Notes sur la disparition militaire américaine
Par Nicolas Bonnal
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Les russes font ce qu’ils veulent à leur manière tranquille héréditaire, les
chinois font ce qu’ils veulent, l’Iran a corrigé Israël et le Venezuela n’a
finalement pas trop de soucis à se faire. On ne parlera pas du Groenland. Mais
que se passe-t-il donc ? Orlov a fait rire tout le monde avec son conte sur le
chien qui ne cesse d’attaquer, mais dans ce cas précis, l’américain donc, le
chien n’attaque plus personne. Il est désarmé, sans anima, sans motivation
vraie. Au fardeau de l’homme anglo-saxon (plus que blanc) de Kipling a succédé
celui de la personnalité de mon australien Pearson. Le butor baisse les bras –
ou les pattes.
Pas besoin d’être expert en choses militaires pour s’en rendre compte. La
reculade afghane a ouvert les yeux de tout le monde et la petitesse des
opposants aux américains ne pèse plus dans la balance. Ils n’ont même plus la
force de casser la gueule à un petit pays pour apaiser Michael Ledeen, BHL et
leurs potes néo-cons de la télé française. On se contente de bombarder et de
violer des civils en terre feinte pendant que le Pape bénit les glaçons en
achevant de déshonorer ce qui peut l’être de la tradition catholique. Au final ce
christianisme n’aura été qu’un enfant terrible puis un idiot utile du judaïsme,
pendant que l’islam poursuit sa course de Londres à New York en évitant de se
soumettre aux peuples élus et détraqués qui dominent nos affaires financières,
climatiques et militaires.
Il y a une douzaine d’années, le cinéaste néo-con Michael Bay, par ailleurs
étonnant réalisateur de The Island (le vrai film sur le Covid et le contrôle des
sociétés par le numérique, la peur et l’éducation idiot-visuelle) réalisait un film
surprenant sur les évènements comme on dit de Benghazi. C’était 13 Hours. Le
film montrait sans le montrer le massacre à l’étouffé du pauvre ambassadeur
lâché par Clinton et Obama, et il dénonçait implicitement la disparition du
personnel militaire américain. On avait droit à un pauvre mercenaire
enquiquiné par sa femme, ses dettes et un arbre à abattre, qui essaie de gagner
un paquet de dollars et se retrouve juste bon à sauver sa vie face à la foule
déchainée des locaux enfin libérés par Sarkozy de la tyrannie affreuse de
Kadhafi… Grandeur et misère des empires.
La liquidation de l’armée US a été soulignée par tous les spécialistes : oubliez
les porte-avions et oubliez les bases, oubliez même l’aviation devenue vieille,
obèse et couteuse.
Il ne leur reste que le symbolique, comme disait Baudrillard des arabes, à
l’époque où on écrasait le pauvre Irak. On menace l’un, l’autre, on ne fait rien
et puis on dit qu’on a gagné le combat, alors qu’on n’a même plus de troupes
pour combattre. Ici l’occident manifeste brillamment sa nullité en éducation,
en sciences dures, en discipline patriotique, en sérieux tout simplement.
L’occident américanisé et jean-foutre qui vit des simulacres qui ont remplacé sa
réalité (35% du PNB ce sont nos loyers…) ; sa base concrète a disparu et il n’a
même plus la force de livrer un effort militaire. Il couvre ce scandale par un
laïus perpétuel, hystérique et féminin (Nietzsche en parle déjà dans Par-delà le
Bien et le Mal), et il continue de détruire, hypnotisé par sa religion humanitaire
devenue (devenue seulement ?) folle, son économie, sa santé, son industrie et
sa race pour faire plaisir aux toqués de l’écologie et de l’antiracisme. Mais ne
lui reste que la palabre qui a supplanté la trique de jadis (comme disait
Spengler, on avait le charbon et l’industrie – c’est fini).
Dans son livre sur la catastrophe de l’art moderne, Jean Clair écrivait il y a
quarante ans que l’art moderne disparu avait été remplacé par les
commentaires, la culture, la communication, ce qu’on voudra. Les pétasses et
les gigolos des plateaux télés européens ou français montrent la nullité atone à
laquelle nous sommes arrivés.
Mais tout de même : les américains ne font plus rien et les russes et les chinois
se baladent. Comme disait la chanson de ma jeunesse (les américains
n’écrivent plus de belles chansons, ni les Anglais, ils ne font plus de bons films,
ils ne font plus rien, quel que soit le domaine), «while the Master was hiding,
the Servants decided to play (Alan Parsons) ».
Il est amusant de voir que Trump se soit lancé dans une guerre sémantique
comique-orwellienne en rebaptisant son ministère de la défense ministère de
la guerre. Allez Donald, mais où sont tes 600.000 soldats pour attaquer
Poutine, Xi, Maduro ?
La France elle continue de se ridiculiser. Un qui avait tout faux à l’époque où
l’Europe n’était que décadente (aujourd’hui elle est crevée et déshonorée)
c’est Aron : il n’y avait pas de plaidoyer à faire pour elle et tout ce qui nous
explose à la gueule aujourd’hui était écrit par Tocqueville, Nietzsche ou
Spengler. Il reste qu’à parodier Hitler-le-russophobe pour illustrer la phrase de
Marx sur l’Histoire qui se répète comme comédie.
Sources :
https://lesakerfrancophone.fr/todd-et-le-tranquille-ecroulement-anglo-saxon
https://lesakerfrancophone.fr/todd-et-freud-au-chevet-des-occidentaux
https://lesakerfrancophone.fr/charles-pearson-et-le-devenir-socialiste-
nihiliste-des-occidentaux
https://lesakerfrancophone.fr/oswald-spengler-et-la-nausee-des-machines
https://lesakerfrancophone.fr/le-dernier-homme-et-la-critique-nietzscheenne-
de-letat-moderne

