Message du Président Poutine à l’Assemblée fédérale, le 29 février 2024
Source : alexandrelatsa.ru- 29 février 2024 – Vladimir Poutine
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Chers sénateurs, députés de la Douma d’État ! Chers citoyens de Russie !
Chaque Message à l’Assemblée fédérale est avant tout un regard sur l’avenir. Aujourd’hui nous allons parler non seulement de nos projets immédiats, mais aussi des tâches stratégiques, des questions dont la solution me semble fondamentale pour le développement confiant et à long terme du pays.
Ce programme d’action et de mesures concrètes a été largement élaboré au cours de nos visites dans les régions, lors de conversations directes avec des travailleurs et des ingénieurs des usines civiles et militaires, des médecins, des enseignants, des scientifiques, des volontaires, des entrepreneurs, des familles avec de nombreux enfants, nos héros de première ligne, des bénévoles, des soldats et des officiers des forces armées russiens. Bien sûr, nous sommes conscients que de tels événements se préparent d’avance. Néanmoins, les besoins réels de la population ressortent clairement de ces conversations. De nombreuses idées ont également été avancées lors de grands forums publics et d’experts.
Les propositions des citoyens, leurs aspirations et leurs espoirs sont devenus la base, le cœur des projets et des initiatives qui seront exprimés aujourd’hui. Je m’attends à ce que le débat public se poursuive, car ce n’est qu’ensemble que nous pourrons réaliser tout ce que nous avons prévu. Les tâches sont considérables.
Vous et moi, nous avons déjà prouvé que nous sommes capables de résoudre les tâches les plus complexes, de relever les défis les plus difficiles. Par exemple, nous avons repoussé l’agression du terrorisme international, préservé l’unité du pays et empêché qu’il ne soit déchiré à l’époque.
Nous avons soutenu nos frères et nos sœurs, leur volonté d’être avec la Russie, et cette année marque le dixième anniversaire du légendaire « Printemps russien ». Mais aujourd’hui encore, l’énergie, la sincérité et le courage de ses héros — Criméens, Sébastopoliens, habitants du Donbass rebelle, leur amour pour leur Patrie, qu’ils ont transmis de génération en génération, suscitent indubitablement la fierté. Tout cela inspire et renforce la confiance dans le fait que nous allons tout surmonter, qu’ensemble nous pouvons tout faire.
C’est précisément de cette manière — avec le monde entier — que nous avons non seulement fait reculer récemment la menace mortelle de l’épidémie mondiale, mais aussi montré que des valeurs telles que la miséricorde, le soutien mutuel et la solidarité prévalent dans notre société.
Et aujourd’hui, alors que notre Patrie défend sa souveraineté et sa sécurité, protégeant la vie de nos compatriotes à Donbass et en Novorussie, le rôle décisif dans cette juste lutte revient à nos citoyens, à notre unité, à notre dévouement à notre pays natal, à notre responsabilité à l’égard de son destin.
Ces qualités se sont manifestées clairement et sans ambiguïté dès le début de l’Opération militaire spéciale, lorsqu’elle a été soutenue par la majorité absolue du peuple russien. Malgré toutes les épreuves, l’amertume des pertes, les gens sont inflexibles dans ce choix et le confirment constamment en s’efforçant de faire le plus possible pour le pays et le bien commun.
Les installations de production fonctionnent en trois équipes — autant que le front en a besoin. L’ensemble de l’économie, qui constitue la base industrielle et technologique de notre victoire, a fait preuve de flexibilité et de résistance. Je tiens à remercier les entrepreneurs, les ingénieurs, les ouvriers, les travailleurs ruraux pour leur travail responsable et intense dans l’intérêt de la Russie.
Des millions de personnes ont été unies par la campagne « Nous sommes ensemble » et le projet du Front populaire panrussien « Tout pour la victoire ». Les entreprises russiens ont envoyé des milliards de roubles en deux ans à des organisations bénévoles et à des fondations caritatives qui soutiennent nos combattants et leurs familles.
Les gens envoient des lettres et des colis, des vêtements chauds et des filets de camouflage au front et transfèrent des fonds provenant de leurs économies parfois très modestes. Je le répète, cette aide est inestimable, c’est la contribution de chacun à la victoire commune. Nos héros sur le front, dans les tranchées, là où c’est le plus difficile, savent que le pays tout entier est avec eux.
Je tiens à saluer le travail de la Fondation des défenseurs de la Patrie, les efforts du Comité des familles des soldats de la Patrie et d’autres associations publiques. Je demande à toutes les autorités de continuer à faire tout leur possible pour soutenir les familles de nos héros : parents, épouses, enfants, qui se tourmentent pour leurs proches et attendent leur retour chez eux.
Je suis reconnaissant aux partis parlementaires de s’être regroupés autour des intérêts nationaux. Le système politique russien est l’un des piliers de la souveraineté du pays. Nous continuerons à développer les institutions démocratiques et ne permettrons à personne de s’immiscer dans nos affaires intérieures.
Le soi-disant l’Occident, avec ses habitudes coloniales et son habitude de fomenter des conflits nationaux dans le monde entier, n’essaie pas seulement de freiner notre développement — au lieu de la Russie, il veut un espace dépendant, en déclin, mourant, où il pourrait faire tout ce qu’il voudrait. En fait, ils voudraient faire à la Russie ce qu’ils ont fait dans de nombreuses autres parties du monde, y compris en Ukraine : semer la discorde dans notre maison, l’affaiblir de l’intérieur. Mais ils ont mal calculé — c’est une chose absolument évidente aujourd’hui : ils ont été confrontés à la position ferme et à la détermination de notre peuple multinational.
Nos soldats et nos officiers — chrétiens et musulmans, bouddhistes et adeptes du judaïsme, représentants d’ethnies, de cultures et de régions différentes — ont prouvé en actes, meilleurs que mille mots, que la cohésion et l’unité séculaires du peuple russien constituent une force colossale et conquérante. Tous ensemble, épaule contre épaule, ils se battent pour une seule et même Patrie.
Nous tous, citoyens de Russie, défendrons ensemble notre liberté, le droit à une vie paisible et digne, déterminerons notre propre voie, préserverons le lien entre les générations, ce qui signifie la continuité du développement historique, résoudrons les tâches auxquelles le pays est confronté, sur la base de notre vision du monde, de nos traditions et de nos croyances, que nous transmettrons à nos enfants.
Chers amis !
La défense et le renforcement de la souveraineté s’effectuent aujourd’hui dans toutes les directions, et surtout, bien sûr, sur le front, où nos soldats se battent avec constance et abnégation.
Je remercie tous ceux qui se battent pour les intérêts de la Patrie, qui passent par le creuset des épreuves militaires, qui risquent leur vie chaque jour. La nation entière s’incline devant votre exploit, pleure les morts, et la Russie se souviendra toujours de ses héros tombés au combat.
[Une minute de silence.]
Nos forces armées ont acquis une formidable expérience du combat. Cela s’applique à l’interaction de tous les types et branches de troupes, aux tactiques modernes et à l’art opérationnel. Toute une pléiade de commandants talentueux a grandi et a passé le processus d’endurcissement, qui prennent soin des gens, remplissent leurs tâches avec compétence, utilisent de nouveaux équipements et résolvent avec succès les tâches qui leur sont confiées. Et je tiens à préciser que ce processus s’applique à tous les échelons : de la section et du niveau opérationnel jusqu’au plus haut niveau de commandement.
Nous voyons où et quels problèmes nous avons — bien sûr nous en avons — et nous comprenons en même temps ce qu’il faut en faire. Ce travail est effectué en permanence tant au front qu’à l’arrière. Il vise à accroître la puissance de frappe de l’armée et de la marine, leur technologicité et leur efficacité.
Les capacités de combat des forces armées se sont multipliées. Nos unités prennent fermement l’initiative et avancent avec assurance dans un certain nombre de zones opérationnelles, libérant de plus en plus de territoires.
Nous n’avons pas commencé la guerre dans le Donbass, mais, comme je l’ai dit à maintes reprises, nous ferons tout pour la terminer, pour éradiquer le nazisme, pour accomplir toutes les tâches de l’Opération militaire spéciale et pour protéger la souveraineté et la sécurité de nos citoyens.
Nos forces nucléaires stratégiques sont en condition opérationnelle en vue d’utilisation garantie. Ce que nous avons planifié dans le domaine de l’armement, dont j’ai parlé dans le Message de 2018, tout a été fait, ou ce travail est en cours de finalisation.
Par exemple, le système d’avion hypersonique Kinjal a non seulement été mis en service, mais il a été également utilisé avec une grande efficacité pour atteindre des cibles particulièrement importantes lors de l’Opération militaire spéciale. En outre, le complexe maritime de frappe hypersonique Zirkon, qui n’a même pas été mentionné dans le Message de 2018, a déjà été utilisé au combat, il est déjà en service.
Les blocs intercontinentaux hypersoniques Avangard et les systèmes laser Peresvet sont en service de combat. Les essais du missile de croisière à portée illimitée Bourevestnik et du véhicule sous-marin sans pilote Posseidon sont presque terminés. Ces systèmes ont confirmé leurs caractéristiques élevées, voire uniques. Les premiers missiles balistiques lourds Sarmate produits en série ont également été livrés aux troupes. Nous en ferons bientôt la démonstration dans les zones de base, en position de combat.
Les travaux se poursuivent sur toute une série d’autres systèmes d’armes prometteurs, et nous en apprendrons davantage sur les nouvelles réalisations de nos scientifiques et de nos fabricants d’armes.
La Russie est prête à dialoguer avec les États-Unis d’Amérique sur les questions de stabilité stratégique. Mais je voudrais insister sur un point, chers collègues, pour que tout le monde me comprenne bien : dans le cas présent, nous avons affaire à un État dont les cercles dirigeants mènent des actions ouvertement hostiles à notre égard. Et alors ? Vont-ils sérieusement discuter avec nous de questions de stabilité stratégique, tout en essayant d’infliger à la Russie, comme ils le disent eux-mêmes, une défaite stratégique sur le champ de bataille ?
Nous pouvons donner un exemple clair de cette hypocrisie. Ces derniers temps, les accusations non fondées se sont multipliées, par exemple sur le fait que la Russie s’apprêterait à déployer des armes nucléaires dans l’espace. Ces insinuations — qui ne sont rien d’autre que des insinuations — ne sont qu’un stratagème pour nous entraîner dans des négociations à leurs conditions à eux, qui ne sont favorables qu’aux États-Unis.
Dans le même temps, ils bloquent notre proposition, qui est sur la table depuis plus de 15 ans. Je parle du projet de Traité sur la prévention du déploiement d’armes dans l’espace que nous avons préparé en 2008. Il n’y a aucune réaction. Donc impossible de comprendre de quoi ils parlent.
Par conséquent, nous avons toutes les raisons de croire que les propos des autorités américaines actuelles concernant leur prétendu intérêt pour des négociations avec nous sur les questions de stabilité stratégique sont démagogiques. À la veille des élections présidentielles américaines elles veulent simplement montrer à leurs citoyens et à tous les autres qu’elles dirigent toujours le monde. Elles disent que sur les questions où il est favorable pour l’Amérique de négocier, elles parleront aux Russes, tandis que sur les questions où il n’est pas favorable pour eux, il n’y a rien à discuter, comme ils le disent elles-mêmes, business as usual, où ils chercheront à nous porter la défaite.
Mais cela ne marchera certainement pas. Notre position est claire : si vous voulez discuter des questions de sécurité et de stabilité qui sont importantes pour l’ensemble de la planète, vous ne devez le faire que dans leur ensemble, en incluant naturellement tous les aspects qui affectent nos intérêts nationaux et qui ont un impact direct sur la sécurité de notre pays, la sécurité de la Russie.
Nous nous rendons également compte que l’Occident tente de nous entraîner dans une course aux armements, nous épuisant ainsi et répétant le tour qu’il a réussi dans les années 1980 avec l’Union soviétique. Permettez-moi de vous rappeler qu’en 1981-1988 les dépenses militaires de l’URSS s’élevaient à 13 % du produit national brut.
Notre tâche consiste donc à développer le complexe militaro-industriel de manière à accroître le potentiel scientifique, technologique et industriel du pays. Nous devons répartir les ressources aussi rationnellement que possible et mettre en place une économie efficace des forces armées, afin de tirer le maximum de chaque rouble dépensé pour la défense. Il est important pour nous d’accélérer le rythme de résolution des tâches sociales, démographiques, infrastructurelles et autres, et en même temps d’atteindre un niveau qualitativement nouveau d’équipement de l’armée et de la marine.
Cela concerne principalement les forces de destination générale, les principes de leur organisation, la livraison de systèmes de frappe sans pilote, de systèmes de défense aérienne et de guerre électronique, de systèmes de reconnaissance et de communication, de moyens de destruction de haute précision et d’autres.
Il est absolument nécessaire de renforcer les groupements dans la direction stratégique occidentale afin de neutraliser les menaces liées à l’expansion de l’OTAN vers l’est, à l’intégration de la Suède et de la Finlande dans l’alliance.
L’Occident a provoqué des conflits en Ukraine, au Moyen-Orient et dans d’autres régions du monde et continue de mentir. Aujourd’hui, ils affirment sans aucune gêne que la Russie aurait l’intention d’attaquer l’Europe. Il s’agit simplement — nous le comprenons — d’un délire quelconque. Dans le même temps, ils choisissent eux-mêmes des cibles pour des frappes sur notre territoire, choisissant les moyens les plus efficaces, selon eux, pour nous vaincre. On a parlé de la possibilité d’envoyer des contingents militaires de l’OTAN en Ukraine.
Mais nous nous souvenons du sort de ceux qui ont déjà envoyé leurs contingents sur le territoire de notre pays. Pourtant aujourd’hui les conséquences pour les éventuels interventionnistes seront bien plus tragiques. Ils doivent finir par se rendre compte que nous aussi, nous avons des armes — oui, ils le savent, je viens de le dire — qui peuvent atteindre des cibles sur leur territoire.
Et tout ce qu’ils inventent aujourd’hui, ce avec quoi ils effraient le monde entier, le fait que tout cela menace réellement un conflit avec l’utilisation d’armes nucléaires, et donc la destruction de la civilisation — ne le comprennent-ils pas ? Ce sont, vous savez, des gens qui n’ont pas traversé de dures épreuves — ils ont déjà oublié ce qu’est la guerre. Nous, même notre génération actuelle, avons traversé de dures épreuves lors de la lutte contre le terrorisme international dans le Caucase, et aujourd’hui, dans le conflit en Ukraine, la même chose se produit. Et ils pensent que tout cela n’est qu’un dessin animé pour eux.
En effet, la russophobie, comme les autres idéologies du racisme, de la supériorité nationale et de l’exceptionnalisme, les aveugle et les prive de raison. Les actions des États-Unis et de leurs satellites ont en fait conduit au démantèlement du système de sécurité européen. Cela crée des risques pour tous.
Il est évident qu’il est nécessaire de travailler à la formation d’un nouveau contour de sécurité égale et indivisible en Eurasie dans un avenir prévisible. Nous sommes prêts à engager une conversation de fond sur ce sujet avec tous les pays et associations intéressés. En même temps, je voudrais souligner une fois de plus — je pense que c’est important pour tout le monde aujourd’hui — qu’aucun ordre mondial durable n’est possible sans une Russie souveraine et forte.
Nous nous efforçons d’unir les efforts de la majorité mondiale pour répondre aux défis mondiaux, y compris la transformation rapide de l’économie mondiale, du commerce, de la finance et des marchés technologiques, alors que de nombreux anciens monopoles et les stéréotypes qui leur sont associés s’effondrent.
Ainsi, en 2028, les pays des BRICS, y compris les pays qui sont récemment devenus membres de cette association, généreront environ 37 % du PIB mondial, tandis que le G7 tombera en dessous de 28 %. Ces chiffres sont très convaincants, car il y a 10 ou 15 ans, la situation était complètement différente. Je l’ai déjà dit publiquement. Ce sont les tendances, vous savez ? Les tendances mondiales, et il n’y a pas moyen d’y échapper, sont objectives par nature.
En 1992, le G7 représentait 45,7 % du PIB mondial en termes de parité de pouvoir d’achat, tandis que les BRICS, même sans tenir compte de l’expansion — une telle organisation n’existait pas en 1992, mais les pays BRICS — ne représentaient que 16,5 %, et en 2022, le G7 représentera 30,3 % et les BRICS 31,5 %. D’ici 2028, la situation changera encore plus en faveur des BRICS : elle sera de 36,6 %, alors que pour le G7, les prévisions pour 2028 sont de 27,8 %. Il s’agit d’une réalité objective, à laquelle on ne peut échapper, et qui perdurera, quoi qu’il arrive, y compris en Ukraine.
En collaboration avec des pays amis nous continuerons à créer des corridors logistiques efficaces et sûrs et à construire une nouvelle architecture financière mondiale exempte d’interférences politiques sur une base technologique avancée. D’autant plus que l’Occident lui-même est en train de discréditer ses propres monnaies et son propre système bancaire, sciant la branche de l’arbre sur laquelle il est assis depuis des décennies.
Nous coopérons avec nos partenaires sur la base des principes d’égalité et de respect des intérêts de chacun, ce qui explique pourquoi de nouveaux et nouveaux pays se joignent activement aux travaux de l’Union économique eurasienne, de l’OCS, des BRICS et d’autres associations avec la participation de la Russie. Nous voyons de grandes perspectives dans la construction d’un grand partenariat eurasien en conjonction avec les processus d’intégration au sein de l’Union économique eurasienne et l’initiative « Une ceinture, une route » de la République populaire de Chine.
Le dialogue Russie-ASEAN se développe de manière positive. Les sommets Russie-Afrique ont constitué une véritable percée. Le continent africain affirme de plus en plus bruyamment ses intérêts et son droit à une véritable souveraineté. Nous soutenons sincèrement toutes ces aspirations.
La Russie entretient depuis longtemps de bonnes relations avec les États arabes. Ils représentent une civilisation à part, de l’Afrique du Nord au Moyen-Orient, qui se développe aujourd’hui de manière dynamique. Nous pensons qu’il est important de rechercher de nouveaux points de contact avec nos amis arabes et d’approfondir l’ensemble des liens de partenariat. Nous ferons de même en Amérique latine.
Par ailleurs, je demande au Gouvernement d’augmenter le financement des programmes internationaux visant à promouvoir la langue russe et notre culture multinationale, tout d’abord, bien sûr, dans la CEI et dans le monde entier.
À propos, chers amis et collègues, je suis sûr que de nombreuses personnes ont visité l’exposition « La Russie ». Les gens viennent ici pour se rendre compte par eux-mêmes et pour montrer à leurs enfants à quel point notre Patrie est riche et immense. L’Année de la famille a été lancée à l’occasion de cette exposition. Les valeurs d’amour, de soutien mutuel et de confiance se transmettent dans la famille de génération en génération, tout comme la culture, les traditions, l’histoire, les fondements moraux.
Et bien sûr, l’objectif principal d’une famille est de donner naissance à des enfants, de poursuivre la race humaine, d’élever des enfants, et donc de poursuivre notre nation multinationale. Nous voyons ce qui se passe dans certains pays, où l’on détruit délibérément les normes morales, les institutions familiales, où l’on pousse des peuples entiers à l’extinction et à la dégénérescence, mais nous, nous choisissons la vie. La Russie a été et reste un bastion des valeurs traditionnelles sur lesquelles se construit la civilisation humaine. Notre choix est partagé par la majorité des gens dans le monde, y compris par des millions de citoyens des pays occidentaux.
Oui, aujourd’hui, la Russie et de nombreux autres pays sont confrontés à une baisse du taux de natalité. Les démographes affirment que ce défi est lié à des changements sociaux, économiques, technologiques, culturels et de valeurs à l’échelle mondiale. Les jeunes font des études, se construisent une carrière, organisent leur vie et remettent à plus tard le moment d’avoir des enfants.
Il est évident que non seulement l’économie et la qualité de la sphère sociale influencent la démographie et le taux de natalité, mais aussi, dans une large mesure, les lignes directrices de la vie qui sont établies dans la famille, façonnées par la culture, l’éducation et l’instruction. Le travail de tous les niveaux du Gouvernement, de la société civile et des pasteurs de nos religions traditionnelles est important à cet égard.
Soutenir les familles avec enfants est notre choix moral fondamental. Une famille nombreuse avec beaucoup d’enfants doit devenir une norme, une philosophie de la vie en société, un point de référence de toute la stratégie de l’État. [Applaudissements.] Je me joins à vos applaudissements.
Au cours des six prochaines années, nous devons parvenir à une augmentation constante du taux de natalité. Pour y parvenir, nous prendrons des décisions supplémentaires dans les domaines de l’éducation et de l’enseignement, du développement régional et économique. Le soutien et l’amélioration de la qualité de la vie familiale seront abordés dans presque toutes les sections du discours — soyez patients, cela ne fait que commencer. Tout ce qui a précédé est important, mais c’est maintenant que commence le plus important.
Je commencerai par l’un des problèmes les plus poignants, à savoir la faiblesse des revenus, y compris pour les familles nombreuses. En 2000, plus de 42 millions de personnes en Russie se trouvaient sous le seuil de pauvreté. Depuis, la situation a vraiment changé, de façon spectaculaire. À la fin de l’année dernière, le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté est tombé à 13,5 millions. Bien sûr, c’est beaucoup. Mais nous maintenons la solution à ce problème dans la zone d’attention constante.
Un certain nombre de mesures ont été prises relativement récemment. Par exemple, à partir du 1er janvier 2023, une allocation mensuelle unique a été introduite pour les familles à faibles revenus, à partir de la grossesse de la femme jusqu’à ce que l’enfant atteigne l’âge de 17 ans. L’année dernière, plus de 11 millions de personnes ont bénéficié de cette allocation.
Nous avons sérieusement simplifié la procédure de conclusion d’un contrat social. Les familles nombreuses sont également prioritaires. Une demande de contrat social peut désormais être soumise via le portail Gosouslougui avec un minimum de documents. Nous allons étendre la disponibilité de cette mesure. Cela nécessitera des fonds supplémentaires, de l’ordre de 100 milliards de roubles, mais nous y pourvoirons. D’une manière générale, je vais nommer ces coûts supplémentaires, ils ont tous été calculés.
Je tiens à le répéter : le problème de la pauvreté reste poignant. Il touche aujourd’hui directement plus de 9 % de la population du pays, et les experts estiment le taux de pauvreté des familles nombreuses à environ 30 %. Nous devons nous fixer des objectifs clairs et avancer de manière cohérente vers leur réalisation : pour y parvenir, d’ici 2030, le taux de pauvreté en Russie sera inférieur à 7 % et, parmi les familles nombreuses, il sera réduit de plus de moitié, au moins à 12 %. En d’autres termes, nous devons mettre l’accent sur la réduction de la pauvreté, en premier lieu pour les familles nombreuses.
Je suis conscient que la lutte contre la pauvreté en général n’est pas une tâche facile ; elle est absolument systémique et multisectorielle. C’est pourquoi, je le répète encore une fois, il est important que toutes les mesures que nous prenons dans ce domaine, tous les outils que nous utilisons, soient efficaces et efficients et produisent des résultats tangibles et réels pour les personnes, pour nos familles.
Nous avons besoin d’un travail constant visant à améliorer la qualité de vie des familles avec enfants, à soutenir le taux de natalité. À cette fin, nous lancerons un nouveau projet national intitulé « La Famille ».
Je parlerai maintenant d’un certain nombre d’initiatives concrètes.
Premièrement, les régions russiens mettent en œuvre leurs propres mesures de soutien aux familles avec enfants en plus des programmes fédéraux. Tout d’abord, je tiens à remercier mes collègues pour ce travail et je propose d’apporter une aide supplémentaire aux sujets de la Fédération russienne où le taux de natalité est inférieur à la moyenne russienne. C’est particulièrement important pour la Russie centrale et le nord-ouest. En 2022, 39 régions avaient un taux de natalité total inférieur à la moyenne russienne. D’ici à la fin de 2030, nous allouerons au moins 75 milliards de roubles à ces régions afin qu’elles puissent renforcer leurs programmes de soutien aux familles. Les fonds commenceront à arriver l’année prochaine.
Deuxièmement. L’année dernière, plus de 110 millions de mètres carrés de logements ont été construits en Russie. C’est une fois et demie plus que le chiffre soviétique le plus élevé, qui a été atteint en 1987. À l’époque, 72,8 millions de mètres carrés avaient été construits, contre 110 millions de mètres carrés aujourd’hui.
Plus important encore, au cours des six dernières années, des millions de familles russiennes ont amélioré leurs conditions de logement, dont plus de 900 000 avec l’aide de prêts hypothécaires familiaux. Ce programme a débuté en 2018, je vous le rappelle. Nous avons constamment augmenté son accessibilité : il a d’abord été disponible pour les familles avec deux enfants ou plus, puis pour les familles avec un enfant. Le programme de prêts hypothécaires familiaux est valable jusqu’en juillet de cette année. Je propose de le prolonger jusqu’en 2030, en conservant les principaux paramètres de base. Une attention particulière doit être accordée aux familles ayant des enfants jusqu’à six ans inclus, pour lesquelles le taux de prêt préférentiel restera le même — six pour cent.
Autre chose. Aujourd’hui, à la naissance du troisième enfant, l’État rembourse à la famille une partie du prêt hypothécaire, soit 450 000 roubles. Je propose également de prolonger cette disposition jusqu’en 2030. Cette année, nous aurons besoin de près de 50 milliards de roubles pour cela, et de plus en plus au fur et à mesure que l’année avance, mais il y a de l’argent pour cela.
D’une manière générale, l’objectif est de rendre les logements en construction plus abordables pour les familles et de renouveler systématiquement le parc immobilier du pays.
Troisièmement. La Russie compte plus de deux millions de familles avec trois enfants ou plus. Ces familles sont, bien sûr, notre fierté.
Voici ce que je veux dire. Regardez, ce sont des chiffres réels : de 2018 à 2022, le nombre de familles nombreuses en Russie a augmenté de 26,8 % — un bon indicateur.
Un décret a été signé qui établit un statut unique de la famille nombreuse dans tout le pays, comme les gens l’ont demandé. Ses dispositions doivent être complétées par des décisions concrètes aux niveaux fédéral et régional et doivent, bien entendu, être fondées sur les demandes des citoyens.
Les familles nombreuses ont beaucoup de soucis et les parents devraient avoir plus d’argent libre pour résoudre les problèmes quotidiens. Je propose de doubler la déduction fiscale pour le deuxième enfant à 2 800 roubles par mois et à 6 000 roubles par mois pour le troisième enfant et les suivants.
Qu’est-ce que cela signifie ? Par exemple : une famille avec trois enfants économisera 1300 roubles dans son budget chaque mois, tandis que je propose également d’augmenter le montant du revenu annuel auquel s’applique la déduction de 350 à 450 000 roubles. Cette mesure de soutien devrait être fournie automatiquement, sans demande.
Par ailleurs, le programme d’aide à la maternité fait l’objet d’une attention particulière. Aujourd’hui, une famille a droit à un versement de 630 000 roubles à la naissance du premier enfant et de 202 000 roubles à la naissance du deuxième. Le montant du capital maternité est régulièrement indexé. Le programme de capital maternité est valable jusqu’au début de l’année 2026. Je propose également de le prolonger jusqu’en 2030 au moins.
Chers collègues !
Je voudrais exprimer ma gratitude aux fondations caritatives et aux organisations sociales à but non lucratif qui aident les personnes âgées, les malades et les enfants handicapés. Elles ont fait beaucoup pour soulever la question des soins de longue durée au niveau des États, parce qu’elles ont toujours soulevé ces questions.
Je pense qu’il est nécessaire d’augmenter le financement fédéral de ce système, de l’amener à un niveau élevé et unifié et de garantir une accessibilité maximale à ceux qui ont le plus besoin de cette assistance, soit environ un demi-million de nos concitoyens.
D’ici à 2030, nous devons nous assurer que les services de soins de longue durée sont utilisés et fournis à 100 % des citoyens qui en ont besoin.
L’espérance de vie moyenne en Russie a désormais dépassé 73 ans. Nous avons retrouvé le niveau que nous avions avant la pandémie de coronavirus. D’ici 2030, l’espérance de vie en Russie devrait être d’au moins 78 ans, et à l’avenir, comme nous l’avons prévu, nous devrons atteindre le niveau de 80 ans et plus.
Une attention particulière doit être accordée aux zones rurales et aux régions où l’espérance de vie est encore inférieure à la moyenne russienne. Le projet national « La Vie longue et active » visera à résoudre ces problèmes. Il est important que l’espérance de vie saine et active augmente, afin que les gens puissent consacrer leur temps à leur famille, à leurs proches, à leurs enfants et à leurs petits-enfants.
Nous poursuivrons les projets fédéraux de lutte contre les maladies cardiovasculaires et oncologiques, ainsi que contre le diabète.
En outre, je propose de lancer un nouveau programme global pour protéger la santé maternelle et la santé des enfants et des adolescents, y compris la santé reproductive, afin que les enfants naissent et grandissent en bonne santé et qu’ils aient des enfants en bonne santé à l’avenir.
Parmi les priorités de ce programme figurent l’extension du réseau de cliniques pour femmes, la modernisation des centres périnataux, des polycliniques pour enfants et des hôpitaux. Au total, au cours des six prochaines années, plus de mille milliards de roubles seront alloués à la construction, à la réparation et à l’équipement des établissements de soins de santé.
En outre. Ces dernières années, le nombre de citoyens qui pratiquent régulièrement un sport a été multiplié par plusieurs fois. C’est l’une de nos grandes réussites. Nous devons encourager les personnes qui adoptent une attitude responsable vis-à-vis de leur santé. À partir de l’année prochaine, nous accorderons des déductions fiscales à tous ceux qui se soumettent régulièrement à des examens médicaux de routine et qui passent avec succès les normes GTO [ГТО — Готов к труду и обороне (Prêt au labeur et à la défense) – NdT].
Vous souvenez-vous du slogan populaire ? Tout le monde se souvient de la blague : « Arrêtez de boire — montez sur des skis ! ». C’est le cas, le moment est venu. En parlant de « boire », nous avons ici un bon résultat perceptible. Sans extrémisme, nous avons réduit de manière significative la consommation d’alcool, et surtout d’alcool fort, ce qui a bien sûr un impact sur la santé de la nation.
Je propose qu’au moins 350 installations sportives supplémentaires soient construites chaque année dans les régions, principalement dans les petites villes et les zones rurales, au détriment des ressources fédérales. Il s’agit notamment de complexes polyvalents et de terrains de jeux à montage rapide où les enfants, les adultes et les familles entières pourront faire de l’exercice. En outre, nous allouerons environ 65 milliards de roubles du budget fédéral à ces fins au cours des six prochaines années.
Les universités, les établissements d’enseignement supérieur, les écoles et les établissements préscolaires devraient offrir des conditions propices à la pratique du sport. D’ailleurs, bon nombre de nos jardins d’enfants ont été ouverts à l’époque soviétique et doivent être rénovés. L’année prochaine, nous lancerons un programme de réparations majeures. Les gens en parlent toujours.
En ce qui concerne les écoles, environ 18,5 milliers de bâtiments ont besoin de réparations. D’ici 2030, nous aiderons les régions à résoudre complètement ce problème accumulé et, à l’avenir, nous effectuerons les réparations des écoles de manière planifiée. Ce qui a été fait jusqu’à présent montre que nous sommes sur la bonne voie. Au total, nous allouerons plus de 400 milliards de roubles à la remise en état des jardins d’enfants et des écoles.
En outre, au cours des six prochaines années, je propose de rénover ou d’ouvrir des salles médicales dans les écoles qui en ont besoin — et elles en ont besoin. Car aujourd’hui, en 2022-2023, seulement 65 % des 39 000 écoles — 39 440 écoles dans notre pays — ont des salles médicales. Il y a là matière à travailler.
Un autre sujet très important. Aujourd’hui, de nombreuses grandes villes se développent activement. Dans le même temps, la charge qui pèse sur la sphère sociale s’alourdit. Le nombre d’écoliers qui étudient en deuxième équipe augmente, et dans certaines écoles, la troisième équipe est même en train d’être introduite. Il s’agit sans aucun doute d’un problème qui doit également être résolu. Dans les villes où le problème de la surpopulation des établissements d’enseignement est le plus poignant, nous devrons à nouveau résoudre ce problème aux dépens du budget fédéral et des ressources fédérales : nous construirons au total au moins 150 écoles supplémentaires et plus de 100 jardins d’enfants.
Chers collègues !
Les rêves et les réalisations de nos ancêtres et des générations précédentes sont devenus réalisables, et nous en sommes fiers. Les aspirations de la jeune génération actuelle détermineront l’avenir du pays. Sa formation, ses succès, ses lignes de vie qui passeront toutes les épreuves de force sont le gage et la garantie les plus importants de la souveraineté de la Russie et de la poursuite de notre histoire.
Je propose de consolider l’expérience positive dans le domaine de la politique de la jeunesse et de lancer un nouveau projet national — « La Jeunesse de la Russie » — dès cette année. Il devrait s’agir d’un projet sur l’avenir et pour l’avenir de notre pays. C’est ainsi que nos enseignants comprennent leur vocation, leur mission et leur responsabilité à l’égard des jeunes générations. Merci beaucoup pour votre travail intense.
Les mentors ont un grand rôle à jouer pour que les enfants se sentent en équipe et trouvent leur place dans la vie. À partir du 1er septembre 2024, je propose d’introduire un paiement fédéral de cinq mille roubles par mois pour tous les conseillers pédagogiques des directeurs d’écoles et de collèges, ce qui n’était pas le cas dans le passé. Et je propose des solutions distinctes pour les enseignants des classes scolaires et les superviseurs des groupes dans les collèges et les écoles techniques qui travaillent dans les établissements qui nécessitent une attention particulière, à savoir les établissements où vivent moins de 100 000 personnes, qui sont, en fait, toutes nos petites villes, nos centres de district, nos établissements et nos villages. Ainsi, à partir du 1er mars 2024, je propose de doubler le paiement fédéral à ces spécialistes pour la gestion des classes et la supervision des groupes, pour le porter à 10 000 roubles.
Qu’aimerais-je ajouter ? En 2018, les décrets de mai ont établi des exigences pour la rémunération des enseignants et d’autres travailleurs du secteur public sur la base du revenu mensuel moyen de l’activité professionnelle dans le sujet concret de la Fédération. Ces dispositions des décrets de mai doivent continuer à être strictement appliquées. En même temps, il est nécessaire d’améliorer le système de rémunération du travail dans le secteur public et de parvenir à une croissance des revenus des spécialistes qui y sont employés.
Le niveau des salaires moyens dans l’économie varie d’une région à l’autre, ce qui signifie que les revenus des employés du secteur public, même dans des sujets voisins de la Fédération, sont parfois très différents. Dans le même temps, le travail d’un enseignant ou d’un médecin est partout aussi difficile et extrêmement exigeant. Une telle disparité des salaires d’une région à l’autre est évidemment injuste.
Je suis conscient qu’il s’agit d’un problème de longue date, très complexe et à forte intensité de capital, si je puis dire. Nous en avons discuté avec des collègues des agences fédérales, avec des dirigeants régionaux, des enseignants, des médecins et d’autres spécialistes. Il ne fait aucun doute que ce problème doit être résolu.
Je n’entrerai pas dans les détails maintenant, mais c’est vraiment compliqué. Les députés et les membres du Gouvernement comprennent de quoi je parle. Je demande simplement au Gouvernement d’élaborer un nouveau modèle de salaires pour les travailleurs du secteur public dès 2025 dans le cadre de projets pilotes dans les sujets de Fédération, et en 2026 de prendre une décision finale pour l’ensemble du pays.
Une question à part est la création d’une motivation supplémentaire pour les jeunes spécialistes afin qu’ils viennent travailler dans les écoles et qu’ils y voient une perspective d’évolution professionnelle et de carrière. Dans le même temps, nous allouerons plus de 9 milliards de roubles du budget fédéral à la modernisation de l’infrastructure des établissements de formation des enseignants.
Notre enseignement scolaire a toujours été réputé pour ses innovateurs et ses méthodes d’auteur uniques. Ce sont précisément ces équipes d’enseignants qui devront participer à la création d’écoles prometteuses. Nous commencerons à construire les premières écoles éducatives de niveau leader dès cette année dans les oblasts Ryazanien, Pskovien, Belgorodien, Nijégorodien et Novgorodien. Plus tard, elles apparaîtront dans tous les districts fédéraux : en Extrême-Orient, en Sibérie et dans le Donbass. Au total, nous ouvrirons 12 écoles de ce type d’ici 2030.
Venons-en maintenant au contenu de l’enseignement. La charge d’enseignement pour les enfants doit être raisonnable et équilibrée. Et bien sûr, il n’est évidemment pas utile qu’une chose soit enseignée lors les cours et qu’une autre soit demandée lors des examens. Ce décalage, pour ne pas dire plus, entre les programmes scolaires et les questions des examens — et cela arrive malheureusement — oblige les parents à engager des tuteurs, ce qui n’est pas à la portée de tout le monde. Je demande à mes collègues du Gouvernement, ainsi qu’aux communautés enseignante et parentale, de s’attaquer à ce problème, car il est évident.
Dans ce contexte, et à propos de l’Examen étatique unifié [ЕГЭ — Единый государственный экзамен.- NdT]. Il suscite encore de nombreuses discussions et controverses au sein de l’opinion publique, et nous le connaissons très bien. En effet, le mécanisme de l’EEU devrait être amélioré.
Qu’est-ce que je propose à ce stade ? Je propose de faire un pas de plus dans cette direction — donner aux élèves sortants, pour ainsi dire, une seconde chance, à savoir : au choix de l’étudiant, lui donner la possibilité de repasser l’EEU dans l’une des matières, et de le faire avant la fin de la campagne d’admission aux universités, afin qu’ils aient le temps de soumettre leurs documents en tenant compte du repassage. Ce sont des choses banales, mais elles sont importantes pour les gens.
Chers collègues !
L’année dernière, l’économie russienne a connu une croissance plus rapide que l’économie mondiale. Selon cet indicateur, nous avons surpassé non seulement les principaux pays de l’Union européenne, mais aussi tous les pays de ce que l’on appelle le G7. Mais qu’est-ce que je veux noter à ce propos ? Je voudrais noter ceci. La marge de sécurité fondamentale qui s’est constituée au cours des dernières décennies y est pour beaucoup.
Aujourd’hui, la part des industries non liées aux ressources naturelles dans la structure de croissance dépasse allègrement les 90 %, ce qui signifie que l’économie devient plus complexe, plus technologique et, par conséquent, beaucoup plus durable. La Russie est aujourd’hui la plus grande économie d’Europe en termes de produit intérieur brut et de parité de pouvoir d’achat, et la cinquième au monde.
Le rythme et, surtout, la qualité de la croissance nous permettent d’espérer et même d’affirmer que, dans un avenir proche, nous serons en mesure de faire un nouveau pas en avant : nous deviendrons l’une des quatre plus grandes puissances économiques du monde. Ce développement devrait être directement converti en croissance des revenus familiaux de nos citoyens.
Au cours des six prochaines années, la part des salaires dans le PIB du pays devrait augmenter. Nous indexons le salaire minimum en fonction de l’inflation et du taux de croissance du salaire moyen dans l’économie. À partir de 2020, le salaire minimum a été multiplié par une fois et demie, passant de 12 à 19 000 roubles par mois. D’ici 2030, le salaire minimum devrait presque doubler pour atteindre 35 000 roubles, ce qui affectera sans aucun doute le montant des prestations sociales et des salaires dans le secteur public et les secteurs économiques.
En même temps, nous comprenons les risques et les facteurs qui peuvent conduire à un ralentissement de la croissance économique et de notre développement dans son ensemble. Il s’agit avant tout du manque de personnel qualifié et de nos propres technologies de pointe — leur absence dans certains domaines. Nous devons être proactifs dans ce domaine, c’est pourquoi j’aborderai aujourd’hui ces deux sujets d’importance stratégique.
Je commencerai par le personnel. La Russie dispose d’une importante jeune génération qui grandit. Aussi étrange que cela puisse paraître, il existe des problèmes démographiques liés à la croissance de la population, et une importante jeune génération est en train de naître. En 2030, le pays comptera 8,3 millions de citoyens âgés de 20 à 24 ans, et en 2035 — déjà 9,7 millions, soit 2,4 millions de plus qu’aujourd’hui. Et ceci est bien sûr le résultat, entre autres, des mesures démographiques prises au cours des années précédentes.
Il est important pour nous que ces jeunes, les adolescents d’aujourd’hui, deviennent des professionnels, prêts à travailler dans l’économie du 21e siècle. C’est l’objet du nouveau projet national « Le Personnel ».
Nous en parlons beaucoup, mais nous devons renforcer le lien entre tous les niveaux d’éducation, de l’école à l’université. Ils doivent travailler dans une logique unifiée, pour un résultat commun. Bien entendu, la participation des futurs employeurs est importante à cet égard. Depuis l’année scolaire en cours, un système d’orientation professionnelle a été déployé dans toutes les écoles du pays. Les enfants à partir de la 6e année peuvent se familiariser avec différentes spécialités.
Je m’adresse maintenant aux chefs d’entreprise, aux centres scientifiques et médicaux : invitez les écoliers à vous rendre visite, faites-leur découvrir les ateliers, comme on me l’a proposé lors d’un de mes voyages, les musées, les laboratoires. S’il vous plaît, ne manquez pas de vous impliquer dans ce travail.
Basé sur les principes d’une coopération étroite entre l’éducation et les entreprises du secteur réel, nous mettons en œuvre le projet « La Professionnalité ». Il a permis d’actualiser les programmes de formation pour les industries aéronautique et navale, pharmaceutique, électronique, de défense et autres.
Pour ces secteurs, il faudra former environ un million de spécialistes des professions ouvrières d’ici 2028. Nous devons étendre ces approches à l’ensemble du système d’enseignement secondaire professionnel, y compris la formation du personnel des écoles, des hôpitaux, des cliniques, du secteur des services, du tourisme, des institutions culturelles et des industries créatives.
Par ailleurs, je charge le Gouvernement, en collaboration avec les régions, de mettre en œuvre un programme de réparation et d’équipement des établissements d’enseignement secondaire professionnel. Il s’agit de remettre en état non seulement les bâtiments d’enseignement, mais aussi les installations sportives, les foyers des écoles techniques et des collèges. Sur une période de six ans, nous allouerons 120 milliards de roubles du budget fédéral à ces fins.
Nous allons également allouer 124 milliards de roubles supplémentaires et, au cours des six prochaines années, nous allons rénover environ 800 foyers d’établissements d’enseignement supérieur et d’universités.
Maintenant, d’une manière générale, parlons de l’enseignement supérieur. Il s’agit de développer des centres scientifiques et éducatifs dans tout le pays. À cette fin, nous construirons 25 campus universitaires d’ici 2030. Nous en avons déjà parlé, mais je pense qu’il est nécessaire de le répéter : à cet égard, je propose d’élargir ce programme et de construire au moins 40 campus de ce type au total.
Nous devrons allouer environ 400 milliards de roubles du budget fédéral à cette fin, bien sûr, en fournissant toutes les conditions pour que les étudiants, les diplômés, les enseignants et les jeunes familles puissent étudier, travailler et élever leurs enfants.
D’une manière générale, il est nécessaire de régler littéralement toutes les situations de vie auxquelles sont confrontés les jeunes mères et les jeunes parents et d’adapter le travail du système des services publics, de la sphère sociale, des soins de santé et de l’infrastructure urbaine et rurale dans cette optique. Je demande au Gouvernement et aux régions d’examiner attentivement toutes ces questions.
Dans le Message de l’année dernière, j’ai annoncé des changements importants dans l’organisation de l’enseignement supérieur et la nécessité d’utiliser la meilleure expérience nationale. Les bases professionnelles d’un futur spécialiste sont posées dans les premiers cours, où les disciplines fondamentales sont enseignées. Je pense qu’il est nécessaire d’augmenter le niveau de rémunération des enseignants de ces disciplines. Je demande au Gouvernement de proposer des paramètres spécifiques pour cette solution et de commencer à les mettre en œuvre sur une base pilote dès le 1er septembre.
Des ressources supplémentaires seront nécessaires : selon les estimations préliminaires, elles s’élèveront cette année à environ 1,5 milliard, puis à 4,5 milliards. Nous avons également calculé cette somme.
Il est important pour nous d’accroître le potentiel et la qualité de l’ensemble du système d’enseignement supérieur, de soutenir les universités qui s’efforcent de se développer. Notre programme « Priorité 2030 » va dans ce sens. Son financement est calculé jusqu’à la fin de cette année. Bien sûr, je propose de le prolonger de six ans et d’y allouer environ 190 milliards de roubles supplémentaires.
Les critères d’efficacité des universités participantes devraient être les projets personnels et technologiques avec les régions, les secteurs économiques et sociaux, la création d’entreprises innovantes et de startups qui fonctionnent réellement, et l’attraction d’étudiants étrangers. Bien entendu, nous évaluerons le travail de tous les établissements d’enseignement supérieur, des universités, des collèges et des écoles techniques russiens en fonction de la demande de leurs diplômés et de l’évolution de leurs salaires.
Chers amis !
Quelques mots à présent sur la base technologique du développement. Ici, bien sûr, la science est la base des fondations. Lors d’une réunion avec les scientifiques et le personnel de l’Académie russienne des sciences, qui a célébré son 300e anniversaire cette année, j’ai dit que même dans les périodes les plus difficiles la Russie n’avait jamais renoncé à résoudre les problèmes fondamentaux, elle a toujours pensé à l’avenir, et que nous devrions faire de même aujourd’hui. C’est d’ailleurs ce que nous essayons de faire.
Par exemple, aucun autre pays au monde ne dispose d’un tel éventail d’installations de recherche dans le domaine des mégasciences que la Russie. Il s’agit d’opportunités uniques tant pour nos scientifiques que pour nos partenaires, les chercheurs d’autres pays, que nous invitons à coopérer.
L’infrastructure scientifique nationale constitue notre puissant avantage concurrentiel, tant dans le domaine de la science fondamentale que dans la création de réserves pour la pharmaceutique, la biologie, la médecine, la microélectronique, l’industrie chimique et la production de nouveaux matériaux, ainsi que pour le développement de programmes spatiaux.
Je pense que nous devons plus que doubler les investissements combinés de l’État et des entreprises dans la recherche et le développement, porter leur part à deux pour cent du PIB d’ici à 2030, et rejoindre ainsi les rangs des principales puissances scientifiques mondiales.
Je tiens à le répéter encore une fois : dans le même temps, les investissements des entreprises privées dans la science doivent également augmenter de manière significative — au moins deux fois d’ici à 2030. Bien entendu, l’essentiel est l’efficacité de ces investissements. Il s’agit d’obtenir un résultat scientifique spécifique dans chaque cas particulier. À cet égard, nous devrions nous appuyer sur l’expérience positive de nos programmes fédéraux de recherche en génétique et en agriculture, ainsi que sur les projets de la Fondation russienne pour la science.
En tenant compte des tâches et des défis actuels, nous avons adapté la Stratégie de développement scientifique et technologique de la Russie. Dans sa logique, nous lançons de nouveaux projets nationaux de souveraineté technologique. J’en citerai les principales orientations.
Premièrement. Nous devons être indépendants et disposer de toutes les clés technologiques dans des domaines aussi sensibles que la préservation de la santé des citoyens et la sécurité alimentaire.
Deuxièmement. Nous devons atteindre la souveraineté technologique dans des domaines transversaux qui assurent la durabilité de l’ensemble de l’économie du pays. Il s’agit des moyens de production et des machines-outils, de la robotique, de tous les types de transport, de l’aviation sans pilote, des systèmes maritimes et autres, de l’économie des données, des nouveaux matériaux et de la chimie.
Troisièmement. Nous devons créer des produits compétitifs au niveau mondial sur la base de conceptions nationales uniques, y compris dans les technologies spatiales, nucléaires et des nouvelles énergies. Il est déjà nécessaire de créer un environnement juridique pour le développement des industries et des marchés du futur, de former une commande à long terme pour les produits de haute technologie, au moins jusqu’à la fin de la décennie actuelle, afin que les entreprises comprennent les règles selon lesquelles elles doivent fonctionner.
Il est également nécessaire d’établir des chaînes de coopération internes et des plateformes technologiques internationales, de lancer la production en série de nos propres équipements et composants, de cibler l’exploration géologique à la recherche de terres rares et d’autres matières premières pour la nouvelle économie. Nous avons tout cela.
J’insiste sur le fait qu’il s’agit de notre réserve stratégique pour l’avenir, nous mettrons donc en place tous les outils et mécanismes de développement dont nous disposons pour résoudre ces problèmes, et nous assurerons un financement budgétaire prioritaire. Je demande au Gouvernement et à l’Assemblée fédérale d’en tenir compte lors de la préparation du budget. Je demande toujours que ce soit une priorité absolue.
Les projets de souveraineté technologique doivent devenir le moteur du renouveau de notre industrie, en aidant l’ensemble de l’économie à atteindre un niveau avancé d’efficacité et de compétitivité. Je propose de fixer un objectif : la part des biens et services nationaux de haute technologie sur le marché intérieur devrait être multipliée par une fois et demie au cours des six prochaines années, et le volume des exportations hors ressources et hors énergie devrait augmenter d’au moins deux tiers.
Je vais vous donner quelques chiffres supplémentaires. En 1999, la part des importations a atteint 26 % du PIB — nous avons importé près de 30 % de tout ce qui vient de l’étranger. L’année dernière, elle était déjà de 19 % du PIB, soit 32 000 milliards de roubles. D’ici à 2030, nous devons atteindre un niveau d’importation ne dépassant pas 17 % du PIB.
Cela signifie que nous devons produire nous-mêmes beaucoup plus de biens de consommation et d’autres biens : médicaments, équipements, machines, véhicules, etc. Nous ne pouvons pas tout produire — nous ne devons pas nous efforcer de tout produire. Mais le Gouvernement sait sur quoi nous devons travailler.
Je voudrais souligner que, compte tenu des défis démographiques auxquels nous sommes confrontés, de la forte demande ou, pour parler franchement, de la pénurie de personnel, il est essentiel que nous augmentions radicalement la productivité du travail — c’est l’une des tâches essentielles.
Cela implique l’introduction de technologies numériques dans la gestion, l’élaboration de propositions économiques de faible consommation en énergie et en ressources et la mise en œuvre de ces propositions, la modernisation de bout en bout des installations industrielles, leur robotisation et leur automatisation. D’ici 2030, la Russie devrait figurer parmi les 25 premiers pays du monde en termes de nombre de robots industriels. Vous savez, si nous tenons compte de ce que nous avons aujourd’hui, ce sera un bon résultat.
Nous continuerons à créer des centres de compétences sectoriels spéciaux où les meilleures pratiques de production durable dans l’économie et la sphère sociale seront résumées et reproduites. D’ici 2030, au moins 40 % des moyennes et grandes entreprises des secteurs de base et des matières premières de l’économie et toutes les institutions sociales doivent être couvertes par des projets visant à améliorer la productivité du travail. Il s’agit d’un travail commun, énorme, mais très important.
En outre, les écoles d’ingénieurs avancées, qui sont en train d’être créées sur la base des universités, devraient viser à accroître l’efficacité et à rééquiper les installations de production. Nous nous sommes fixés pour objectif de créer 50 écoles de ce type. 30 d’entre elles ont déjà été créées et nous en lancerons 20 autres cette année.
Je propose d’étendre ce programme à 50 écoles d’ingénieurs supplémentaires. Au total, il s’agit de déployer sur l’ensemble du territoire un réseau de 100 centres qui formeront des spécialistes hautement qualifiés et proposeront des solutions techniques originales dans des domaines très variés : industrie, agriculture, construction, transport, sphère sociale.
Bien sûr, il est toujours nécessaire d’utiliser l’intelligence artificielle dans chacun de ces domaines — c’est ce vers quoi nous devons tendre. Nous devons également moderniser le réseau de bibliothèques scientifiques et techniques dans les universités et les organisations scientifiques, pour en faire de véritables centres numériques de connaissances et d’information. Nous allouerons 9 milliards de roubles supplémentaires à ces fins.
Chers collègues !
Des centaines de nouvelles usines, fabriques et industries ont ouvert leurs portes en Russie ces dernières années. Elles s’ouvrent, elles s’ouvrent, nous y sommes déjà habitués. C’est le travail de routine. Mais parmi elles, on trouve des géants industriels tels que l’usine d’extraction et de fusion d’Oudokan dans le kraï Zabaïkalien, la fonderie d’aluminium de Taichète dans l’oblast Irkoutien, le centre de Mourmansk pour la construction de structures offshore de grand tonnage, ZapSibNeftekhim dans l’oblast Tioumenien. Cette liste peut certainement être poursuivie.
J’aimerais attirer votre attention sur le fait qu’au cours des six prochaines années, le niveau de la valeur ajoutée brute de l’industrie manufacturière russienne devrait augmenter d’au moins 40 % par rapport à 2022. Ce développement industriel accéléré signifie la création de milliers de nouvelles installations de production et d’emplois modernes et bien rémunérés.
Nous avons déjà élaboré une sorte de « menu » industriel. Les entreprises qui mettent en œuvre des projets industriels peuvent choisir des mesures de soutien optimales, des accords sur la protection et l’encouragement des investissements en capital, des contrats d’investissement spéciaux, une plateforme d’investissement en grappes, etc. Nous avons inventé et utilisons un grand nombre d’outils. Nous ne manquerons pas de développer tous ces mécanismes.
Par exemple, au cours des six prochaines années, nous allouerons 120 milliards de roubles supplémentaires pour subventionner les entreprises en matière de R&D, ainsi que pour développer les prêts hypothécaires industriels. Grâce à ce programme, nous construirons et moderniserons en outre plus de 10 millions de mètres carrés d’espace de production. Je tiens à le souligner à titre de comparaison. D’ailleurs, en plus du rythme que nous avons déjà atteint.
Voici une comparaison. Aujourd’hui, environ quatre millions de mètres carrés d’espace de production sont construits chaque année en Russie. C’est un indicateur significatif du renouvellement de notre potentiel industriel et, comme je l’ai dit, nous allons construire 10 millions de mètres carrés supplémentaires.
Ensuite, nous allons réalimenter le Fonds de développement industriel à hauteur de 300 milliards de roubles. Nous allons presque doubler son capital et viser à soutenir les projets de haute technologie. Au moins 200 milliards supplémentaires seront alloués dans le cadre de la plateforme d’investissement des clusters pour subventionner les taux d’intérêt des projets de production de produits industriels prioritaires. Afin de stimuler le renouvellement des capacités de production des entreprises manufacturières, je propose d’augmenter la base de calcul de l’amortissement. Elle s’élèvera à 200 % des coûts de l’équipement russien et de la R&D. C’est un peu ennuyeux, mais je vais vous expliquer de quoi il s’agit. Si une entreprise achète pour 10 millions de roubles de machines-outils nationales, elle pourra réduire sa base d’imposition de 20 millions de roubles. Il s’agit d’un soutien important.
Nous poursuivrons le développement des technoparcs industriels en mettant l’accent sur la localisation des petites et moyennes entreprises en fonction de nos priorités technologiques. Il est important d’utiliser les avantages de l’approche par grappes, lorsque les entreprises se développent avec leurs alliés et fournisseurs, et que leur coopération a un effet mutuellement bénéfique pour tous. J’attire l’attention du Gouvernement sur le fait qu’au moins 100 autres sites de ce type doivent être créés d’ici 2030. Ils devraient constituer des pôles de croissance dans tout le pays et stimuler l’investissement en capital.
Nous nous sommes fixé un objectif : d’ici à 2030, le volume des investissements dans les secteurs clés devrait augmenter de 70 %. D’ailleurs, la dynamique est bonne. Je dirais même très bonne. Bonne.
Le taux de croissance cumulé des investissements en 2021 a été de 8,6 %, alors que le plan était de 4,5 %. En 2022, il était de 15,9 %, alors que le plan était de 9,5 %. Et au cours des neuf premiers mois de l’année dernière, alors que le plan pour l’année était de 15,1 %, le taux de croissance a été de 26,6 %. Nous devons continuer à aller avec le devancement.
Notre système bancaire et notre marché boursier doivent assurer pleinement l’afflux de capitaux dans l’économie et son secteur réel, y compris par les mécanismes de financement de projets et de fonds sociaux. Au cours des deux prochaines années, les projets industriels dont les investissements dépasseront 200 milliards de roubles seront soutenus par des fonds sociaux. L’essence de ce mécanisme est que la Corporation de développement VEB.RF, avec la participation des banques commerciales, entre dans le capital des entreprises de haute technologie et fournit une assistance pendant la phase de leur croissance active.
J’ai déjà donné des instructions pour lancer un régime spécial pour les offres publiques initiales d’actions dans des sociétés opérant dans des domaines prioritaires de haute technologie. J’attire l’attention de mes collègues du ministère des finances et de la Banque centrale sur la nécessité d’accélérer le lancement de ce mécanisme, y compris la compensation des coûts de l’offre de titres. Nous devons le faire en fin de compte.
Je le répète : le marché boursier russien doit renforcer son rôle de source d’investissement. D’ici 2030, sa capitalisation devrait doubler par rapport à son niveau actuel, pour atteindre 66 % du PIB. Dans le même temps, il est important que les citoyens aient la possibilité d’investir de manière fiable leur épargne dans le développement du pays et de percevoir en même temps un revenu supplémentaire.
Une décision a déjà été prise : l’épargne volontaire dans les fonds de pension non étatiques jusqu’à 2 800 mille roubles sera assurée par l’État, c’est-à-dire que son rendement sera garanti.
En outre, les comptes individuels et d’investissement à long terme d’une valeur maximale de 1,4 million de roubles seront assurés. Les investissements des citoyens dans des instruments financiers à long terme jusqu’à 400 000 roubles par an seront éligibles à une déduction fiscale unie.
Dans le même temps, je pense qu’il est nécessaire de lancer un nouvel instrument — le certificat d’épargne. Les citoyens pourront placer leur épargne dans les banques pour une longue période — plus de trois ans. Le certificat sera irrévocable, ce qui signifie que les banques seront en mesure d’offrir à leurs clients des revenus d’intérêts plus favorables. Bien entendu, ces fonds des citoyens seront également assurés par l’État à hauteur de 2,8 millions de roubles, soit deux fois plus que pour les dépôts ordinaires dans les banques.
Je voudrais souligner que toutes les mesures de soutien de l’État à l’investissement, à la création et à la modernisation des entreprises doivent être liées à une augmentation des salaires des employés, à l’amélioration des conditions de travail et à la mise en place de mesures sociales pour les employés.
Bien entendu, l’exigence fondamentale est que les entreprises nationales opèrent dans la juridiction russienne et ne retirent pas leurs fonds à l’étranger, où, comme il s’avère, vous pouvez tout perdre. Aujourd’hui, mes collègues entrepreneurs et moi-même nous réunissons et réfléchissons à la manière dont nous pouvons les aider à sortir de là. Il ne fallait pas les emmener là-bas, alors on n’aurait pas à résoudre des questions sur la manière de les récupérer.
Les ressources doivent être investies en Russie, dans les régions, dans le développement des entreprises, dans la formation du personnel. La protection la plus fiable pour les actifs et les capitaux des entreprises russiennes est notre pays fort et souverain.
La majorité absolue des entrepreneurs défendent des positions nationales et patriotiques. Et les entreprises qui opèrent ici en Russie doivent avoir des garanties quant à l’inviolabilité de leurs biens, de leurs actifs et de leurs nouveaux investissements. Les investissements ici, la protection des investissements et la protection des droits des entrepreneurs sont liés, bien sûr, et nous devons nous en assurer. C’est dans l’intérêt de l’État, de la société dans son ensemble, dans l’intérêt de millions de personnes qui travaillent dans des entreprises privées — grandes, moyennes et petites.
Je l’ai toujours dit et je le répète : personne — ni les fonctionnaires, ni les services de l’ordre — ne devrait être autorisé à harceler les gens, à enfreindre la loi ou à l’utiliser à des fins lucratives. Nous devons aider les gens, y compris des entrepreneurs, et je parle d’eux maintenant. Ils créent des emplois, donnent la possibilité de travailler, paient les salaires aux gens. Telle est la vocation des autorités : aider.
Chers collègues !
Les petites et moyennes entreprises apportent une contribution de plus en plus significative à la croissance économique. Aujourd’hui, leur part dans des secteurs tels que l’industrie manufacturière, le tourisme et les technologies de l’information dépasse 21 %. Des centaines de nouvelles marques nationales se sont fait un nom. L’année dernière, un million 200 mille nouvelles petites et moyennes entreprises ont été enregistrées en Russie.
J’attire votre attention sur le fait qu’il s’agit du chiffre le plus élevé des cinq dernières années. Les gens sont désireux de créer leur propre entreprise, ils croient en eux-mêmes, en leur pays et en leur réussite. J’aimerais noter en particulier qu’en 2023, le nombre de jeunes entrepreneurs de moins de 25 ans a augmenté de 20 %. Ils sont aujourd’hui plus de 240 000.
Cette énergie créatrice doit être soutenue afin que le revenu moyen par salarié employé dans les petites et moyennes entreprises augmente, au cours des six prochaines années, plus rapidement que le taux de croissance du PIB. En d’autres termes, l’efficacité de ces entreprises et leurs indicateurs qualitatifs doivent augmenter.
J’ai déjà dit qu’il ne devrait pas y avoir de situation où il n’est pas rentable pour les entreprises d’augmenter leur chiffre d’affaires en vue que les paiements d’impôts augmentent considérablement lors du passage du régime fiscal simplifié au régime fiscal général. Il s’avère que le Gouvernement pousse les entreprises à se diviser — à trouver d’autres moyens de soi-disant optimiser la charge fiscale.
Je demande au Gouvernement de définir, avec les parlementaires, les paramètres d’une amnistie pour les entreprises qui ne sont pas des grandes entreprises et qui ont été contraintes d’utiliser des schémas d’optimisation fiscale tout en développant leur activité.
Qu’est-ce qui est important ici ? Ces entreprises doivent, bien entendu, renoncer à un fractionnement artificiel, essentiellement factice, de leurs activités et passer à un travail normal et civilisé « en blanc ». J’insiste sur le fait qu’il n’y aura pas d’amendes, pas de pénalités, pas de sanctions, pas de recalcul des impôts pour les périodes précédentes. C’est le but de l’amnistie.
En outre, à partir de l’année prochaine, je demande au Gouvernement de prévoir un mécanisme d’augmentation progressive de la charge fiscale pour les entreprises qui passent du régime simplifié d’imposition à la procédure générale d’imposition, plutôt qu’une augmentation brutale.
En outre. Nous avons pris la décision de moratoires temporaires sur les inspections. Cette mesure se justifie pleinement. On peut et on doit faire confiance aux entreprises qui garantissent une qualité élevée des biens et des services et qui sont responsables vis-à-vis des consommateurs.
Par conséquent, je pense qu’il est possible d’abandonner les moratoires temporaires sur les inspections d’entreprises à partir du 1er janvier 2025 et de passer, en tenant compte de l’expérience acquise, à une approche basée sur le risque, en l’inscrivant dans la loi. Là où il n’y a pas de risques, nous devrions appliquer des mesures préventives et donc minimiser le nombre d’inspections.
Je propose également de donner aux petites entreprises un droit spécial — une fois tous les cinq ans — de prendre un congé de crédit pour une durée maximale de six mois sans détériorer leur historique de crédit.
Je le répète : nous devons créer toutes les conditions pour que les petites et moyennes entreprises se développent de manière dynamique, et pour que la qualité de cette croissance soit améliorée grâce à des secteurs de production de haute technologie. D’une manière générale, il convient d’assouplir le régime fiscal des petites et moyennes entreprises de production.
Je demande au Gouvernement de présenter des propositions concrètes à cet égard. Nous en avons parlé à maintes reprises. Je vous en prie, les propositions sont déjà mûres, en fait.
Je voudrais mentionner tout particulièrement le travail des petites et moyennes entreprises dans les zones rurales et dans le complexe agro-industriel. Aujourd’hui, nous ne sommes pas seulement totalement autosuffisants sur le plan alimentaire. La Russie est un leader sur le marché mondial du blé. Nous figurons parmi les 20 premiers pays exportateurs de denrées alimentaires. Je remercie les travailleurs agricoles, les agriculteurs et les spécialistes de l’agriculture en général pour les résultats impressionnants qu’ils ont obtenus.
D’ici à 2030, la production du complexe agro-industriel russien devrait encore augmenter d’au moins un quart par rapport à 2021, et les exportations devraient être multipliées par une fois et demie. Nous continuerons sans aucun doute à soutenir l’industrie, ainsi que le programme de développement rural global, y compris la rénovation et la modernisation des bureaux de poste.
Nous utiliserons une solution spéciale pour le développement des régions côtières. Permettez-moi de vous rappeler que nous avons une règle de « quota sous la quille ». Elle doit être strictement respectée. Comme certains d’entre vous le savent, il s’agit d’entreprises qui reçoivent des quotas pour la production de fruits de mer et qui sont tenues d’acheter de nouveaux navires de pêche de fabrication russienne et de renouveler leur flotte.
Dans le même temps, le budget fédéral a reçu cette année des sommes considérables provenant de la vente des quotas de produits de la mer — environ 200 milliards de roubles. Antone Guermanovitch [Silouanov, le ministre des finances] est ici, et nous sommes parvenus à un accord avec lui : je propose qu’une partie de ces fonds soit affectée au développement social des municipalités, qui sont la base de notre industrie de la pêche.
Chers collègues !
Dans les conditions actuelles, l’amélioration de l’efficacité de tous les domaines de la productivité du travail est inextricablement liée à la numérisation, à l’utilisation des technologies de l’intelligence artificielle — j’en ai déjà parlé. Ces solutions permettent de créer des plateformes numériques qui permettent d’optimiser l’interaction entre les citoyens, les entreprises et l’État.
Par exemple, nous devons créer une plateforme qui aidera les citoyens à maintenir et à préserver leur santé tout au long de leur vie et à utiliser le potentiel de l’ensemble du système de soins de santé. Par exemple, sur la base des données de son profil numérique, un citoyen pourra recevoir l’avis à distance d’un spécialiste dans un centre médical fédéral, tandis qu’un docteur, un médecin de famille pourra évaluer l’image holistique de la santé d’une personne, prédire l’apparition de maladies, prévenir les complications et choisir les tactiques de traitement individuelles et donc les plus efficaces.
Tout ce dont je parle n’est pas une spéculation sur un avenir lointain. De telles pratiques sont déjà introduites dans le travail des grands centres médicaux. Le défi consiste à les répandre dans l’ensemble du pays, à les généraliser et à les rendre accessibles.
Je pense que d’ici 2030, des plateformes numériques devraient être créées dans tous les secteurs clés de l’économie et de la sphère sociale. Ces tâches complexes, ainsi que d’autres, seront abordées dans le cadre du nouveau projet national « L’Économie des données ». Nous allouerons au moins 700 milliards de roubles à sa mise en œuvre au cours des six prochaines années.
Pour l’État, ces technologies et plateformes intégrées ouvrent d’immenses possibilités de planification et de développement de l’économie des industries, des régions et des villes, ainsi que de gestion efficace de nos programmes et projets nationaux. Plus important encore, nous serons en mesure de continuer à articuler le travail de tous les niveaux du Gouvernement autour des intérêts de chaque personne, de chaque famille, de fournir des services publics et municipaux aux citoyens et aux entreprises de manière proactive, dans un format pratique et avec les résultats les plus rapides possibles.
D’ailleurs, la Russie est déjà l’un des leaders mondiaux en matière d’introduction de services publics électroniques. De nombreux pays, y compris des pays européens, n’ont pas encore atteint notre niveau. Mais, bien entendu, nous ne devrions pas rester sur place et nous ne le ferons pas.
Les algorithmes d’intelligence artificielle sont un élément important des plateformes numériques. Là aussi, nous devons être autonomes et compétitifs. Un décret a déjà été signé pour approuver une version actualisée de la stratégie nationale pour le développement de l’intelligence artificielle. Il fixe de nouveaux objectifs, notamment la nécessité d’assurer la souveraineté technologique dans des domaines révolutionnaires tels que l’intelligence artificielle générative et les grands modèles de langage. Leur introduction promet une véritable percée dans l’économie et la sphère sociale. Pour y parvenir, nous devons augmenter nos ressources informatiques. Ainsi, d’ici 2030, la capacité totale des superordinateurs nationaux devrait être multipliée par au moins 10. C’est un objectif tout à fait réaliste.
D’une manière générale, il est nécessaire de développer l’ensemble de l’infrastructure de l’économie des données. Je demande au Gouvernement de proposer des mesures concrètes pour soutenir les entreprises et les startups qui produisent des équipements pour le stockage et le traitement des données, ainsi que pour créer des logiciels. Il est nécessaire que le taux de croissance des investissements dans les solutions informatiques nationales soit au moins le double du taux de croissance de l’économie. Les conditions d’utilisation des systèmes numériques doivent être réunies non seulement dans les mégapoles, mais aussi dans les petites villes, les zones rurales et les régions isolées, le long des autoroutes fédérales et régionales et des routes locales. Pour y parvenir, nous devons fournir un accès à l’internet à haut débit à la quasi-totalité du territoire de la Russie dès l’horizon de cette décennie. Nous nous acquitterons de cette tâche, entre autres, en multipliant notre constellation de satellites. Nous allouerons 116 milliards de roubles à son développement.
Chers collègues !
Je voudrais maintenant m’attarder sur les questions de développement régional. Qu’est-ce qui est proposé ? Tout d’abord, nous devons réduire l’endettement des sujets de Fédération russienne. Je pense qu’il est nécessaire de supprimer les deux tiers des dettes des régions sur les emprunts budgétaires. Selon les estimations, cela leur permettra d’économiser environ 200 milliards de roubles par an entre 2025 et 2028.
J’attire votre attention sur le fait que ces économies devraient être « colorées » et ciblées par les régions pour soutenir les investissements et les projets d’infrastructure. Chers collègues, j’attire votre attention sur ce point.
Ensuite. En 2021, nous avons lancé un programme de prêts budgétaires pour les infrastructures d’une valeur de 500 milliards de roubles, puis nous l’avons étendu à 1 000 milliards de roubles. Permettez-moi de vous rappeler que ces prêts sont accordés à une région à un taux de 3 % par an pour une durée maximale de 15 ans. Il s’agit d’un excellent outil de développement. Ces fonds sont alloués à des projets de développement et les régions constatent la grande efficacité de ce mécanisme. Ces prêts ne sont pas amortis, mais les sujets de la Fédération commenceront cette année à rembourser ces dettes. Et je propose que les fonds qui reviennent au budget fédéral soient réinvestis dans le développement des régions, qu’ils soient utilisés pour émettre de nouveaux prêts budgétaires d’infrastructure, et qu’en général, à partir de 2025, nous augmentions le portefeuille de prêts d’infrastructure aux sujets de la Fédération d’au moins 250 milliards de roubles par an.
Je pense également que les régions devraient avoir davantage de possibilités de disposer de fonds dans le cadre de la réalisation des objectifs des projets nationaux.
Permettez-moi de vous donner un exemple concret. Un sujet de la Fédération modernise, par exemple, une polyclinique et a effectué des réparations de qualité. S’il reste des fonds, ils ne seront pas reversés au budget fédéral, mais pourront être utilisés, par exemple, pour l’achat d’équipements pour la clinique rénovée, etc.
Et bien sûr, nous soutiendrons les sujets de la Fédération qui ont un potentiel de développement, mais nous devons aider à le débloquer, à lancer de véritables projets sectoriels et d’infrastructure qui deviendront des moteurs dans ces territoires.
À l’heure actuelle, dix sujets de la Fédération ayant une faible capacité fiscale mettent en œuvre des programmes individuels de développement socio-économique. Je demande au Gouvernement de prolonger ces programmes pour six années supplémentaires.
D’ici 2030, toutes nos régions devraient devenir économiquement plus autosuffisantes. Je le répète, il s’agit d’une question d’équité, de conditions égales pour l’épanouissement des citoyens et de niveaux de vie élevés dans tout le pays.
Chers collègues !
Comme nous pouvons le constater, les projets sont importants, tout comme les dépenses. Il s’agit d’investissements à grande échelle dans le domaine social, la démographie, l’économie, la science, la technologie et l’infrastructure.
À cet égard, je voudrais parler du système fiscal. Il doit sans aucun doute assurer le flux de ressources pour la résolution des tâches nationales, ainsi que pour la mise en œuvre des programmes régionaux ; il doit réduire les inégalités, non seulement dans la société, mais aussi dans le développement social et économique des sujets de la Fédération ; il doit prendre en compte le niveau de revenu des citoyens et des entreprises.
Je propose de réfléchir à des approches visant à moderniser notre système fiscal, à une répartition plus équitable de la charge fiscale en faveur de ceux qui ont des revenus personnels et d’entreprise plus élevés.
Inversement, nous devons réduire la charge fiscale des familles, y compris par le biais des déductions que j’ai déjà mentionnées aujourd’hui. Nous devons encourager les entreprises qui investissent dans le développement, dans la mise en œuvre d’infrastructures et de projets sociaux. Dans le même temps, il est évidemment nécessaire de combler toutes les lacunes utilisées par certaines entreprises pour échapper à l’impôt ou sous-estimer leurs paiements fiscaux. Je demande à la Douma d’État et au Gouvernement de présenter prochainement une série de propositions concrètes à cet égard. Et à l’avenir, en tenant compte des changements adoptés, je propose de fixer les principaux paramètres fiscaux jusqu’en 2030 et d’assurer ainsi des conditions stables et prévisibles pour la mise en œuvre de tout projet, y compris les projets d’investissement à long terme. C’est ce que demande la communauté des affaires lors de nos contacts directs.
Chers collègues !
Les décisions prises dans le domaine du soutien financier aux régions et de la croissance économique doivent contribuer à améliorer la qualité de vie des citoyens, et ce dans toutes les sujets de la Fédération. Nous avons déjà prolongé jusqu’en 2030 des programmes spéciaux pour le développement de régions telles que le Caucase du Nord et l’oblast Kaliningradien, le Donbass et la Novorussie, la Crimée et Sébastopol, l’Arctique et l’Extrême-Orient. Des plans directeurs de développement ont été préparés pour 22 villes et agglomérations d’Extrême-Orient, et des travaux similaires sont en cours pour les agglomérations de l’Arctique.
Nous devons maintenant passer à l’étape suivante. Je propose de dresser une liste supplémentaire de plus de 200 grandes et petites villes. Un plan directeur devrait être élaboré et mis en œuvre pour chacune d’entre elles, et le programme de développement global devrait couvrir environ 2 000 localités, y compris les villages et les villes. Les décisions de soutien aux sujets de la Fédération que j’ai mentionnées aujourd’hui, y compris les prêts pour les infrastructures, devraient également fonctionner ici.
Je voudrais m’adresser aux chefs des régions. Ces ressources doivent être utilisées, y compris pour renforcer les municipalités. Oui, je me souviens avoir rencontré les chefs de certaines municipalités lors de leur forum ici à Moscou. Le niveau local de gestion a un rôle et une responsabilité particuliers. C’est là que les gens et les citoyens viennent pour leurs besoins quotidiens. Je voudrais remercier nos maires, nos chefs de district, nos députés pour leur travail, pour l’attention qu’ils portent aux besoins de la population. Et je voudrais rendre un hommage particulier aux employés des municipalités qui travaillent à proximité de la zone de combats et qui partagent toutes les épreuves avec leurs compatriotes.
Les habitants des villes devraient devenir les co-auteurs de leurs plans de développement. Il est nécessaire d’utiliser activement les mécanismes par lesquels les citoyens eux-mêmes déterminent les objets et les problèmes auxquels il convient d’allouer de l’argent en premier lieu. Je propose d’augmenter le cofinancement de ces projets, essentiellement populaires, par les budgets fédéraux et régionaux.
Nous allons également prolonger jusqu’en 2030 le concours panrussien des meilleurs projets visant à créer un environnement urbain confortable dans les petites villes et les localités historiques.
Dans l’ensemble de la Russie, nous améliorerons plus de 30 000 espaces publics au cours des six prochaines années. Je demande également au Gouvernement d’apporter un soutien supplémentaire aux régions qui reconstruisent les berges, les parcs, les places et les centres-villes historiques. Nous allouerons 360 milliards de roubles à l’aménagement paysager et aux grands projets dans ce domaine.
Les bâtiments anciens, les domaines et les églises incarnent visuellement notre identité nationale et le lien indéfectible entre les générations. Je demande au Gouvernement, aux parlementaires, aux commissions spécialisées du Conseil d’Etat, avec bien sûr la participation du public, d’analyser le cadre réglementaire de la protection et de l’utilisation des sites du patrimoine culturel. Il est nécessaire d’éliminer les exigences manifestement redondantes et contradictoires, qui font que parfois un monument s’effondre sous nos yeux et que formellement, selon la loi, il est impossible de prendre rapidement des mesures pour le sauver.
Je propose d’élaborer un programme à long terme pour la préservation du patrimoine culturel de la Russie. Je pense que nous l’adopterons pour 20 ans. Il est nécessaire de prévoir des mesures pour soutenir les citoyens, les entreprises, les associations publiques qui sont prêts à investir leur travail, leur temps et leur argent dans la restauration des monuments.
Nous testerons ces mécanismes cette année dans le cadre du projet pilote de l’Institut de développement « DOM.RF ». Cinq régions y participeront : le kraï Zabaïkalien et les oblasts Novgorodien, Riazanien, Smolenien et Tverien. D’ici à 2030, au moins un millier de sites du patrimoine culturel du pays devraient être remis en état et bénéficier d’une seconde vie, afin de servir les gens et d’embellir nos villes et nos villages.
Nous poursuivrons résolument les projets fondamentaux dans le secteur culturel et maintiendrons leur financement. Nous renouvellerons l’infrastructure des musées, des théâtres, des bibliothèques, des clubs, des écoles d’art et des salles de cinéma. Au cours des six prochaines années, nous allouerons plus de 100 milliards de roubles à des projets instructifs, éducatifs, historiques et autres projets créatifs dans le cinéma, sur l’internet et dans les réseaux sociaux.
Je propose également d’étendre le programme de la carte Pouchkine, qui permet aux écoliers et aux jeunes de visiter gratuitement des films, des musées, des théâtres et des expositions, tandis que les institutions culturelles elles-mêmes reçoivent une incitation à développer et à lancer de nouveaux projets, y compris ceux qui impliquent des entreprises. Je demande au Gouvernement de préparer des propositions supplémentaires.
En outre, par analogie avec les programmes « L’Instituteur terrien » et « Le Médecin terrien », nous lancerons le programme « L’Acteur culturel terrien » à partir de 2025. On en parle constamment lors des réunions. Un spécialiste qui part travailler dans un village ou un bourg pourra recevoir une indemnité de déplacement unie d’un million de roubles, tandis qu’en Extrême-Orient, dans le Donbass et en Novorussie, ce montant sera deux fois plus élevé — 2 millions de roubles.
Une décision supplémentaire à finaliser et adopter. Je demande au Gouvernement de prévoir des conditions spéciales pour les prêts hypothécaires familiaux, en particulier pour les petites villes, ainsi que pour les régions où les nouveaux immeubles d’habitation sont construits en petites quantités ou n’existent pas du tout. Nous devons le faire le plus rapidement possible, afin de résoudre la question des paramètres clés, y compris le montant de l’acompte et le taux d’emprunt. Je vous demande d’en tenir compte et j’attends vos propositions.
Ensuite. Nous poursuivrons également les programmes spéciaux de prêts hypothécaires à un taux de 2 % pour les résidents de l’Extrême-Orient et de l’Arctique, du Donbass et de la Novorussie. Les participants et les vétérans des opérations militaires spéciales pourront bénéficier de prêts aux mêmes conditions favorables dans ces régions.
Par ailleurs, nous soutiendrons des projets de développement intégré de zones à bâtir, la construction de quartiers résidentiels dotés de toutes les infrastructures dans des régions dont le niveau de développement socio-économique est insuffisant et où bon nombre de nos propositions habituelles ne fonctionnent pas. Pour ces zones, nous allouerons 120 milliards de roubles supplémentaires.
À cet égard, la tâche systémique suivante s’impose. Avec le soutien du Gouvernement fédéral, de nombreuses régions ont considérablement accéléré le rythme de relogement depuis des habitations défectueuses. Au total, au cours des 16 dernières années, 1 million 730 mille personnes ont emménagé dans de nouveaux appartements. Dans les six prochaines années, il est important de ne pas réduire cette dynamique. Je demande au Gouvernement de préparer et de lancer un nouveau programme de relogement d’urgence.
En ce qui concerne les systèmes de logement et de services publics, nous allons accélérer le rythme de modernisation de l’infrastructure communale. Un total de 4,5 trillions de roubles, y compris les entreprises privées, sera alloué à cette fin d’ici 2030.
Nous poursuivrons également la mise en œuvre de notre projet « L’Eau propre ». Pour beaucoup de nos villes et de nos zones rurales, ce problème est extrêmement urgent. Tout d’abord, nous parlons d’un approvisionnement fiable en eau potable de qualité.
La gazéification est un sujet à part. Nous prévoyons d’approvisionner en GNL, ce combustible respectueux de l’environnement, les villes et districts de Yakoutie, de Bouriatie, des kraïs Khabarovien, Primorien et Zabaïkalien, des oblasts Mourmanien et Amourien, de l’oblast autonome juive, de Carélie et la grande ville russienne Krasnoïarsk. Nous utiliserons également le GNL pour gazéifier le kraï Kamtchatien et d’autres régions.
Naturellement, cela permettra d’étendre le programme « La Gazéification sociale ». Grâce à ce programme, du gaz a déjà été fourni gratuitement aux frontières de 1 million 100 mille de terrains d’habitation privés. Les demandes sont toujours acceptées et nous aidons des catégories privilégiées de citoyens, y compris les familles des participants à l’Opération militaire spéciale, à installer des communications de gaz à l’intérieur du terrain.
Et voilà ce que je voudrais dire à cet égard. Aux abords de nombreuses localités, où le gaz de réseau est déjà installé, il existe des associations de jardinage. Les gens cultivent leurs parcelles depuis des années, parfois de génération en génération, et construisent maintenant des maisons où ils peuvent vivre toute l’année, mais ils ne peuvent pas se connecter au réseau parce que les associations de jardinage ne sont pas incluses dans le programme « La Gazéification sociale ».
Le problème touche des millions de familles ! Il faut bien sûr le résoudre, et le résoudre dans l’intérêt de nos concitoyens, c’est-à-dire étendre le programme de gazéification sociale et poursuivre le réseau jusqu’aux limites des parcelles des associations de jardinage.
Les habitants des territoires éloignés du nord et de l’extrême est, où il n’y aura pas de gaz de réseau dans les années à venir, bénéficieront également d’un soutien. Aujourd’hui, ils chauffent leur maison avec du charbon ou du bois de chauffage. Désormais, grâce aux subventions de l’État, ils pourront acheter des équipements modernes, respectueux de l’environnement et de production nationale. En premier lieu, les familles les plus démunies devraient bénéficier d’une aide. Nous allons également allouer 32 milliards de roubles supplémentaires à ces fins.
En tenant compte des normes environnementales modernes, nous développerons les transports publics et réduirons leur âge. D’ici à 2030, les sujets de la Fédération recevront environ 40 000 bus, trolleybus, tramways et bus électriques. Nous consacrerons en outre 150 milliards de roubles du budget fédéral à ce programme de renouvellement des transports publics.
Nous renouvellerons également le parc de bus scolaires au rythme d’au moins 3 000 véhicules par an, ce qui est particulièrement important pour les petites villes et les zones rurales. C’est ce dont parlent les habitants et les responsables des municipalités et des régions. Il s’agit en effet d’un programme très important. C’est pourquoi nous allons allouer 66 milliards de roubles supplémentaires pour l’achat de bus scolaires. Et bien sûr, il devrait s’agir de véhicules fabriqués en Russie, soit entièrement, soit avec un degré élevé de localisation.
Comme vous le savez, dans le cadre du projet « L’Air pur », 12 centres industriels russiens ont réussi à réduire les émissions nocives dans l’atmosphère. Depuis l’année dernière, 29 autres villes ont rejoint le projet. Dans l’ensemble du pays, le volume des émissions atmosphériques nocives devrait être réduit de moitié. Nous nous rapprocherons de cet objectif étape par étape. Pour évaluer les résultats, nous créerons un système complet de surveillance de la qualité de l’environnement.
Au cours des cinq dernières années, des milliers de kilomètres de rivières et de rives ont été nettoyés, et les eaux de ruissellement polluées dans la Volga ont été réduites de près de moitié. Je propose maintenant de fixer l’objectif de réduire de moitié la pollution des principales masses d’eau de Russie.
Au cours des cinq dernières années, 128 grandes décharges situées dans des villes et 80 objets de dommages environnementaux accumulés qui empoisonnaient littéralement la vie des gens dans 53 régions de Russie ont été éliminés. Les territoires de la décharge de Krasny Bor, de l’usine de pâtes et papiers Baïkalsky et d’Ousolyé-Sibirskoïe ont été remis en état.
À cet égard, chers collègues, je voudrais insister sur le fait que seules les mesures les plus urgentes ont été prises. Mais il n’est pas non plus acceptable de les laisser dans l’état où ils se trouvent aujourd’hui. Nous devons mener ces travaux à leur terme et créer toutes les infrastructures nécessaires.
D’une manière générale, nous poursuivrons la liquidation des objets les plus dangereux pour l’environnement dans toute la Russie. Au cours des six prochaines années, au moins 50 de ces points présentant des risques environnementaux élevés devraient être éliminés.
Il est nécessaire de créer des incitations pour les entreprises et d’introduire des technologies vertes, afin de passer à une économie en cycle fermé. D’autant plus que nous avons créé de toutes pièces une industrie moderne de gestion des déchets. 250 entreprises ont été créées pour traiter et utiliser les déchets. L’objectif d’ici 2030 est de trier tout ce qui peut l’être, tous les déchets solides, et d’en recycler au moins un quart. Nous allons allouer des ressources financières supplémentaires à de tels projets et, en collaboration avec les entreprises, nous allons construire environ 400 installations de gestion des déchets supplémentaires et huit parcs éco-industriels.
J’aimerais ajouter quelque chose d’autre. Lors des réunions avec les citoyens en Extrême-Orient, en Sibérie et dans d’autres régions, la question de la préservation de notre patrimoine forestier et la nécessité de lutter contre l’abattage illégal et de protéger les forêts ont été soulevées à maintes reprises. Ce sujet a vraiment une grande résonance auprès du public. Il est important pour presque tout le monde, nous unissons nos efforts et la situation évolue progressivement.
Une étape très importante a été franchie : à partir de 2021, le nombre de forêts reboisées en Russie est devenu supérieur au nombre de forêts abattues. Je tiens à remercier les bénévoles, les écoliers, les étudiants, tous les citoyens qui ont planté des arbres et participé à des actions en faveur de l’environnement et, bien sûr, les représentants des entreprises qui soutiennent de tels projets. Nous continuerons sans aucun doute à restaurer les forêts, les parcs et les jardins, y compris autour des agglomérations et des centres industriels.
Dans une décision à part, je propose d’augmenter les salaires des spécialistes qui travaillent dans les domaines de la sylviculture, de la météorologie et de la protection de l’environnement, c’est-à-dire ceux qui s’occupent des questions les plus importantes en matière de bien-être environnemental. Nous devons dire honnêtement que les questions dont ils s’occupent sont très importantes, mais que leurs revenus sont très modestes.
Pour soutenir les initiatives civiles dans le domaine de la protection de l’environnement, je pense qu’il est nécessaire de créer un fonds pour les projets écologiques et environnementaux. Pour commencer, le montant total de ses subventions s’élèvera à 1 milliard de roubles par an.
Le travail se poursuivra également sur la préservation des zones naturelles spécialement protégées, la protection et la restauration des espèces rares et menacées de plantes et d’animaux. À cet égard, je propose de réfléchir à l’ouverture d’un réseau de centres de réhabilitation pour les animaux sauvages blessés et confisqués.
D’ici 2030, nous créerons une infrastructure d’écotourisme dans tous les parcs nationaux du pays, comprenant des éco-sentiers et des sentiers de randonnée, y compris des itinéraires de week-end pour les écoliers, des zones de loisirs, des musées et des centres d’accueil pour les visiteurs.
Des infrastructures modernes et sûres verront également le jour à proximité des plans d’eau, notamment du lac Baïkal. Un centre de villégiature ouvert toute l’année y verra le jour d’ici 2030. Dans le même temps, je pense qu’il est important de respecter strictement le principe de « pollution zéro », c’est-à-dire l’absence totale de déchets et d’effluents non traités dans le lac. La construction de la station balnéaire du Baïkal fera partie du vaste projet « Les Cinq mers ».
Des complexes hôteliers modernes verront également le jour sur les côtes de la mer Caspienne, de la mer Baltique, de la mer d’Azov, de la mer Noire et de la mer du Japon. À lui seul, ce projet augmentera le flux touristique national de 10 millions de personnes supplémentaires par an.
Et dans l’ensemble du pays — en tenant compte du développement dynamique de centres touristiques tels que l’Altaï, le Kamtchatka, le Kouzbass, le Caucase du Nord, la Carélie, le Nord russien — d’ici 2030, le flux touristique devrait presque doubler pour atteindre 140 millions de personnes par an. Dans le même temps, la contribution du tourisme au PIB de la Russie doublera également pour atteindre 5 %. Dans un avenir proche, nous élaborerons des solutions supplémentaires à cet égard.
Le développement du tourisme et de la région dans son ensemble est assuré par les infrastructures de transport. Une autoroute à grande vitesse entre Moscou et Kazan a déjà été ouverte ; cette année, nous prolongerons cette autoroute jusqu’à Ekaterinbourg, et l’année prochaine jusqu’à Tioumen. À l’avenir, une route moderne et sûre traversera tout le pays, jusqu’à Vladivostok.
En outre, plus de 50 voies de contournement de villes seront construites en Russie au cours des six prochaines années. Un nouveau projet autoroutier important est, bien sûr, la construction de l’autoroute Djoubga-Sotchi. Elle permettra de diviser par quatre le temps de trajet entre l’autoroute M-4 « Don » et Sotchi, soit une heure et demie, et permettra en outre à la côte de la mer Noire de se développer activement.
Mais je tiens à dire tout de suite — nous nous sommes mis d’accord avec le Gouvernement, et je tiens à le dire publiquement — qu’il s’agit bien sûr d’un projet complexe et à forte intensité de capital : il y a des tunnels et des ponts, et c’est un projet coûteux. Néanmoins, je demande au Gouvernement de fournir un plan de financement. Il faut y travailler.
Nous avons déjà assaini les routes fédérales et près de 85 % des routes dans les grandes agglomérations. Nous devons strictement maintenir ce niveau. Dans les années à venir, nous mettrons un accent particulier sur le développement des routes régionales.
Le transport aérien devrait devenir plus abordable. Nous devons accroître la mobilité aérienne des citoyens ; d’ici à 2030, l’intensité des voyages aériens en Russie devrait être multipliée par une fois et demie par rapport au niveau de l’année dernière.
Pour y parvenir, nous prévoyons d’accélérer le développement des voyages aériens intra et interrégionaux. Et là, le Gouvernement a une tâche spécifique : moderniser l’infrastructure d’au moins 75 aéroports au cours des six prochaines années, ce qui représente plus d’un tiers du réseau aéroportuaire russien. Nous allouerons au moins 250 milliards de roubles à cette fin. Il s’agira d’un financement budgétaire direct.
La flotte aérienne de nos compagnies devra également être renouvelée en utilisant nos propres avions nationaux. Ceux-ci doivent répondre à toutes les exigences modernes en termes de qualité, de confort et de sécurité, ce qui est une tâche difficile. Nous avons acheté trop d’avions à l’étranger et n’avons pas développé notre propre production.
Néanmoins, les conceptions russiennes avancées en matière d’ingénierie mécanique, de construction, de communications et de systèmes numériques seront également demandés pour la création d’un réseau de chemins de fer à grande vitesse. Je dirai également quelques mots à ce sujet.
La première route entre Moscou et Saint-Pétersbourg passera par Tver et notre ancienne capitale Veliky Novgorod. Nous construirons ensuite des autoroutes vers Kazan et l’Oural, Rostov-sur-le-Don, la côte de la mer Noire, Minsk, la Biélorussie fraternelle, et d’autres destinations populaires.
La modernisation à grande échelle du centre de transport se poursuivra. Les diamètres centraux de Moscou deviendront la base de la connexion de la région de la capitale avec les oblasts Yaroslavien, Tverien, Kalougien, Vladimirien et d’autres par des routes modernes à grande vitesse.
Il est également nécessaire de moderniser le réseau de base des voies navigables intérieures. Cela garantira des effets économiques supplémentaires dans le domaine du tourisme, du développement industriel et du développement de certaines régions sensibles et très importantes pour nous, y compris le Grand Nord.
Ce que je voudrais ajouter ici, c’est que les infrastructures modernes contribuent directement à la croissance de la capitalisation de tous les actifs du pays. Les régions qui utilisent leur potentiel touristique de transit peuvent mettre en vente des terrains pour des installations industrielles et agricoles, et pour les citoyens, c’est l’occasion de construire une maison pour une famille nombreuse, de vivre dans des conditions plus confortables, et pour les entreprises, ce sont de nouvelles perspectives, y compris sur les marchés étrangers.
À cet égard, une question à part a été soulevée lors de l’une de mes rencontres : les files d’attente aux postes de contrôle frontaliers. Ce problème est particulièrement poignant en Extrême-Orient. Selon la réglementation, les inspections douanières durent 19 minutes, mais en réalité, presque tous les chauffeurs de camion attendent souvent pendant des heures à la frontière.
Les collègues du ministère des transports ont une tâche spécifique : le temps d’inspection typique pour le transport par camion à la frontière ne doit pas dépasser dix minutes. C’est possible grâce aux technologies modernes.
Ces exigences sont également importantes pour le fonctionnement rythmé du corridor de transport Nord-Sud, qui reliera la Russie aux pays du Moyen-Orient et d’Asie. Il reposera non seulement sur des itinéraires routiers, mais aussi sur une communication ferroviaire sans faille depuis nos ports de la mer Baltique et de la mer de Barents jusqu’à la côte du golfe Persique et à l’océan Indien. Nous augmenterons également la capacité ferroviaire en direction du sud, ce qui nous permettra d’utiliser activement les capacités portuaires de la mer d’Azov et de la mer Noire.
La troisième phase d’expansion du polygone oriental des chemins de fer — BAM et Transsib — est en cours de lancement. En notre temps, nous avons, pardonnez-moi l’expression, un peu baillé, nous n’avons pas fait quelque chose à temps, mais d’accord — maintenant nous devons nous rattraper et nous le ferons. D’ici 2030, leur capacité de traitement passera de 173 à 210 millions de tonnes par an. Dans le même temps, les ports de Vanino et de Sovetskaya Gavane seront développés.
Le développement de la route maritime du Nord fait l’objet d’une attention particulière. Nous invitons les entreprises logistiques et les États étrangers à exploiter activement les possibilités offertes par ce corridor de transport mondial. L’année dernière, 36 millions de tonnes de marchandises y ont transité. Je voudrais attirer votre attention, chers collègues : c’est cinq fois plus que le chiffre record enregistré à l’époque de l’Union soviétique — cinq fois plus ! Nous assurerons la navigation tout au long de l’année sur la route maritime du Nord. Nous augmenterons le chiffre d’affaires de nos ports nordiques, y compris la plate-forme de transport de Mourmansk, et, bien sûr, nous renforcerons la flotte arctique.
L’année dernière, la plate-forme unique de brise-glace de recherche « Le Pôle du Nord » a pris la mer. Au début de cette année, un nouveau brise-glace à propulsion nucléaire, le « Leningrad », a été mis en service au chantier naval de la Baltique. L’année prochaine, un autre navire de la même classe, le « Stalingrad », sera mis en chantier. Un brise-glace de nouvelle génération d’une capacité deux fois supérieure, le « Leader », est en cours de construction au chantier naval de Zvezda (Étoile), en Extrême-Orient.
Grâce à nos chantiers navals nationaux, nous prévoyons de renouveler considérablement la flotte marchande : pétroliers, transporteurs de gaz, porte-conteneurs. Cela permettra aux entreprises russiennes de mettre en place des flux commerciaux efficaces dans des conditions de logistique changeante et de changements fondamentaux dans l’économie mondiale.
Chers citoyens de Russie ! Chers amis !
Je tiens à dire cela séparément. Je rencontre constamment des participants à l’Opération militaire spéciale. Il s’agit à la fois de cadres militaires et de volontaires, des personnes de professions civiles qui ont été mobilisées pour le service militaire. Tous se sont levés les armes à la main pour défendre leur Patrie.
Vous savez, je regarde ces gens courageux, parfois très jeunes, et, sans exagération, je peux dire que mon cœur se remplit de fierté pour notre peuple, pour notre nation, et pour ces gens en particulier. Ces personnes, bien sûr, ne reculeront pas, n’échoueront pas et ne trahiront pas.
Ils devraient occuper des postes de premier plan dans le système d’éducation et de formation des jeunes, dans les associations publiques, dans les entreprises publiques, dans les affaires, dans l’administration nationale et municipale, pour diriger des régions, des entreprises et, en fin de compte, les plus grands projets nationaux. Ces véritables héros et patriotes sont parfois assez modestes et réservés, ils ne se vantent pas de leurs succès, ne prononcent pas de slogans et de paroles tapageuses. Mais à des moments cruciaux de l’histoire, ce sont ces personnes-ci qui viennent sur le devant de la scène et assument des responsabilités. Ce sont ces personnes qui pensent au pays et vivent son destin, qui peuvent se voir confier la Russie de demain.
Vous savez que le mot « élite » s’est discrédité à bien des égards. Ceux qui, sans aucun mérite devant la société, se considèrent comme une sorte de caste bénéficiant de droits et de privilèges spéciaux, en particulier ceux qui, au cours des années précédentes, se sont remplis les poches aux dépens de toutes sortes de processus dans l’économie des années 90, ne sont certainement pas l’élite. Je le répète, la véritable élite, ce sont tous ceux qui servent la Russie, les travailleurs et les guerriers, les personnes fiables, dignes de confiance, qui ont fait leurs preuves, qui ont prouvé leur loyauté envers la Russie.
À cet égard, je voudrais parler d’une nouvelle décision qui, à mon avis, est importante : à partir de demain, le 1er mars 2024, les vétérans de l’Opération militaire spéciale, ainsi que les soldats et les officiers qui combattent actuellement dans des unités actives, pourront demander à participer à la première filière de formation d’un programme de personnel spécial. Appelons-le « Le Temps des héros ». Cette idée, je ne vous le cache pas, m’est venue lors d’une rencontre avec des étudiants — participants à l’Opération militaire spéciale de Saint-Pétersbourg. Ce programme sera basé sur les mêmes normes que nos meilleurs projets : l’École supérieure d’administration publique, appelée « L’École des gouverneurs », et le concours « Les Leaders de la Russie ». Leurs diplômés accèdent à des postes élevés dans de nombreux domaines, devenant même ministres et chefs de région.
Les militaires et les anciens combattants ayant fait des études supérieures et possédant une expérience en matière de gestion, quels que soient leur grade et leur position, pourront participer à ce programme. Il s’agit avant tout de personnes qui ont démontré leurs meilleures qualités et qui ont prouvé qu’elles étaient capables de diriger leurs camarades.
La formation débutera dans les prochains mois. Les mentors des premiers participants au programme seront des dirigeants du Gouvernement, de l’Administration présidentielle, des ministères fédéraux, des agences, des chefs de régions et de nos plus grandes entreprises. À l’avenir, nous étendrons ces programmes destinés au personnel, nous lancerons des cours de gestion à l’Académie russienne de l’économie nationale et de l’administration publique, et je pense qu’il est nécessaire d’élever le statut de l’Académie par la loi.
En outre, les anciens combattants et les participants aux opérations militaires spéciales auront un accès prioritaire à l’enseignement supérieur et aux spécialités civiles dans nos grandes universités.
Je demande au ministère de la défense et aux commandants des formations de combat de soutenir le désir des combattants et des officiers de s’essayer au nouveau programme de personnel, de leur donner la possibilité de poser leur candidature et d’assister à des sessions de formation en personne. Je note que les participants à l’Opération militaire spéciale — soldats, sergents et officiers de combat — forment déjà l’épine dorsale de nos forces armées. Et, bien sûr, comme je l’ai déjà dit, ceux qui ont l’intention de poursuivre leur carrière militaire bénéficieront d’une promotion prioritaire lorsqu’ils postuleront aux cours de commandement, aux écoles et aux académies militaires.
Chers amis !
L’indépendance, l’autosuffisance, la souveraineté doivent être prouvées et confirmées chaque jour. Il s’agit de notre responsabilité, et uniquement de la nôtre, pour le présent et l’avenir de la Russie. C’est notre Patrie, la Patrie de nos ancêtres, et elle n’est nécessaire et chère que pour nous et, bien sûr, pour nos descendants, à qui nous devons transmettre un pays fort et prospère.
Ces dernières années, nous avons réussi à mettre en place un système de gestion et de mise en œuvre des projets nationaux sur la base de nouveaux principes, reposant sur de vastes ensembles de données et des technologies numériques modernes, ce qui nous a permis d’améliorer l’efficacité, de contrôler les risques, de prendre en compte l’ensemble du volume d’informations et d’affiner constamment les projets et les programmes en fonction du retour d’information des citoyens.
Je voudrais remercier mes collègues du Gouvernement, des agences et des régions qui ont construit ce système à grand-peine pendant toutes ces années, aussi bien pendant la pandémie que pendant l’agression des sanctions contre la Russie. Je sais qu’il s’agit d’un travail difficile et complexe, mais l’essentiel est qu’il porte déjà ses fruits. Nous pouvons le voir dans les résultats.
Nous continuerons à agir exactement dans cette logique. D’ici la fin de l’année, tous les projets nationaux dont j’ai parlé aujourd’hui doivent être approuvés et coordonnés entre eux. Je voudrais insister une fois de plus sur le fait qu’il ne s’agit pas de projets de départements individuels, mais qu’ils doivent tendre vers des objectifs systémiques communs, vers la réalisation de nos objectifs de développement national. Dans le même temps, je demande au Front populaire panrussien de continuer à surveiller la mise en œuvre des décisions à tous les niveaux du Gouvernement.
Je tiens à souligner que le principal résultat de nos programmes ne se mesure ni en tonnes, ni en kilomètres, ni en argent. L’essentiel est que les gens apprécient la façon dont leur vie change pour le mieux. L’ampleur des défis historiques auxquels la Russie est confrontée exige un travail extrêmement limpide et coordonné de la part de l’État, de la société civile et des entreprises.
Je pense qu’il est déjà nécessaire non seulement de préparer un projet de budget pour la prochaine période de trois ans, mais aussi d’établir toutes les dépenses et tous les investissements majeurs pour la période allant jusqu’à 2030. En d’autres termes, nous devons élaborer un plan financier de six ans pour le développement du pays, que nous compléterons bien sûr par de nouvelles initiatives. Naturellement, la vie apportera des ajustements.
Malgré la période difficile, malgré les épreuves et les difficultés actuelles, nous élaborons des plans à long terme. Le programme présenté dans le discours d’aujourd’hui est objectif et fondamental. C’est le programme d’un pays fort et souverain qui regarde l’avenir avec confiance. Nous disposons à la fois des ressources et des possibilités considérables pour atteindre nos objectifs.
Mais j’insisterai sur l’essentiel : la réalisation de tous les projets que nous avons exposés aujourd’hui dépend directement de nos soldats, officiers, volontaires — tous les militaires qui se battent au front, du courage et de la détermination de nos compagnons d’armes qui défendent la Patrie, montent à l’assaut, avancent sous le feu, se sacrifient pour nous, pour la Patrie. Ce sont eux, nos soldats, qui créent aujourd’hui les conditions absolument nécessaires à l’avenir du pays et à son développement.
Je m’incline devant vous, les gars.
Je vous remercie tous, chers collègues, je remercie tous les citoyens russiens pour leur solidarité et leur fiabilité. Nous sommes une grande famille, nous sommes ensemble, et c’est pourquoi nous ferons tout ce que nous avons prévu et voulu faire, ce dont nous rêvons.
Je crois en nos victoires, en nos succès, en l’avenir de la Russie !
Je vous remercie.