France, Russie, Afrique et les autres

Par le général (2S) Henri ROURE – 1 août 2023

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Il n’est nul besoin de faire appel à des analystes chevronnés pour constater l’imbécillité de la
politique étrangère française et donc de ses dirigeants. Le mot venu du latin se compose du préfixe négatif
im, et du nom baculus, « bâton ». L’imbécile est donc celui qui n’a pas d’intelligence pour soutenir sa
démarche.
Nous suivons, sans réflexion, ou par soumission volontaire, en Europe en particulier, la politique
agressive des États-Unis contre la Russie.
Je ne vais pas, une fois encore, faire l’historique de la prétention hégémonique de Washington, car
en dehors des médias propagandistes, LCI, BFM, France-Inter et des chaînes grand-public, elle est
maintenant de plus en plus contestée. Je me contenterai de rappeler quelques faits, sans remonter jusqu’à
la dislocation de la Yougoslavie où avec nos voisins allemands et britanniques, nous nous sommes crus
obligés de bombarder nos fidèles amis serbes.
Je rappellerai que les États-Unis, pays du dollar, du communautarisme, de la xénophobie et du
mensonge, n’ont cessé depuis 1991 de provoquer la Russie. L’effondrement du régime communiste et du

Pacte de Varsovie ne leur suffisait pas, il fallait profiter des circonstances créées par les Russes eux-
mêmes, pour disloquer la Russie et établir dans les États fantoches, qui en auraient résulté, un protectorat

états-unien. La Russie d’Europe, humiliée, aurait pu alors s’intégrer à une Europe déjà vassale.
D’où, bien sûr, la provocation en Ukraine et les bombardements et massacres de Russes et
Russophones dans la Donbass. Moscou ne pouvait faire autrement qu’intervenir pour protéger les siens.
Réflexe naturellement patriotique et action logique contre un pays qui, rappelons-le, doit son
indépendance et ses frontières à la Russie.
La France, dans cette hypocrisie montée par les États-Unis, s’est engagée sans en envisager les
conséquences. Il est vrai que les trois petits présidents qui se sont succédé sur le trône présidentiel depuis
2007 jusqu’à nos jours, n’ont jamais pris conscience de la réelle dimension de notre pays, ni de ses atouts
de puissance. La couronne présidentielle était trop lourde pour eux.
Ralliés à l’OTAN, abandonnant notre souveraineté au profit d’une organisation internationale

appendice de Washington, ces personnages étaient bien incapables de s’émanciper de la tutelle états-
unienne. (de incapabilis: inapte à jouir d’un droit ou à l’exercer). Personnages hâbleurs mais falots au

regard de l’histoire de la France, ils nous ont conduits à la déroute que nous connaissons.
Nous faisons désormais partie de ce groupe d’États minoritaires qui suivent aveuglément les
objectifs périmés de Washington. Les États-Unis perdent pied partout. Leur vision géopolitique
hégémonique a fini par révolter une majorité de peuples. « L’american way of life » et la «destinée
manifeste» apparaissent aujourd’hui comme des outils de mauvaise propagande, voilant à peine une
ambition démesurée de domination et un mépris pour les autres.
Dans leur déclin les États-Unis entraînent leurs alliés ou féaux. La France des trois petits
présidents, aveuglée sur l’évolution du monde, subit naturellement son alignement sur Washington, son
appui à l’Ukraine, pays failli, et son hostilité à la Russie.
Dans ce conflit indirect, mais réel, il est donc parfaitement normal que Moscou cherche les failles
de ses adversaires. Ne nous penchons pas sur l’Allemagne qui connaît bien l’Europe de l’Est et saura le
moment venu aisément rétablir des relations économiques fructueuses avec la Russie. Berlin et Moscou
en sont conscients.
Ne nous attardons pas non plus sur le Royaume-Uni, dont l’intimité culturelle et politique avec les
États-Unis, rend presque impossible une action hostile contre lui. Elle serait perçue comme une attaque
contre les États-Unis. L’Espagne, l’Italie et les autres pays européens présentent une importance moindre
dans cette guerre. Reste donc la France…

Elle est une puissance mondiale affaiblie par son ralliement à l’OTAN et son regard quasi exclusif
vers une Europe supranationale. Elle semble ne plus faire grand cas de ses facteurs de puissance, dont ses
trois derniers petits présidents, par déficit de patriotisme, récusent l’énorme intérêt. Les Russes, eux, en
connaissent l’importance.
La France devenue hostile à la Russie – pourtant longtemps puissance amie – détenant des atouts
notoires mais fragiles en Afrique, peut donc y être aisément bousculée. La géopolitique russe, héritière
dans ce domaine de la conception soviétique, peut ainsi trouver une application immédiate en récupérant
dans son orbite des pays riches de leurs sous-sols et en laissant se développer la menace islamiste contre
la France et l’Europe.
Ne nous étonnons pas que la RCA, le Mali et d’autres, se tournent vers Moscou. Pour mémoire,
rappelons que notre dissuasion nucléaire et la production de notre énergie électrique, dépendent largement
de la mine d’uranium d’Arlit au Niger, territoire par ailleurs aux ressources pétrolières prometteuses.
N’oublions pas non plus que le Mali regorge de cet or que les BRICS, et notamment la Russie,
recherchent en se débarrassant de leurs dollars, ou encore que la RCA, apparemment pays parmi les plus
pauvres, s’avère, en fait, un scandale géologique.
Les petits présidents n’ont pas compris que l’Afrique nous était essentielle et que la France n’avait
pas d’amis, mais seulement des alliés jaloux et intéressés. Aucun de ces petits personnages n’avait
d’ailleurs réagi quand le Gabon, le Togo, après le Cameroun ont rejoint le Commonwealth…
La France est apparue, fort justement, comme le maillon faible du prétendu « Occident » dans ce
conflit ukrainien. Il n’est que le lieu brûlant de cette opposition mondiale entre une organisation du passé
et des pays d’avenir.
Il est temps de réagir!

2 pensées sur “France, Russie, Afrique et les autres

  • Ping :France, Russie, Afrique et les autres — Der Friedensstifter

  • 11 août 2023 à 11 h 22 min
    Permalink

    La photo de ce trio d’imbéciles devrait s’intituler le Bon, la Brute et le Truand (dans le désordre).
    Cependant l’imbécilité n’explique pas tout et dire que la qualité première manquant à ce trio de scélérats serait le patriotisme, ne serait rien d’autre qu’un euphémisme au regard de leurs capacités de nuisances et de trahisons, au passage qu’il y aurait eu qu’un seul sur trois aurait été une coïncidence, mais trois à la suite ne s’explique que par la cooptation ou plus explicitement, directement sortie d’un élevage de la C.I.A.
    Je rappel que le statut pénal du chef de l’État a été réformé sous Sarkozy, mandat sous lequel le crime de haute trahison est supprimé.
    Les Français ont toujours bien « veauté ».

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