Dromocratie: la vitesse est le facteur clé de la guerre moderne

Source : geopolitika.ru – 9 août 2024 – Alexandre Douguine

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La vitesse est un facteur crucial dans la guerre moderne, et tout pouvoir tablant sur la vitesse comme mode de fonctionnement est souvent appelé « dromocratie » soit pouvoir de la vitesse. Juste après l’opération du Hamas baptisée « Tempête Al-Aqsa », il y avait Gaza et l’armée du Hamas qui y était stationnée. Imaginez que, lorsque les FDI (Forces de défense israéliennes) ont commencé leur invasion, le Hezbollah, le Yémen (les Houthis), la Syrie et l’Iran (en se référant spécifiquement aux groupes chiites, car les autres factions musulmanes ont été critiquées pour leur inaction) aient simultanément rejoint le conflit. Israël aurait été dans une position très difficile. Et si le Fatah, au lieu d’éviter de s’impliquer (ce qui était futile puisqu’il a de toute façon été pris pour cible), avait agi, la situation aurait pu être encore plus difficile pour Israël. Toutefois, l’Occident a réussi à empêcher toutes ces parties, à l’exception d’Israël, d’aggraver la situation.

Il s’en est suivi un génocide systématique de la population palestinienne à Gaza, qui a culminé avec la destruction d’une grande partie de l’infrastructure du Hamas. Ensuite, Israël a lancé des attaques contre le Liban et effectué des frappes précises contre l’Iran, frappant toujours le premier et empêchant l’unification de ses ennemis afin de pouvoir les traiter un par un. Il semble que seuls les Houthis comprennent l’importance du timing dans la guerre, ce qui explique qu’ils sont respectés et craints. Les autres ont été lents et indécis, permettant à Israël et à l’Occident d’atteindre progressivement leurs objectifs.

Dans notre cas, nous, Russes, avons également souvent hésité et manqué des occasions cruciales. Mais au tout dernier moment, nous avons agi de manière décisive et frappé les premiers. C’est cette rapidité, cette surprise et cette action rapide qui ont assuré nos gains territoriaux dans la guerre en cours, gains qui sont cruciaux dans le conflit qui se déroule aujourd’hui en Ukraine. Cependant, dès que nous avons perdu notre élan, les progrès se sont arrêtés et nous avons même subi des revers. Les guerres modernes se gagnent rapidement ou ne se gagnent pas du tout.

Quant au Hamas, on ne sait pas très bien à quoi il pensait lorsqu’il a lancé l’opération « Tempête Al-Aqsa ». Il s’agissait d’une opération rapide, mais avec des forces limitées et sans soutien substantiel de la part de la communauté musulmane dans son ensemble, ce qui donne l’impression d’un effort voué à l’échec. À moins, bien sûr, qu’un facteur imprévu n’apparaisse bientôt.

Traduction par Robert Steuckers

2 pensées sur “Dromocratie: la vitesse est le facteur clé de la guerre moderne

  • 30 août 2024 à 21 h 44 min
    Permalink

    « Les guerres modernes se gagnent rapidement ou ne se gagnent pas du tout ».

    J’apprécie Alexandre Douguine mais là, je crois qu’il ne sait pas de quoi il parle… Et c’est d’autant plus regrettable qu’officiellement son pays la Russie n’est pas en guerre, car à ce stade on parle encore « d’opération militaire spéciale », cela n’est pas juste de la sémantique, car une guerre officielle requiert une mobilisation de moyens humains, militaire et financier d’une échelle de grandeur supérieur.

    C’est une opération militaire spéciale, car les objectifs sont pour le moment de libérer des territoires dans le cadre d’une application par la force des Accords de Minsk et se faisant, n’est néanmoins pas requis l’utilisation d’une force de frappe excessive au milieu d’une population Ukrainienne frères et sœurs avec qui il faudra se réconcilier à la fin de la guerre, ce qui exclu le « tapis de bombes » à l’américaine, l’Ukraine n’est pas Belgrade, Rakka ou comble de l’horreur Gaza.
    Le concept de guerre éclair « Blitzkrieg » ne concerne en réalité que des batailles, car les guerres sont souvent longues et croire le contraire équivaux à confondre tactique et stratégie.

    Dans les deux cas cités, d’une part l’Ukraine, force est de reconnaître le choix judicieux de l’état major Russe de la politique d’attrition des forces Otano-Kiévien et ensuite Gaza compte tenu de l’embourbement des forces Otano-sioniste face à l’Axe de la Résistance, qui indique clairement que le Hamas n’a pas improvisé l’opération « Tempête Al-Aqsa » car elle a dû demander au moins deux ans de préparation et n’est pas sans soutien de la part de la communauté musulmane résistante et sérieuse puisqu’elle opère en bonne intelligence avec celle-ci, alliant à la fois des tactiques de combats audacieuses et une stratégie pour une fin des agressions.
    Dans un cas, l’art opératif Russe fidèle à sa réputation, de l’autre une guerre asymétrique composés de drones et de missiles, y compris hypersoniques faces auxquels les portes-avions US censés impressionner, sont aussi anachroniques que des armures médiévales, après l’invention des armes à feu.
    Monsieur Douguine bien entendu je ne suis pas un expert, mais je crois que l’Eurasisme ne se fera pas sans effort.

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  • 30 août 2024 à 18 h 43 min
    Permalink

    La haine djihadiste, suprémaciste et conquérante, est un motif toujours suffisant au monde musulman
    pour agresser et détruire l’Autre, avec, comme depuis la naissance de l’islam et tout au long de son histoire mondiale, les opportunités et « cerises sur la gâteau » constantes que constituent les pillages, viols, tortures « réjouissantes », holocaustes, et appropriations des terres et biens aux dépends des vaincus.

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