaires, sans compter ceux mis en réserve] seraient suffisants pour « inverser le cours de la guerre ». Et d’ajouter : « Nous aurons besoin de ces avions pour libérer nos territoires » occupés par la Russie.

En outre, le colonel Ignat avait assuré qu’il n’y aurait aucune difficulté à envoyer une trentaine de pilotes ukrainiens ayant une maîtrise suffisante de la langue anglaise pour suivre une formation sur un nouveal avion de combat. Même chose pour les techniciens. « Pour apprendre […] à voler d’un point A à un point B, cela prendra quelques semaines, mais pour apprendre à se battre et à utiliser des missiles, cela devrait prendre environ six mois », avait-il estimé.

Si la Maison Blanche était alors réticente à fournir de tels appareils à l’Ukraine, la Chambre des représentants se montra plus ouverte sur cette question. Ainsi, lors des débats sur la Loi d’autorisation de la Défense nationale [NDAA pour National Defense Authorization Act], elle adopta un amendement autorisant la force aérienne ukrainienne à envoyer des pilotes aux États-Unis pour une formation au pilotage « d’aéronefs à voilure fixe et d’autres plateformes appropriées pour le combat air-air ». Seulement, il ne fut finalement pas retenu dans la version finanle du NDAA.

Cela étant, et alors que les Pays-Bas ont fait savoir qu’ils examineraient avec un « esprit ouvert » toute demande ukrainienne pour des F-16 ayant servi au sein de leurs forces aériennes, le colonel Ignat a déclaré que des pilotes et des techniciens ukrainiens avaient été envoyés aux États-Unis pour apprendre à mettre en oeuvre un appareil dont il n’a pas précisé le modèle.

« Nos pilotes militaires sont aux États-Unis, des fonds ont été alloués pour leur formation de nos pilotes. En d’autres termes, le sujet de l’aviation n’a jamais quitté l’ordre du jour », a en effet affirmé le colonel Ignat, selon ArmyINFORM, l’agence d’information du ministère ukrainien de la Défense. « Il ne s’agit pas seulement de la formation des pilotes mais aussi celle des technciens », a-t-il précisé. Et d’insister : « Tous les efforts sont faits pour que notre voeu de passer à cet avion devienne réalité le plus tôt possible ».

Le souci est qu’aucun dispositif n’a été prévu aux États-Unis pour qu’une telle formation ait lieu. Du moins, il n’existe pas de financement officiel pour cela. D’où la déclaration faite le 24 janvier par le général Patrick Ryder, le porte-parole du Pentagone.

« Aucun pilote ukrainien ne s’entraîne actuellement aux États-Unis, à la connaissance, et malgré ce que dit la presse étrangères », a-t-il dit. « Encore une fois, je n’ai rien à annoncer en ce qui concerne les avions. Comme nous l’avons toujours dit, nous allons continuer à avoir une discussion approfondie avec les Ukrainiens sur leurs besoins à court, moyen et long terme », a ajouté le général Ryder. « Je vous renvoie vers le porte-parole de l’Ukraine, je ne parlerai pas en son nom », a-t-il conclu.

Reste que, le même jour, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a laissé entendre que Kiev serait sur le point d’obtenir les avions de combat demandés.

« La question des avions a évolué. Et si elle évolue à la vitesse que nous espérons, alors nous en obtiendrons rapidement », a dit M. Kuleba, selon Ukrinform. « Cette année, nous devrions obtenir tous les types d’armes nécessaires dont nous avons besoin pour la victoire », a-t-il assuré.

Illustration : USAF

Une pensée sur “Selon Kiev, des pilotes ukrainiens suivent une formation aux États-Unis. Le Pentagone ne confirme pas

  • 3 février 2023 à 4 h 18 min
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    Ce que disent les Américains sur ce sujet (et bien d’autres, d’ailleurs) est naturellement à prendre cum grano salis. Cum magno grano, en fait.

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