JO 2024, une grande expérience d’ingénierie sociale… verte

Source : benoit-et-moi.fr – 8 août 2024 – Stefano Magni

https://www.benoit-et-moi.fr/2020/2024/08/08/jo-2024-une-grande-experience-dingenierie-sociale/

Abonnez-vous au canal Telegram Strategika pour ne rien rater de notre actualité

Pour nous soutenir commandez les livres Strategika : “Globalisme et dépopulation” , « La guerre des USA contre l’Europe » et « Société ouverte contre Eurasie »

lors que les Jeux approchent de la fin, à en croire les médias, la « parenthèse enchantée » va se refermer: adieu, la capitale idyllique, débarrassée de ses ordures, de ses rats et de ses clochards, les policiers-nounous, les supporters festifs et bienveillants, les parisiens béats, les touristes éblouis, les sportifs performants (surtout les Français!!), les politiciens compétents. Mais quelle « parenthèse »? Dans quel monde vivent-ils? Derrière la façade-Potemkine, il y a le revers de la médaille. Soit, sans parler du cauchemar de la cérémonie d’ouverture, un exercice « grandeur nature » d’ingénierie sociale, dans les Jeux les plus idéologisés qu’on ait jamais eus. Bienvenue dans le monde « durable » de demain. Le monde de Macron.

Maintenant, nous voyons les effets de l’idéologie verte appliqués dans la vie réelle. Et en la vivant dans leur chair, de nombreux athlètes se considèrent à juste titre comme les victimes d’une expérience sociale, celle-là même que les écologistes voudraient faire vivre à tous les Européens.

Macroniades 2024,

une grande expérience socio-écologique qui tourne mal

Le village olympique de Paris 2024 est invivable et de plus en plus d’athlètes protestent ou partent. Et les gens se baignent dans la Seine, mettant leur santé en danger. Mais ce n’est pas une question de désorganisation : c’est l’utopie verte appliquée de manière cohérente. Les Jeux olympiques de Macron sont une grande expérience sociale.

Le nageur italien Thomas Ceccon dort sur la pelouse, car dans sa chambre, il ne trouve pas le sommeil. « On mange mal, il fait chaud et il n’y a pas d’air conditionné. Beaucoup d’athlètes déménagent et s’en vont », avait-il déclaré lors d’une précédente interview.

Le village olympique de Paris 2024 est le dernier sujet de controverse.

Un autre nageur, Gregorio Paltrinieri, le répète à son tour:

« Le village olympique ? J’ai fait quatre Jeux, et celui-ci [le village] est certainement le pire. Je ne m’endors jamais dans ma chambre avant deux heures du matin : il fait trop chaud. Nous sommes les acteurs principaux, ici, et il est impensable de ne pas avoir d’air conditionné dans les chambres ».

Le choix de matériaux écologiques avait fait débat. Mais les lits en carton et les matelas en matériaux recyclés sont un problème mineur, au vu de ce qui se dessine. Il ne s’agit pas seulement de désorganisation, ni d’économies. Les conditions impossibles d’hébergement des athlètes sont voulues, pour des raisons idéologiques. Le village olympique, comme tous les aspects de ces Jeux olympiques français, fait partie d’une grande expérience sociale.

« Ce sont les Jeux les plus verts de tous les temps », a déclaré Georgina Grenon, directrice du développement durable de Paris, à la veille de l’ouverture.

Que faut-il faire pour que les Jeux passent le test Greta Thunberg ?

Réduire l’empreinte carbone de tous les participants au point de revenir à l’âge de pierre : pas d’air conditionné, régime strictement végétarien et zéro kilomètre, peu de moyens de transport, très peu de déplacements.

« Le village a été conçu pour s’adapter aux conditions climatiques de 2050 – lit-on sur le site officiel de Paris 2024 – avec 6 hectares d’espaces verts, de la végétation (rues, balcons, toitures), la récupération et le traitement des eaux usées pour l’irrigation, des planchers rafraîchissants et du triple vitrage. Tout a été conçu pour améliorer le confort thermique et assurer une température inférieure d’au moins 6°C à celle de l’extérieur pour les athlètes et les futurs habitants ».

Le comité d’organisation s’est fixé comme objectif de réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux JO de Rio de Janeiro 2016 et de Londres 2012.

Il est cependant dommage que de la cité idéale des écologistes, tout le monde s’enfuie, ou n’y reste qu’en se procurant des biens de confort et de la nourriture à l’extérieur. Le boom des ventes de climatiseurs n’est pas un mystère : 2500 ont été achetés par les athlètes et leurs équipes. Une autre plainte fréquente des athlètes est le manque de moyens pour se déplacer sur les sites de compétition. Mais même cela est intentionnel : une petite flotte de 55 bus au total, uniquement électriques. C’est ce que prescrit la recette verte

En ce qui concerne le régime alimentaire, nous lisons sur le site web Green.me que « le menu des athlètes fait partie d’un effort pour réduire l’empreinte carbone de l’événement de 50 % ». Et « toutes les viandes, tous les œufs, tous les produits laitiers et tous les produits de la mer proviennent d’un rayon de 250 kilomètres autour de Paris. La priorité a été donnée aux exploitations biologiques ou à celles qui se convertissent à l’agriculture biologique. Les cantines du personnel et des volontaires comporteront également un nombre important de repas végétariens, n’offrant que des options à base de plantes certains jours ».

Et pourtant les athlètes, à commencer par les Britanniques, protestent contre le manque de viande et d’œufs, bref, de protéines. On verra à la fin des JO dans quelle mesure le libre marché aura pu pallier les carences du village vert : les athlètes réclament des livraisons à domicile, pour le déjeuner et le dîner. Et les Britanniques ont fait venir un chef de leur pays, qui n’est pas vraiment réputé pour sa bonne cuisine (imaginez donc le niveau de désespoir).

Et puis il y a ceux qui décident de déplacer leur équipe hors de cette utopie verte, vers d’autres rivages, peut-être moins respectueux des Accords de Paris mais certainement plus confortables : l’équipe de basket américaine avait confirmé son choix de ne pas rester dans le village, optant pour un hébergement alternatif luxueux. Maintenant, quatre autres équipes de basket, en vue des quarts de finale, auraient décidé de déménager dans des hôtels : la Grèce, le Canada, la Serbie et la France elle-même, démontrant que l’idéologie verte peut être belle, mais que même l’équipe de la nation qui la promeut ne veut pas y vivre.

La décision de courir dans la Seine est ensuite la meilleure démonstration de la distance qui persiste entre la rhétorique et la réalité. Fleuve impropre à la baignade depuis un siècle, en raison de la pollution et du trafic maritime, elle est désormais considérée comme la fierté de l’organisation, en raison des efforts coûteux qui ont été déployés pour l’assainir et la rendre compatible avec la santé des nageurs. Toujours dans un souci écologique strict, le nettoyage de la Seine a été l’occasion d’organiser des courses nautiques « zéro kilomètre » dans le centre ville. Mais les reports incessants des épreuves de triathlon ont prouvé le contraire. Bien que la première citoyenne de Paris, Anne Hidalgo (d’extrême gauche, sans surprise) ait montré qu’elle pouvait y nager, il y a déjà des athlètes qui sont malades.

La Belgique proteste (et retire son équipe de triathlètes) depuis que Claire Michel, figure de proue de leur équipe, est tombée malade d’une forme aiguë de gastro-entérite. On parle d’escherichia coli, mais il n’y a pas encore de résultats d’analyses officiels. L’organisation de Paris 2024 répond qu’il n’y a aucune preuve que Claire Michel ait été malade après avoir nagé dans la Seine mercredi dernier. Cependant, il y a maintenant plusieurs athlètes qui ont été malades après avoir nagé dans les eaux de la Seine. « Claire était très faible », a déclaré Thibault De Rijdt, l’entraîneur, soulignant que l’athlète s’est sentie malade immédiatement après la course, « elle vomissait, elle avait mal au ventre. Et maintenant, elle présente des symptômes de déshydratation. Elle ne serait même pas capable de faire un jogging, et encore moins de participer à une compétition. Elle ne méritait pas de terminer sa carrière comme ça.

Pourquoi tant de négligence à l’égard des athlètes ? Pourquoi les affamer, les faire mal dormir, mettre leur santé en danger ? Parce que l’environnement compte plus que l’homme, bien sûr. Ce qui compte c’est plus la lutte contre le changement climatique que les Jeux olympiques, que les écologistes les plus conséquents voudraient d’ailleurs supprimer purement et simplement, parce qu’ils jugent leur empreinte carbone inacceptable.

Il s’agit, dans la France de Macron, de jeux idéologiques.

Nous avons déjà vu l’idéologie du genre en action dans les matchs de boxe féminins, où des athlètes féminines ont été exposées à des risques beaucoup plus grands dans des combats sur le ring avec des adversaires physiquement inégaux.

Et maintenant, nous voyons les effets de l’idéologie verte appliqués dans la vie réelle. Et en la vivant dans leur chair, de nombreux athlètes se considèrent à juste titre comme les victimes d’une expérience sociale, celle-là même que les écologistes voudraient faire vivre à tous les Européens.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *