La solution c’est le problème : retour sur Paul Watzlawick et les impasses occidentales – Nicolas Bonnal

Par Nicolas Bonnal

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La guerre contre la Russie devait être la solution : elle est devenue le problème. L’Europe technocratique supranationale devait être la solution : elle est le problème. Le vaccin devait être la solution : il est devenu le problème. On continue ?

Le légendaire Paul Watzlawick avait souligné le caractère gothique de nos monstrueux systèmes de
« santé » : la multiplication par trente des dépenses médicales a créé les conditions d’un effondrement
humain : faible, endetté, complexé, le citoyen serait bon pour les abattoirs de la postmodernité et pour
soixante vaccins par an. Tournant le dos aux enseignements de Jünger (dans les années cinquante
–voyez mes textes) ou de Rudolf Steiner (dans les années vingt) le petit blanc occidental se donne aux
monstres et aux charlatans des hôpitaux (Debord, Commentaires) pour un oui ou pour un non.
Deux caractères m’enchantent chez Watzlawick, sa culture littéraire qui est la mienne – et son humour.
Pour Watzlawick la solution est souvent le problème : et la presse britannique découvre l’écrasante
défaite aujourd’hui de l’Ukraine et de l’Otan face à l’ours d’argile russe…Toutes les solutions de nos
technocrates et politiciens froncés n’ont fait que créer de nouveaux problèmes sans jamais rien
solutionner. Ce Watzlawick est un sage taoïste ironisant face au triomphe apocalyptique-millénaire des
bureaucrates.
Mais laissons-lui la parole.

Faites-vous-même votre malheur, début du livre :
« Ce que les directeurs de zoo pratiquent dans leur modeste domaine, les gouvernements modernes
tentent de l’accomplir à l’échelle nationale: confits dans la sécurité, il faut que les citoyens mènent une
existence dégoulinante de bonheur du berceau jusqu’à la tombe. Pour atteindre ce noble objectif, il
faut, entre autres choses, entreprendre et mener sans relâche l’éducation du public pour lui permettre
d’accéder à des niveaux toujours plus élevés d’incompétence sociale. Il ne faut donc pas s’étonner de
voir l’accroissement vertigineux des sommes consacrées dans le monde à la santé publique et aux
diverses entreprises à caractère social. »
L’ironie dénonce cette attitude protectrice (cf. Tocqueville) qui débouche sur ses conséquences tragi-
comiques et catastrophiques :
« Donnons quelques exemples: le total des dépenses de santé des États-Unis s’est élevé de 12,7
milliards de dollars en 1950 à 247,2 milliards en 1980. Les seules dépenses de médicaments et d’articles médicaux sont passées de 3,7 milliards à 19,2 milliards pendant la même période. Et les dépenses de Sécurité sociale ont connu une évolution aussi faramineuse, passant de 23,5 milliards en 1950 à 428,4 milliards en 1979 (24). Pour prendre un seul exemple européen, les statistiques actuelles font apparaître en Allemagne de l’Ouest une dépense quotidienne de 450 millions de DM pour le système de santé, c’est-à-dire trente fois plus qu’en 1950. Elles montrent aussi qu’on compte à tout moment une moyenne de 10 millions de personnes malades en République fédérale et que le citoyen moyen d’Allemagne de l’Ouest engloutit trente mille comprimés dans le cours de sa vie. »

On répète parce que c’est drôle : « le citoyen moyen d’Allemagne de l’Ouest engloutit trente mille
comprimés dans le cours de sa vie. »
Et vous ? Et moi ?
Certes un système aussi effroyable ne peut être interrompu. Il doit aller au bout comme le Titanic de la
« civilisation » moderne dont a parlé Jünger dans son Rebelle :

« Que l’on imagine ce qui nous arriverait en cas de ralentissement, voire ce qu’à Dieu ne plaise! –
d’inversion de cette tendance. Des ministères entiers et toutes sortes d’autres institutions monstrueuses s’effondreraient, des pans entiers de l’industrie feraient faillite et des millions d’hommes et de femmes se retrouveraient au chômage. Pour participer à la lutte contre l’éventualité d’un tel désastre, j’ai conscience du rôle modeste mais réel que peut jouer ce petit livre. »

La clé c’est ça. L’État moderne rend le citoyen nul et incapable, dépendant jusqu’au suicide – Tocqueville toujours et cette puissance publique, ce souverain qui nous enlèvera le trouble de penser et la peine de vivre, qui nous débarrassera dit Pearson vers 1990 du fardeau de la personnalité :
« L’État moderne a si grand besoin de l’impuissance et du malheur toujours croissant de ses citoyens
qu’on ne peut laisser la satisfaction d’un tel besoin à la seule initiative individuelle, quelles qu’en soient
les bonnes intentions. Comme dans tous les autres domaines de la vie humaine, le chemin de la réussite
passe ici par la planification et le dirigisme de l’État. Être malheureux est certes à la portée du premier
venu. »

Après l’art de se rendre malheureux devient une occupation à plein temps, via la pharmacie ou les livres de « développement personnel » (défense de rire) :
Mais se rendre malheureux, faire soi-même son propre mal heur sont des techniques qu’il faut
apprendre: à cet apprentissage-là, quelques coups du destin ne suffisent pas. Or, même dans les écrits
des professionnels (c’est-à-dire des psychiatres et des psychologues), les renseignements utiles sont
rares et le plus souvent fournis au hasard, en dehors de toute intention de l’auteur…. »


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s%2C121&sr=1-1


https://www.telegraph.co.uk/news/2023/07/18/ukraine-and-the-west-are-facing-a-devastating-defeat/

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