Le carbo-réductionnisme est un mensonge qui doit cesser
Source : jeune-nation.com – 4 mai 2023 – Drieu Godefridi
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Depuis 1992 et le sommet de la Terre à Rio, l’Occident vit au rythme d’une « urgence climatique » toujours renouvelée, jamais réalisée. Depuis 1992, l’Occident — le seul Occident — se fixe pour objectif principal, métaphysique, quasiment ontologique, la réduction des émissions de CO2 (et autres gaz à effet de serre, qui seront sous-entendus dans la suite de cet article). Nous sommes en 2023, l’heure d’un premier bilan, en quatre volets.
1/ Les émissions de CO2 n’ont cessé de croître et continueront à croître
Depuis 1992, les émissions mondiales de CO2 n’ont cessé de croître. La Chine ouvrant deux nouvelles centrales à charbon par semaine, et l’Inde étant plus que jamais résolue à poursuivre la courbe de son développement, comme l’ensemble du monde extra-occidental, il est acquis que les émissions mondiales de CO2 vont continuer à croître, et ne cesseront de croître dans un avenir prévisible.
Cette augmentation des émissions mondiales de CO2, notons-le avec force parce que c’est important, serait inévitable quand même l’Occident persisterait dans ses tentatives de réduction. En effet, les réductions occidentales sont et resteront plus que compensées par l’augmentation des émissions dans le reste du monde. Le vrai est que la réduction occidentale est dérisoire en regard des augmentations mondiales.
2/ L’objectif de réchauffement cantonné à 1,5° (Accord de Paris) sera-t-il atteint ?
Atteindre l’objectif fixé par l’Accord de Paris supposait une réduction drastique des émissions de CO2. Cette réduction n’a pas eu lieu, nous n’en prenons aucunement le chemin et cette réduction mondiale n’aura pas lieu. Par conséquent, l’objectif de l’Accord de Paris — à supposer même que celui-ci fasse sens sur le plan scientifique, ce qui est douteux — ne sera pas atteint. C’est désormais une certitude ou, pour s’exprimer dans les termes du GIEC, une projection avec degré de confiance très élevé. Un fait.
3/ L’objectif UE « zéro carbone en 2050 » sera-t-il atteint ?
Plus extrême encore que l’Accord de Paris, voici l’objectif « zéro carbone » de l’Union européenne. Comme nous le rappelions à l’instant, même si l’UE cessait d’exister, les émissions mondiales de CO2 ne cesseraient de croître. De ce point de vue, la réduction des émissions européennes, qui n’a bien sûr de sens que si elle s’inscrit dans un cadre mondial effectif — quod non — est dénuée de rationalité. Sinon ‘donner l’exemple’ à des régimes et pays qui, dans le monde, souvent nous haïssent. Croit-on que la Chine, la Russie, l’Inde se laisseront dicter leurs conditions économiques et leurs émissions de CO2 par l’Occident ? Ce n’est pas sérieux.
Ce qui n’empêche pas « les élites » de l’UE, prises dans une démarche négationniste du réel, d’agir et décréter comme si le monde réduisait ses émissions de CO2. Le Commissaire européen Frans Timmermans, probablement l’idéologue le plus radical parvenu aux responsabilités en Europe depuis 1945 — dont le chef de cabinet est l’ancien responsable de la campagne contre le nucléaire de Greenpeace — multiplie les mesures, initiatives et déclarations, visant à réduire drastiquement les émissions européennes de CO2. Fût-ce au prix de la désertification économique de l’Europe, de mesures chaque jour plus liberticides, et de l’augmentation cruelle de la dépendance de l’Europe à la Chine (terres rares, cuivre, nickel, cobalt, lithium).
Ceci, sans tenir aucun compte de l’évolution des émissions mondiales de CO2 — comme si le paramètre était indifférent. Or, il est bien évident que le climat ne connaît ni l’Europe, ni l’Asie et que rien de ce que l’Europe n’accomplit dans ce domaine n’a le moindre sens si la réduction des émissions n’est pas mondiale.
4/ Les conséquences économiques du scénario de réchauffement même le plus pessimiste du GIEC seraient-elles significatives ?
Fait intéressant relevé dans son dernier ouvrage Unsettled, par celui qui fut qui fut l’expert climat du président Obama, le physicien Steven Koonin, même si le scénario de réchauffement le plus pessimiste du GIEC venait à se réaliser, ses conséquences économiques seraient négligeables.
Dans son cinquième et dernier rapport (complet) en date, le GIEC estime qu’un réchauffement de 3° — le double donc de l’objectif de l’Accord de Paris — causerait une réduction de la croissance économique mondiale de 3%. Trois pourcents par an ? Non, 3% d’ici à 2100. Soit une réduction de la croissance économique mondiale de 0,04% par an, une réalité à peine mesurable d’un point de vue statistique. Cela, soulignons-le avec énergie, dans le scénario pessimiste du GIEC ! Dans les scénarios plus « optimistes », l’impact économique du réchauffement sera virtuellement inexistant. Citons le GIEC, AR5, chapitre 10 : « For most economic sectors, the impact of climate change will be small relative to the impacts of other drivers…. Changes in population, age, income, technology, relative prices… and many other aspects of socioeconomic development will have an impact on the supply and demand of economic goods and services that is largely relative to the impact of climate change. »
Dit autrement, et d’un strict point de vue factuel, la croissance économique et le bien-être des Européens sont plus menacés par les politiques écologistes extrémistes et délirantes, que par le réchauffement. Ce n‘est pas Godefridi qui le soutient : ce sont les données du GIEC.
La leçon de tout ceci est simple : les générations futures nous jugeront sévèrement pour avoir laissé la bride à l’écologisme extrémiste. Nous devons nous adapter aux évolutions du climat, partiellement causées par l’homme. Parce que les émissions mondiales, et le stock accumulé dans l’atmosphère, de CO2 ne vont pas décroître : c’est un fait.
Drieu Godefridi, PhD, Sorbonne, 25 avril 2023
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