France, Ukraine »Persée », l’exercice secret des forces spéciales françaises en cas de déploiement en Ukraine

Source : google.com – 15 janvier 2025 – Grégory Priolon

https://www.google.com/url?q=https://www.intelligenceonline.fr/surveillance–interception/2025/01/15/persee-l-exercice-secret-des-forces-speciales-francaises-en-cas-de-deploiement-en-ukraine,110360613-gra&source=gmail&ust=1737470252550000&usg=AOvVaw1j3CwCNBoHw3j0CzyUledB

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Paris a préparé à l’automne dernier, dans le secret le plus absolu, ses forces spéciales à un scénario d’intervention en Ukraine. Intelligence Online a pu recueillir les détails de cet exercice mobilisant commandos, satellites espions, dronistes et cybercombattants, et qui a fait apparaître les manques français.

Alors que le président Emmanuel Macron et le premier ministre britannique Keir Starmer ont, en fin de semaine dernière, de nouveau évoqué l’éventualité d’un déploiement de troupes européennes sur le sol ukrainien, Intelligence Online a appris que des opérateurs des forces spéciales, des dronistes et des cybercombattants de l’armée de terre française avaient conduit un exercice de préparation opérationnelle durant plusieurs jours, à l’automne, sur un terrain de manœuvre gardé secret.

Selon nos informations, Paris s’est ainsi livré à un scénario d’intervention en Ukraine visant à contenir une percée russe depuis la Biélorussie. La trame de cet entraînement a été conçue sur la base des retours d’expériences (retex) des manœuvres ukrainiennes qui ont permis d’enrayer l’invasion russe de février 2022. L’exercice, intitulé Persée, a mobilisé durant une semaine l’ensemble des effectifs du Commandement des actions spéciales terre (CAST) afin d’éprouver hommes et matériels.

L’Ukraine, matrice de l’exercice

Les unités françaises composant le CAST (13e régiment des dragons parachutistes – 13e RDP –, 1er régiment de parachutistes d’infanterie de marine – 1er RPIMa –, etc.) ont été réunies sur un terrain à la topographie similaire au coude que fait le Dniepr, au nord de Kiev. L’objectif était notamment d’entraîner les équipages à déployer des opérateurs et des drones pour mener leur mission en environnement fluvial hostile, en collant au scénario ukrainien.

Les performances des 3 200 hommes du CAST, et celles de leurs équipements, ont ainsi pu être évaluées. L’attention des équipes encadrant l’exercice s’est portée sur les doctrines d’emploi des drones tactiques, les moyens de brouillage et d’interception (SIGINT) et sur l’efficacité des interfaces de fusion de données dans un environnement de combat de haute intensité.

Renseignements multi-capteurs

Sous une tente camouflée dans la canopée, échappant ainsi à toute détection par des drones ennemis, une dizaine d’analystes renseignement, interprètes image et spécialistes de l’interception (SIGINT) se sont affairés sur les images satellitaires optiques et les comptes rendus SIGINT collectés par les satellites espions Ceres et CSO.

Quelques équipes du Centre interarmées des actions sur l’environnement (CIAE) ont également été mobilisées pour collecter du renseignement dans le cyberespace, via le réseau social Telegram, sur l’avancée des troupes russes et leurs intentions.

L’étrange cohabitation de Parrot et de DJI

De leur côté, les dronistes du CAST ont déployé une flotte hétéroclite de drones. Les systèmes Anafi MK3 du spécialiste français Parrot ont collaboré, bon gré mal gré, avec une large flotte de drones Mavic 3T du fabricant chinois DJI. Ces derniers viennent compenser le cruel manque de drones tactiques quadricoptères constaté au sein des forces spéciales et, plus généralement, des forces armées françaises.

Selon nos informations, certains observateurs de l’exercice ont été surpris de l’omniprésence de ces drones de fabrication chinoise, y compris sur des missions aussi sensibles. Le peu de fiabilité de ces systèmes en matière de confidentialité et de traçabilité des informations collectées a été pointé du doigt.

L’étonnante absence de drones FPV et d’IA embarquée

En revanche, aucun drone First Person-View (FPV) n’a été mis en œuvre au cours de l’exercice. Un manque crucial, selon certains participants qui regrettent les retards conséquents pris dans le développement et la livraison en urgence par les industriels français du secteur de ces drones pourtant bon marché.

Mais, pour l’instant, la fabrication à grande échelle de ce type d’appareils n’est pas à l’ordre du jour à la Direction générale de l’armement (DGA). Il en est de même pour les algorithmes d’intelligence artificielle (IA) d’identification automatique de matériels militaires embarqués sur ces appareils. Et cela, malgré le fait qu’ils représentent deux technologies devenues incontournables sur les champs de bataille modernes, comme le montre le théâtre ukrainien.

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