En frappant au Yémen, Londres et Washington remettent une pièce dans la machine de guerre

Source : Solidarité&Progrès – 5 janvier 2024

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Chronique stratégique du 5 janvier 2024

Moins de 24 heures après la présentation de la l’Afrique du Sud de l’accusation de génocide commis par Israël à Gaza, auprès de la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye, les États-Unis et le Royaume-Uni ont bombardé le Yémen, par des frappes aériennes que les États-Unis ont répétées la nuit suivante. L’ambassadrice des États-Unis à l’ONU, Linda Greenfield-Thomas, a justifié ces attaques, déclarant le 12 janvier au Conseil de sécurité que les frappes aériennes « étaient conformes au droit international et à l’exercice du droit inhérent de l’ONU à l’autodéfense, tel que reflété par l’article 51 de la Charte des Nations Unies ».

Mais les communicants de Londres et de Washington pourront mobiliser toute la rhétorique et toute la mauvaise foi du monde, il ne parviendront plus à dissiper la prise de conscience globale, en particulier parmi le « Sud majoritaire », sur le fait qu’ils sont devenus des États « voyous », saisissant la moindre occasion pour relancer la machine de guerre, de façon à maintenir à flot le complexe militaro-financier qui les contrôle.

Le Royaume-Uni a agi de manière flagrante avec cette intention à l’égard de l’Ukraine. Le 12 janvier, le Premier ministre Rishi Sunak s’est rendu à Kiev et a signé ce qu’il a appelé un accord « historique » pour le soutien militaire du Royaume-Uni à l’Ukraine. Dans sa déclaration officielle, il a déclaré : « cet accord de sécurité vise à constituer la première étape dans le développement d’un partenariat inébranlable de cent ans » entre les deux pays. Le président ukrainien Zelensky a salué l’action, laissant entendre que l’Ukraine rejoindrait l’OTAN en cours de route, et déclarant : « C’est un signal au monde : l’Ukraine n’est pas seule ». La semaine prochaine, une autre série de promesses d’armes à l’Ukraine est prévue lors de la réunion du Groupe de défense de l’Ukraine à Ramstein, en Allemagne. et le simulacre de pourparlers de « paix » sur l’Ukraine est prévu pour la Suisse demain, sur la base des exigences unilatérales de Zelensky.

Ces deux initiatives démontrent non seulement que les États-Unis et le Royaume-Uni font tout pour répandre le conflit et la mort, mais que leurs circonvolutions médiatiques masquent mal leur intention délibérée et planifiée d’étendre la guerre. En ce qui concerne le scénario dangereux de provoquer une guerre contre l’Iran, l’analyste politique Gilbert Doctorow a averti dès octobre dernier qu’il « est plus logique d’interpréter l’envoi par Joe Biden d’un porte-avions américain et d’autres navires de guerre plus près d’Israël comme des préparatifs pour une attaque contre l’Iran, que pour des préparatifs pour attaquer la guérilla urbaine du Hamas à Gaza ».

La marche du monde vers la paix


Face à cela, les multiples expressions de l’alternative pour l’humanité sont prises en main par de plus en plus de pays et de peuples à travers le monde, à l’image de la procédure lancée par l’Afrique du Sud à la CIJ : notamment en faveur de cessez-le-feu, de négociations pour la paix et d’initiatives pour le développement. Samedi, des manifestations et des rassemblements de masse ont eu lieu dans des dizaines de villes à travers le monde. À Washington, D.C., plusieurs milliers de personnes sont venues de tout le pays pour la « March4Gaza ».

Le danger est l’escalade de la guerre dans de nombreuses directions – le Liban, le Yémen et la région de la mer Rouge, et la réaction de l’Iran. « Nous nous rapprochons d’une guerre régionale », prévient Helga Zepp-LaRouche, la présidente de l’Institut Schiller, qui fait remarquer que le soi-disant « ordre fondé sur des règles est en voie de disparition » et que nous sommes dans une phase de loi de la jungle.

Mais nous sommes à ce point de rupture à plus d’un titre, a noté Zepp-LaRouche. Considérez la démarche de l’Afrique du Sud : le fait qu’Israël soit en train de commettre un génocide n’est pas une « nouveauté » en soi ; ce qui l’est en revanche, c’est que l’Afrique du Sud condamne Israël auprès de la cour de La Haye, avec force et détermination.

Dans ce processus, plusieurs mouvements se déroulent, hors du bruit et de la fureur médiatique, mais allant tous inexorablement dans la même direction. Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, s’est rendu ce week-end en Égypte, premier pays d’une tournée multi-États en Afrique, comme le veut la longue tradition des diplomates chinois consistant à débuter chaque nouvelle année par une tournée. Wang Yi y a tenu une réunion importante avec le secrétaire général de la Ligue des États arabes, basée au Caire. La Chine et la Ligue arabe, ainsi que la Russie et l’Organisation de la coopération islamique, ainsi que les pays membres, ont appelé à une conférence de paix sur le Moyen-Orient, dès que possible.

Le rôle de la Coalition internationale pour la paix, de l’Institut Schiller et d’autres interventions est essentiel. Près de 2 000 organisations internationales ont signé et font circuler la lettre appelant les pays à déposer des déclarations d’intervention auprès de la CIJ soutenant la cause de l’Afrique du Sud invoquant la Convention sur le génocide contre Israël.

Dans le même temps, les agriculteurs et leurs soutiens se sont soulevés au cours d’une semaine d’action nationale du 8 au 15 janvier, culminant dans une grande manifestation le 15 janvier à Berlin, ou des milliers de tracteurs ont bloqué la capitale allemande, rejetant l’incompétence du gouvernement.


À cet égard, il convient de noter que le 12 janvier, le gouvernement Scholz a annoncé que l’Allemagne déposerait à La Haye une mesure de tierce partie soutenant Israël et s’opposant à l’Afrique du Sud. Selon le Times of Israël du 13 janvier, le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Hebestreit, a déclaré que l’Allemagne s’opposait à l’action de l’Afrique du Sud en tant qu’« instrumentalisation politique » de la Convention des Nations Unies sur le génocide.

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