Où en sont les BRICS à deux mois de leur sommet annuel de Rio de Janeiro – Général Delawarde

Source : ripostelaique.com – 6 mai 2025 – Dominique Delawarde

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Le FMI a délivré son point de situation de l’économie mondiale le 22 avril 2025 et ses prévisions pour la période 2025-2030. Comme d’habitude, il faut être conscient que ces prévisions et  ce point de situation sont complaisants et optimistes pour les pays du G7 et de l’Occident otanien  qui  sont surévalués (Il ne faut pas désespérer les investisseurs) et beaucoup plus sévères et injustement pessimistes pour les pays du Sud global. Cette tendance s’est toujours vérifiée a posteriori, lorsque les vrais résultats sont connus.

           1 – les 10 membres à part entière des BRICS :

10 États sont aujourd’hui membres à part entière des BRICS : La Chine, l’Inde, la Russie, l’Indonésie, le Brésil, l’Égypte, l’Iran, l’Afrique du Sud, les Émirats, l’Éthiopie. Ils regroupent, à 10 États seulement, 39,67 % du PIB de la planète en parité de pouvoir d’achat en 2025 et 48 % de la population mondiale, soit 3,945 milliards d’habitants  et disposent d’une surface cumulée de 45,5 millions de km²,  soit plus de 30 % de la surface  émergée de la planète.

2 États ont été invités mais n’ont pas encore officiellement rejoint. L’Arabie saoudite, très favorable aux BRICS, a suspendu temporairement son entrée officielle, probablement pour des raisons de sécurité. Ben Salmane, qui connaît les méthodes expéditives  de l’Occident otanien, ne souhaite pas mourir prématurément, juste pour avoir commis « la faute » d’adhérer aux BRICS. L’Argentine, elle, qui s’était portée candidate, a changé son fusil d’épaule avec l’accession au pouvoir du président Mileï. Elle est retournée vers le camp états-unien et a renoncé à adhérer aux BRICS en 2023. Nul ne peut savoir aujourd’hui si elle ne changera pas à nouveau d’avis à la prochaine alternance.

2 – Les 9 États membres partenaires :

Sur les 13 États invités à se joindre aux BRICS avec un statut de partenaire au Sommet de Kazan, 9 ont ratifié leur adhésion. Biélorussie, Bolivie, Cuba, Kazakhstan, Malaisie, Nigeria, Ouganda, Ouzbékistan, Thaïlande. Avec l’apport de ces 9 pays officiellement partenaires, la part des BRICS + 9  dans le PIB mondial passe à 43 %. La part des BRICS + 9 dans la population mondiale est de 54 %.

3 pays invités n’ont pas encore officialisé ou ratifié leur adhésion au groupe des partenaires : Algérie, Vietnam, Turquie. Sans doute attendent-ils de voir dans quel sens soufflera le vent.

À noter que l’Indonésie, annoncée initialement comme membre partenaire au 1er janvier 2025, a finalement été déclarée membre à part entière le 7 janvier 2025.

3 – Les 29 pays candidats en 2024 qui n’ont pas encore été intégrés. Certains rejoindront peut-être les BRICS en juillet 2025. Azerbaïdjan, Afghanistan, Bahreïn, Bangladesh, Burkina Faso, Cambodge, Colombie, Comores, République démocratique du Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Honduras, Koweït, Laos, Mexique, Maroc, Myanmar, Nicaragua, Pakistan, Palestine, Sénégal, Soudan, Sri Lanka, Syrie, Tchad, Tunisie, Uruguay, Venezuela, Zimbabwe.

Les BRICS ayant le vent en poupe, il n’est pas exclu que d’autres pays se portent candidats d’ici juillet 2025. L’adhésion aux BRICS est perçue comme une émancipation de la tyrannie d’un Occident otanien qui veut imposer SES règles et qui sanctionne ceux qui ne les respectent pas, pouvant aller jusqu’à confisquer les avoirs qu’il pourrait détenir. Rares sont les pays du Sud global qui rêvent aujourd’hui d’être mis sous tutelle de l’UE ou des USA, perçus comme décadents, voire dégénérés pour certains, et intéressés par l’exploitation des richesses des pays soumis, au-delà des discours droit-de-l’hommistes  et/ou « progressistes », c’est-à-dire wokistes ou écologistes.

Les BRICS tels qu’ils se présentent au sommet de Rio,  et sans anticiper  sur un éventuel élargissement qui pourrait être annoncé, peuvent  être décrits dans un tableau de chiffres tirés de la dernière mise à jour  des  données économiques du FMI du  22 avril 2025 et de Worldometer pour les populations.

                         Tableau de données actualisées d’avril 2025 concernant les BRICS (Source FMI)

Chacun trouvera dans les tableaux chiffrés ci-dessus matière à réfléchir.

Quelques commentaires me viennent à l’esprit :

1 – Tout élargissement à venir viendra renforcer la croissance déjà rapide des BRICS qui, soit dit en passant, organisent toujours plus le monde multipolaire auquel aspire une majorité planétaire toujours plus forte et creusent l’écart avec un  Occident otanien dont l’économie, les valeurs et l’influence ne font plus recette. Au  vu des chiffres qui précèdent et des nouveaux élargissements à prévoir, les BRICS et leur partenaires devraient dépasser les 50 % de l’économie mondiale en parité de pouvoir d’achat dans les trois années à venir. Leur PIB/PPA cumulé sera alors près de deux fois celui du G7 et près de 4 fois celui de l’UE.

2  – Les taux de croissance économique sont  de deux à trois fois supérieurs dans le groupe des BRICS que dans les pays de l’Occident otanien. Les  taux de croissance démographique sont globalement plus importants pour les BRICS.

3 – Le déclin de l’Occident otanien est inscrit dans les prévisions du FMI. Les tendances observées sont d’autant plus irréversibles que cet Occident ne dispose pas des matières premières nécessaires à son développement économique et qu’il s’isole de la majorité planétaire  par un jusqu’au-boutisme déplacé sur certains dossiers (Ukraine, Gaza, tarifs  douaniers, progressisme wokiste, prosélytisme LGBT++ )

4 – Un monde nouveau est en train de naître et de  se développer, dont nous nous excluons par idéologie. Les dirigeants de l’Occident otanien, gavés par  les mantras néoconservateurs, mondialistes et atlantistes, ont perdu leur lucidité et, toujours arrogants et sûrs d’eux-mêmes, entraînent leurs pays vers l’abîme.

5 – Anesthésiées par des injections massives de manipulations médiatiques, les populations occidentales  ne semblent plus en état de réagir et subissent sans protester le déclin, d’autant plus facilement que ce déclin est progressif et qu’on leur présente des boucs émissaires qui seraient responsables de tous nos maux ( Vladimir Poutine, Xi  Jing Ping, et même, pourquoi pas, Trump).

6 – La division semble affecter l’Occident otanien toujours plus : divisions entre  États  (USA vs UE, voire au sein même de l’UE, mais aussi divisions au sein des populations de chaque État entre mondialistes et  souverainistes, entre progressistes et traditionalistes. Ces divisions ne pourront que s’aggraver  avec les difficultés économiques.

Aux Bisounours qui croient encore à la mondialisation heureuse dans laquelle l’UE et l’hégémonie israélo-US  joueraient encore les premiers rôles, on peut souhaiter bonne chance.

L’une des seules solutions de l’Occident otanien pour retarder l’échéance pourrait être de susciter des tensions et des guerres entre certains pays BRICS pour mieux les diviser et ralentir leur croissance. Un conflit ouvert entre l’Inde et le Pakistan, tous deux membres de l’OCS, auraient des effets collatéraux sur les BRICS surtout si le facteur religieux devenait déterminant. La croissance des pays belligérants s’en trouverait inévitablement affectée et l’Occident otanien y trouverait son intérêt.

Général Dominique Delawarde

Nota bene : en français, un billion de $ = 1000 milliards de $

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